Entre cauchemar et réalité (prio' Howahkan)

Allongé sous l’un des nombreux arbres du verger, Kerran rêvait depuis un moment déjà. Enfin, cauchemar serait plus précis, de brèves images de sa famille hantaient son songe. Tout lui semblait si floue, même s’il avait assisté à tout cela, il n’avait jamais été capable de savoir ce qui c’était réellement passé.

Amnésique. Nora l’avait récupéré ainsi, le louveteau qu’il était n’aurait même plus su dire qui il était à son réveil. Il avait récupéré des souvenirs au fil du temps mais tout lui était confus, revenant le hanté par moment. Ouvrant soudainement les yeux il sauta tout à coup sur ses pattes, la fourrure hérissé, totalement paniqué.

Il chancela brièvement à cause de son trop brusque changement de position, sa tension n’ayant pas eu le temps de s’y adapter. *Qu’est-ce que c’était ?* s’interrogea t’-il, la dernière image l’avait terrorisé, bien qu’il ne sache pas ce qu’elle représentait. Il était certain que c’était un fait du passé, mais cela était trop flou pour qu’il dise quoi. Secouant la tête, il décida de marcher un peu, histoire de se changer les idées.

Sa faisait à peine une semaine qu’il avait quitté Hetzer, sa présence amicale lui manquait, il se sentait à nouveau très seul depuis son retour. Il pensait de plus en plus à rejoindre une meute, mais il hésitait encore, trop incertain sur le fait de s’y adapter. Sa vie de solitaire serait certainement dure à lâcher complètement.

Trottinant doucement entre les arbres, il crut apercevoir quelque chose ou quelqu’un. Certainement un autre loup vu la silhouette. Effectuant une approche discrète, il contourna d’abord l’inconnu pour pouvoir déterminé s’il était un danger ou non. Vu la folie qui avait régné cet été, mieux valait être prudent.

Depuis sa cachette, Kerran pu enfin apercevoir l’inconnu. Fin, plus petit que lui et à la fourrure étrangement clair, il semblait plus méfiant que belliqueux. Malgré sa discrétion, et ses précaution pour ne pas être repéré, l’autre semblait au courant de sa présence, bien qu’incapable de le localisé avec précision.

- Qui s'esquive ?

-Moi, dit-il simplement.

Il sortit lentement de sa cachette, s’approchant à une dizaine de mètres, en profitant pour mieux détailler le mâle. Il ne semblait pas représenté de danger et, à moins d’avoir des talents de combat caché, Kerran aurait pu prendre le dessus en cas de bagarre sans trop de dommages. Mais mieux valait rester prudent.

-Je me nomme Kerran, je suis un simple voyageur et à l’occasion guérisseur, a qui ai-je donc l’honneur de m'adresser ?

Mettre les choses au clair et vite, cela empêchait souvent tout quiproquo qui pourrait le mener à une situation délicate. Il parlait clairement et de manière neutre, se refusant à prendre une intonation qui pourrait être mal interprété.

L’inconnu fini par s’assoir, Kerran remarqua alors qu’il était plus âgé, il devait bien avoir le double de son âge. L’étrange assurance qui émanait du loup forçait le respect, Kerran comprit qu’il avait jugé de façon hâtive, l’expérience certaine que possédait le plus clair devait largement compenser la différence physique.

La sérénité qu’il dégageait rassura pourtant le brun qui se détendit, à moins qu’il n’attaque il y avait certainement peu de chance pour que son ainé réagisse de manière hostile. Le plus jeune devait avouer que l’autre semblait être quelqu’un de bien, les chances qu’ils s’entendent étaient fortes, peut-être dissiperait-il la solitude et la tristesse qui s’était emparé de lui.

- Mon nom est Howahkan, et tel que vous, je puis me qualifier de voyageur et guérisseur par moment.

Il ne put s’empêché de sourire, amusé par cette étrange coïncidence, deux solitaires qui étaient aussi des guérisseurs. Le destin pouvait être bien étrange parfois, à moins que ce ne soient de malicieux esprits qui avaient favorisé cette rencontre.

