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Sujet: Merveilles et étrangetés Sam 17 Sep 2011, 22:17
Merveilles et étrangetés An 3, été, Priorité à Gunthaer
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La jungle. Quel écosystème étrange… et fascinant ! Tout semblait éclatant et enivrant, à la manière des odeurs exotiques qui lui emplissait les narines. Samaha ne comptait même plus les espèces multicolores qu’elle avait put croisé depuis son arrivée à Alteron. Oiseaux, insectes, lézards, et même des fruits : tous paraissaient être prêt pour effectuer un grand défilé estivale. Les températures y jouait peut être aussi après tout ; la chaleur pouvait-elle avoir une incidence sur la couleur de peau et la rendre plus brillante ? Grande question. A fortiori en pleine été. Mais le plus incroyable pour la louvarde était sans doute la végétation. Luxuriante et abondante, voir envahissante, éclairée par de minces rayons de soleils filtré par les arbres, elle semblait presque… vivante, vibrante même, et que chacune de ses inspiration faisait bouger les ombres comme des marionnettes. Cet contré était peut être le refuge de plantes parlantes ? Pour le peu qu’on en savait sur cette région…
Forte de cette nouvelle idée, la petite louve s’élança vers un tronc d’arbre noueux et tapota l’écorce, comme si cela pouvait tirer le végétal d’un profond sommeil. Ne voyant aucune réaction, celle ci s’agrippa au tronc pour finalement atteindre l’un de ses interstices, et y engouffrer sa tête.
- Oh hé, tu dors monsieur l'arbre ? Cria t-elle, sa voix déformée par l’écho, s’attendant presque à ce que celui ci lui réponde.
Son appel se perdit au loin, évidemment sans réponse. Néanmoins il réveilla les quelques résidents du tronc – des insectes et quelques écureuils- qui s’empressèrent de manifester leur mécontentement en effectuant des cris aussi variés qu’insolites. Cela arracha un rire à la louvarde.
- Hahaha, pardon !
Elle s’apprêta à quitter l’enceinte de l’arbre quand elle remarqua la présence d’un autre insecte : des dizaines –si ce n’était des centaines- de petits papillons, également tirés de leur sommeil par son entrée fracassante, agitant frénétiquement leur antennes. La seconde d’après, ils déployèrent leur ailes et s’élevèrent dans les airs, jusqu’à sortir du tronc par petites nuées. Captivée, elle resta béate quelques instants puis décida de suivre la horde des volants… avant de se rendre compte que le bois humide de l’arbre l’avait prise dans son étreinte. Elle avait beau agiter ses attes comme une diablesse, rien n’y faisait : elle était coincée…
- Euh… mince alors.
Très constructif comme observation, n’est-il pas ?
mlp.kaos Mammifère
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Sujet: Re: Merveilles et étrangetés Sam 17 Sep 2011, 23:27
La nuée de papillon vola, valsa et tourbillonna autour de Samaha, avant de s'éparpiller comme des millions de particules de poussière, effleurant le rideau d'ombre non loin. Le décor champêtre et bucolique de l'emplacement de Samaha s'évanouissait à quelques mètres, près des plantes rougeoyantes, des ténèbres qui grandissaient. Deux billes ternes s'étaient figés sur la silhouette gracile de l'intruse, observant, analysant sa venue ici comme s'il eut s'agit d'une bête de foire. Sans bouger, sans dévoiler sa position, Gunthaer demeurait immobile, stoïque face aux petites acrobaties de la direwolf, qui se retrouva bientôt piégée par ce qu'elle eut cru son allié. L'arbre d'Alteron la saisit comme un insecte, la laissant interdite. Elle-même ne réalisait pas l'ensemble de sa propre bêtise. C'en était presque charmant. Lentement, l'ombre se dressa, se mouvant lentement dans un silence de mort, Gunthaer ne put s'empêcher de sourire à la vue de la scène: l'épais feuillage de l'arbre était bigarré de trous assez minces pour y laisser filtrer la lumière, éclairant l'intruse parmi la flore. Gunthaer se coula, félin, en direction de la femelle, gardant ses oreilles droites, attentives à ce qu'elle pouvait dire.
- Euh… mince alors. Il s'était arrêté de marcher, se pliant légèrement, toujours dissimulé dans les ténèbres. Cette voix... il ne s'agissait que d'une jeune âme. Il se releva, donna un coup d'épaule sur un arbre au tronc mince à côté, qui libéra un trou béant de son feuillage, venant l'éclairer de plein fouet, comme un spotlight sur son artiste.
- Eh bien, il dit en abaissant les yeux, les pupilles figés sur la captive. Il avait levé un sourire, penchant imperceptiblement la tête vers le bas. - Qu'avons-nous là ? il se voyait accueillant, aimable, mais régnait une ambiance étrange autour de lui.
FM.CO Dinosaure
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Sujet: Re: Merveilles et étrangetés Dim 18 Sep 2011, 00:07
Samaha soupira. Se débattre ne servait à rien. Il fallait réfléchir. Peut être que, si elle tortillait sa tête suffisamment longtemps, à la manière d’une termite, elle pourrait se dégager ? Ou alors, si elle retenait sa respiration, puis tirait un sa tête en arrière d'bon coup sec, comme une grenouille ? Elle n’eut cependant pas le loisir d‘échafauder nombre de plans originaux qu’une voix et une présence se firent connaître.
- Eh bien.
La voix était grave, et étrangement apaisante, et s’insinua dans le tronc à la manière d’un souffle, se perdant dans les moindres recoins de l'écorce. Prise par surprise, elle dressa ses oreilles et retient sa respiration, mais désormais c’était plus par anticipation et surprise que par nécessité. Elle se demanda un instant si elle n’avait pas rêvé avant que la voix ne se fasse de nouveau entendre.
- Qu'avons-nous là ?
Un frisson parcourut le dos de Samaha, son poil se hérissant lentement. La présence était toujours là, et elle était plus forte, comme si elle était là, à portée de patte… Mais elle ne pouvait pas la voir… Un sentiment étrange l’envahit. Elle était vulnérable, mais le mystère qui planait sur cette voix rendait la situation encore plus excitante. Fébrile, son imagination fonctionnait à cent à l’heure. Jusqu’à ce que la question qui lui brulait les lèvres sorte d’elle même.
- C’est… Où êtes vous ? Commença t-elle, hésitante. Elle fixa l'une des taches de lumières présentes dans le tronc, ses yeux vert soudainement emplis de questionnement et d'émerveillement. Vous êtes un feu folet ? Vous habitez l’arbre ? Vous êtes l’arbre peut être ! Rajouta t-elle, avec une innocence aussi sincère qu’aveugle, attendant impatiemment la réponse du souffle énigmatique, sa queue s’agitant tel un plumeau fou.
Niveau réalisme, on peut faire mieux, à n’en point douter. Faute de l'ambiance si particulière, ou tout simplement de l'imagination débordante de Samaha. La pauvre loupiote s'était probablement encore mise dans une situation bien rocambolesque.
Dernière édition par Gymir le Lun 06 Fév 2012, 13:27, édité 1 fois
mlp.kaos Mammifère
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Sujet: Re: Merveilles et étrangetés Dim 18 Sep 2011, 01:40
Comme une guillotine qui n'attendait qu'un faux mouvement pour lui trancher sa magnifique tête, l'arbre semblait serrer son étreinte au fil de sa panique. Plus elle était crispée, plus lui aussi, il se crispait. Elle hésitait. Ainsi piégée, elle était incapable de voir derrière elle. N'attendait que le moment propice ou le piège se refermerait. Il avait ouvert la bouche, sa voix frappant les parois de l'écorce, la rendant limpide aux oreilles du messager.
- C’est… Où êtes vous ? demanda-t-elle, hésitante. Gunthaer ne répondit pas, se contentant de hausser les sourcils, attiré par le manège de la petite. - Vous êtes un feu follet ? Vous habitez l’arbre ? Vous êtes l’arbre peut-être ! À ces mots, il regarda le ciel, pensif. - Hum, il fit. Plausible, plausible, et impossible... dit-il en hochant la tête. Il s'assied, baigné dans son spot de lumière. Il leva la tête, et les épaules, doucereux.
- Ne pas me voir ne veut pas signifier que je ne suis pas là. Ses yeux luisirent d'un éclat malin. - Croyez-vous que j'existe, petite Fée ?
FM.CO Dinosaure
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Sujet: Re: Merveilles et étrangetés Dim 18 Sep 2011, 13:52
Samaha l’aventurière sentait l’excitation la gagner dans tous ses membres. Elle vivait à n’en point douter une situation incroyable ! Peut être allait t-elle rencontré une espèce encore jamais vu, jamais rêvé par le monde ordinaire des loups d’Inaria ! Elle attendit la réponse, oreilles dressées, sa queue frétillant sans cesse contre les parois de l’arbre.
