Loup, y-es-tu ?

Loup, y-es-tu ?

Automne | An 6
RP privé | Lambert

C'était un long chemin depuis le camp que la jeune chienne avait accompli seule. Hypnotisée la nuit dernière par l'histoire que leur avait conté un vieux chien grisonnant du camp sur les dessins mouvants du mur niché dans les montagnes blanches, Whisper avait eut envie de voir tout ça de ses propres yeux. Partie en matinée pour son pèlerinage en solitaire, elle avait fait bien attention à ce que personne ne se doute où elle allait. Elle savait que la savoir seule et aussi loin du camp rendrait sa mère folle d'angoisse. Mais elle comptait bien braver les interdit et se prouver à elle même qu'elle pouvait aller loin et en revenir sans accroc. D'ailleurs, pour l'instant, le courage ne lui avait pas manqué puisqu'elle n'avait même pas demandé à un de ses frères et sœurs de l'accompagner, comme elle avait l’habitude de la faire pour son moindre déplacement au sein même du camp. Mais, seule perdue face au mur des peintures, elle se sentait certaine de ne pas avoir besoin d'une voix qui lui était inconnue pour discuter. Et cela la rassurait.

« Huf... »

Soupira-t-elle simplement, se voyant enfin arrivée à la fin de son périple. Le mur, couvert de signes et de dessins divers lui faisait face. Il n'attendait qu'elle pour conter ses histoires, grand ouvert pour laisser l’occasion à la petite chienne de poser les yeux où bon lui semblerait. Voir autant de souvenirs gravés et peints devant elle fit frisonner la jeune Whisper. Gonflant son poitrail pour se donner du courage, elle commença son investigation à la recherche des dessins mouvants qui avaient peuplés ses rêves la nuit précédente. Elle avait aussi en tête qu'il lui faudrait rejoindre le camp avant la nuit tombée, pour ne pas se perdre en route et ne pas inquiéter sa mère surtout.

Truffe au sol et yeux aux aguets, la petit chienne était plongée dans ses investigations, prête à tout pour trouver l'origine du conte et enfin voir les lignes de ces maudits dessins immobiles se mouvoir et lui conter leur histoire. Elle sentait juste de vieilles odeurs froides de chiens, de loups et de Deux-Pattes recouvrant la terre piétinée et le mur froid de pierre. Whisper guettait le moindre changements dans les couleurs des peintures, la moindre ombre qui changeait de côté, parcourant plusieurs fois le semblant d’amphithéâtre cherchant le petit indice qui ferait basculer son enquête jusqu'à ce que...

Une odeur sauvage fit frissonner la jeune chienne. Elle était forte et fraiche, proche aussi. Jettant un regard rapide sur les environs, paniquée. Sautillant jusqu'à vouloir s'enfuir par le chemin qui l'avait fait venir ici, elle fit soudain face au loup brun. Muette mais malgré tout consciente du danger, elle se mit à grogner doucement, du peu que ses cordes vocales sensible pouvaient lui permettre.

« Grrrrrrrr ! »

Son grondement se stoppa net alors qu'elle observait l'inconnu. Les yeux plissés et la truffe en alerte, elle espérait en apprendre plus par l'aspect de l’étranger que par la douleur de sa morsure. Elle ne savait que trop bien que les chiens étaient peu appréciés parmi les loups, et elle avait cru entendre que l'inverse était plus que véridique aussi.

L'inconnu recula devant son agressivité. L'attaque, c'était le meilleur moyen de se défendre. Et ça semblait plutôt bien marcher pour une fois. Ses oreilles étaient rabattues sur sa nuque et il semblait hésitant alors qu'elle lui bloquait bien involontairement toute sortie. Ou toute entrée selon le point de vue. Il restait d'ailleurs muet, lui aussi.
La situation cocasse rassura légèrement la petite chienne. Elle était en quelque sorte en position de force, et elle n'hésiterait pas à s'en servir au bon moment si l'occasion se présentait. Même une chienne douce comme un agneau voudrait bien mordre un agresseur en cas de force majeure.
Intriguée, la chienne inspira un grand coup avant de s'approcher de l'inconnu brun. Un, puis deux, puis trois pas. C'était déjà beaucoup pour une chienne qui tremblait devant devant la moindre feuille morte bougeant à l'aide du vent. Interrogative, elle pencha sa tête sur le côté, espérant que l'étranger comprendrait sa demande et accepterait sans trop rechigner à se présenter.

