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Été An 5 ~ Les terres arides ~
Peu de temps après la reprise de l'Oasis.


C'était fini. Enfin, le cauchemar avait pris fin. Il avait pris fin dans le sang et la douleur, mais c'était fini.
Salama n'avait pas assisté au combat final, elle en avait juste entendu l'ampleur, cachée dans son petit terrier, mini tanière à sa taille.
De même que lors de l'invasion, cette bataille n'avait pas épargné tout le monde. Et s'il était vrai que cette fois c'était surtout les "méchants" qui avaient subi des pertes, elle avait tout de même, encore, perdu les siens.
C'était ironique à quel point elle, qui se croyait pratiquement orpheline, se rendait compte seulement lorsqu'elle perdait de nouveau quelqu'un qu'en réalité elle avait eu tout faux sur toute la ligne. Bien sûr qu'elle avait une famille. Juste pas celle qu'elle aurait espéré car ses pensées n'étaient remplies que par le souvenir imaginaire de sa mère. Obnubilée par ce qu'elle n'avait pas, elle en avait oublié tout ce qu'elle avait.
Et c'est avec beaucoup d'amertume qu'elle se rendait à présent compte de son erreur, maintenant qu'il était trop tard.
Sa grand-mère maternelle avait succombé à son âge au coeur même du conflit. Et Bloodspill avait été achevée par deux Alterons dans la fleur de l'âge et, de toute évidence, redoutables combattants pour avoir réussi à soumettre la plus grande guerrière de tous les temps.
Salama versa une larme. Elle n'avait jamais appréciée ce qu'avait fait la grande rouge comme elle l'aurait dû. Et pourtant ce n'était pas un secret que Bloodspill n'était pas vraiment portée vers les autres, encore moins les enfants. Et c'était tout de même elle qui l'avait prise sous son aile, l'avait nourrie et élevée comme ses propres enfants, l'avait nommée comme si elle faisait partie de sa famille.
Et Shin et Shû, disparus. Bloodspill morte et compte tenu des évènements, il avait fallu un moment avant que tout le monde ne réalise qu'ils restaient introuvables. Malgré la fatigue, les adultes les avaient cherché partout, mais rien. Aucune trace. Ni corps pouvant attester de leur mort, ni piste pouvant indiquer qu'ils se soient enfuis. Et à vrai dire, personne n'était même sûr qu'ils aient disparu lors de la bataille. Salama n'avait vu que Shû lors de l'occupation ennemie, et n'avait jamais croisé Shin. Le mystère restait entier, mais la louvette dorée avait cette intuition qu'ils ne les retrouveraient jamais, morts ou vifs...

La fille de Spearheart s'était dirigé hors de l'oasis, s'aventurant pour une rare fois dans les terres arides qui s'étendaient sur des heures et des heures de marche. Il n'y avait pas grand chose à voir ici, quoique le spectacle nouveau de l'ancien lit asséché de la rivière qui coulait de nouveau avec beaucoup de vigueur avait quelque chose de merveilleux. Rien qu'à voir les bords humides des rives, on devinait sans peine qu'il ne faudrait pas beaucoup de temps à la nature pour profiter de cette soudaine aubaine sous forme liquide. C'était une très bonne nouvelle, car qui disait eau, disait herbe, et qui disait herbe, disait gibier. Les Blackbloods auraient enfin autre chose à se mettre sous la dent que des lézards et des chauve-souris, et Salama avait on ne peut plus hâte d'apprendre à chasser les proies conséquentes qui viendraient s'abreuver et brouter d'ici quelques saisons.
Mais c'était une maigre consolation après ces horribles journées qui resteraient gravées dans sa mémoire pour bien longtemps.

Ils avaient retrouvé leur père. De toute sa courte vie, Chrono ne s'était jamais senti défaillir de la sorte en le revoyant. C'était comme irréel de revoir cette figure apprise par coeur simplement resurgir parmi eux comme si de rien n'était. Lorsque leur mère était partie, Chrono s'était statufié, comme si on lui avait tout volé. Sa mère, et puis son père. Même leur grand-oncle JD n'avait pas été à leur côtés: selon son père, leur grand-oncle s'était rebellé contre l'autorité de leurs tortionnaires et avait été jeté dans la Grotte Lunaire, à peine nourri, récoltant jour après jours de nouvelles cicatrices lorsqu'il se battait contre les gardes. Chrono avait trouvé honorable de sa part de s'être si fermement battu, mais pendant l'occupation, il n'avait pas été entouré de sa famille, et ça lui avait fait prendre conscience de sa perte, et surtout, de son attachement à leur égard. Lorsque Sunshine était revenue avec Ashblow, les évènements s'étaient si vite succédés qu'il s'en sentait encore nauséeux. Mais désormais, au lieu de se plaindre - il se plaignait rarement - que la chaleur lui collait à la fourrure, il se contentait de trottiner vers le point d'eau pour boire de grandes gorgées. Son père le lui avait été rendu, sa mère était de nouveau parmi eux, et leur grand-oncle semblait avoir repris des forces. Bien. C'était tout ce qui comptait. Mais après une telle tempête, après une telle tornade, Chrono n'était pas tant attiré par l'idée de faire les quatre-cent coups avec son frère et sa soeur. Juste de respirer-- et de se sentir respirer.

