Potentiel de Chasse

- Oui, oui oui ! Souris, souris ! Ordre de Julius ! HIHIHI !

- Je n’étais guère au courant que tu avais l’autorisation de mettre des mots dans ma bouche… Terezi. Tonna une voix derrière la louve polaire.

Le torse bombé, la queue fièrement dressée, Julius s’avança en direction des deux Parques d’une démarche sévère et froide. Ses prunelles étaient fixées sur Terezi et son échine dressée témoignait déjà de sa colère. Il frôla vainement les flancs de la Parque, sa queue claquant subitement dans l’air puis il tourna sa tête dans la direction de Tôshiro.

- Et toi, Tôshiro, n’as-tu pas un rapport à me faire ? fit-il, dardant ses prunelles dans le regard du Parque. As-tu des nouvelles du Troupeau auquel je t’ai assigné ? (Il décrivit un cercle autour du loup polaire) As-tu des choses à me dire à propos de la Meute ?

Il marqua une pause.

- Ai-je réellement besoin de toujours vous demandez les choses afin que vous les fassiez !! gronda-t-il en montant le ton et en plantant ses griffes dans la neige. Vous n’êtes pas des louveteaux, vous êtes des Soldats ! Vous savez ce que vous avez à faire !

- Loin de moi cette idée sire… Vous retirez votre air ! Je n’oserais même pas ! Je ne faisais qu’étudier la réaction de Toshiro quant à un ordre potentiellement « décalé » de votre part. J’avais pensé que cela le tirerait de sa morosité. Enfin. Si vous voulez que vos soldats aient un air d’enterrement comme ce cher Shiro, qui suis-je pour décider ?

Ses oreilles s’ourlèrent vers l’arrière et il émit un grondement sinistre qui résonna contre les parois de thorax, mais il ne s’attarda pas davantage aux paroles de Terezi alors que Tôshiro déballait son Rapport.

- Monsieur, oui monsieur !

Il lança un regard de biais à la louve polaire une dernière fois, le museau retroussée puis darda ses prunelles écarlates sur le loup bleu.

- Certains jeunes sont partis explorer le coin par curiosité mais un Légionnaire les a suivit. Le troupeau est constitué d'une demi-douzaine d'adultes et de 3 jeunes. Les traces dans la neige fondue montrent que le troupeaux était encore là, il y a à peine quelques jours, nous devrions bientôt le rattraper.

Un mince sourire vint déformer les traits agressifs du César alors qu’il pencha sa tête pour faire un pas vers Tôshiro. Julius remua sa queue de gauche à droite, panache, avant de tourner sa tête en direction de Tez’ qui se mit à souligner de nouvelles informations.

- Un des jeunes semble d’ailleurs atteint d’une vilaine blessure, probablement dut à une chute sur une paroi de glace. Il marche plus lentement que les autres et boite légèrement de la patte arrière droite. Il ralentit le troupeau.

- Bon boulot. souffla-t-il alors que les deux mots résonnèrent dans sa gorge comme s’ils étaient étouffés par celle-ci.

Il fit demi-tour, contourna Terezi en lui lançant une œillade voyant son sourire, puis, s’arrêta à moins d’un mètre. Les oreilles droites, la queue toujours dresser, il se retourna vaguement et rétorqua;

- Mettez acte à vos paroles, Parques. dit-il sévère. Si ce que Terezi avance est vrai. Le jeune blessé devrait avoir ralentit le troupeau, sinon, ils l’ont abandonné sur le trajet. rajouta-t-il en plongeant son regard vers l’horizon. ET je ne veux PAS que l’on me vole cette proie !! gronda-il en se retournant subitement, sourcil froncé et museau retroussé. Nous allons débusquer cette proie, guidez moi. conclut-il en laissant place aux Parques devant lui.