« Awr ? »

Articula-t-elle doucement pour appuyer son attitude.

L'inconnu vint planter son regard rouge dans celui de la petite chienne. Comme hypnotisée, elle n'arrivait pas à se détacher, comme si un forte liaison s'était formée entre les deux individus, comme un lien invisible qui les reliait. Frissonnant devant tant de puissance et d'idées contradictoires qui émanaient du loup, la petit chienne hésita à prendre les pattes à son coup pour se carapater en couinant de peur jusqu'au camp des Humains, mais tout son corps refusait de lui obéir, faisant sourde oreille à tous les ordres et tous les mouvements qu'elle pouvait lui ordonner.
Elle restait donc là, à l'observer, droit dans ses yeux aussi rouge de le sang. Elle ne comprenait pas son entêtement mais se laissa porter par le flux qui semblait circuler dans les pupilles de l'inconnu. Il était là, non pas parce que sa carapace au pelage brun était là, mais il était là, à l'intérieur. Elle le savait, elle le voyait à travers son regard.
Déglutissant difficilement, le chienne réfléchit. Elle ne savait pas parler et ne le pouvait pas. Elle devait trouver un moyen de communiquer avec lui, à tout prix. Et puisqu'il ne voulait pas faire le premier pas, elle le ferait, avec plus ou moins de réussite et de tact.
Elle plongea son regard dans le sien, plus intensément que jamais, essayant de se frayer un chemin plus profond encore, pour le toucher "lui", vraiment.

Qui es-tu ? Qui es-tu ? QUI ES-TU ?

Pensa-t-elle de plus en plus fort, jusqu'à ce que ton son cerveau résonne de ces simples trois mots. Concentrée, elle essaya, sans bouger son regard, comme de matérialiser sa demande, en rendant son regard plus insistant. Elle voulait le savoir à tout prix, comme si... Non, elle devait le savoir. Elle en avait l'intuition, la conviction. Ce loup en face d'elle, il avait une importance à jouer. Elle le sentait au plus profond de son être.

La figure de l'inconnu changea. Il plissa ses yeux, se concentrant, comme si ses yeux rougeoyants voulaient faire fondre la glace emplissant le regard de la petite chienne. Mais, ce regard n'était pas non plus agressif. Juste interrogatif ? Elle ne voyait pas de haine brûler au fond de lui, pas de rancœur non plus à ce moment là. Avec un peu d'imagination, elle se voyait elle même, reflétée par l'éclat de ses yeux humecté. Petite. Faible. Insignifiante.
L'inconnu brun relâcha soudain son regard. Plus doux, il semblait couler naturellement jusqu'à elle, presque tournoyer pour lui montrer quelque chose. Lui conter quelque chose...
Mais, la petite n'arrivait pas à savoir ce que tout ça voulait dire. Ce n'est donc pas comme ça qu'elle arriverait à communiquer ? Elle frissonna à nouveau. Elle devait essayer d'établir le contact. Il ne la connaissait pas, il ne pourrait pas juger.
La petite chienne mastiqua dans le vide, ne quittant néanmoins pas le loup du regard. Elle émit des sons allant des couinements que pouvaient faire les chiots jouant jusqu'à un grognement plus grave. Elle mastiquait toujours pendant ce temps, ce qui l'aidait à varier les sons.

« ... iiiIII... »

Articula-t-elle une première fois, restant plus longtemps sur ce son que n'importe lequel. Elle semblait satisfaite de cela et cligne légèrement des paupières, concentrées sur ses mastications sans perdre le lien du regard.