S'arrachant à sa contemplation de la rivière qui ne cessait de l'émerveiller - et elle savait que c'était le cas de tout le monde - Salama regarda plutôt l'horizon, lui toujours aussi sec, aride et sans fin. Ce désert lui semblait soudain refléter l'état réel de sa famille, désormais. C'était aussi l'impression qu'elle en avait eu avant. Mais avant, c'était une idée erronée. Et maintenant qu'il ne lui restait bel et bien que presque personne, elle se demandait comment les quelques mois passés depuis sa naissance se seraient passés si elle n'avait pas été aussi stupide.
Un père amer et intéressé, un oncle rongé par le deuil et les regrets, un frère agissant dans et comme une ombre, une soeur qui avait coupé les ponts. Quelle bien piètre famille il lui restait véritablement. C'était comme si elle avait inconsciemment fait un souhait. Le souhait de ne pas avoir de famille. Et elle avait été exaucée, en même temps qu'elle se rendait compte que ce souhait était absurde et qu'elle n'en voulait pas.
Trop tard.
Un soupir de regret lui échappa et elle pria sa mère de l'aider à ne plus commettre une erreur aussi stupide et à savoir profiter de ce qu'elle avait... tant qu'elle le pouvait.
En regardant autour d'elle, elle aperçut Chrono qui marchait dans une direction opposée à elle. Hormis lorsque Chess avait miraculeusement réapparu, elle ne l'avait pas vraiment croisé depuis.
Tout s'était passé si vite.
Elle ne savait même pas comment il avait enduré l'occupation. En même temps, la question était ridicule. L'invasion n'avait été une partie de plaisir pour personne.
Salama se releva pour le rejoindre, accélérant le pas, puis se mettant à courir pour ne pas se laisser distance par l'autre louveteau qui avançait toujours. Ce ne fut tout de même pas très dur pour elle de le rattraper, ses longues pattes se révélant un gros avantage pour la course.
Malheureusement pour elle, les échasses avaient aussi l'inconvénient d'être difficiles à maîtriser... surtout à grande vitesse... Emportée par son élan, elle culbuta le petit mâle avant même d'avoir pu crier pour le prévenir.

Le sol sous ses pattes lui semblait maintenant si différent... Il ne se sentait pas aussi léger qu'avant, comme si un tout nouveau poids était né sur ses épaules. Il en ignorait la teneur, évidemment, mais il le sentait, là, lui peser... Il allait pousser un petit soupir qu'il perdit pied, sentant soudain un tout nouveau poid le tacler de plein fouet. Il s'affala sur le flanc, les yeux écarquillés, battant les pattes dans le vide, réflexe vain qui fut stoppé par une masse qui s'écrasa sur lui. Une masse blonde.
-... !
Les pattes empêtré dans les siennes, il chercha à lever la tête pur s'assurer qu'il ne se trompait pas.
- Salama ?! s'écria-t-il de surprise, redressant ses grandes oreilles vers le haut, le visage soudain illuminé.

Le choc la sonna quelques secondes et lorsque Salama eut les idées un peu plus claire, elle réalisa qu'elle était vautrée sur Chrono, ses échasses emmêlées dans les pattes plus courtes mais plus épaisses du petit mâle.
- Salama ?! S'excita-t-il soudain.
La louvette cligna des yeux à plusieurs reprises, toujours un peu sonnée.
- Oui ? C'est moi ! Lâcha-t-elle par réflexe avant de croiser le regard du fils de Chess. Il avait l'air bien content de la voir. Elle redressa les oreilles à son tour, un sourire se formant sur son visage, sentant ses noires pensées s'évaporer dans les airs (pour le moment).
Il avait l'air d'aller bien, c'était le principal. Si seulement elle pouvait en dire autant de son esprit que de sa chaire, elle serait vraiment rassurée. Mais il ne fallait pas rêver. Les louveteaux de l'Oasis avaient peut-être échappé à la plupart des blessures physiques, mais les plaies de l'âme seraient bien difficiles à cicatriser et laisseraient indubitablement leur marque.
Mais pour l'heure, elle voulait profiter de la joie que lui procurait de revoir son ami en un seul morceau.
Quelqu'un qu'elle n'avait pas perdu. Elle s'était promis de les chérir désormais.
- Chrooo ! Rien d'cassé ?