La louve bleue retroussa ses babines, alors qu’elle tirait la langue à son collègue, guillerette, dodelinant d’une patte sur l’autre. Le male à la tignasse blanche ne semblait pas avoir apprécié son intervention, l’air se figeant dans ses creux, dénotant son museau plissé, et cela ne pouvait que la ravir ; si ce n’était pas des émotions chaleureuses qu’elle tirerait de lui, ce serait de l’agacement !
- Bon boulot.
La déclaration eut du mal à se propager, et Terezi ourla ses oreilles vers l’extérieur afin de pleinement capter la gratification de Julius. Un rire intérieur résonna dans son thorax, doux et harmonieux.
- Mettez acte à vos paroles, Parques. Si ce que Terezi avance est vrai, le jeune blessé devrait avoir ralentit le troupeau, sinon, ils l’ont abandonné sur le trajet. ET je ne veux PAS que l’on me vole cette proie !! Nous allons débusquer cette proie, guidez moi.
Terezi prit un air entendu, plus amusé que stressé ; la perspective qu’un rival potentiel est put prendre leur meute de vitesse ne la dérangeant pas plus que ça. Selon la taille du troupeau, seul un gros prédateur aurait pu accomplir pareille chose… Un ours des cavernes sortant de l’hibernation par exemple. Ce genre de chose était néanmoins improbable jusqu’à preuve du contraire : Blanche ne lui avait signalé aucune présence intrusive dans le périmètre, et aucune trace de la taille d’un ursidé ne parsemait le chemin. Et retrouver la trace du troupeau ne serait pas chose difficile par ce temps dégagé.
- Doit-je aller rassembler une équipe de chasse ?
Terezi haussa les épaules, désinvolte, trottinant. Si Toshiro voulait faire bande à part, cela ne changeait rien pour elle. Et puis, il fallait au moins que un des parques montre la voie à l’Alpha. Elle s’avança donc en direction de la piste, se postant non loin du César.
- Au vu des risques, cela semble approprié. Sifflota t-elle.
Elle se tourna vers Julius, pointant le chemin d’une griffe, au nord-est de leur position actuelle.
- Par ici Alpha. La piste s’étend en ligne droite jusqu’à bifurqué en direction de la foret des conifères. Je soupçonne les rhinocéros de vouloir faire une petite pause déjeuner ~
Elle ajouta, concise, discrète.
- Et je n’avance jamais quelque chose de faux, sire.

Voyant le loup bleu s’approcher, Julius ne fit que baisser les yeux dans sa direction alors que par respect, Tôshiro inclina brièvement sa tête.

-"Doit-je aller rassembler une équipe de chasse ?"

L’Alpha du Nord émit un rictus.

- Au vu des risques, cela semble approprié.

Julius lança un regard noir de biais à Terezi qui se présenta non loin de lui. Puis, une fois en position, elle se tourna vers lui et pointa une direction d’une griffe. Le loup polaire redressa son torse et fixa ses prunelles écarlates sur l’horizon.

- Par ici Alpha. La piste s’étend en ligne droite jusqu’à bifurqué en direction de la foret des conifères. Je soupçonne les rhinocéros de vouloir faire une petite pause déjeuner ~ … Et je n’avance jamais quelque chose de faux, sire.

Un mince sourire s’étira sur ses lèvres face à la dernière remarque de la Parque. Il fit un pas vers la piste et pointa le museau vers le ciel. Il renifla et bientôt, repéra une odeur familière concernant les herbivores. D’un geste rapide, il se tourna en direction de Tôshiro, le front plissé, le regard sévère.

- Soit ! Rassemble une équipe de chasse, comme tu l’as souligné. (Son regard vogua du loup à la louve) Moi et Terezi allons partir sur le terrain afin d’établir un plan d’attaque idéal… Je ne veux en aucun cas que cela ne se résulte en échec ! dit-il sur un ton sec. Rejoins-nous dès possible !