- Hum. Le souffle revint, plus léger et aérien, invisible mais si palpable à la fois. Plausible, plausible, et impossible...
La petite dressa les oreilles, interdite quelque instants, puis comprit qu’il répondait tour à tour à ses précédentes questions. Elle fut un peu déçue que sa théorie d’arbre souffleur ne fût apparemment pas valide, et murmura un petit "dommage" contre l’écorce du végétal. Néanmoins elle ne s’en formalisa pas. C’était bien peu de choses, comparé à une découverte aussi intéressante ! La voix revint, semblant toujours plus proche, plus planante.
- Ne pas me voir ne veut pas signifier que je ne suis pas là. Lui répondit-elle, comme si elle avait deviné ses pensées.
En un réflexe, la louvarde lécha ses babines, apaisant la tension qui l’habitait comme elle le pouvait. Son cerveau allait sans doute faire une surdose d’adrénaline…
- Croyez-vous que j'existe, petite Fée ?
- Bien sur ! Sa voix s’éleva comme par automatisme, pétillante de joie et de sincérité.
Des dizaines de question ne demandait qu’à sortir de sa bouche (« Avez vous un nom ? » « Pourquoi vivez vous ici ? » « Que mangez vous ? » « Avait vous même besoin de manger ? » « Et avait vous besoin de dormir ? » « Pouvez vous voir à travers la surface ? » « Avez vous des yeux phosphorescents ? » « Ou pas d’yeux du tout ? » « Pouvez vous disparaître ? » « Avez vous même une consistance physique ? » « Pouvez vous lire dans les pensées ? ») mais une seule parvint à se délier de ce remue ménage cérébrale.
C’était une bien grande question. Samaha ne parvenait pas vraiment à comprendre la raison de ce surnom, étant donné que le plus à même d’être qualifier de « fée » était sans doute la voix qui lui adressait la parole… A moins que… Mais c'est bien sur !
- Dites, dites, vous croyez que je peux devenir une fée !? Ah, ce serait tellement merveilleux ! s’exclama t-elle d’extase, oubliant totalement sa position peu confortable et l’emprise de l’arbre sur son enveloppe corporelle.
Après tout, quoi de plus logique : on ne se fait sans doute pas appeler « petite fée » sans raison au pays des ectoplasmes invisibles.
mlp.kaos Mammifère
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Sujet: Re: Merveilles et étrangetés Dim 18 Sep 2011, 17:37
- Bien sur ! avait éclaté la voix, pure. Gunthaer plissa les yeux momentanément. Cette petite aventurière ne s'était peut-être pas retrouvée ici à tout hasard. Il y eut un court silence entre sa réponse et la suite, où la femelle demanda, dans sa voix si limpide:
- Mais… pourquoi m’avez-vous appelé « petite Fée » ? - ... Il s'était tu, laissant la femelle à ses propres spéculations. Malgré le silence lourd, Samaha semblait imperméable à la panique, maintenant qu'il avait attiré son attention. Elle s'affolait toute seule, dans son propre esprit, à trier les questions qu'elle voulait bombarder au mystérieux individu. Ce dernier attendait, patient, la suite des explosions cognitives de l'intruse. Elles n'attendit que quelques secondes:
- Dites, dites, vous croyez que je peux devenir une fée !? Ah, ce serait tellement merveilleux ! Il ne put s'empêcher de lever un sourire mi-navré, mi-malin, toujours immobile. - Non, clair, net, froid.
Il releva la tête pour regarder le petit corps s'asticoter, de haut. - Car vous en êtes déjà une. il avait dit sur un ton chaleureux, violent contraste avec sa réponse de plus tôt. Il n'avait pas tort. En effet, le mot Fée, ou l'expression « être avec les fées » ( away with the fairies ) voulait signifier: désillusionnée, loin du toucher de la Réalité. Samaha, plantée là, la tête fauchée par l'écorce d'un arbre lui servant de haut-parleur, la queue battante à l'idée que ses chimères se réalisent, était parfait exemple de ce mot.
FM.CO Dinosaure
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Sujet: Re: Merveilles et étrangetés Dim 18 Sep 2011, 20:20
- Non.
Résonna la voix, soudainement froide. Samaha eut un hoquet de surprise, déstabilisé par la différence de tonalité et son soudain revirement. L’avait-elle offensé ?
- Car vous en êtes déjà une.
Le ton était redevenu chaleureux mais ce n’est pas ce qui emplit la louvarde de joie. Le simple fait de se voir qualifier d’une créature qu’elle ne cessait de pourchasser, et, par dessus tout, qui la fascinait, était au delà de ses plus beaux rêves. Notons également que dans son état actuel, elle ne pensait guère au sens figuré de cette déclaration.
- V-Vous le pensez vraiment !? Merci ! ♥
Sa queue n’en cessait plus de battre, et son poil se hérissa sous le coup de la joie. Ses pattes grattèrent vivement le bois, par pure excitation, ce qui fit qu’elle put entamer la surface de l’écorce et y provoquer quelques fissures. Reprenant soudainement conscience de sa situation à l’entente du bruit des craquellements, elle ne put que soupirer en constatant que sa tête restait bloquée malgré tout.
- Quoique vous soyez, vous avez bien de la chance en tout cas : au moins vous n’êtes pas coincé dans le creux d’un tronc hahaha !
Mais la blague semblait amère dans sa propre bouche. Après tout, à quoi cela sert-il d’être une fée si elle ne pouvait pas se tirer de là ? Elle continua, incertaine, l’espérance planant dans sa voix.
- Dites… pourriez vous m’aidez ? Je… crains de ne pas pouvoir sortir de là toute seule.Admit t-elle, a mi chemin entre la honte et l’acceptante. Si seulement vous pouvez m’aider bien sur… Rajouta t-elle, en pensant que les ectoplasmes ou autres créatures invisibles n’étaient pas forcément tout désigner pour pouvoir lui porter secours.
Après tout, leur masse, si tenté qu’ils en aient une, n’était pas des plus importante. Et donc, par conséquent leur force non plus. Et si on ajoutait à cela le fait qu’ils n’aient potentiellement qu’un corps entier, et pas de membres, cela réduisait les chances à 0. Mais cela avait ses avantages : pouvoir flotter au dessus de tout et à travers toute chose... Un petit insecte volant vint soudainement se poser sur sa truffe, bourdonnant comme un charme, comme si il lui apportait son soutien, et elle lui sourit.
- Aaah, que j’aimerais être un ectoplasme mon bon ami l'insecte. Soupira t-elle, rêveuse.
mlp.kaos Mammifère
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Sujet: Re: Merveilles et étrangetés Dim 18 Sep 2011, 21:15
Même proie de l'écorce du grand Arbre, Samaha ne semblait pas encore se soumettre à la panique. Au contraire, on aurait même dit que la présence de Gunthaer, bien qu'invisible à ses yeux, la rassérénait: avoir quelqu'un à qui parler semblait lui faire le plus grand des biens. En effet, lorsqu'il lui dit qu'elle était déjà une Fée, Samaha fut proie à sa propre lubie. - V-Vous le pensez vraiment !? Merci ! ♥ Comblée, elle s'était mis à gratter frénétiquement les parois du nœud dans lequel elle était coincée, la queue battante, réalisant par la suite sa situation. La Fée se prononça, pour répondre à son énigmatique compère:
- Quoique vous soyez, vous avez bien de la chance en tout cas : au moins vous n’êtes pas coincé dans le creux d’un tronc hahaha ! Plus elle parlait, plus son ton de voix perdait peu à peu son entrain. Cette pauvre fée allait bientôt se faire couper les ailes et chuter. Comme il ne dit rien pour montrer sa présence, elle reprit, hésitante:
- Dites… pourriez vous m’aidez ? Je… crains de ne pas pouvoir sortir de là toute seule. Elle renchérit, soucieuse: - Si seulement vous pouvez m’aider bien sur… Après tout, elle ne savait pas si cet individu était matériel ou non. Peut-être était-il simplement le fruit de son imagination?
- Aaah, que j’aimerais être un ectoplasme mon bon ami l'insecte. - Petite Fée. il l'interpella, toujours calme. Il s'était levé, s'approchant dans un élégant pas. - Considérez-vous chanceuse: vous êtes tombée sur un être matériel. Il dit sur un sourire. Et il posa une patte dans la nuque de la femelle. Il appuya, pour montrer sa présence. - Retenez bien ceci: êtes-vous prête à sacrifier quelque chose ? Il retira sa patte, la glissant le long de son dos. - Si je vous dépêtre, j'aurai besoin de briser l'écorce de l'Arbre. Il leva le museau vers le ciel, jouant le jeu. - Par conséquent... et il rabaissa sa tête, plantant ses griffes dans le corps de Samaha. De le blesser.
