Troisième jour.

La brise chaude du printemps gonfla sa fourrure d'hiver en lui rappelant la proximité de sa famille. Il maintenait ses yeux fermés, méditant sur l'absence de son neveu adoptif. Il avait l'impression qu'on venait de lui enlever un pan de sa vie. Qu'on lui avait ravit quelques souvenirs, notamment les seuls qui s'étendaient derrière les cris d'un violent blizzard. Il n'était pas détruit, ni heureux, ni soulagé: simplement placide, à l'idée qu'il ait rendu de nouveau un membre de sa famille à une force plus importante qu'eux tous, qui aurait soin de se servir du souffle de vie qui habitait autrefois le loup polaire qui n'en avait jamais vraiment eu l'air. Ses paupières se rouvrirent soudain lorsqu'il sentit une nouvelle présence s'approcher. Au lieu d'être le vent, cette fois, il s'agissait de Sunshine, l'épouse du défunt. Quoi qu'elle en eut dit, celle-ci restait sa famille. Il se leva, alla à sa suite, sans la regarder, sans la toucher, la réconfortant simplement de sa présence. Elle parlerait lorsqu'elle le voudrait.

Il la savait hésitante. Comme si elle ne savait pas encore passer l'obstacle. Comme si elle ignorait la présence de l'obstacle. Comme si dépenser à l'obstacle en tant que tel la faisait trembler de peur. C'était compréhensible: elle n'avait pas encore la force de franchir l'obstacle. Il était trop récent, se dressant sur son chemin de vie avec une telle brusquerie qu'il était normal qu'elle en soit toute décontenancée. Elle voulut ouvrir la bouche pour lui dire quelque chose, mais la referma, baissant ses yeux dans un signe d'impuissance. En réponse, JD leva un doux sourire, abaissant sa tête.
- En temps voulu, tu pourras parler. Tu as le droit au silence.
Sa voix douce sembla s'affûter, sérieuse.
- Mais n'oublie pas: plus vite on traite une douleur, plus vite elle partira.

- Je doute que ça soit si simple...
JD, de lâcha une longue exhalation, détournant le regarde, posant ses yeux sur le vaste ciel qui les entoure.
- Le traitement, dans ce cas-ci, n'est pas simple.
Il clôt les yeux.
- Le choc, le déni, la colère, la tristesse, la résignation, l'acceptation et la reconstruction. Il les rouvrit, posant sur elle un air fraternel. Chaque étape est importante, et chaque étape est interprétée de manière différente, tout dépendant l'individu. Même quelqu'un d'habitué aux pertes peut se retrouver désarmé devant celle d'un proche. Il faut du temps: on ne répare pas une plaie psychologique simplement en le voulant.
Il détacha son regard.
- La perte d'une moitié n'est jamais facile.
Un doux sourire leva ses lèvres.
- Cependant, vous devez savoir que vous ne traversez pas cette épreuve seuls, et qu'il est possible de partager vos tourments avec les autres.
Il se retourna de nouveau vers elle.
- Je crois que ce que je veux dire, Sunshine, est de ne pas me ménager si vous avez le coeur au bord des lèvres.

- Merci JD...
- Pas de souci. Il lui offrit un charmant sourire, dénué de malice, agissant non pas comme un éploré mais comme un soutien fraternel, un symbole d'espoir. Il savait ce que Sunshine vivait et ressentait. Si les circonstances étaient différentes, leur douleur, elle, étaient la même. Il avait utilisé le vous afin de désigner l'ensemble de la famille. Chrono, Chrysanthos et Ciaran n'étaient certainement pas sortis de cette histoire sans séquelles. Et en y pensant, JD ne put s'empêcher d'avoir un petit serrement au coeur. Comment allaient-ils? Comment vivaient-ils cette expérience? Il avait la " chance " de connaître cette douleur, comme il l'avait souvent côtoyée, mais il ne pouvait pas se considérer insensible pour autant. Cependant, son rôle, cette fois, n'était pas celui du souffrant. JD poussa Sunshine du front dans un geste qui se voulait réconfortant, l'invitant à l'accompagner dans sa promenade nocturne.
- La lune est haute. Marchons.