- Oui ? C'est moi ! elle répondit un peu sans réfléchir, ce qui fit sourciller gentiment Chrono, qui leva un sourire en coin. Malgré leur position fort inconfortable, Salama trouva la force de lever sa tête pour lui présenter un sourire qu'il lui rendit, un peu forcé. Peut-être n'avait-elle pas remarqué que ses pattes s'étaient emmêlées dans les siennes? Il n'en fit pas un plat, abaissant légèrement ses oreilles vers l'extérieur, faisant mise de remuer les doigts, comme pour faire comprendre à son ami que cette position l'incommodait.
- Chrooo ! Rien d'cassé ?
- À ton avis ? il souffla, une babine relevée. Il leva la tête, museau vers le ciel, cherchant à se défaire de son malaise.
- Doooonc.... tu te lèves ?

Salama sentit Chrono remuer les doigts de pieds. Elle songea qu'il devait vérifier qu'il était encore en pleine possession de ses capacités motrices.
- À ton avis ? Doooonc.... tu te lèves ?
Elle lui lança un regard innocent.
- Oooh, je sais pas. C'est plutôt confortable comme ça, en fait. Minauda-t-elle en remuant ses pieds à son tour.
Un sourire taquin vint marquer la plaisanterie et elle sourcilla.

- Oooh, je sais pas. C'est plutôt confortable comme ça, en fait.
- ... face à son air innocent, les deux grandes oreilles de Chrono tombèrent de chaque côté de sa tête, accentuant son air taciturne. Il chercha pourtant à se calmer, à prendre une grande inspiration, à gonfler son diaphragme, à fermer les yeux. Il dévoila ses crocs.
- NON MAIS TU TE LÈVES, OUI !!?? il vociféra, les yeux sortis de leur orbite, sa queue battant furieusement au sol.

Chrono baissa les oreilles alors que Salama le fixait intensément, les siennes bien pointées vers son camarade, anticipant sa réaction. Et à voir sa tête, ça n'allait pas être discret. Lorsqu'il inspira, elle recula préventivement la tête, plissant les yeux et pointant les oreilles vers l'arrière alors que son sourire s'étirait.
- NON MAIS TU TE LÈVES, OUI !!??
Lorsque la louvette eut le sentiment d'avoir retrouvé l'usage de ses oreilles, elle se mit à glousser, les yeux brillants.
Pour autant, elle s'exécuta tout de même, prenant bien entendu tout son temps, et balayant sa queue sous la truffe de Chrono lorsqu'elle fut debout en train de se dégager.
- Tu sais pas où est Ciaran ? Demanda-t-elle alors, ses yeux s'agrandissant d'intérêt.

Et en plus, ça la faisait rigoler!! Chrono laissa ses deux oreilles tomber dans leur cran, gonflant ses joues d'air, se sentant rougir à vue d'oeil, incommodé par leur position - leur proximité - fort déplaisante. Salama s'exécuta tout de même, lentement, lascive, ponctuant la fin de son petit jeu en glissant sa queue sous la truffe de Chrono, ce qui lui fit échapper un grognement. Libéré de son entrave, le louveteau rua des postérieurs pour se décaler en se glissant sur le sol, puis, après avoir fermement planté ses avant-mains dans le sable, se hissa sur ses quatre pattes, profitant de sa liberté - conditionnelle - pour s'ébrouer de long en large.
- Tu sais pas où est Ciaran ?
Chrono, toujours en train de s'ébrouer, releva la tête, une moue penaude au visage.
- Hein? Non, chai pas... il lança un peu par réflexe, sans avouer qu'il n'avait pas vraiment compris la question avec ses oreilles ballottant d'un côté à l'autre. Il s'arrêta de se secouer pour se redresser, assimilant la question. Il reprit:
- J'en sais rien, elle est peut-être avec maman...
Il sourit, se penchant, poussant Salama d'une patte.
- T'en fais pas, aux dernières nouvelles elle allait bien.