- Quoique le premier terme n'est plus tant à jour, puisque j'ai élu domicile ici depuis quelques temps. Et vous ?

-Eh bien, je passe aussi la plupart de mon temps ici, mais tenant peu en place il m’arrive souvent d’errer dans les territoires alentour. Jusque-là j’ai toujours fini par revenir ici, ce lieu est si paisible, il me semble d’ailleurs que d’autres ont élu domicile en ce lieu. J’ai souvent vu des traces et odeurs revenant fréquemment, je n’ai cependant guère eu l’opportunité de les rencontré.

L’une de ses oreilles se pencha de côté, pour être exact, il n’avait jamais osé s’en approcher. Il était parfois assez dur pour lui de venir à la rencontre d’un seul de ses congénères, alors de tout un groupe … depuis la mort de sa sœur il n’avait plus vraiment pratiqué la médecine, c’était toujours elle qui prenait l’initiative de se mêlé à d’autres groupes. Une brève onde de nostalgie s’empara de lui.

- Effectivement, le verger regorge de paix et de vie, bien que la plupart choisisse ce lieu afin d'y jouir d'une certaine solitude.

-Oui, entre autre, acquiesça-t-il doucement.

Les paroles du mâle le menèrent définitivement sur une dure réalité, sur un secret dont il se doutait bien, sa sœur ne l’avait pas mené ici par hasard. Elle avait délibérément et simplement choisi cet endroit pour mourir, elle connaissait bien avant que cela n’arrive sont triste sort. Combien d’autres choses avait-elle pu encore lui caché sur elle ? Sa naissance jusqu’à sa mort avait décidément été un mystère du début à la fin…

- Qu'y a-t-il ?

Il sursauta, sortit tout d’un coup de ses pensées pas Howahkan. Même s’il tentait de le caché, le plus âgé semblait détecté inéluctablement la moindre de ses émotions, même si c’était assez frustrant il en restait plus impressionné.

-A dire vrai … tout cela me force à admettre une vérité que je ne voulais même pas envisagé … mais vos paroles m’ont au moins permis de comprendre les vraies raisons qui se cachent derrière, dans un sens je suis soulagé mais … c’est dur à accepter…

Elle avait tout prévus, ça en était presque effrayant, autant de sang-froid devant sa propre mort … Il comprenait qu’elle n’avait jamais eu d’autres échappatoires que la mort. Et pour cette raison elle avait tout fait pour le mettre à l’abri et qu’il survive, décidant de le quitter dans cet endroit paisible.

-Si je puis me permettre … Est-ce aussi la paix de ce lieu qui vous a attiré ? Je veux dire … cet endroit reste tout de même différent des autres territoires … comme si… ici on pouvait enfin réfléchir à qui nous sommes …

Il se tut, légèrement gêné, cet endroit lui avait toujours parut spécial. Exprimer cela sans paraitre ridicule semblait presque impossible.

Kerran écouta Howahkan avec intérêt, ainsi il n’était pas le seul à considérer le verger de cette manière. Voir quelqu’un penser comme lui le rassurait en un sens, il n’était donc pas si fou que cela. L’autre semblait même intéressé en un sens à ce qu’il disait, visiblement à cause de leur point de vue à première vue similaire sur ce lieu.

- Mais cela, vous l'aviez déjà ressenti, non ?

-Effectivement, confirma-t-il dans un hochement de tête. Mais les récents évènements me font parfois douté de tout cela … je veux dire … sur ce que je ressens. Le monde semble parfois si complexe alors que bien souvent … la vérité se trouve sous nos yeux.

Force était de le constater, sa présence ici était loin d’être un hasard, tout avait été prévus d’avance. Mais jusqu’à quel point ? Il y avait bien un message derrière tout cela, il en était certain, il devait maintenant le découvrir.

-Mais il est quasi certain que ce lieu est bien l’un des rares havres de paix connu, j’ai bien l’impression que ce lieu a été l’un des rares à être épargné et non-affecté par les divers affrontements qui ont secoué les environs. Partout ailleurs ca frôlait la folie et l’hystérie total, du peu que j’ai vécu, je pense n’avoir jamais rencontré de telles réactions…

Il grimaça, à part sa rencontre avec Minen, tous ceux qu’il avait croisés avaient réagi de manière totalement disproportionné à sa présence. Une petite cicatrice encore visible dans son dos était là pour le prouver.

