Plier bagage et s'enfuir ensemble, ça te dit ? ♥

*So Feminist*

Prio' Inanna
[ Milieu de l'hiver, An 3 ]

Il ne savait pas ce qui l'avait déclenché. Il ne l'avait pas vu venir. Tout ce qu'il avait compris, c'était que, soudainement, une rafle de vent lui avait envoyé une bonne pelletée de sable dans la tronche. Après plusieurs étouffements, il avait pu constaté que cette rafle n'avait rien d'anodine, et qu'elle annonçait même un joli chaos à venir. Ainsi, devant ses yeux écarquillés, le tourbillon prit naissance, dans toute sa beauté. Obnubilé par ce phénomène fascinant de la nature, il était resté assis sur sa dune à la contempler un bon moment.. Avant que les tentacules ne le fouettent un peu trop violemment pour qu'il puisse rester immobile plus longtemps. Du coup, il s'était dit que ce n'était peut-être pas la plus brillante des idées de rester plus longtemps dans ces alentours à risque et il avait détalé sans demander son reste. Gambadant follement, il avait parcouru quelques mètres avant de se dire que, finalement, ça pouvait aussi être une bonne idée de courir pour de vrai.

Et c'est ce qu'il faisait encore, lorsqu'il avait chamboulé dans un campement un peu trop vide à son goût. Ce qui, réflexion faite, était probablement aussi bien puisqu'il n'y aurait au moins aucune personne à bénéficier de cette charmante douche de sable-- Oh misère ! Non, non, n'était-ce pas une tache bleu marine, là, juste là ? Misère de misère, mais qu'est-ce qu'elle venait faire ici, cette inconsciente ! À sa vue, Howahkan n'eut d'autre choix que de dévier sa course de quelques degrés et de se porter à la rencontre de la louve. Trottinant autour d'elle, parce qu'il n'osait pas vraiment s'arrêter, il tint à l'avertir du danger arrivant:

« Inanna, chérie, je conseille que vous preniez vos jambes à votre si gracieux cou si vous ne désirez pas ternir votre pelage de quelques poussières. »

Il ria, nerveusement, et laissa son regard dévier vers le ciel. Le ramenant brusquement vers la concubine, il conclut :

« Et, ciel, pourrais-je l'ajouter ? -- Vite, je vous prie ! »

Oiseau

Inanna semblait être la seule encore au campement. Tout le monde était parti boire, ou bien se promener, ou elle ne savait quoi... Mais elle, elle détestait ce fichu Désert. Il y faisait aussi chaud que dans un four et puis, il y avait des mouches et s'était sans compter le sable qui lui piquait les yeux. Peur de tomber sur un loup au "Sang Noir", la courtisane n'allait boire qu'en compagnie de Blade, qui saurait quoi faire en cas d'incident. Sauf que là... La rumeur disait que le Prince se trouvait en compagnie de la Reine, il était donc indisponible pour l'amener à l'Oasis.
Un vent chaud s'était levé, faisant flotter jusqu'à ses narines l'odeur d'un loup de la meute Alteron. Elle ne tarda d'ailleurs pas à l'apercevoir, Howahkan trottinait maintenant autour d'elle, l'air inquiet :

"Inanna, chérie, je conseille que vous preniez vos jambes à votre si gracieux cou si vous ne désirez pas ternir votre pelage de quelques poussières."

- Que..?

La courtisane ne termina pas sa phrase. Elle avait aperçu ce que le guérisseur redoutait tant en suivant son regard.

"Et, ciel, pourrais-je l'ajouter ? -- Vite, je vous prie !"

Inanna ne se fit pas prier. Après avoir poussé un petit cri d'horreur, elle détala comme un lapin.

- Je veux rentrer chez nouuus ! S'écria-t-elle.

*So Feminist*

En battant nerveusement de la queue, il avait 'patiemment' attendu la réaction de la louve, sans cesser de surveiller la progression du nuage de poussière du coin de l'oeil. Heureusement, la courtisane n'avait tarder à porter son regard dans la même direction que le mâle, et bientôt la peur avait trouvé le chemin vers son visage, pour l'envahir totalement. Une fraction de seconde plus tard, elle battait déjà le sable de ses pattes, courant sans demander son reste. S'amusant de sa réaction, Howahkan sprinta à son tour, manifestant une rapidité qui lui fit bientôt prendre la tête de leur duo.