« ...iii... Kkk...K... KkkkkiiiiIIII ? »

Dit-elle difficilement à nouveau, jonglant entre les sons aigus et des claquements de mâchoires. Elle haleta un peu peu, stoppant là ses essais, assez satisfaite d'elle. Ses poumons n'étaient pas habitués à souffler autant, et surtout, elle ne s'était jamais essayé à autant parler.
Elle replongea alors dans la mer de lave des yeux du loup, espérant qu'il aurait compris et accèderait ça sa demande...

Ne serait-ce qu'un instant, la chienne cru et vit dans le regard que l'inconnu avait compris sa demande. Son corps se détendit, son regard de glace devint plus doux, presque comme une caresse. Jusqu'à ce qu'il prononce ces quelques mots fatals.

« Parle. »

Ce n'était pas seulement un encouragement, une parole douce et réconfortante, ou encore même la réponse à sa question. Non, c'était un ordre, sec et ferme. La chienne se raidit, tremblante et aux bords des larmes. À cet instant, toute sa dignité s'écroula. L'impression que tout ses efforts étaient vains. L'impression de n'être rien qu'un grain de poussière que le loup avide de pouvoir comptait souffler et faire disparaitre d'un moment à l'autre.
Son regard se transforma en complainte, embuée par son impuissance. Elle ne savait que faire, elle ne pouvait pas le faire... Parler, c'était impossible pour une muette. Et puisqu'il ne semblait pas comprendre les seuls cris qu'elle pouvait articuler, c'était peine perdu...

« Aaaaawaaaaawwwwww... »

Couina-t-elle, plaintive. Comment cet inconnu pouvait-il la mettre si mal à l'aise en une seule parole, en un seul mot ? Non, c'est décidé, elle ne pouvait pas parler. Une muette ne pouvait pas parler...

L'inconnu brun ne sembla pas enchanté que la petite chienne ne lui obéisse pas. Sous sourire s'éteint rapidement de ses babines après sa plainte et son regard renforça son emprise sur le chienne qui retint un couinement de peur.

« Je le sais bien que tu es muette , gamine. »

Son ton sonnait comme un reproche. Comme si malgré sa différence, la petite aurait déjà du trouver un moyen de contourner son handicap, d'abattre les murs qui la séparait de la normalité. Comme si ça relevait juste d'un peu de logique et d'une pichenette d'envie.
Son regard de sang rougeoya encore plus à ces paroles. Il devait être tellement fâché contre l'attitude penaude de la petite. Whisper comprenait tellement son agacement, mais, elle ne pouvait rien y faire, ou du moins, elle le croyait. Le loup brun gratta le sol d'agacement avec sa patte. La chienne déglutit difficilement.

« Je t'ai demander de " parler "... »

Un nouveau sourire s'étala sur les babines du loup, faisant à nouveau frissonner la petite chienne. Sa phrase en suspend, elle se doutait que la suite n'allait toujours pas lui plaire.

« Parle...! »

La chienne hésita à couiner à nouveau, se plaindre dans un nouveau bruit guttural, mais elle n'en fit rien. L'aplomb du loup face à son mutisme lui donnait un nouveau courage, une boule enflammée qui brûlait entre ses flancs, n'attendant que le bon moment pour sortir, exploser et montrer toute sa puissance. La motivation et l'espoir.
Whisper claqua à nouveau des mâchoires, mâchouillant dans le vide, essayant de prononcer des sons auxquels ses faibles cordes vocales vibraient avec douleur et difficulté. Une larme lui échappa. Elle le voulait tellement...

« ...Rrrrr... Awr... Wrrrr... »

Laissa-t-elle échapper avec difficulté, avant de poursuivre.

« ... IIiiiiii.... Rrrrr... Ffssssshhh... Wrrrr... »

Malgré ses efforts, rien de bien concret n'était sorti de sa gueule. Pourtant, elle savait à quo pouvait ressembler les paroles que tout le monde laissait échapper avec tant de facilité. Elle devait y arriver... Mais le loup, consterné par son attitude ou  agacé par son manque de voix lacérait la terre meuble de sa patte devant lui. Le même sourire supérieur était toujours gravé sur ses babines. Ce sourire qui faisait rugir intérieurement la petite qui n'avait pas l'habitude de se faire dominer ainsi par un adulte.