L’autre semblait avoir lui aussi expérimenté ces attitudes face à tant d’affrontement, l’idée qu’il ait pu appartenir à une de ces meutes effleura Kerran, cela pourrait expliquer l’attitude de son ainé.

- Vos soucis y sont-ils reliés, ou sont-ils d'une toute autre nature ?

-En quelque sorte, disons que c’est loin d’être simple… même avec une bonne partie des pièces je peine à tout comprendre …

Il lui adressa un piètre sourire, ne sachant lui-même comment qualifier son histoire. Ses yeux se perdirent dans le vague tandis qu’il décida de raconté ce qu’il connaissait de sa propre histoire.

-Ma mère appartenait au clan d’Inaria, un chien errant à conquis son cœur et partit après l’avoir mise enceinte. Elle en était si honteuse qu’elle a fui son propre clan, préférant la vie de solitaire. C’est peu avant sa mise à bas qu’elle rencontra mon père qui s’occupa d’elle, un seul louveteau survécut, il s’en occupa comme de sa propre fille malgré son handicap…

Il sourit vaguement, l’apparence de sa sœur était assez surprenante pour qui n’en avait pas l’habitude.

-Le stress et le jeune âge de ma mère étaient peut-être en cause, mais Nora restait incroyablement habile malgré tout, elle savait prendre parti de son apparence mais elle était très solitaire. Ce n’est que trois ans plus tard que je suis né avec deux autres sœurs, on l’a voyait peu. J’ai appris plus tard qu’elle avait eu une portée un peu avant ma mère, on ne sait pas ce qu’il en ait advenue mais il est fort probable qu’elle ait dû les abandonné à Inaria faute de pouvoir s’en occuper.

Ceci était certainement l’un des points central de cette histoire, après tout le vergé était proche d’Inaria.

-Mais un jour il y a eu un drame, je n’en ai aucun souvenir. C’est Nora qui m’a récupéré blessé, à mon réveil j’étais complètement amnésique, j’ai mis longtemps avant de recouvrer mes souvenir, seuls ceux de ce jour restent inaccessible. Nous avons longuement marché avant d’arriver ici. Elle est morte à peine un an après, sa maladie ayant empiré au point de non-retour, elle s’est donné la mort. C’est elle qui m’a tout apprit, même les plantes, donc …

Il baissa la tête, même aujourd’hui il n’en était pas tout à fait remis.

-Je pense qu’elle savait ce qui lui arriverait, d’où notre installation ici, elle voulait certainement me mettre à l’abri. Je pense que c’était aussi le moyen pour elle de tenter de retrouver ses enfants, faire d’une pierre deux coup en quelque sorte… Mais j’avoue me sentir encore bien perdu face à tout cela.

- Je suis désolé pour votre famille.

Le loup clair l’avait écouté sans bruit, hochant parfois la tête, avant de lui répondre. Kerran avait tout dit de ce qu’il connaissait de son histoire, c’était une première pour lui, jamais il ne c’était ainsi confier à un étranger. Etonnamment, il se sentit mieux, comme … soulagé. Il avait enfin pu mettre des mots sur cela et se faire comprendre, comme s’il avait enfin pu exorciser ses peines passées.

- Cela est certes une longue série de péripéties... Mais la vérité que vous recherchez et déjà en partie là. À présent, c'est à vous de voir jusqu'à quel point vous désirez y creuser, ou sinon poursuivre le cours de votre vie sans. Souhaitez-vous en apprendre plus sur cet accident ? Peut-être qu'à Inaria, peut-être que cette autre portée en aurait eu vent. Peut-être aussi souhaiterez-vous les contacter car peut-être possèdent-ils des réponses à vos questions, des éléments nouveaux.