Il ne savait pas vraiment où Sunshine désirait aller. De toute manière, dans un tel état, probablement nulle-part et partout à la fois. La mener aux berges lui ferait le plus grand bien: il avait cru comprendre que Sunshine, à l'opposé de feu son compagnon, appréciait le contact de l'eau et, après une observation minutieuse, était même équipée pour nager plus aisément que ses pairs. Lui, préférait de loin se trouver sur le plancher des vaches, sans craindre de perdre le contrôle. Il n'était ps un mauvais nageur mais n'exprimait aucune passion à battre le vide afin de tenir son équilibre ( car il s'agissait d'une question d'équilibre, pas vrai? ) dans l'eau. Enfin, plus qu'une question d'équilibre, il s'agissait d'une question d'adresse, et Sunshine semblait la mieux placée pour avoir ce don. C'est ainsi que lorsqu'il vit le reflet de la lune se miroiter à al surface de la rivière, JD ne put s'empêcher de pousser un doux soupir, se matérialisant sous la forme d'un nuage de vapeur. Il faisait frisquet, à cette heure-ci. Il s'avança de quelques pas encore avant de se coucher au sol, sur la berge. Il l'écouterait lorsqu'elle voudrait parler.

Arrivés à destination, Sunshine le laissa aller s'allonger, tandis qu'elle tâtait la surface de l'eau d'une patte. Une ridule de lumière vint brouiller momentanément le reflet de la lune.

- Quand je pense qu'il voulait partir sans rien me dire...
- Le voulait-il vraiment ? de demander JD, posant sur elle un regard doux.
- Peut-être attendait-il ton réveil. Il a... JD ferma ses paupières, poussant un soupir. Il rouvrit les yeux. Il a toujours démontré une certaine aversion contre la solitude. JD baissa les yeux sur la surface de la rivière, les oreilles basses. D'une patte, il retira les plumes dans celle de gauche, les déposant à ses côtés. Il releva la tête.
- Il ne pouvait pas la supporter, que ce soit lui ou un proche qui la ressente. s'il n'était pas au courant de toutes les circonstances de leur dernier adieu, JD connaissait assez le personnage pour savoir qu'il n'aurait jamais voulu partir seul. Une brise chaude se glissa dans sa fourrure, lui faisant lever un sourire serein, en paix.

- Il n'avait jamais remarqué que je sortais toute les nuits, ses plantes le gardait endormi.
JD d'arrondir ses yeux. Les plantes?... Ses oreilles s'abaissèrent avec sa tête. La douleur devait vraiment être insupportable pour qu'il choisisse de l'anesthésier à l'aide de plantes antalgiques.
- Il est parti pendant la nuit, il ne pensait pas que je me lèverais... " Tu me compliques la tâche " qu'il m'a dit. Sunshine poussa un soupir, regardant son reflet éclairé par la faible lueur de la lune.
- Il ne voulait pas nous voir tristes, je crois.
- Mm... acquiesça JD sans rajouter de mots.
- J'aurais préféré qu'il leur laisse la chance de lui dire au revoir. JD opina du chef, ajoutant:
- J'aurais aimé lui dire au revoir, moi aussi. il rigola tout bas, se rappelant les simagrées du loup arctique lorsqu'il lui avait révélé que la douleur commençait à lui monter à la tête. Si Chess s'était toujours caché des autres pendant ces moments, JD avait suivi de près ses crises, ses diarrhées et ses maux de ventre draconiens. Lorsque Chess avait si mal qu'il ne pouvait plus penser, JD allait chercher les plantes et cherchait à diminuer sa douleur. Il se rappelait lorsque Chess lui hurlait dessus d'essayer d'arrêter de l'aider. Qu'il était capable de se débrouiller tout seul. JD insistait. Il n'aurait jamais cessé d'insister au final.
- Il était quelqu'un de particulier qui s'entendait à merveille avec toi. Votre entente mutuelle me rappelait celle que j'entretenais avec feu ma compagne.