« Mieux. Arrête maintenant. »

Ordonna-t-il à nouveau, exaspéré. Il se releva et la contourna avec une rapidité et une facilité déconcertante. Ébahit devant son caractère et le peu d'intérêt qu'il semblait soudain lui porter, la petit chienne tourna sa tête, pour voir où allait donc l'inconnu brun. Elle n'en revenait qu'il puisse l'ignorer et la laisser en plan comme ça, après l'avoir humiliée, forcée à se ridiculiser. Whisper grogna silencieusement. Elle ne le laissera pas faire. Elle ne le laisserait pas partir, et sûrement pas rejoindre le camp.
Bouillonnante, elle se leva et se jeta, avec une force et une rage qui la surprit elle même, sur la patte arrière du loup dans laquelle elle mordit avidement et sans se retenir. Elle devait le stopper, qu'il la regarde au moins, qu'elle puisse gagner du temps et lui faire comprendre qu'il n'était pas le bienvenue là-bas. Elle relâcha son emprise et recula de quelques pas, s'attendant à ce qu'il riposte et l'envoi valser contre le mur de pierre. Elle se campa sur ses pattes, prête à récidiver s'il le fallait, les crocs montré.

« ...Rrrrr... Nraaaaw.... »

Grogna-t-elle une première fois, lus fort que jamais, en oubliant la douleur de ses cordes vocales.

« ... Nraaoooow... NON. »

Prononça-t-elle finalement. Elle se surpris elle même et resta perplexe devant son non tellement appuyé. Elle l'avait fait, elle avait réussit à prononcer un mot. Peut-être pas le plus compliqué, peut-être pas le plus adéquat, mais elle voulait marquer le loup, le faire se retourner et changer d'avis et de cible.

La réaction du loup de ne fit pas attendre. Sa patte s'était déjà contracté sous la morsure de la chienne quelques instant plus tôt, mais maintenant, il semblait vraiment vouloir avoir sa petite vengeance personnel devant l'affront qu'elle avait pu lui faire.
Tremblante, la petite chienne s'avachit encore plus près du sol, les oreilles en arrière et les yeux grands ouverts, roulant dans leurs orbites, cherchant une issue éventuelle pour éviter l'inconnu brun. Elle avait remballé ses petits crocs blancs et aurait voulu disparaitre pour pouvoir se carapater le plus vite possible de la situation actuelle. Le loup la regardait, avide de colère, avançant vers elle d'un pas sûr. Au même rythme, elle reculait, jusqu'à se retrouver littéralement dos au mur. Elle s'abaissa à nouveau, détournant le regard pour éviter les yeux rouges du lui qui lui lançaient des éclairs lancinants.
Il ne dit rien cette fois, pas d'ordre, et cela ne la rassurait guère. Elle était allée trop loin dans son approche. Poussée par son instinct, elle aurait voulu le maudire à ce moment mais elle avait d'autre choses à penser, comme : Est-ce qu'elle aurait la chance de pouvoir rentrer saine et sauve ce soir au camp ? Fébrile, elle osa à nouveau plonger son regard de glace dans celui du loup, espérant d'un nouveau petit effort pourrait lui valoir la vie.

« ...Naaaarwww.... »

Glapit-elle faussement. Elle n'avait pas réussit cette fois-ci. Prise de panique, elle claqua des mâchoires, tremblante, avant de reprendre.

« NON. »

Dit-elle sèchement, assez fière de sa nouvelle prouesse. Elle donna son dernier espoir et plongea son regard de glace, plus froid que jamais dans celui du loup, espérant qu'il n'ignorerait pas la détresse de la jeune chienne.

Sa voix avait été rauque et un goût de sang ferreur ampli sa bouche après avoir prononcé cet unique mot. Néanmoins, elle ne fléchit pas, gardant son regard sur le loup brun. Comme pour le repousser, ou au moins, le maintenir à distance. Elle esquissa un maigre sourire du à sa victoire qui fut bien vite ternit quand elle se mit à toussoter, la gueule sèche.
Le loup en face d'elle n'avait plus l'air si en colère que ça. Il la regardait, les yeux écarquillés de surprise. Ébahi lui même de ce que la petite muette avait pu faire, avait pu crier. Elle-même d'en revenait toujours pas.