Sur ses derniers mots il s’élança sur la piste en gardant une bonne distance entre lui et Terezi.

Terezi attendit, patiente, que le César eut étudié la proposition de son collègue. Ignorant le soudain revirement de tête annonciateur d’un regard noir, elle se lèche les babines, attentive. Semé le trouble… C’est si facile.
- Soit ! Rassemble une équipe de chasse, comme tu l’as souligné. Moi et Terezi allons partir sur le terrain afin d’établir un plan d’attaque idéal… Je ne veux en aucun cas que cela ne se résulte en échec ! Rejoins-nous dès possible !
Leur but annoncé, la parque commence par prendre ses repères ; reniflant l’air frais à pleins poumons, et léchant la neige à ses pieds. Un glissement de poudreuse lui signale le départ de Toshiro, et un dernier sourire anime son visage avant qu’elle ne s’élance sur les traces de Julius, le rattrapant à une allure modérée, ses sens concentrés sur la piste plutôt que sur son supérieur, muette comme une tombe. Après avoir parcourut le sillage d’effluves, des empreintes plus fraiches se prolongeaient sur quelques kilomètres : il leur faudrait encore de bonnes minutes avant d’arrivée à destination, et elle ne tenait pas à découvrir un imprévu au dernier instant. La brise était quasi inexistante pour l’instant, mais la louve était à l’affut d’un éventuel retour de vent, soucieuse de ne pas dévoiler leur avancée aux herbivores par mégarde. Elle s’attendit à ce que cela arrive d’un moment à l’autre, mais leur première partie du trajet se déroula sans accrocs… Approchant du soudain changement de direction qu’elle avait précédemment annoncé, elle ralenti, puis freine… Une odeur suspecte flotte dans l’air… Elle ne sait pas s’il s’agit d’un autre prédateur ou d’un retardataire, mais la prudence lui dit de ne pas s’avancer plus. Elle donne un signe de tête à son Alpha, et se rapproche de lui dans le soucis de rendre leur communication plus aisée pour ne pas trahir leur présence. Elle sait qu’il a sans doute flairer l’odeur, mais, avec ses sens hypertrophiés, elle sait également qu’elle a tendance à découvrir cela plus tôt que les autres…


(Je me permet une petite élipse temporelle… parce que courir, c’est super intéressant. )

La tête bien haute, le museau redressé, droit, il laissa le vent fouetter son visage amenant à sa suite des effluves qu’il tentait de trier sur le volet dans son esprit. Il ralentit sa cadence, se mettant à trotter et donnant ainsi une longueur sur Terezi. Elle aurait largement plus de facilité à le guider que lui à rechercher la piste des Herbivores. Julius poursuivit donc sa course éloigné quelque peu de la Parque, mais suivant ses flancs.

Après avoir repérer quelques empreintes, Julius se sentit davantage confiant et reprit son allure de départ, accélérant. Plissant le museau, il en dévoila ses crocs d’ivoires. Le temps qu’ils avaient simplement passer à relocaliser le troupeau pouvait leur coûter la proie tant convoité et ça, il ne le pardonnerait pas. La brise s’est éteint depuis leur arrivé sur ce coin de territoire, Julius n’en reste pas moins méfiant.

Bifurquant vers la forêt des conifères—comme l’avait annoncée Terezi—la louve bleue se stoppa net d’un coup, freinant brusquement. Julius s’arrêta alors que tous les deux étaient séparés par plus d’un mètre. Il plaqua ses oreilles contre son crâne, mais darda ses prunelles écarlates sur la Parque. Bien que Tez’ ait souvent tendance à plaisanter, elle savait faire son travail et personne ne pouvait douter d’elle quand il s’agissait de repérer quelque chose de louche. La Parque décida alors de venir rejoindre son supérieur. Celui-ci releva la tête et le torse alors que ses oreilles cornues se redressèrent droit comme des piquets. Tandis que le louve bleue vint le rejoindre, Julius perçut le parfum inconnu et inquiétant qu’elle avait probablement sentit. Il fit volte-face, soudainement, dans la direction de l’odeur. Ce n’était pas un bon signe. Puis, il attendit que Terezi l’ait rejoint afin de lui exposer son avis.