- C'est à croire que ça n'est pas fait pour durer, souffla Sunshine, un peu plus réceptive que plus tôt. Elle avait fermé ses paupières, cherché à trier ses idées afin de ne pas céder à la force de ses émotions. Si elle avait le mérite de bien se cacher, elle ne pouvait pas échapper à l'oeil expert - et attentif - de JD, qui avait posé sur elle non pas un regard rempli d'intensité, mais de compassion. Il était sensible aux fluctuations d'énergie qui émanaient de la louve. Celle-ci sembla se reprendre en main, rouvrant ses yeux sur un air où se mêlait sa tristesse et sa nostalgie. Se rappeler du passé semblait être une épreuve qu'elle ne voulait pas franchir. Elle prit pourtant son courage à deux mains - pattes? -, et joignit l'action à la parole.

- J'étais pas plus grande que ça , la première fois que je l'ai rencontré...
Un sourire sembla lever ses babines.
- J'ai l'impression que c'était hier encore...
À JD de ne rien dire, se contentant de se lever sur ses quatre pattes, de baisser la tête vers la rivière, et après, avoir inspiré profondément, se jeter à l'eau d'un seul coup. Il leva d'abord les yeux vers la femelle avant de redresser son cou et ses oreilles, montrant qu'il était tout ouïe. Elle n'avait plus qu'à se jeter à l'eau, à son tour. Au sens figuratif et littéral de la chose.

Non sans quelques hésitations, Sunshine se lança à l'eau, sans toutefois poursuivre son récit. Leur " rivière " n'était en fait qu'une branche plus étroite, qui se jetait dans la grande rivière des berges. Il s'agissait plutôt d'un vaste ruisseau, où leurs pattes touchaient encore le sol. JD abaissa la tête les oreilles. Cela n'avait pas d'importance: il l'aiderait tout de même à comprendre. Il se redressa après avoir baissé le museau, jetant un dernier regard aux plumes qu'il avait laissé sur la berge, avant d'intimer la femelle à le suivre d'un mouvement de la tête.

Deux ombres slalomèrent entre les pattes du grand mâle avant de percer la surface dans une vague de paillettes, qui reflétaient la lumière de la lune. Les poissons plongèrent de nouveau, tout juste devant la louve, avant de la contourner d'habiles mouvements de la queue.
- Viens, lui dit alors le loup, immobile comme une pierre.

L'air distrait, Sunshine avait tourné la tête afin de suivre le cours des deux poissons qui avaient capté son attention, au moins un court moment. Elle sortit de ses rêveries lorsque le vieux loup l'intima de le suivre, ce qu'elle fit sans tergiverser, s'avançant, lentement, dans le remous de terre et de bulles de leur cours d'eau. Lorsqu'elle arriva à sa hauteur, JD reprit le chemin, les yeux portés au loin, sur la rivière qui étincelait sous la lune. Quelques grillons s'étaient installés sur les berges éloignées de la rivière pour se donner un concert, signe que la nuit était bien avancée.

En se concentrant, il arrivait à discerner les vibrations que faisaient les poissons en se glissant entre les galets, comme Fei le lui avait appris. En se concentrant un peu plus, on arrivait à voir les ondes de la rivière atteindre la surface du cours d'eau, avant de s'agglutiner en écume sur les rebords. La mousse et le limon étaient le signe de acclimatation du désert à son nouvel écosystème. Les immenses saguaros n'osaient plus côtoyer les berges, comme la richesse de la terre leur nuisait. De petits arbrisseaux pointaient cependant le bout de leur nez: dans quelques années, ils pourraient être assez grands pour fournir de l'ombre aux quelques rescapés des terres arides. Dry River s'étendait à 10 mètres de long, ce qui était une distance suffisante pour un animal terrestre désirant se divertir.

