Fait pô chaud / Howak & Arelan

- Eh d'ailleurs, j'y pense... Qu'est-ce que vous faites là ?
Howahkan nia brièvement de la tête ; une grippe, ça ne faisait pas ça. Enfin, pas de l'endroit où il venait. Puis, le loupiot prit la parole, d'une voix quelque peu décousue (au moins, cela faisait changement de son abus habituel de vocabulaire recherché). Peut-être qu'il avait une maladie, enfin, mentale, un genre de dédoublement de personnalité. Ou qu'un coup sur la tête avait déclenché ce genre de crise. Mais, s'il y avait un lien entre ces nombreux cauchemars et ses convulsions, Howahkan n'avait pas les compétences de guérisseurs assez fortes pour le voir.
- Tout est de SA faute ! S'hérissa-t-il tout soudainement.
Howahkan eut un violent sursaut, reposant son regard sur lui. L'air, visiblement, de ne rien comprendre, il tenta :
- De ton cerveau ? Fort probable.

Hirondelle enchérit sur ses commentaires, et le mâle plissa des babines, sceptique sur leur situation. Jusqu'à ce qu'il remarque la foudre qui sortait de son regard, et la violence qui émanait de lui. Il plissa son regard, de plus en plus intrigué par la conduite - troublé, même. Par contre, il n'en fut pas inquiet, du moins, jusqu'à ce qu'Arelan se mette à rager envers l'air, puis envers Hirondelle, mêlant la rancune à des propos incompréhensibles. Puis, il tailla son chemin vers le cours d'eau, tout raide et tempétueux, préférant peut-être aller y plonger son museau plutôt que leur déchiqueter la gorge. Howahkan jeta un regard complice à la femelle, se demandant si elle comprenait quelque chose à son attitude, ou si elle en était seulement exaspérée. Puis, faisant la moue à nouveau, il se dirigea vers le gamin et l'observa. L'aider ne l'inspirait absolument pas.. mais là était quelque part sa mission.
- Qu'est-ce que vous avez-vous ?

[Vous me retenez ou vous continuez à deux ?]

Alors que lui-même surpassait son indifférence pour venir en aide à Arelan, Hirondelle faisait le contraire. Elle explosa, d'une rancœur probablement accumulée qui fit dresser les oreilles sur le crâne du Corbeau. Apparemment, elle en connaissait plus sur la situation du louvard que lui... Ce qui ne l'empêcha pas d'en être irritée. Puis, sans honte, mais avec considération, Hirondelle se tourna vers lui et voulut excuser son comportement.
- Je suis désolée que tu es eu à voir cela, 'Kan. Mais je commence à en avoir marre de cet espèce de snobinard qui croit que la vie doit tout lui donner sans retour. Ras-le-bol.
- Je peux le constater...
Il ne lui en tenait pas rancune, mais une part de lui avait pitié du jeune louveteau.. Quoique, d'un autre côté, ce dernier l'avait bien cherché. Il lui remémorait un certain prince défunt, qui avait toujours eu le talent de appesantir sur lui-même. Sauf qu'Arelan se montrait plus agressif et têtu que le prince d'autrefois. Il finit par se redresser et, les crocs serrés, échappa des paroles sèches. Howahkan haussa des sourcils, de façon fortement exagérée : oui, ce louvard avait définitivement le complexe d'être dramatique. Et, si c'était un trait amusant et à corriger, en cet instant, Howahkan n'en avait certainement pas l'intérêt. Il le regarda donc partir, l'air légèrement blasé, et souffla à l'égard de la femelle :
- J'irais le chercher à la tomber de la nuit, s'il n'est pas revenu.