- Ne me dit pas que c’est un ours polaire… fit-il en grinçant des crocs.

Julius s’hérissa déjà. Gonflant la fourrure de son cou et dressant les poils de son échine.

- Ne me dit pas que c’est un ours polaire…
La parque inspire profondément, laissant ses naseaux récupérer chaque parcelle d’air, chaque poussière de senteur. Un tapis odorant cloisonne progressivement sa truffe, relié à son cerveau en ébullition. Elle sourcille. La théorie de Julius ne paraît pas inexacte… mais… quelque chose cloche. Elle inspire à nouveau, plus doucement, ses oreilles dressées comme des antennes. La trace olfactive correspond bien à celle d’un ursidé mais… sa masse et son aire de répartition semblent trop petites pour appartenir à un adulte. Elle se lèche les babines, et déclare posément, songeuse.
— Plutôt un ourson polaire sire…
Elle effectue une pause, cherchant à nouveau à clarifier les données multiples à sa disposition. La brise étant quasi inexistante, ils sont probablement très proches de la source de la senteur… Elle examine les autres possibilités pour que l’odeur du jeune ours soit aussi forte, et renâcle quelque peu, avant de lâcher, neutre.
— Mais il est probable que sa mère ne soit pas loin… A moins que celle ci ne se soit faite tuée par la proie qu’elle convoitait…
La blessure du rhinocéros qu’elle avait flairé plus tôt, était, après tout, peut être une conséquence d’un vilain affrontement entre l’ursidé et l’herbivore ; il n’était pas rare que les grands prédateurs à fourrure pousse les troupeaux vers des endroits où l’environnement était abrupt et hostile pour augmenter leurs chances de réussite. Et, ce genre de combat laissait toujours des effluves puissantes et fortes autre que le sang, comme la sueur ou la salive… ou la peur. Ce qui expliquerait l’ardeur des odeurs alentours : le jeune pouvait bien errer dans le périmètre qui avait suivi la bataille, affolé et sans repères, répandant une mosaïque de traces. Qui, une fois combinés, laissait place à une aura indistincte et dense, portant la seule indication de son espèce au dessus de toute autre information. Elle se tourne vers le César, son visage ne portant pas de trace d’émotion quelconque.
— Vos ordres ?


(J'espère que ça ira comme ça =D )

Ses prunelles écarlates s’étaient fixées sur Terezi tandis que ses oreilles pivotèrent dans tous les sens. Il connaissait bien les talents de la Parque pour repérer les odeurs et plaça sans inquiétude le soin de confirmer sa théorie entre ses pattes. Il l’observa s’exécuter et attendit sans une once de patience la réponse qui pouvait menacer de faire exploser sa colère.

— Plutôt un ourson polaire sire…

Julius relâcha la tension dans ses épaules en les secouant de l’avant vers l’arrière. Il retroussa le museau, dévoila les crocs avant de gronder. Il leva le museau et tenta de repérer une meilleure piste bien que le vent ne leur soit pas favorable en cette circonstance. Tez’ prit moins de temps que lui pour démêler toutes ses effluves et clarifier le tout.

— Mais il est probable que sa mère ne soit pas loin… A moins que celle ci ne se soit faite tuée par la proie qu’elle convoitait…

Il fronça les sourcils. La théorie n’était pas mauvaise, mais il fallait la confirmer. Julius fit les cents pas, revenant et allant, l’échine hérissée, le poitrail gonflé, tout en restant dans le bon périmètre pour ne pas alerter le troupeau qui était tout près d’eux.

— Vos ordres ?

Julius fit volte-face vers elle.