En effet, Si le lit de leur cours d'eau était accessible, celui de la tranchée autrefois asséchée était beaucoup plus profonde, ce qui empêchait même les plus grands blackbloods de toucher complètement le fond. Ainsi, l'esprit était concentré à nager: le désir de survie obnubilait les pensées en activant une succession de mouvements frénétiques dans les membres, dans le but de se maintenir hors de l'eau. La fin du cours d'eau approchait. JD parut baisser la tête, s'avancer d'un pas et disparut, happé par les flots.

Même avec Fei, il n'avait jamais vraiment osé braver la surface de la rivière ainsi. Le cours d'eau, c'était autre chose. On pouvait y enfoncer la patte sans s'immerger complètement alors que la rivière devait avaler deux fois sa taille. C'est pourquoi lorsque sa patte s'attendait à un niveau, l'absence de ce-dernier le décontenança et l'envoya percer la surface dans deux vagues, qui l'engloutirent aussitôt.

JD écarquilla ses yeux: autour de lui, les cailloux et le lit de galets dansaient. Complètement déboussolé, il réussit néanmoins à discerner le fond mélangé à un précipité solide, tournant et tourbillonnant sur lui-même. Après une pirouette, l'entité se rua vers lui en zigzaguant avant de l'entourer de son tracé ténébreux. JD eut tout juste le temps de lever la tête, de croiser les yeux avec la pâle flux lumineux de la lune avant que ses yeux ne soient voilés d'ombre. Étrangement, le souvenir d'un cratère thermal et d'une eau aux différentes couleurs lui vint à l'esprit. Il voyait une louve aux pattes palmées nager dans l'eau, faire mention d'un trésor et s'engager vers le fond. Le nom d'Oerba lui vint à l'esprit. Pourquoi s'était-il trouvé dans ce cratère? Un autre souvenir: celui de Taïna. Il se rappelait d'avoir cherché Taïna pendant plusieurs saisons avant de la retrouver sur une montagne blanche.

Comme en stase, JD ne se rendit pas compte que des crocs s'enfoncèrent soudain dans sa nuque, ravivant toutes sortes de souvenirs refoulés au fond de son esprit. Les crocs le lâchèrent. Il échappa un filet d'air, se débattant avec fougue, reprenant ses esprits. Déferlèrent alors les images successives d'une renarde, d'un loup, de chiens, jusqu'à devenir des formes vaseuses et des tracés distants: comme s'il reprenait vie, il chercha à prendre une bouffée d'air pour se ressaisir, réalisant à la suite que son coeur menaçait d'exploser; son souffle lui manquait. En relevant vivement la tête, il vit une ombre différente, animée, charnelle: celle de Sunshine. Il décida de la rejoindre entre deux pagaies. Il les esquissa sans résultat: il parvint à peine à se soulever de quelques centimètres, se remettant, lentement à couler vers le fond. Si ses blessures étaient pour la plupart guéries, elles n'empêchaient pas une fatigue musculaire, surtout après un état de choc aussi virulent.

JD plissa les paupières, déversant son incompréhension et son impuissance d'un regard vers la Lune.

Peut-être recevait-il enfin ce qu'il méritait. Là, englouti peu à peu par le précipité sombre de la rivière, il n'opposa aucune résistance contre la léthargie qui le gagnait. Il était encore capable de penser. D'aligner des calculs. Une noyade ne se faisait pas sur-le-champ: les victimes étaient généralement inconscientes. L'eau ensuite pénétrait les poumons jusqu'à ce que l'individu ne s'engourdisse, incapable de faire circuler le sang dans son corps - faute d'oxygène - et d'expier le co2... et en mourir. Comment remonter à la surface lorsque même nos propres moyens deviennent futiles ?