FM.CO Dinosaure
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Sujet: Re: Merveilles et étrangetés Lun 19 Sep 2011, 16:01
- Petite Fée.
Ses oreilles se dressèrent et elle releva instantanément la tête à l’interpellation, ce qui fit que l’insecte présent sur sa truffe s’envola aussi sec, s’échappant du piège d’écorce avec désinvolture. Elle le regarda partir avec envie, mais la voix revint à la charge, plus proche.
- Considérez-vous chanceuse: vous êtes tombée sur un être matériel.
Quelque chose –une patte vraisemblablement- vint se coller à elle, sur sa nuque plus précisément, la faisant immédiatement ressentir toute la masse et la présence du mystérieux être. L’ampleur de la révélation la laissa littéralement sans voix. Elle ouvrit la bouche. Puis la ferma. Puis la rouvrit, à la manière d’un poisson, babillant devant l’immensité du monde. Elle était pourtant sur d’avoir sentit un souffle vibrer tout autour de son être ! Peut être étais ce un changelin ou un transformiste ?
- Retenez bien ceci: êtes-vous prête à sacrifier quelque chose?
Elle resta muette, cette fois ci à cause de la réflexion induite par la question de l’être changeur. Il continua ses explications, et elle sentit tout le poids de la chose –la patte- glisser le long de son dos. Ses sens s’affolant, sa respiration se fit plus accélérée...
- Si je vous dépêtre, j'aurai besoin de briser l'écorce de l'Arbre.
Samaha hocha la tête, silencieuse, comprenant le raisonnement, mais toujours plus ou moins gênée par la présence de la masse sur son dos.
- Par conséquent... Elle sentit alors une sensation de déchirure et un picotement vif lui courir la colonne vertébral. Elle comprit alors qu’il s’agissait probablement de griffes ou de tout autre extrémité pointu de l’être matériel. De le blesser.
Elle eut un hoquet, mêlé de surprise et de peur panique, sa fourrure se hérissant en un éclair.
- Hiiiik.
Elle serra les crocs, essayant de faire abstraction de la douleur et de l’action soudaine du changelin. Essayant de reprendre son calme, elle réfléchit au tenant et aux aboutissants… Bien que mal à l’aise, elle devina qu’il avait sans doute voulu « illustrer ses propos »… Du moins, elle l’espérait. Pour en arriver à sa situation… S’il est répondait non, elle resterait coincée. Hors, elle pouvait bien attendre longtemps, la tête dans un tronc d’arbre : une telle occasion ne se renouvellerait probablement pas. Sans compter qu’il devait y avoir des animaux qui ne demandaient qu’à gouter un peu de sa chair… Elle frissonna, murmurant dans sa fourrure : Brrrrrr. Mais si elle disait oui… eh bien, le pauvre végétal payerait les frais de sa maladresse… Bon, peut être que les arbres n’avaient pas la même relation quant à la douleur physique, mais tout de même ! Quel dilemme…
- Hem… euh. Vous êtes sur que c’est la seul solution ? Demanda t-elle, hésitante. Puis elle rajouta à mi voix. D’ailleurs, si vous pouviez retirez votre… « poids » de mon dos, ce serait pas mal aussi : ça me gêne un peu.
Elle inspira un bon coup, pour se donner du courage. Les risques, elle en prenait tout le temps après tout.
- Enfin… ainsi soit-il. Sa voix retentit, clair et déterminée.
Non, elle ne dépérirait pas dans la souche d’un tronc d’arbre perdue en pleine jungle multicolore ! Au loin, on pouvait entendre des ricanements discrets d’écureuils et d’insectes devant la scène : ce n’était sans doute pas tous les jours qu’ils pouvaient admirer un sauvetage héroïque et aux forts accents comiques en règle.
mlp.kaos Mammifère
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Sujet: Re: Merveilles et étrangetés Lun 19 Sep 2011, 21:09
- Hiiiik. avait-t-elle lâché en sentant le contact des griffes dans sa chair. Malgré la menace, Samaha ne réalisait pas encore l'ampleur de sa gaffe. Elle ne réalisait pas les dangers qu'elle courait en foulant les terres hostiles d'Alteron. D'abord à l'apparence sobre et acariâtre, les terres d'Alteron, mêmes parsemées de quelques vives couleurs qui attirait les yeux, étaient aussi des plus dangereuses. Elle ne réalisait pas que chaque plante vive et chaque personnage pouvait renfermer le pire des poisons. Elle ne réalisait pas qu'en se prononçant, qu'en ne faisant que discuter avec cet inconnu, elle assimilait ce Poison. C'est après s'être tue quelques minutes que sa petite voix ressurgit:
- Hem… euh. Vous êtes sur que c’est la seule solution ? Il acquiesça en silence, pressant ses griffes dans sa chair, comme pour la pousser à choisir plus vite. Lui montrer qu'elle n'avait pas tout son temps. Il aurait très bien pu la laisser mourir de faim, statique, et la laisser en putréfaction pour nourrir les quelques plantes et animaux insolites qui n'attendaient que ça. Elle aurait pu choisir de refuser son aide. D’ailleurs, si vous pouviez retirez votre… « poids » de mon dos, ce serait pas mal aussi : ça me gêne un peu. elle murmura. Gunthaer sentit le feu vert arriver. Son échine se hérissait petit à petit, doublant sa taille, assombrissant ses traits. À l'insu de Samaha, se développait un démon, prêt à déchirer l'arbre qui la retenait prisonnière. De par sa patte sur son dos, il la sentit respirer, couper son souffle, résignée à accepter l'idée de blesser l'arbre.
- Enfin… ainsi soit-il. elle lâcha, concise. Son ordre était donné. Guns n'en fit pas une ni deux, qu'il se rua sur l'arbre, saisissant les parois du nœud de deux poignes solides, et l'éviscéra avec violence. Ses griffes arrachèrent deux larges copeaux à l'arbre, libérant la tête de la petite. Puis, d'un souffle rauque, il laissa son avant-corps retomber lourdement sur le sol. Samaha se tenait au beau milieu des projecteurs, tout à proximité d'une ombre grandissante. - Chaque merveille est traitre. avait dit Gunthaer en s'asseyant, obscur, mais toujours allumé d'un mince sourire.
Dernière édition par JD le Mer 16 Nov 2011, 01:35, édité 1 fois
FM.CO Dinosaure
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Sujet: Re: Merveilles et étrangetés Lun 19 Sep 2011, 22:14
Samaha sentit le poids de l’être matériel s’amenuiser, puis l’étreinte de l’arbre se résorber dans un fracas terrible. Les morceaux d’écorce s’arrachèrent de la surface, voltigeant en tout sens, et elle retira aussitôt sa tête, de peur d’être happé par le mouvement de son sauveur. Les habitants de tronc eurent vite fait de déguerpir, poussant cris de détresses et de peur dans leur fuite forcée, échappant de peu au choc. A présent libre, elle regarda le carnage entre fascination et terreur, ses yeux ronds s’agrandissant de secondes en secondes… jusqu’à se poser sur la masse ombreuse qui se tenait devant elle. Ses yeux s’écarquillèrent. L’être ! C’était… C’était un loup ! Ou alors… peut être étais ce une ruse de changelin…
- Chaque merveille est traitre.
Ruse de changelin à n’en point douter ! Ou de tanuki… Il y avait tellement d’espèces changeant de formes que Samaha n’était pas sur de pouvoir trouver la bonne par rapport au contexte.
- Heum, merci.
Sa voix était hésitante devant la prestance écrasante de son sauveur et de sa phrase ambiguë. L’atmosphère se fit plus ténébreuse malgré la présence des quelques lumières, et Samaha ne put s’empêcher de frissonner. L’odeur qui émanait du loup la fit tiquer. Elle ne la connaissait pas mais elle appartenait nécessairement à des membres de l’espèce lupine : elle avait suffisamment voyager pour reconnaître les senteurs intenses et acres qu’ils portaient sur eux lorsqu’il vivaient en groupe.
Elle eut un dernier regard pour l’arbre qui la retenait prisonnière, songeuse, puis vint donner un léger coup de tête contre la « peau » déchirée du végétal, murmurant un petit "pardon" à son intention. Même s’ils ne pouvaient pas parler ni ressentir la douleur, les arbres étaient des êtres vivants : ils donnaient aux loups un abri et de l’ombre, et permettait la propagation de la vie. Il lui semblait équitable, et indispensable, de s’excuser. Une fois ceci fait, elle se retourna dans la direction du messager, partagée entre appréhension et excitation : bizarrement, ces deux sensations se mêlaient à merveille en la présence de l’Alteron. Elle n’était certes pas des plus à l’aise, mais elle avait encore trop de questions pour déguerpir. Après tout, mieux valait-il demander directement plutôt que d'inventer milles et une théories sur la nature de son interlocuteur.