" Je veux rentrer chez nouuus ! "

À cette exclamation de frayeur et désespoir purs, le Bouffon ne put que lever les yeux au ciel et s'empêcher de courir plus vite, pour ainsi ralentir et l'attendre. Trottinant à ses côtés, il tenta de l'apaiser, de l'encourager, bref, de lui donner un peu plus d'espoir que n'en démontrait son cri du coeur.

« Allons, allons, chérie, ne dîtes point de bêtises ! Il sautilla quelques pas, puis fit volte face pour la suivre à reculons. Le sourire béat, il ajouta, l'esprit au-dessus de tout danger : Au pire du pire, nous allons nous prendre un joli bain de sable, et il paraît que la boue est telleeeement bénéfique pour la peau, qu'à vrai dire je me demande pourquoi nous fuyons ainsi. »

Sitôt cette réflexion faite, un éclair de génie illumina son regard. Ne perdant pas plus de temps à courir sans but, il bondit au devant de la louve couleur marine, la bloquant brusquement dans sa lancée. Levant la queue avec entrain, il lui défendit d'aller plus loin.

« Ah, mon étoile bleue, cessons de courir sans but, et acceptons notre destin ! Il ajouta dans un clin d'oeil : Considérez cela comme un moyen de servir notre cher amant, en vous soignant du mieux que vous puissiez dans votre piètre situation. »

Oiseau

Allons, allons, chérie, ne dîtes point de bêtises ! L'encouragea Howahkan.

Mais la belle continuait ses lamentations, ne cessant toutefois pas de courir :

- Je hait ce maudit Désert !

C'est alors que le Guérisseur se planta devant elle, stoppant sa course. Elle dut s'arrêter dans un dérapage de poussière.

"Au pire du pire, nous allons nous prendre un joli bain de sable, et il paraît que la boue est telleeeement bénéfique pour la peau, qu'à vrai dire je me demande pourquoi nous fuyons ainsi."

- Qu'est-ce que...?

"Ah, mon étoile bleue, cessons de courir sans but, et acceptons notre destin ! Considérez cela comme un moyen de servir notre cher amant, en vous soignant du mieux que vous puissiez dans votre piètre situation."

Inanna le regarda sans comprendre. Elle un coup d'oeil en arrière pour constater que la tornade se rapprochait dangereusement. Elle pressa le ton, inquiète :

- Par pitié Howahkan, courez ! Le sable pique les yeux alors courez, je vous en conjure !

*So Feminist*

Il tentait bien de la calmer, par tous les moyens possibles - oui, il tentait vraiment de le faire ! Il avait même essayer la dédramatisation, voire l'acceptation d'un destin funeste, alors qu'en théorie, il ne fallait rien de mieux pour être heureux. Mais elle semblait s'entêter dans son malheur, comme si elle préférait rester cloîtrer dans son obscurité plutôt que de tendre la patte à son galant ! Aahh, ces femmes, c'était parfois à n'y rien comprendre. Surtout lorsqu'elles semblaient être dirigées par leurs sentiments, alors que l'on sait pertinemment que femme + sentiment + situation critique ne donne point un joli résultat. Enfin, tout de même, pour sa défense on doit dire qu'il attendit patiemment qu'elle se décide un peu plus.

- Par pitié Howahkan, courez ! Le sable pique les yeux alors courez, je vous en conjure !

Ah, cette fois, le doute n'était plus permis, elle désirait réellement partir. Il tenta tout de même une derrière approche, se disant qu'il pourrait peut-être la faire changer d'avis..

- Mais qu'est-ce qu'une douleur éphémère en comparais-

Puis laissa sa phrase mourir dans un silence contrit, comme l'inquiétude de la charmeuse devenait si important qu'elle lui hérissait même le poils de l'échine. Ses oreilles s'abaissèrent lentement contre sa nuque, comme il la regardait avec une déception non feinte. Mais ! L’apitoiement sur soi n'étant point une se ses caractéristiques, sa queue se panacha très vite sur son dos, et il trottina pour aller se placer à quelques pas derrière la louve marine.

- Alors, allons-y charmante dame, et fuyons vers notre destinée !

Sur ces mots, il lui enfonça son museau entre les côtes pour l'inciter à courir, trottant quant à lui gaiement à ses côtés.

Oiseau

"Mais qu'est-ce qu'une douleur éphémère en comparais- Alors, allons-y charmante dame, et fuyons vers notre destinée !"