« ... »

La gueule ouverte, elle toussa à nouveau, le goût salé revenant un peu plus fort à nouveau. Elle n'aimait pas ça. Elle n'aimait pas ce goût. Il n'était pas pareil que celui des proies. Il était... écœurant.

Le loup ne broncha pas, il se retourna juste brièvement pour regarder la patte où l'avait mordu et la chienne et... Whisper le regarda tanguer sur ses pattes, puis, s'effondrer sur elle sans demander son reste alors qu'elle essaya dans un maigre dernier élan de s'échapper de l'ensevelissement. Sans succès. Le corps du loup s'amortit son ses maigres flancs et le chienne du haleter pour reprendre son souffle qui avait été momentanément coupé. Encore hagarde par le choc, elle tourna sa tête autant qu'elle pouvait pour voir l'état du loup mais ne pu voir que quelques poils bruns d son flanc et la patte sanguinolente trainant à l'arrière. La gueule ouverte pour essayer de respirer en se forçant, elle gesticulait fébrilement pour essayer de sortir de sous l'inconnu qui pesait vraisemblablement assez lourd pour l'asphyxier sous son poids. Mais rien à faire, le sol argileux était trop humide et meuble pour espérer glisser facilement du calvaire sous lequel elle se trouvait.
Elle espérait juste maintenant qu'il reprendrait vite ses esprits.

« Awwwwwr ??? »

Glapit-elle, en espérant que cela suffirait à le faire réagir.

Il avait donc... gagné ? Après être resté immobile, son corps tressautant un peu par dessus le sien, la petite chienne avait cru mourir d'asphyxie sous son poids. Elle n'aurait jamais cru qu'un si grand loup aussi fort paraissait-il, puisse être terrorisé à ce point par son propre sang. Elle comprenait maintenant pourquoi il avait eut une réaction si agressive à son égard quand elle l'avait mordu pour le retenir. Elle s'en voulait.

« ... ? »

Elle porta un regard interrogatif sur l'inconnu qui s'était maintenant confortablement assis sur elle, la laissant un peu plus respirer. Elle haleta quelques bouffées d'air avant de reprendre une respiration quasi normale, quoique sifflante. Il grogna à son encontre, le museau plissé et les babines juste assez relevées pour qu'elle puisse voir l'éclat de ses crocs dans la pâle lumière d'automne, sûrement encore fâché par son geste si maladroit. Mais bon, sans parole et sans l'agilité suffisante, comment aurait-elle pu retenir le loup à ses côtés ?
Elle essaya une nouvelle fois de se contorsionner pour sortir de son emprise.

Soudain, la pression sur ses flancs disparue. Surprise, la petite chienne qui avait fermé quelque instants les yeux pour se concentrer sur sa respiration laborieuse, les rouvrit avant de comprendre ce qui s'était vraiment passé. Tournant la tête, se relevant malgré que son souffle ne soit toujours pas complet, elle regarda le loup brun qui s'éloignait, toujours en direction du camp, pour son plus grand désarroi. Pourquoi voulait-il absolument prendre cette direction ? Pourquoi ?

« ... ? »

Sans attendre qu'il se retourne, sachant qu'il ne le ferait pas, la chienne trottina jusqu'à être à sa hauteur, tenant à le suivre, et pourquoi pas lui servir de guide et lui permettre de ne pas subir ls foudres des chiens au camp.
Peut-être arriverait-elle aussi à en savoir plus sur l'inconnu, qui, malgré son tempérament, n'était pas aussi méchant et sauvage que les rumeurs le disait à l'intérieur du camp sur les loups.
Elle leva le regard vers lui, souriante et confiante. Il devait avoir une bonne raison d'aller au camp et de quitter les forêts. Et même s'il l'ignorait, toujours étant qu'elle disposait d'un bon garde pour redescendre sans soucis vers les enclos où elle pourrait se reposer de cette journée haletante.