- Si je puis me permettre… qu’est ce que vous êtes exactement ? Une sorte de changelin ? De tanuki ?
Elle s’était légèrement rapprochée, observant les yeux luisants de son sauveur, ses pattes foulant à peine le sol, essayant tant bien que mal d'évincer l'étrange sentiment qui tenaillait sa poitrine.
- Et puis vous portez une drôle d’odeur : comme si vous viviez en meute…
Une pensée s’enchaina promptement dans son esprit, et ses yeux s’écarquillèrent.
- Oh, vous faites peut être parti d’une meute de loups transformistes !?
Ses espoirs avaient momentanément rejaillis, comme l’eau sortant d’un geyser. Visiblement, il en faudrait plus que ça pour dissuader la louvarde de prendre ses pattes à son coup. Peut être serais ce là sa perte, cette curiosité insatiable...
mlp.kaos Mammifère
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Sujet: Re: Merveilles et étrangetés Lun 19 Sep 2011, 23:00
La petite, surprise par le choc, fit un vif écart sur le côté, tentant de s'éloigner le plus possible de son sauveur. Lorsqu'elle daigna enfin lever le museau, son regard croisa le sien: ses pupilles se plantèrent dans celle de la petite femelle. En un coup d’œil, les billes ténébreuses de Gunthaer croisèrent les iris anis de la petite femelle, lui permettant d'analyser celle-ci. Il dénota cette absence de fourberie, cet éclat de jouvence qui brillait tout au fond, et aussi, cette soif de connaissances. Il la savait aussi prévisible: Samaha était tant transparente, à ses yeux, qu'il était capable de prédire ses réactions. Les idées d'un être grandiose s'évanouirent des pensées de celle-ci, qui voyant se dresser devant elle un loup assis, parut momentanément déconcertée.
- Heum, merci. Il avait hoché la tête, poliment. Il observait d'un oeil expert les manies de cette petite. Elle s'était retournée vers l'arbre pour s'excuser de sa lâcheté — car elle avait préféré vivre plutôt que de se laisser mourir —, avant de revenir sur ses pas, et d'affronter d'un regard incertain l'ombre devant elle. La lumière des lieux sembla se tamiser. Samaha se risqua d'une voix peu assurée:
- Si je puis me permettre… qu’est ce que vous êtes exactement ? Une sorte de changelin ? De tanuki ? - ... les questions le laissèrent interdit. Il n'en perdit pas son sourire, se contentant de dresser les oreilles, gardant sa posture droite. Elle s'était approchée pour le renifler. Il ne broncha pas.
- Et puis vous portez une drôle d’odeur : comme si vous viviez en meute… Cette idée l'emmena à une autre: Oh, vous faites peut être parti d’une meute de loups transformistes !? Gunthaer leva ses deux sourcil, mêlé entre l'incompréhension ou la moquerie, entre le sérieux et le rire. Il haussa les épaules, désinvolte: - ...Qu'en sais-je ? Guns s'était levé, trottant à sa dérobée, s'arrêtant dans le deuxième spot de lumière. - Vous êtes bien une Fée, après tout. Et il donna un bref coup de croupe sur l'écorce, qui tua un des projecteurs, l'engouffrant dans les ténèbres.
FM.CO Dinosaure
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Sujet: Re: Merveilles et étrangetés Mar 20 Sep 2011, 00:26
Le loup — ou la quelconque espèce transfigurante dont il s’agissait — était resté stoïque face à ses questions, ne semblant pas savoir réagir devant tant d’imagination. Samaha attendait, patiente, les yeux fixés sur cet étrange personnage. Elle l’observa, notant chaque détail de son apparence peu commune ; ne serais ce que pour pouvoir se remémorer son allure. Après tout, monsieur Mudfoot insistait bien sur le fait que se souvenir des moindres détails était capitale! Et pas seulement pour le métier de messager… La couleur de la fourrure de son sauveur était particulièrement originale, oscillant entre le pruneau et le gris : elle ne croyait pas en avoir vu de semblable, même en apercevant quelques Blackblood lors de son périple à l’oasis ! Sa chevelure était également assez remarquable, d’une luminosité éclatante. Seuls ses yeux semblaient… différents, comme s’ils détonaient avec l’ensemble de son corps… Cela intrigua la jeune louve, mais elle ne put néanmoins finir sa réflexion que la voix empreinte de mélodie se fit de nouveau entendre. Il finit par hausser les épaules, badin :
- ...Qu'en sais-je ?
Elle le regarda s’éloigner, nageant dans l’incompréhension. Se pouvait-il qu’il ignore sa propre nature ? A y mieux y réfléchir, c’était bien possible… si personne n’avait pris la peine de l’en informer… Même si cela étonnait grandement la louvarde : les êtres adeptes de la métamorphoses étaient plutôt exceptionnels ; comment diable ne pouvait-on pas le lui faire remarquer ?
- Vous êtes bien une Fée, après tout.
La lumière s’éteignit soudain, faisant disparaître l’objet des pensées de Samaha, la prenant de cours : elle en sauta presque de surprise. L’étrange sensation qui l’avait étreinte quelques minutes plus tôt revint à la charge, encore plus prononcée… Comme si celle ci voulait la prévenir de quelque chose, comme si celle ci tirait une sonnette d’alarme. Ses prunelles se fixèrent sur l’obscurité, s’efforçant de déceler une quelconque forme qui la renseigner sur la présence de l’étrange loup. Elle renifla l’air décelant toujours plus ou moins cette flagrance animale, apre et puissante. Levant ses pattes une à une comme sil elle craignait que le sol ne se dérobe sous elle, elle s’approcha légèrement et prudemment de l’endroit où l’Alteron avait disparut, la tête incliné en avant, tous ses sens en éveil. Elle tenta de détendre l’atmosphère soudainement tendue — enfin, surtout pour se détendre, elle — en lançant d’une voix pétillante :
- Haha, vous aussi vous êtes adepte du jeu de cache-cache ?
Pendant quelques instants, elle ne perçut rien : pas même le souffle si omniscient et caractéristique qu’elle avait senti lors de son escapade improvisée dans le tronc. Son instinct lui cria alors que quelque chose clochait et de ne pas s’attarder, aussi, et ce pour la première fois depuis sa conversation, elle l’écouta. Et fut en proie à la peur. Tous les êtres des contes de fées ne sont pas forcément recommandables. Elle recula aussi timidement qu’elle était venue, la queue autrefois si agitée soudainement rabattue entre ses postérieurs, ses yeux ne semblant pas pouvoir se détacher de la masse buissonneuse qui semblait désormais abriter des mystères aussi fascinants qu’inquiétants…
(Bon, si j’ai bien compris, Guns a « disparut », mais il n’est pas parti. J’en profite donc pour changer un peu le ton, histoire de rendre les choses plus… incertaines et énigmatiques )
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Sujet: Re: Merveilles et étrangetés Mar 20 Sep 2011, 19:49
Peu à peu, Samaha fut en proie au doute, à l'incertitude, au malaise, à la peur. Il voulait la voir paniquer; il voulait la voir fuir. Son expression se changeait petit à petit, hérissant le bout de sa queue, faisant parcourir le mouvement à son dos, puis, son échine. Il vit même sa pupille se rétrécir, son souffle devenir peu à peu irrégulier. Cherchant une réponse, la louve sonda les ombres de sa petite et forte voix:
- Haha, vous aussi vous êtes adepte du jeu de cache-cache ? Paroles qui se heurtèrent au vide. On entendit ses mots chercher une oreille pour les écouter, chercher une bouche qui aurait pu leur répondre, mais rien ne vint. La lumière avait tourné, resserrant les ombres autour d'elle. les affinant, les affutant. Au début, on pouvait entendre certains animaux piailler ou gratter le sol; plus maintenant. L'absence de bruit devint de plus en plus pesante, de plus en plus lourde. Graduellement, l'ambiance fit son effet: Samaha se mit à prudemment reculer, glissant sa queue entre les cuisses, se tassant sur elle-même, fichant ses yeux énervés dans le voile d'obscurité pour tenter d'y déceler ne serais-ce qu'une vibrisse de son Hôte. Mais rien. Les lèvres de Gunthaer se levèrent en un mince, très mince sourire, et il s'avança d'un pas, coupant la lumière par son imposante stature. Son échine était gonflée: - Fuyez. Un grognement roula de sa gorge: - Ces terres ne sont pas clémentes.