Le guérisseur pressa son museau entre ses côtes dans l'espoir de la faire changer d'avis, de la faire avancer. Visiblement, ce dernier ne semblait pas prêt de changer d'avis et semblait penser qu'un bain de sable ne pourrait leur faire que du bien. Mais malheureusement, Inanna n'était pas de cet avis. Elle se demander comment elle pourrait se présenter devant Blade, la fourrure en bataille et du sable plein les poils. Elle qui était faite pour être belle !
La bleue leva les yeux vers la colonne de sable. Il était trop tard pour fuir, de toute façon. Elle se recevait déjà quelques grains de sable dans la figure. Alors à quoi bon courir ? Dans tout les cas, le tourbillon était trop proche et il les rattraperait. Sans compter qu'Howahkan ne la laisserai pas s'en tirer à si bon compte...
La louve s'allongea alors sur le sable. Ventre à terre, les oreilles couchées sur son crâne et la queue entre les pattes. Elle posa ses pattes sur ses yeux et, ans un dernier élan de panique, elle s'écria :

- Howahkan ! Protégez-moi, je vous en prie !

*So Feminist*

Il avait été prêt à courir, vraiment ! Il n'attendait vraiment que la femelle accélère un peu plus le pas, et les deux auraient déguerpis avec célérité, se jouant avec brio de cette misérable tempête. Mais ! Ah, comme l'esprit féminin pouvait être mélangeant, parfois. Partant peut-être d'un principe pur d'opposition, elle aurait bien pu décider de rester alors que lui-même modifiait ses idées et s'était préparé à s'enfuir ; qui sait. Mais peu importait ce qui s'était passé entre ses deux oreilles : le résulta était là, étendu à ses pieds, protégeant son visage derrière de fines pattes tremblantes de peur.

- Howahkan ! Protégez-moi, je vous en prie !

Déconcerté, le mâle ronfla des naseaux et soupira bruyamment, tel un amant éconduit. Il baissa le museau vers la forme sombre, contraste marin avec le sable, puis releva les yeux vers les bourrasques violentes qui n'avaient certainement pas ralenti leur course. Hum. Le cerveau n'était peut-être pas son fort, ni la prudence, mais là quelque chose lui disait que la situation devenait plutôt assez beaucoup périlleuse. Howahkan eut alors un léger froncement de sourcils, puis son air de bouffon dégénéré reprit le dessus et il lança sur une légère note :

- Ahh non, ma voluptueuse baleine bleue, n'allez point vous échoir contre le sol !

Ne se fiant point au courage d'Inanna pour se ressaisir et se mettre à courir, il décida de lui donner un petit coup de main. Au lieu de se mettre par-dessus elle pour la couvrir de son corps, et ainsi périr à sa place (ce qui serait très romantique, mais légèrement triste), il vint se positionner derrière elle.. Et fit ni plus ni moins que lui mordre avec entrain le bout de la queue, histoire de la faire réagir assez pour qu'elle se lève d'un bond et s'enfuit.

Oiseau

Si Inanna s'était caché les yeux, c'était certes pour ne pas recevoir de sable dans ces derniers mais surtout pour ne pas voir la tornade arriver. En effet, il aurait fallut que la belle la revoit encore une fois pour se dégonfler et partir en courant.

"Ahh non, ma voluptueuse baleine bleue, n'allez point vous échoir contre le sol !"

Pour toute réponse Inanna poussa un petit gémissement de détresse, restant couchée sur le sol.
C'est alors qu'Howahkan lui mordit le bout de la queue, il n'en fallut pas plus à la courtisane pour craquer et prendre les jambes à son cou.

*So Feminist*

S'il avait su que mordre l'appendice poilue des gens entrainait aussitôt une réaction de fuite, il aurait très probablement usé de cette tactique plus tôt. Néanmoins, il n'est jamais trop tard pour apprendre la leçon, et vu la façon dont s'était précipitée Inanna suite à la morsure, c'était quelque chose dont il se remémorerait pour encore bien longtemps. Mais, il dû bientôt se ressaisir car, aussi beau que pouvait être le spectacle de la voluptueuse baleine échouée prenant enfin son envol, la tempête de sable derrière eux ne ralentissait pas le moindre du monde. Ainsi, après avoir poussée une exclamation conquérante, Howahkan bondit à son tour vers l'avant et chemina aux côtés de la bleue d'un galop fougueux. Coursant les bourrasques, tous deux disparurent bientôt vers un horizon limpide.

[ Fin. ]

» La meilleur vue d'ensemble (chasse aux oerbas)