Il ne put s’empêcher de lever un regard étonner vers son ainé, ce dernier faisait en grande partit écho avec ses propres pensée tout en synthétisant l’état actuel des choses et surtout quelles routes s’offraient à présent à lui. La brève pause dans les propos de l’autre permit à Kerran d’enfin intégrer ces voies dans ses perspectives.

- Comme vous l'avez dit, la vérité se trouve sous vos yeux. Vous la savez déjà. Et pour ce que vous ne savez pas, vous avez des pistes pour en apprendre plus. Alors peut-être est-il temps de cesser de douter et de foncer... ?

Il baissa les yeux tandis que sa tête et ses oreilles suivirent le mouvement, se sentant un peu honteux de ne jamais avoir pu arriver de lui-même à cette conjecture mais surtout d’avoir mis tant de temps à s’en apercevoir, il avait perdu un temps précieux en stagnant ainsi dans ses problèmes sans chercher plus loin que le bout de sa truffe.

-Vous avez raison, avoua-t-il à mi-voix. Je n’ai fait que me lamenter et me laisser aller depuis qu’elle n’est plus là, je me suis toujours laisser guider comme un aveugle… je dois ouvrir les yeux et avancer par moi-même désormais.

Relevant doucement la tête, son regard fixa celui de son « collègue », sentant désormais la confiance et l’envie d’avancer s’insinuer doucement en lui. Seuls quelques doutes subsistaient, mais il savait maintenant comment les surpassés.

-Elle a tout fait pour moi, pour que je puisse avancer par moi-même, c’était sa volonté et je la suivrais. Je trouverais réponses aux dernières questions que je me pose et suivrais pas propre voie, je ne me laisserais plus submerger par des sentiments négatifs sans rien faire.

Plantant un regard franc et reconnaissant dans celui de son interlocuteur, il s’inclina légèrement.

-Je vous remercie de m’avoir aidé à enfin ouvrir réellement les yeux, je ne sais combien de temps je serais resté ainsi aveugle sans vos lumières.

Kerran souri, d’un sourire réel qu’il n’avait guère réussi à faire surgir sur ses babines depuis des années, il se sentait léger à présent. Les idées enfin éclaircies, il savait enfin quel chemin suivre, son errance solitaire lui pesait depuis trop de temps déjà. Sa prochaine quête le mènerait à une meute ou un groupe où il pourrait enfin vivre tel qu’il en rêvait.

Cependant, il devait d’abord retrouver le ou les enfants de Nora pour éclaircir les derniers points de cette triste tragédie, et surtout pour y mettre fin. Nora n’avait certainement jamais pu rentrer en contact avec eux depuis leur abandon, ils ne devaient même pas savoir les raison pour lesquelles elle les avait abandonnés. Les retrouver ne serait pas facile mais certains points clé lui revinrent en mémoire.

- Ainsi, où vous dirigerez-vous ?

Il n’eut pas besoin de beaucoup de temps pour répondre, il savait désormais quel était son but et surtout comment l’atteindre.

-Inaria, répondit-il doucement. Il faut que je trouve ces enfants, je doute fortement du fait qu’ils connaissent leurs origines et les raisons de leur abandon, au fond d’eux ils sont peut-être aussi perdu que je l’étais.

Il soupira doucement, ce ne serait pas facile mais ils avaient le droit de connaître la vérité après-tout, savoir que leur vrai mère les aimait et a été contrainte de les abandonner.

-Je me rappelle de quelques discussions étranges avec ma sœur, elle insistait régulièrement sur certaines choses ou lieux, je ne serais guère étonné que cela ne soit que des indices pour terminer sa quête. Elle était maligne et savait certainement bien que le temps lui manquait, elle a dû laisser des indices pour les trouver ou les reconnaitre.

La tanière, c’était certainement le premier indice, celui qui le mènera aux autres puis aux enfants de Nora. En bonne stratège qu’elle était, elle avait une fois de plus tout organisé pour que, quoiqu’il arrive, ce but soit atteint.

Il tourna son regard émeraude vers Howahkan, le détaillant enfin d’un esprit plus clair, toutes ses facultés d’analyse étaient désormais en marche, se mêlant à quelques légendes populaires. A croire que le verger avait choisi son porte-parole. Tel un esprit aux pouvoirs mystérieux, le plus clair avait su apparaître au bon moment et apaiser le cœur et l’esprit de Kerran.