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Sujet: Re: Merveilles et étrangetés Mar 20 Sep 2011, 22:19
La masse imposante du loup réapparut, et avec elle, le principal faisceau illuminant l’endroit se mourra, happé par les ténèbres qu’il semblait désormais dégager. Mais ce qui frappa le plus la louvarde furent les deux billes azurées de l’ogre-en-devenir: terrifiantes, elle paraissaient luire d’un éclat obscur, malsain et agressif.
- Fuyez.
D’abord interdite et pétrifié par la peur, elle recula de plus belle en entendant le grondement menaçant qui s’échappa de sa gorge.
- Ces terres ne sont pas clémentes.
Elle trouva la force de puiser dans ses dernières fibres de courage et cria tout en se reculant, révoltée, la fourrure hérissée en tout sens et les crocs dehors :
- P-Pourquoi faites vous ça !? Il n’y a pas quelque minutes, vous m’aidiez et maintenant–
Mais dans sa précipitation, elle n’avait pas regardé où elle allait, et trébucha sur une racine, tombant à terre. La chute la fit revenir à son angoisse, et bientôt, ses pensées défilèrent à un rythme effréné, essayant de trouver un échappatoire à la situation. Elle pouvait certes fuir, et détaler comme un lapin, mais rien ne garantissait que son ex-sauveur ne la pourchasse et ne joue à cache-cache d’une tout quatre manière… Rien ne garantissait qu’il ne la traquerait pas juste pour son bon plaisir… et la fasse mourir d’épuisement. Après tout, c’était sans doute son territoire ici : il n’attendait surement qu’un mouvement de sa part pour la faire tomber dans un piège. Si en revanche, elle se défendait, il n’hésiterait pas à la réduire en charpie – elle n’avait pas finit sa croissance et ne faisait guère le poids contre un individu de cette stature. Désemparée et bien trop effrayée pour se relever ou faire un quelconque mouvement qui l’amènerait à replonger son regard sur la silhouette de l’être changeant, elle se roula en boule, tremblante, … attendant l’assaut inévitable de celui qu’elle avait pris pour un être grandiose… Car, forcément, il l’assaillirait, n’est ce pas ? N’est ce pas ?
- Pourquoi ? Murmura t-elle dans sa fourrure, d’une voix à peine audible.
C’était sans doute le plus tragique dans toute cette histoire : Samaha ne comprenait pas toute cette violence, toute cette soudaine agressivité. Malgré ses voyages, elle était restée une jeune âme, une enfant. Et comme tout enfant paralysé par la peur, elle se repliait sur elle même à la manière d’un hérisson, priant pour ce ne soit qu’un cauchemar et qu’elle se réveillerait entre les pattes de ses parents.
(Suspens, suspens Par contre faudrait pas que Guns amoche trop Maha' tout de même, elle est fragile la petiote )
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Sujet: Re: Merveilles et étrangetés Mar 20 Sep 2011, 22:51
Gunthaer était resté coi: Samaha réussit à puiser dans ses dernières gouttes de courage pour rétorquer:
- P-Pourquoi faites vous ça !? Il n’y a pas quelque minutes, vous m’aidiez et maintenant– Sa voix fut coupée par un faux mouvement, et elle s'étala au sol, sous le regard sévère de l'Alteron. Il cessa peu à peu de grogner. Il voyait les deux perspectives: lui, comme un lac qui menaçait de devenir un mascaret, déferlant sur les rivages pour fracasser les pierres, et elle, terrifiée devant une telle force. Elle sentait qu'elle n'était pas la bienvenue, elle sentait qu'il y avait du danger. Car même hérissée ( pour paraître plus large ), on pouvait voir dans le creux de son être cette horreur qui la secouait de tout ses plus minces follicules. Elle n'était pas imposante, elle ne faisait que dévoiler sa peur. Mais une contradiction restait. Gunthaer nota que malgré la menace, elle n'avait pas bougé. Elle ne s'était pas tournée, et elle ne s'était pas mise à courir. Elle se crispait à l'idée qu'il l'attaque, elle tremblait à l'idée qu'il la pourchasse. Ses sens lui criaient de déguerpir, elle ignora toute évidence cognitive pour se freiner dans son raisonnement. En résulta d'un effet pierre. Elle était tétanisée; elle ne bougeait plus d'un centimètre.
- Pourquoi ? elle geins dans une voix fluette, qui dressa les oreilles du Messager. Silence. Lentement, il avança d'un autre pas, puis, se coula juste devant elle. Au lieu de continuer à la surplomber de la sorte, il s'assied. Il était droit, une carrure sans défaut, les yeux fixés sur la petite boule de poils. Il pencha sa tête pour être à sa hauteur.
- Vous ne fuyez pas, il lâcha, atone, comme pour souligner l'évidence. Et sa tête se pencha sur le côté. - L'arbre n'était que le précurseur de tout ce qui pourrait vous tuer. Ses yeux se plissèrent. - Vous n'êtes pas la bienvenue, ici. Et pourtant vous ne fuyez pas. Sa voix devint grave: - Pourquoi ?
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Sujet: Re: Merveilles et étrangetés Mer 21 Sep 2011, 00:09
Elle attendait, redoutait, espérait que le coup viendrait, que quelque chose viendrait, mettant fin à cette tourmente et ce flot d’émotions pures qui la submergeait tel un raz de marée et qu’elle ne comprenait pas. Les larmes montèrent jusqu’à ses yeux, et elle ne leur opposa guère de résistance. Assourdie par les sensations qui l’agitaient, elle ne perçu que très vaguement un bruit de pas, lent et calculé, comme s’il se produisait à des centaines de mètres d’elle.
- Vous ne fuyez pas.
La voix, cette même voix qui l’avait enjôlé et retourné, cette même voix qui l’avait rempli d’effroi était à quelque centimètres d’elle. Neutre. Elle ne releva pas la tête, ne fit aucun mouvement, osant à peine croire qu’elle n’avait pas encore été dévorée par le changeforme, écoutant ses paroles comme l’on écouterait une berceuse…
- L'arbre n'était que le précurseur de tout ce qui pourrait vous tuer.
Elle voulut se boucher les oreilles. Ne plus entendre cette voix semblable à une épée, éclatante et tranchante, la transperçant de toute part. Mais elle ne put qu’écouter, figé comme elle était, la tête fourrée contre son poitrail, les perles salées de ses sentiments coulant le long de ses joues dans le plus profond des silence.
- Vous n'êtes pas la bienvenue, ici. Et pourtant vous ne fuyez pas.
Elle resta stoïque, sa respiration haletante se calmant avec une lenteur sournoise et douloureuse. Son cœur battait la chamade, et une vive sensation de tension l’étreignit. Elle ne comprenait rien à ce qui se passait, ne demandant qu’à sombrer dans un profond sommeil. Mais ses oreilles se dressaient, machinalement, vers cette voix mélodieuse et séditieuse, effrayante et réconfortante, redoutée et recherchée. Son cerveau enregistrait les mots de l’Alteron mécaniquement et elle dut faire preuve d’un moment de réflexion pour les assemblés de manière compréhensive.
- Pourquoi ?
La voix sonna, soudainement sévère. Alors, elle releva la tête. Comme portée en trance par ce tintement de cloche, annonciateur d’un jugement. Ses prunelles rencontrèrent celles du messager avec un calme étonnant. Ou peut être étais ce le choc ? Difficile à dire... Pourquoi ? C’était cette même question qui motivait tout son être, qui la poussait en avant. Qui la convainquait d’avancer. Les mots s’enchainèrent, tout comme les sensations qui les avaient précédés :
- P-parce que je veux comprendre. Murmura t-elle.
Puis, soudainement posséder par le flux de ses propres paroles, elle se releva, lentement, fébrile mais ardente. A l’image d’un roseau, se pliant devant l’adversité, mais ne cassant jamais.
- Je veux comprendre vous m’entendez !
Cette fois ci, sa voix résonna, forte et claire, tonnant comme une accusation à la face du monde. Elle avança en direction de son bourreau, de son sauveur, de ce mur de sérénité impénétrable, pas à pas, ne quittant jamais son regard terne une seconde. Elle s’embrasait, déversant ses flammes au messager tout comme au soleil masqué par la végétation.
- Je veux comprendre ce qui amène les choses telles qu’elles sont ! Je veux comprendre pourquoi les loups chassent et les musaraignes décampent, pourquoi les sabres grognent et les chouettes hululent ! Je veux comprendre pourquoi il y a tant de haine en ce monde alors que tout ce dont on a besoin c’est de l’amour ! Je veux comprendre pourquoi un loup fuit sa conjointe alors qu’il disait l’aimer, pourquoi le fils d’un être vile écoperait de ses fautes, pourquoi un frère s’éloigne de sa sœur, pourquoi il se met à la regarder comme une inconnue alors que tout ce qu’elle n’a jamais souhaiter c’était de mieux le connaître et de mieux le chérir !!!