- J’exige que tu me confirmes cette théorie. Si cet ourson est seul, il n’est pas une menace, mais une proie à abattre sur le champ. Il pourrait risquer de détourner notre troupeau et notre objectif principal avec. siffla-t-il acide avant de poursuivre. Si sa mère est dans le coin, vivante ou agonisante… Je veux qu’on m’en débarrasse ! Ce troupeau, c’est le mien et ce rhinocéros laineux m’appartient. tonna-t-il retroussant le museau, dévoilant les crocs et grondant furieusement. Partons par la droite et décrivons un cercle pour les repérer… conclut-il en s’élançant au trot.

Terezi perçoit l’impatience de Julius par ses sens aiguisés, et sourit discrètement. Il n’avait jamais trop apprécié la compétition de la part des plus grand prédateurs après tout…
- J’exige que tu me confirmes cette théorie. Si cet ourson est seul, il n’est pas une menace, mais une proie à abattre sur le champ. Il pourrait risquer de détourner notre troupeau et notre objectif principal avec. Si sa mère est dans le coin, vivante ou agonisante… Je veux qu’on m’en débarrasse ! Ce troupeau, c’est le mien et ce rhinocéros laineux m’appartient. Partons par la droite et décrivons un cercle pour les repérer…
— Bien sur. Elle incline légèrement la tête. Après vous sire ~
Elle rejoint son Alpha, en apparence badine mais les sens prêt à détecter la moindre anomalie. Le cercle entamé, les deux loups trottent à un rythme soutenu. Ils ne leur faut pas longtemps pour empiéter sur la piste de l’ursidé tantôt repéré par la parque.
— Un instant César !
Couverte d’odeurs variés, celles qui prédominaient étaient surtout celle du sang et de la peur. Néanmoins, dans ce chaos olfactif se distingue des signes on ne peut plus explicites : l’intensité des flagrances, mais surtout, les traces laissé par l’ours polaire.
— Là…
Elle désigne la zone de la patte, et met truffe à terre, suivant la piste avec application, jusqu’à dérivé de leur trajectoire initiale et prendre la direction d’un épais talus, dernier brin de végétation avant la toundra dégagée.
— Elle a l’air d’avoir perdu beaucoup de sang : ses traces sont profondément enfoncées dans la neige.
Elle relève la tête en direction de son supérieur.
— Je pense que l’on peut la considérer comme hors jeu… Reste à savoir où se trouve l’ourson…

— Bien sur. Après vous sire ~

Il débuta le cercle avec Tez’ qui le rejoignit, marchant sur un trot assuré et rapide. Il ne voulait pas perdre cette chance. L’occasion de ramener autant de nourriture ne pouvait être perdu par un sale ours polaire voir un simple ourson ! Cette pensée lui arracha de nouveau grondement qui lui fit lécher ses babines et dévoiler les crocs davantage. La piste se dessina tranquillement, la brise apportant le manque d’information. Julius huma en levant le museau.

— Un instant César !

Il tourna sa tête dans sa direction, fronçant les sourcils.

— Là…

Son regard suit le mouvement et la louve bleutée s’élança sur une piste plus soutenue. Le César lui emboita le pas, soulevant son poitrail dans un grognement. La piste s’éclaircit. Des effluves de sang plus clairs plus nets. Mais ce n’est pas satisfaisant.

— Elle a l’air d’avoir perdu beaucoup de sang : ses traces sont profondément enfoncées dans la neige.

Julius plissa les yeux, croisant le regard de la Parque.

— Je pense que l’on peut la considérer comme hors jeu… Reste à savoir où se trouve l’ourson…

- Ce n’est pas suffisamment satisfaisant. dit-il alors qu’il s’en remet sur la piste, dépassant Tez’ lui donnant un coup d’épaule pour la dégager un peu du chemin.