-Au final, vous êtes un peu comme ce lieu : si calme que vous pouvez même apaiser l’âme tourmenté. Vous savez faire resurgir l’espoir enfoui en chacun…

Un air amusé se peignit sur son visage tandis qu’une vague parcelle de la personnalité de son interlocuteur lui apparut.

-Est-ce donc cela votre voie, Secourir les âmes en perdition ? Je comprends mieux cette sorte d’aura qui émane de vous … je n’avais rien vu de tel jusqu’à présent…

Un flot d’émotion sembla s’emparer de son bienfaiteur, visiblement du à ce qu’il lui avait dit. Il ne put vraiment toutes les déchiffré, mais il comprit vaguement de l’étonnement et une sorte de joie mêlée de soulagement.
Après avoir cherché ses mots sous le regard perplexe de Kerran, une expression plus sereine se peignit sur le visage du plus clair alors qu’un simple mot échappa de sa gorge. Le brun ne comprit pas trop pourquoi il était ainsi remercié, il n’avait fait qu’énoncer ce qui pour lui était une évidence.
Peut-être qu’au fond le proverbe qui disait que celui qui était capable de soulager les peines des autres était en fait le plus malheureux de tous, était vrai, qui sait ? Ou alors lui aussi se sentait perdue ou détourner de sa voie.
En tous cas, il se sentait heureux de voir que celui qui lui avait apporté la paix l’avait trouvé à son tour. Un grand sourire se forma sur ses babines en réponse à son ainé, pour la première fois depuis longtemps, tout son être sembla sourire aussi. Le joyeux louveteau d’autrefois se réveilla alors ainsi que tous ses souvenirs.
Il se sentit légèrement vaciller tandis que le doux visage de sa mère ainsi que ceux du reste de sa famille lui revenait en mémoire, ces visages si longtemps enfoui dans la part de lui qui n’avait jamais voulu se remettre en route. Cette même part à laquelle il avait cédé à la mort de Nora et que le loup clair avait chassé.
Beaucoup d’autres souvenirs pourraient se manifester petit à petit, Kerran le savait, cela inclurait certainement ceux de la mort des siens mais désormais il saurait. Oui. Il saurait faire face et vivre avec et se construire malgré tout. En fait, savoir était plus rassurant que ne l’avait été son état de dénie.
Le brun laissa un peu de temps au plus clair, il semblait concentré à autre chose, le sens lui en échappait mais il se doutait bien que cela était important. Malgré l’absence de conversation l’ambiance restait légère, un étrange mélange de calme et d’une autre chose indéfinissable.

Joie. Cette émotion était clairement palpable bien qu’exprimé de manière différente pas les deux mâles mais, au final, correspondant à ce qu’ils étaient au plus profond d’eux-mêmes. Toujours tempérer et si … serein, en parfait accord avec le verger.

Les yeux pales du plus âgés se rouvrirent enfin sur Kerran, chacun semblant la proie de nombreuses réflexions. Le brun hésitait vraiment à partir maintenant, il voulait trouver les enfants de Nora, certes, mais il aurait aussi voulu parler plus encore avec l’arctique. Ce dernier trancha de quelque mot et d’une révérence.

- Eh bien, je vous souhaite la bonne chance.

-De même pour vous, j’espère que nos chemins auront l’occasion de se recroiser un jour … au revoir, dit-il contenant mal son émotion.

Lui rendant avec respect et reconnaissance une révérence, Kerran lui sourit une dernière fois avant de s’élancer. Plus léger qu’il ne l’avait jamais été, une sensation nouvelle pour lui, rien avoir avec l’insouciance qu’il éprouvait étant louveteaux. A une vingtaine de mètres il se tourna une dernière fois vers son bienfaiteur.

-Merci infiniment … pour moi … pour eux …

Se retournant, cette fois-ci définitivement, Kerran disparu entre les arbres, sa première étape bien en tête. La tanière de Nora. Certainement la premières des réponses qui apporterait enfin toutes les autres.