Elle se stoppa juste en face de l’Alteron, sa respiration altérée par toute l’énergie qu’elle avait mise dans son discours. Ses billes anis ne recélait aucune effronterie, aucune défiance : juste le poids de ses mots. Juste le poids de son vécu et de celui de ses proches. Elle s’offrant simplement à lui telle qu’elle était au plus profond d’elle même : un être forgé dans le doute et cherchant pourtant le sens à l’existence.
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Sujet: Re: Merveilles et étrangetés Mer 21 Sep 2011, 00:56
Lentement, la petite châtaigne rousse frémit, laissant ses oreilles remonter lentement, montrant qu'elle l'écoutait. Puis, sa forme se défit, et elle redevint louve, où elle leva enfin sa tête, pour affronter d'un regard tout aussi placide celui de l'Alteron. Sa voix reprit, d'abord hésitante:
- P-parce que je veux comprendre. elle avoua. Son poids se comprima dans ses pattes, et elle se hissa, titubant sur place. La tête basse, elle la releva soudain, malgré le dos courbé, malgré le corps tassé:
- Je veux comprendre vous m’entendez ! elle enchaîna ses mots d'un ton fort, limpide. Comme mue d'un nouvelle flamme, elle s'était mise à marcher en direction de l'Ombre, qui ne cillait pas: toujours il maintenait son regard apaisé dans celui de la petite. Cette flamme nouvelle prit la forme d'une déflagration:
- Je veux comprendre ce qui amène les choses telles qu’elles sont ! Je veux comprendre pourquoi les loups chassent et les musaraignes décampent, pourquoi les sabres grognent et les chouettes hululent ! Je veux comprendre pourquoi il y a tant de haine en ce monde alors que tout ce dont on a besoin c’est de l’amour ! Elle semblait elle-même animée d'un feu astral, dévastateur:
Je veux comprendre pourquoi un loup fuit sa conjointe alors qu’il disait l’aimer, pourquoi le fils d’un être vile écoperait de ses fautes, pourquoi un frère s’éloigne de sa sœur, pourquoi il se met à la regarder comme une inconnue alors que tout ce qu’elle n’a jamais souhaiter c’était de mieux le connaître et de mieux le chérir !!! Sa voix s'éreinta alors que ses pas l'avaient mené tout en face de Gunthaer, qui ne l'avait quitté des yeux. Et son feu s’éteint. Un dernier retour de lumière, ou celle-ci s'intensifia, brisant presque les ombres autour du mâle, puis, comme si l'on eut soufflé sur un chandelle, toute son ardeur et sa rage s'estompèrent. L'Alteron daigna bouger un muscle, levant sa patte, enlaçant tout doucement l'enfant. - Ils sont faibles. il tonna. Il l'approcha de lui. - Le conjoint est faible parce-qu'il est incertain de son amour auprès de sa conjointe; le fils de l'être vile est faible parce-qu'il continue à vivre dans les chimères de sa famille; la sœur est faible, car elle vit dans sa désillusion que son frère un jour la remarquera; le frère est faible car il est incapable de voir l'amour que d'autres peuvent lui porter. Il sourcilla. - Tu es faible. Car tu cherches à trouver une raison pour quelque chose que tu comprends déjà.
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Sujet: Re: Merveilles et étrangetés Mer 21 Sep 2011, 14:04
Le brasier si ardent qui l’avait ravivée s’éteignit de lui même, étouffer par sa propre puissance. Elle reprit peu à peu conscience de son entourage, redevant une petite louve au corps frêle et délicat, facilement emporté par les intempéries de la vie et de son passé. Elle sentit une des pattes puissantes de l’Alteron l’enlacer, et se surprit à se complaire à cette soudaine étreinte, s’y réfugiant avec hâte.
- Ils sont faibles.
Il la rapprocha encore plus de lui, et elle soupira, presque soulagé de sentir cette odeur si rugueuse contre sa truffe. En cet instant, elle cherchait cette étreinte forte et néanmoins douce, confortante et néanmoins blessante. Ses oreilles écoutaient toujours la voix du loup, comme attirés par sa résonnance aussi limpide qu’impérieuse.
- Le conjoint est faible parce-qu'il est incertain de son amour auprès de sa conjointe; le fils de l'être vile est faible parce-qu'il continue à vivre dans les chimères de sa famille; la sœur est faible, car elle vit dans sa désillusion que son frère un jour la remarquera; le frère est faible car il est incapable de voir l'amour que d'autres peuvent lui porter.
Elle avait entrevu le monde que lui décrivait Gunthaer, mais elle n’avait pas souhaiter le voir davantage. Elle n’avait pas voulu s’y fixer et en faire son monde.
- Tu es faible. Car tu cherches à trouver une raison pour quelque chose que tu comprends déjà.
Elle leva imperceptiblement son museau, apercevant du coin de l’œil le mouvement désapprobateur des sourcils du messager. On aurait dit qu’il la grondait. Pour peu que les circonstances eut été différentes, elle en aurait presque rit ; un inconnu, qui, tour à tour, la secourait, la terrifiait, la confortait et la désapprouvait alors qu’il l'avait lui même reconnut comme étant une « Fée » ! C’était plutôt ironique... Mais au lieu de cela, le silence prit place. Elle ressassait les dires du loup, assimilant peu à peu le message qu’il voulait faire passer. Et ce fut à son tour de sourciller, la truffe légèrement plissée.
- Peut être… Peut être le suis je. Admit-elle, d’abord d’une voix presque atone. Puis elle se fit plus forte, sans perdre de sa douceur. Mais c’est cette faiblesse qui m‘a toujours poussé à avancer. Qui m’a toujours portée plus haut et plus loin.
Elle eut un petit sourire, mi navré, mi blagueur alors qu’elle levait les yeux pour rencontrer ceux de Gunthaer.
- C’est une bien étrange faiblesse que vous me reprochez là… Vous ne trouvez pas, Monsieur ?
A l’entendre, tout le monde était faible, sans espoir de retour, emprisonné dans une détresse sans fin… Et lui ? Se considérait-il comme faisant parti du lot ? Se considérait-il comme à jamais perdu dans ses propres cynismes ? Samaha eut un mince soupir à cette pensée. Elle relava la tête, songeuse, cherchant du regard le soleil dissimulé par les ombres et la végétation. Elle ne cherchait pas seulement une raison. Au delà de sa quête de la compréhension, elle cherchait un sens. Une direction à prendre pour mener sa vie, une signification qui la guiderait dans des sentiers inconnus et inexplorés. Et cette direction n’était certes pas celle de la résignation inavoué de son comparse.
- Et puis vous parlez comme si les choses étaient immuables… Vous ne pensez pas qu’ils puissent être capables de changer ? Que je sois capable de changer ?
Elle s’arracha à la contemplation du toit de la jungle et darda de nouveau ses yeux verts dans ceux de l’Alteron. Il y avait bien une chose qu’elle avait appris au cours de sa courte existence : la seule chose de prévisible dans la vie… c’est qu’elle ne l’est pas.
- Que vous soyez capable de changer ?
Dernière édition par Gymir le Ven 28 Oct 2011, 22:35, édité 1 fois
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Sujet: Re: Merveilles et étrangetés Sam 24 Sep 2011, 21:21
- Peut être… Peut être le suis je. Mais c’est cette faiblesse qui a toujours poussé à avancer. Qui m’a toujours portée plus haut et plus loin.
Le messager ne dit mot, se contentant de baisser ses yeux sur la petite, alors que celle-ci leva les siens. - C’est une bien étrange faiblesse que vous me reprochez là… Vous ne trouvez pas, Monsieur ? De nouveau, il s'était tut, analysant cette petite âme. Son dos était baigné de soleil, alors qu'une patte la tractait peu à peu dans les ombres, près de lui. Elle ne le voyait pas comme un ennemi: elle n'avait pas cherché à fuir ce contact. Elle avait même cherché à s'y blottir. Comme si une main venait de l'atteindre, tentant de la dépêtrer de son bourbier. Tentant de l'éloigner de ses ignorances. Ce qu'elle ne savait pas, était que cette main, qu'elle tentait en vain d'atteindre avec ses paroles, était infestée de vices et de fléaux: un peu plus et en fourmillaient mille locustes. Elle continuait, inflexible, à poser ses questions.