Julius poursuit le chemin, suivant docilement les effluves que le vent lui apporte et se fiant aux pistes de pas laissé dans la neige pour retrouver le corps de l’ours. Ce qui ne m’est pas de temps. Devant la poudreuse, une carcasse blanche se distingue de l’étendue. Il dressa hautement la tête, hérissant les poils de sa nuque et de son échine. Rien de ne bouge. Elle est bien hors jeux. Julius renâcla avant de fouetter l’air de sa queue. Il s’avança un peu, les oreilles dans le cran, avant de les dresser subitement. Si la mère est là, le petit ne devrait pas être loin du corps. De ses prunelles écarlates, il ne tarde pas à le retrouver. Il ne le lâche pas du regard.

- Terezi ! hurla-t-il en faisant un pas de plus, puis s’arrêtant d’un trait.

Il attendit que la Parque parvienne à ses côtés et poursuivit.

- Débarrasse m’en. cracha-t-il sec en désignant l’ourson du museau.

— A vos ordres, César.
Piques et épines se dressent dans sa fourrure, son ombre s’agrandit, menaçante. L’obstacle, le simple embryon d’ourson à peine âgé d’un an se tortille, recule devant elle, sa peur montant dans l’air. Il n’a pas le temps de gémir. A peine se fut-il retourné pour détaler vers le corps agonisant de sa mère, que la parque s’élance, l’air sifflant un cour instant alors qu’elle dévoile ses crocs, suivant le sillage de peur animale sans peine. Précise et mortelle, sa morsure atteint la nuque, coupant ses voies respiratoires et fracturant les os supportant son cou, arrachant la vie de l’ourson aussi silencieusement que la glace se meut sur l’océan. Elle se lèche les babines, faisant partir le peu de sang ayant pris place sur sa figure, et se retourne vers son Alpha, un sourire énigmatique au visage.
— Toshiro a ramené de la compagnie. Quel dommage… Il aurait débarqué un peu plus tôt et l’ourson aurait été sien, lui qui semble toujours si avide de proies à vous présenter, hihi !

— A vos ordres, César.

L’Alpha redressa hautement sa tête et d’un air indicible regarda le spectacle. Malgré un sens manquant, Terezi n’eut aucun mal à éliminer le petit ourson qui périt presque immédiatement sous ses crocs. Le visage baigné dans le sang, la Parque s’en retourne vers son Alpha, le sourire au visage. Une silhouette se découpa de l’étendu enneigé pour finalement se révéler aux deux loups polaires. Tôshiro venait de les rejoindre.

— Toshiro a ramené de la compagnie. Quel dommage… Il aurait débarqué un peu plus tôt et l’ourson aurait été sien, lui qui semble toujours si avide de proies à vous présenter, hihi !

Julius gronda furieusement et claqua sa mâchoire près du visage de Tez’. Il n’avait pas envie d’entendre ses remarques désobligeantes pour le moment. Il darda ses prunelles écarlates sur la louve bleue.

- Sa suffit ! Fais ton travail Parque et guide-moi à la proie que tu m’as promise ! tonna-t-il avant de lever une de ses pattes sous le point de soulever le reste de son poids afin d’avancer. Et toi, as-tu fait le tien ?

- Ça suffit ! Fais ton travail Parque et guide-moi à la proie que tu m’as promise ! Et toi, as-tu fait le tien ?
La louve sentit l’air claqué prêt de son visage, et elle sut immédiatement que le César avait mal pris son interjection, s’acharnant sans doute à la fusiller du regard alors qu’elle ne pouvait rien admiré de ce spectacle oculaire. Plus amusé que vexé ou même apeurée par la réaction intempestive de Julius, Terezi montre pour une rare fois un semblant de raisonnement et laisse le sujet si sensible de coté. Le loup immaculé étant un avare à l’ego surdimensionné à qui l’attente faisait autant de bien qu’un séjour dans un sauna naturel, mieux valait aller dans le sens de son poil pour le reste des opérations. Montrant sa soumission à son Alpha en couchant ses oreilles et en s’éloignant d’un pas légèrement incliné vers la direction souhaitée, elle entend son comparse répondre à la question de son supérieur.
- La meute arrive.
Prenant un air résolument sérieux, Terezi seconde la remarque du parque.
— Le troupeau, quant à lui, risque de ne pas l’attendre.
Et sur cette simple déclaration, l’aveugle se lance à un pas soutenu vers la voie qu’elle a empruntée plus tôt, ouvrant la voie à la partie de chasse et à leur meneur si impatient.