Aussitôt qu'il le put, le louveteau clair s'éloigna de sa comparse, la faisant ricaner tout bas.
- Hein? Non, chai pas... Il ne semblait pas bien sûr de lui. Salama tira une moue déçue.
- J'en sais rien, elle est peut-être avec maman... Fit-il en se relevant. T'en fais pas, aux dernières nouvelles elle allait bien.
C'était déjà une très bonne nouvelle et elle lui rendit son sourire, mais elle avait envie de constater par elle-même ce fait.
- Hm hm ! Acquiesça-t-elle. Alors... Comment ça va ?
Autant rapidement passer sur la zone sensible, histoire de pouvoir tourner la page au plus vite...
- On s'est pratiquement pas vu depuis... Elle laissa sa phrase en suspens, de toute façon, ce qu'elle insinuait était évident.

- Alors... Comment ça va ? On s'est pratiquement pas vu depuis...
- Ouais...
Léger malaise. Il secoua sa tête avec force avant de la redresser, replaçant ses deux longues franges dans le mouvement, cherchant à bomber le torse.
- Mais c'est pas grave! Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort !
Une pause. Il se crispa.
- Sauf si ça nous tue.
Il abaissa ses oreilles, détournant le regard, la queue basse.
- Ça m'a fait peur, plus peur que quand tu t'es fait mordre par le serpent. C'était comme si tu t'étais fait mordre par plein de serpents !! Plein de gros-tas-cornus aux yeux rouges et qui rôdaient...

- Ouais...
Un silence malaisé s'en suivit et Salama détourna la tête.
- Mais c'est pas grave! Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ! Sauf si ça nous tue. Ça m'a fait peur, plus peur que quand tu t'es fait mordre par le serpent. C'était comme si tu t'étais fait mordre par plein de serpents !! Plein de gros-tas-cornus aux yeux rouges et qui rôdaient...
Elle baissa également la tête et les oreilles, déglutissant pour pallier à sa gorge soudain sèche.
- Moi aussi j'ai eu peur... Murmura-t-elle. Ils m'ont dit des choses...
Elle n'en dit pas plus, ne sachant même comment qualifier ce qui avait été martelé dans sa tête par certains de leurs envahisseurs. Elle releva les yeux vers Chrono.
- Et puis je me suis inquiétée pour vous... Avoua-t-elle un peu plus fort.

- Moi aussi j'ai eu peur... Ils m'ont dit des choses...
-... Hein ? Il approcha la tête, un peu incertain d'avoir compris ou non ce qu'elle avait voulu dire par " lui dire des choses ". Mais Salama s'était vite esquivée, relevant ses yeux, l'affrontant du regard. Et puis je me suis inquiétée pour vous... Il s'apprêtait à répondre qu'une voix forte lui fit oublier ses pensées.
- Chro'! Je te cherchais!
Chrono tourna vivement la tête ver sa soeur, l'accueillant d'un grand sourire.
- Ran! Sal TE cherchait ! il lui dit, relevant sa queue sur sa croupe, un peu par réflexe.

- Chro'! Je te cherchais!
Reconnaissant la voix de son amie, Salama se retourna brusquement, les oreilles hautes et les yeux étincelants.
- Ran! Sal TE cherchait ! L'informa Chrono.
Mais déjà la louvette dorée se précipitait vers la plus petite, prenant son élan pour lui bondir dessus.
- CIARAN ! Beugla-t-elle joyeusement alors qu'elle percutait la petite croisée. Elle enroula ses pattes autour des épaules de Ran et l'enlaça à l'en étouffer.
- Tu vas bien ! Elle jeta un regard vers le frère de sa pauvre victime. Vous allez bien !
Une pensée lui traversa la tête, une autre personne qu'elle n'avait pas recroisé depuis que Chess avait été retrouvé.
- Et Chrys ? Ajouta-t-elle, incertaine, toujours en fixant Chrono (et toujours en enlaçant Ciaran, quoi que sa prise s'était un peu relâchée).

À peine Ciaran fut-elle dans son champ de vision et qu'ils échangèrent quelques mots que Salama se rua à toute hâte aussi, l'entraînant elle aussi à la renverse. Chrono ne put s'empêcher de rigoler, un peu moqueur face à sa pauvre soeur qui subissait le même traitement. Quand ça arrivait aux autres, c'était mieux.

- Ahahahaha! Tu m'as manqué aussi, j'suis contente de te revoir, Sal'! souffla Ciaran, essoufflée quant à la teneur de l'étreinte.
- Tu vas bien ! Vous allez bien ! s'exclama Salama en tournant la tête vers lui, comme pour l'inclure dans l'échange.
- Et tu vas bien aussi! lui répondit l'autre femelle.
Chrono haussa les épaules, un peu désinvolte. Il lui avait dit, non? Ils allaient bien, le plus gros de la tempête était passé... Restait qu'à récolter les morceaux.
- Et Chrys ?
- Hum? Chrys aussi il allait bien, hein Chrono?
- Chrys va bien, leur assura Chrono en hochant la tête, comme pour effacer les soupçons chez Salama. Il frétilla doucement sa queue, s'approchant du duo, mais maintenant ses distances, de peur d'être happé dans cette tornade... amoureuse.
- Plus de serpents à l'horizon. il crut bon d'ajouter, un air un peu épuisé au visage.