- Et puis vous parlez comme si les choses étaient immuables… Vous ne pensez pas qu’ils puissent être capables de changer ? Que je sois capable de changer ? Elle reprit, ses yeux éclatant d'un espoir nouveau: - Que vous soyez capable de changer ? - Non. il dit, catégorique, sans la quitter du regard. Il leva de nouveau un sourire, qui sonnait faux avec le néant qui avait englouti ses yeux. - Prétendre savoir quoique ce soit ne nous ramène qu'à autre chose: au doute. Il demeurait immobile. - Voilà ce qui est immuable. Ses yeux aussi luisirent, mais d'une lueur malveillante. - Chaque être doute de l'autre. C'est ce doute qui bâtit les fondations de notre société. Son sourire s'affina. - Vous êtes une Fée, parce-que vous êtes capables d'échapper à ces présomptions. Il assouplit l'étreinte. - Mais vous êtes faible, car vous laissez votre vie tourner autour de ce doute. sa voix ne devint qu'un murmure. - Vous gravitez autour de ce doute que vous voyez comme raison de vivre. Il haussa les épaules. Je vous comprend: sans cette raison, vous n'êtes rien. Ses yeux se ternirent de tout éclat. Seul perdurait son sourire. Vous ne réalisez pas qu'elle vous mène, qu'elle vous guide, qu'elle vous emprisonne. Et il la repoussa d'un mouvement de patte. - Ceux qui doutent sont régis par celui-ci. Il leva la tête, altier. - Et ceux qui s'en libèrent sont libres.
Il pencha la tête sur le côté. - Je n'ai pas besoin de changer. Puis, sur l'autre. - Car je n'ai rien à changer.
Dernière édition par JD le Mer 16 Nov 2011, 01:50, édité 1 fois
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Sujet: Re: Merveilles et étrangetés Sam 24 Sep 2011, 23:02
- Non.
Encore cette voix. Cassante. Samaha tendit les oreilles, plus attentive que jamais, bien que rétive à cette sonorité qu’elle détestait de secondes en secondes. Leur conversation aux allures de lutte ne semblerait jamais voir de fin. Un sourire prit forme sur le visage de l’Alteron lors qu’il énonça ce qu’il considérait être comme la vérité.
- Prétendre savoir quoique ce soit ne nous ramène qu'à autre chose: au doute. Voilà ce qui est immuable.
Ses yeux se rallumèrent de cette lueur qui ne cessait de lui glacer le sang.
- Chaque être doute de l'autre. C'est ce doute qui bâtit les fondations de notre société.
C’est faux, voulut-elle s’écrier. Mais elle se tut, à la fois révulsé et fasciné par Gunthaer. Par ces paroles aussi doucereuses que venimeuses.
- Vous êtes une Fée, parce-que vous êtes capables d'échapper à ces présomptions.
Son étreinte se relâcha, et elle eut un léger frisson. Elle aurait voulut que l’étrange loup la serre un peu plus. Le choc de son éclat était toujours présent, et être rejeté dans une atmosphère sombre et froide ne l’enchantait guère.
- Mais vous êtes faible, car vous laissez votre vie tourner autour de ce doute.
Sa voix devient plus faible, semblable à un souffle, à un murmure. A une sorte de confession.
(Il faut bien qu’une vie -ma vie- tourne autour de quelque chose non ?)
- Vous gravitez autour de ce doute que vous voyez comme raison de vivre. Je vous comprend: sans cette raison, vous n'êtes rien. Vous ne réalisez pas qu'elle vous mène, qu'elle vous guide, qu'elle vous emprisonne.
Ses yeux s’écarquillèrent. Comment un être aussi observateur pouvait-il… être si fataliste ? Froid ? Aveugle ? Il la repoussa. Et cette fois ci, elle en fut soulagée, trop choquée par les mots qui sortaient de sa bouche.
- Ceux qui doutent sont régis par celui-ci.
Il leva la tête, hautain. Ses poils se hérissèrent de mécontentement.
- Et ceux qui s'en libèrent sont libres. Je n'ai pas besoin de changer. Car je n'ai rien à changer.
S’en fut trop. La chaleur du brasier revint. Plus discrète. Mais toute aussi intense.
- Vous- vous êtes bien présomptueux de dire cela !
Non. Elle ne croyait pas un seul instant qu’il puisse être tel qu’il se décrivait. Le néant. Elle avait l’impression de faire face à un trou noir. Personne n’est insensible ! Personne. Sinon, à quoi bon avoir un cœur ? A quoi bon vivre ? Mais elle considéra la possibilité… Et en fut rempli d’effroi. Son visage se plia de douleur et de tristesse.
- Mais je vous plains.
Même sa voix en fut affectée, semblable à une plainte. Elle prit une pause pour respirer. Et reprit. D’un calme étonnant. Poignant contraste avec son ton précédent. Elle comprenait maintenant.
- Si vous n’avez véritablement rien à changer… Si vous considérez vraiment votre quête comme… "achevée"… Alors… demain ou hier… tristesse ou joie… douleur ou indifférence… vivant ou mort… ça (elle posa sa patte sur la poitrine du messager, à l’endroit exact où était caché son cœur qui semblait loin, si loin d’elle et de sa portée) ou autre chose… n’auront aucune importance.
Sa voix se fit douce. Ses yeux se plantèrent à nouveau dans ceux de Gunthaer, attendant inlassablement un éclat, une étincelle quelconque. Elle essayait d’atteindre les ténèbres. De les transpercer. De les chasser. Et de faire apparaître ce qu’elle voulait croire caché : son cœur gelé. Ses émotions. Son véritable visage.
- Je suis peut être une Fée. Mais si tel est le cas… alors vous êtes un Spectre. Vous ne vivez pas. Vous errez. Et vous n’avez aucun but.
Elle baissa légèrement la tête, presque résignée, sa patte s’éloignant du torse du loup pour se poser au sol.
- Si tel est le cas… je vous plains sincèrement.
Puis elle la releva. Ses prunelles rencontrant à nouveau celle du messager. Sa voix aussi tranchante et catégorique que celle qu’il avait put avoir quelques instants plus tôt. Au loin quelques grillons cachés dans les feuillages se mirent à chanter, indolents.
- Et si ce n’est pas le cas… alors vous vivez dans un bien beau mensonge. Un mensonge qui vous emprisonne. Parce que vous ne pouvez –vous ne voulez plutôt- pas vous élever à la hauteur de vos sentiments. Vous en avez bien trop peur. Acheva t-elle, sur un ton qui n’était guère plus qu’une constatation.
(Oui… vous n’êtes guère plus qu’un louveteau effaré devant la cruauté du monde. Une âme écorché vive.)
Ses yeux se refirent doux. Une larme silencieuse coula le long de sa joue. Témoignage de l'émotion intense qui la secouait de tout son être.Elle n’était pas fière d’affirmer cela. Elle en était, au contraire, affligé. Elle était presque heurté par ses propres mots. Mais elle ne les regrettait en rien. En rien du tout. Elle se tient là, émeut, les larmes coulant à présent à souhait, discrètes, alors qu'un rayon de soleil parvint à se frayer un chemin entre les ombres de la jungle, éclairant les deux loups d'une lumière blafarde... mais pourtant bien présente. Bien réelle.
- Dans touts les cas… De nous deux, vous êtes probablement le plus éloigné de la réalité, Monsieur.
mlp.kaos Mammifère
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Sujet: Re: Merveilles et étrangetés Dim 25 Sep 2011, 17:06
Plus il parlait, plus la femelle semblait répugnée de l'être qui seyait, droit, devant elle. Son feu reprit vie, tentant d'éclairer l'ombre devant. En vain. - Vous— vous êtes bien présomptueux de dire cela ! Mais je vous plains. elle fit dans une voix visiblement navrée. Samaha semblait incapable de considérer la possibilité qu'un autre eut un point de vue différent sur la vie.
- Si vous n’avez véritablement rien à changer… Si vous considérez vraiment votre quête comme… "achevée"… Alors… demain ou hier… tristesse ou joie… douleur ou indifférence… vivant ou mort… ça Elle posa sa patte sur sa poitrine. Où elle n'y sentit rien: évidemment, elle ne pouvait pas savoir que Gunthaer était atteint de dextrocardie, et que son cœur se trouvait tout à côté. Elle poursuivait, sur sa petite voix: ou autre chose… n’auront aucune importance.
Il leva un doux sourire, rebaissant légèrement les oreilles, la tête, pour s'approcher de son visage. - Oui, il dit dans un souffle. Elle tenta de déceler une simple lueur de vie dans les yeux du loup, mais rien n'en émanât. Qu'il eut sourit, rit, chanté, dansé, Gunthaer gardait une sérénité désarmante.