(J'ai tellement rit en lisant ta rep' Ephem xD ! Sinon, autant se concentrer sur la chasse et abattre ce foutu Rhinocéros pour finir ce topic ~)




Malgré son handicap, Julius se doutait bien que Tezeri avait parfaitement compris le message. Cela ne fut que davantage confirmer lorsque la louve bleue coucha cette fois les oreilles en signe de soumission et en s’éloignant d’un pas incliné. Le César renâcla, déformant davantage son visage par ses traits de colérique. Il était temps de se mettre au travail et de chasser le gibier.

-"La meute arrive."

Julius se retourna vers Tôshiro qui débarqua tout juste à ses côtés avec Icebite à sa suite. Il fit un hochement de tête tandis que la Parque rajouta quelque chose prenant pour une fois les choses plus sérieusement.

— Le troupeau, quant à lui, risque de ne pas l’attendre.

D’un pas, elle se dirige de nouveau vers le chemin qui fut emprunté. Le loup blanc la regarda s’éloigner un instant avant d’inviter Tôshiro et Icebite à la suivre à sa suite.

- Nous serons capable de l’abattre à trois si la Meute se fait trop attendre. dit-il sèchement avant de se mettre sur le rythme que Tezeri, suivant sa piste.

La parque ne prit pas la peine d’attendre que tout fut mis en ordre. Ils avaient une piste à suivre avant que celle ci ne se refroidisse. Se guidant au vent, la neige vibrant presque sous ses pattes, la femelle capte à nouveau la trajectoire des proies massives. Heureusement, leur déplacement avait été infime. Ralentissant progressivement l’allure, elle se dirige vers un mince couvert de buissons épineux, et s’y arrête. Bientôt, elle sent d’autres odeurs se joindre à celle du troupeau, bien que plus distantes. Les renforts ne sont pas loin. Elle entend Toshiro questionné Julius non loin, et reste muette, bien qu’attentive, surveillant étroitement les mouvements des rhinocéros répercutés dans la poudreuse et l’air. Elle a hâte que cette chasse se termine. Depuis qu’elle a put tremper ses crocs dans le sang frais, son adrénaline ne fait que monter en flèche…

La piste n’était plus très distincte. Julius n’arrivait plus correctement à la sentir et donc, il suivit les pas de Terezi dans la neige. Il s’arrêta face au troupeau. Il vit la louve bleue blottit dans des buissons épineux, prête à l’attaque. Les jumeaux se joignent maintenant à la chasse, Tôshiro et Icebite devant tandis que le loup bleu posa une question discrète à son Alpha.

-"Lequel voulez vous seigneur ?"

Le César dévisagea littéralement les Rhinocéros de sa cachette, face au vent. Tez’ avait bien mentionnée un jeune blessé et c’est avec cette description que Julius détailla avec attention chaque membre du troupeau. Il finit par le repérer derrière le troupeau, en retrait.

- Lui, je le veux. fit-il en pointant de la truffe le Rhinocéros boiteux. Icebite, Lightpaws et Whitelightning, éloignez le du troupeau en l’envoyant vers Terezi et Tôshiro. Les deux Parques attaqueront sur les côtés et je m’occuperais du front… Il y intérêt que cette chasse soit bonne. ordonna-t-il avant de se mettre à marcher vers sa position.