- Hum? Chrys aussi il allait bien, hein Chrono?
- Chrys va bien.
Toujours perdue dans les poils de son amie, Salama souffla un "super !" enthousiaste.
- Plus de serpents à l'horizon.
La louvette dorée relâcha enfin Ciaran, se tournant vers l'oasis avec une étrange expression sur le visage.
- Non... Ils sont partis... En laissant leur venin derrière eux, mais ça, c'était son problème...
Elle se retourna joyeusement vers ses deux amis, remuant fébrilement la queue.
- Maintenant qu'on est enfin libres, qu'est-ce-que vous voulez faire ? Lança-t-elle tout sourire.

- Maintenant qu'on est enfin libres, qu'est-ce-que vous voulez faire ?
- Je sais pas trop!
- Dormir! lança Chrono, en se laissant tomber sur le ventre, comme épuisé. J'ai pas réussi à fermer l'oeil depuis le début! J'avais bien trop p—
— p...rotéger Chris et Ran pendant qu'ils dormaient, comme Papa n'a pas été là souvent ! Et maman dort dur et elle parle dans son sommeil et ça me réveille. Il leva un sourire idiot, béat:
- Donc. Dormir ça me parait bien...

- Ce qu'on veux faire?
Ciaran sembla chercher une idée dans le paysage et n'en trouvant aucune, annonça :
- Je sais pas trop!
Un peu déçue, Salama se retourna, pleine d'espoir vers Chrono.
- Dormir! J'ai pas réussi à fermer l'oeil depuis le début! J'avais bien trop p— Il trébucha sur ses mots. p...rotéger Chris et Ran pendant qu'ils dormaient, comme Papa n'a pas été là souvent ! Et maman dort dur et elle parle dans son sommeil et ça me réveille. Donc. Dormir ça me parait bien...
Elle-même grande amatrice de siestes, elle leva le museau en l'air pour considérer cette option, avant de rabaisser les yeux sur le petit mâle en gonflant les joues.
- Mais c'est pas drôle ça ! Elle se tourna vers l'autre petite femelle pour chercher son approbation. Hein Cia ?
Déterminée à trouver une occupation digne de ce nom - autrement dit amusante - Salama quêta du regard les environs, passant rapidement sur tout ce qui l'entourait et revenant subitement sur une chose qui avait attiré son attention. Ses oreilles pointèrent subitement dans cette direction.
- Oh je sais ! Si on allait au bord de la rivière ? Proposa-t-elle avec enthousiasme. Après tout, la nouveauté de cet énorme cours d'eau qui traversait désormais le territoire ne s'était pas encore fanée.

- Oh je sais ! Si on allait au bord de la rivière ?
- Ah! On pourrais peut-être y trouver quelque chose d’intéressant!
Ciaran tourna sa tête vers lui, tout sourire.
- Allez viens Chro'! Dormir c'est pas interessant!
- Ughhhhhhh, râla le petit en levant les yeux au ciel. Il darda Salama d'un regard accusateur, les oreilles basses.
- Tu t'es enfin décidée à me noyer, c'est ça?

Malgré tout, il suivit quand même le duo, un peu intéressé par le nombre de jeux qu'ils pourraient inventer au bord de l'eau.

- Ah! On pourrais peut-être y trouver quelque chose d’intéressant!
Elle acquiesça, souriante, se demandant ce qu'il pouvait bien y avoir de spécial auprès d'une rivière. (La triste réalité étant que vu la nature plus que récente du retour de l'eau... il n'y avait probablement rien.)
- Allez viens Chro'! Dormir c'est pas interessant!
Disons qu'il y avait plus intéressant.
- Ughhhhhhh ! Commença par râler Chrono, tirant une expression exaspérée et la dorée, jusqu'à ce que... Tu t'es enfin décidée à me noyer, c'est ça?
Salama se retourna vivement vers lui, les yeux ronds. Il se souvenait encore de ça ? Finalement, ses lèvres frémirent et elle lâcha échappé un, volontairement, sombre ricanement.
- Tu verras biien... ! ♪ Chantonna-t-elle en se mettant d'un pas sautillant en chemin.