- Je suis peut être une Fée. Mais si tel est le cas… alors vous êtes un Spectre. Vous ne vivez pas. Vous errez. Et vous n’avez aucun but. - Je ne suis pas un Spectre. il dit sans perdre son sourire. Sa patte s'éloigna, sans doute résignée à l'idée de trouver un quelconque pouls à l'endroit où il n'y avait pas de cœur. - Si tel est le cas… je vous plains sincèrement. Elle reprit, dans une voix concise: - Et si ce n’est pas le cas… alors vous vivez dans un bien beau mensonge. Un mensonge qui vous emprisonne. Parce que vous ne pouvez –vous ne voulez plutôt- pas vous élever à la hauteur de vos sentiments. Vous en avez bien trop peur. Gunthaer recula sa tête. - Je vous retournerais le compliment, petite fée, fit-il en haussant un sourcil. - Dans tous les cas… De nous deux, vous êtes probablement le plus éloigné de la réalité, Monsieur. Et sans quitter son regard, il pouffa. - Et dites-moi. Qu'est-ce que la réalité, exactement? Il ne s'était pas hérissé, ni n'avait grogné, ni n'avait rouspété: sa voix était toujours calme, aux traits mélodieux. - Vous ne pouvez pas le savoir: la certitude mène au doute. Il se fit plus doux. - Et s'il n'y a ni doute, ni certitude... Il ne reste rien. Gunthaer s'était levé, lentement, s'étirant de tout ses muscles, un air revigoré au visage. Toutefois, ses yeux demeuraient ternes. - Le Néant effraie, car il ne donne aucun point de repères. Et il eut l'air songeur. Comme s'il doutait de ses propres mots. - Mais il libère. Il haussa les épaules. - Libre à vous de plaindre une âme libre. Il déposa sa patte sur la tête de la petite, fermant ses yeux, faute de son mince sourire. - Mais vos bonnes intentions se heurteront au Néant. Et il s'en défit, volatile, sur un trot tout aussi gracile. - Je ne suis pas un Spectre, il redit. Il tourna sa tête pour la regarder de biais. - Si vous êtes une petite Fée, eh bien... je serai les Ténèbres.
Dernière édition par JD le Dim 25 Sep 2011, 21:16, édité 1 fois
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Sujet: Re: Merveilles et étrangetés Dim 25 Sep 2011, 20:49
- Je suis peut être une Fée. Mais si tel est le cas… alors vous êtes un Spectre. Vous ne vivez pas. Vous errez. Et vous n’avez aucun but. - Je ne suis pas un Spectre.
Le museau de Samaha se plissa à cette vision. Ce sourire qui revenait sans arrêt, constant et identique. Comme si le même masque lui faisait face, encore et encore. Mais elle continua sur sa lancée, implacable.
- Et si ce n’est pas le cas… alors vous vivez dans un bien beau mensonge. Un mensonge qui vous emprisonne. Parce que vous ne pouvez –vous ne voulez plutôt- pas vous élever à la hauteur de vos sentiments. Vous en avez bien trop peur. - Je vous retournerait le compliment, petite fée.
Là encore, elle nota bien la réaction du messager, mais ne s’y stoppa pas.
- Et dites-moi. Qu'est-ce que la réalité, exactement?
Il pouffa et elle rabattit les oreilles, les résidus de ses larmes s‘écoulant une dernière fois sur son pelage nimbé de points lumineux semblables à des lucioles. La réalité… c’est ce qui était matérielle pour la loupiote. C’est ce qui était tout l’inverse du loup qui se tenait devant elle : c’était des émotions. Bonnes ou mauvaises. Brutales ou douces. Pour elle, rien n'était plus vrai que les sentiments ; ils rendaient tantôt aveugle, tantôt omniscient. Mais encore une fois elle se tut. Ils semblaient n’arriver à rien dans cette discussion semblable à un serpent qui ne cessait de mordre sa propre queue.
- Vous ne pouvez pas le savoir: la certitude mène au doute.
Dans ce cas, le doute mène à la certitude. Le loup ne semblait n’arrivé à aucune finalité…
- Et s'il n'y a ni doute, ni certitude... Il ne reste rien.
C’était cela. Rien. Il se releva et s’étira, sous l’œil attentif de la louvarde. Elle scrutait ses yeux, qui, comme son rictus, ne changeait pas d’expression. Ils demeuraient tels qu’ils étaient : ternes, sans profondeurs.
- Le Néant effraie, car il ne donne aucun point de repères.
L’Alteron sembla perplexe un court instant. Un instant si infime, si minuscule qu’elle ne l’aurait sans doute pas remarquer si elle ne passait pas le messager au peigne fin. Ses sourcils s’arquèrent alors qu’un grognement inaudible agita sa poitrine.
- Mais il libère.
- En êtes vous vraiment sur ? Etes vous seulement convaincus de vos propre mots ? Tenta t-elle, d’une voix à peine plus forte qu’un souffle.
- Libre à vous de plaindre une âme libre.
Il posa sa patte sur sa tête, ce qui fit taire momentanément les énigmes qu’était ce loup dans la conscience de l’adolescente. Il avait encore initié le contact physique…
- Mais vos bonnes intentions se heurteront au Néant.
Et il s’éloigna, de nouveau. Encore. Il ne semblait se rapprocher d’elle que pour mieux s’écarter. Samaha lécha ses babines dans un réflexe nerveux. La soif de savoir revenait inlassablement.
- On ne peut pas vivre ainsi… On ne peut pas. Murmura t-elle plus pour elle même que pour lui.
Samaha avait extrêmement de mal à croire qu’il puisse… dire vrai. Qu’est ce que le néant ? Dans l’esprit de la petite… cela se résumait à un mot ; inconsistance. C‘est pour cela qu’elle l’avait désigné comme un spectre. Un fantôme. Un fantôme ne vit pas ; il erre : un fantôme est indifférent. Il n’est pas joyeux. Il n’est pas triste. Il n’est pas sérieux. Il n’est pas drôle. Ce n’était pas tant sa différence que sa conception même de son existence –de l’existence- qui la choquait. Une existence où il n’y avait pas de place pour le changement. Quelque qu’il fut. Ne lui avait-on rien transmis comme idées ? Comme valeurs ? Ou avez t-il tout renié ? Il n’avait pas réfuté ne pas vivre, nota t-elle.
- Je ne suis pas un Spectre. Si vous êtes une petite Fée, eh bien... je serai les Ténèbres.
Les grillons s’étaient tus. L’heure n’était plus aux créatures féerique et fantasmagoriques. Elle avait désormais pleinement conscience qu’il s’agissait là d’un « congénère ». Et elle irait au delà de tout ça. Elle irait voir au delà des mots. Et elle contemplerait la vérité : aussi cruelle ou froide soit-elle. Après quelques instants de silence, elle s’ébroua et déclara à son tour :
- Nous verrons bien, Monsieur.
Sa voix n’était remplie d’aucun sarcasme, ni d’aucune trace de moquerie. Si quelque chose devait la teintée, ce serait la déception. Mais si les Ténèbres pouvaient effectivement prendre forme dans une telle enveloppe, alors il devait y avoir une explication. Il n’y avait aucune raison que ces Ténèbres qu’il brandissait comme un flambeau ne soient pas nées de sentiments. Nées de désirs. Nées de doutes. Nées de faiblesses selon les propres mots de l’Alteron. Elle lança, d’une voix qui se voulait neutre, sentant la fin de la rencontre proche :
- Vous ne reniez pas vos origines néanmoins ? Après tout… je vois mal comment les Ténèbres pourraient avoir germées dans un être aussi banal qu’un loup.
mlp.kaos Mammifère
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Sujet: Re: Merveilles et étrangetés Dim 25 Sep 2011, 21:01
- Nous verrons bien, Monsieur. avait-elle dit, amère.
- Vous ne reniez pas vos origines néanmoins ? Après tout… je vois mal comment les Ténèbres pourraient avoir germées dans un être aussi banal qu’un loup.
Et il s'était tourné, cette fois, non pas pour la regarder sévèrement, mais pour rire. Il ne se retint pas de rire tout doucement, amusé, taquin, en battant légèrement la queue de droite à gauche. Puis il s'était arrêté, posant un regard tout aussi léger sur elle.
- Qu'en sais-je? Voyez un loup. il concéda en redressant ses oreilles. Il restait désinvolte. Puis, il pivota une oreille vers l'arrière. - Voyez un loup et fuyez. Je ne vous aiderai pas. Gunthaer se courba pourtant, comme pour la saluer, puis partit à la dérobée des faibles rayons de soleil qui éclairaient la petite. Et bien malgré lui, il se mit à danser, dodelinant de la tête, échappant quelques notes de sa gueule, qui tranchèrent le silence par brèves séquences.