• Elle n'y compris rien. Que faisait-il? Quelle idée avait frappée son esprit? Cependant. Lorsque JD fit mine de vouloir remonter, SunShine déduit rapidement qu'il n'y arrivait plus. À toute vitesse, la louve repris rapidement son souffle, se jetant avec hâte dans l'eau, plongeant vers le voyageur. Et sans perdre une seconde, elle fut à ses côtés, le poussant déjà comme pour l'inciter à s'animer de nouveau. Puis sans plus attendre, SunShine referma ses mâchoires sur la nuque du plus vieux, pagayant déjà pour tenter de le ramener à la surface. Elle était bien entendu, une excellente nageuse, mais rien ne semblait pourtant de son côté, entre son énergie inexistante, sa carcasse frêle et son ventre déjà trop lourd, les choses se voyaient déjà plutôt compliquées.

Lorsque nos propres moyens deviennent futiles, tout n'est pas perdu: on peut encore compter sur ceux des autres.

La lumière de la lune se voilà soudain d'une nouvelle ombre, qui se dirigeait vers lui, sans qu'il n'oppose de résistance. L'ombre était volatile, comme munies de tentacules, qui se mêlaient aux couleurs ternes que ses yeux arrivaient à traduire dans son état semi-comateux. Il sentit un force le pousser vers le haut, il sentit une tête, des oreilles, une longue fourrure en apesanteur se mêler à la sienne. Sa vision devint plus nette et il croisa le regard de Sunshine. Sunshine ! Il eut un soubresaut, cherchant à se débattre. Sunshine l'empoigna par la nuque afin de pousser à son tour vers le haut, à l'aide de ses pattes palmées prévues à cet effet. JD savait que la force de Sunshine ne serait pas suffisante pour le sortir de là. Il devait y donner un dernier effort, après tout. Car aussi futiles étaient ses moyens, ils restaient suffisants et pouvaient faire pencher la balance. Aussi décida-t-il de pagayer à son tour, et, lentement, le duo s'approcha de la surface, éloignant le vieux loup du précipité ténébreux qui rôdait dans le lit de la rivière.

Sa truffe perça la surface dans une vague. Sa bouche s'ouvrit sur une goulée d'air et d'eau. Il toussota. Le reflet de la lune était désormais bien clair, coupant les ombres de la berge sur le sol. Il cessa de s'affoler, maintenant sa tête haute, levée, battant l'eau sous ses pattes. D'un brusque mouvement de la tête, il chercha à voir derrière lui, constatant que Sunshine était encore là. Il fit volte-face d'un habile mouvement, se sentant tout de même couler, peu à peu.
- Je crois... Sa voix était rauque. Il se racla la gorge. Je crois que je serai peut-être mieux sur la berge, il bafouilla, sur un sourire un peu gêné.

SunShine fut soulagée alors que JD y mit du sien, pagayant à son tours. Seule, elle n'y serait probablement jamais arrivée, sauver sa propre peau lui semblait difficile, alors sauver celle d'un autre en plus? Bientôt, elle regagna la surface à son tours, inspirant bruyamment avant de toussoter à son tours puis hoqueter, tentant de retrouver l'air qui lui avait manqué ainsi que se débarrasser de l'eau qu'elle respiré lors de son "sauvetage". C'est donc le visage complètement voilé par son épaisse crinière sur une image peu flatteuse que SunShine tenta de reprendre ses esprit ainsi que sa compréhension de la situation.

- Je crois... Je crois que je serai peut-être mieux sur la berge

Lorsque sa respiration sembla reprendre son rythme habituel, ce fut à la louve de poursuivre.

- Mais qu'est-ce qui t'as pris!?

Éclata finalement SunShine, oscillant entre la colère, la peur et l'incomprénsion. Un peu comme elle l'avait toujours fait lorsqu'elle était prise de court. Elle avait dardé sur la voyageur deux yeux effrayés, partiellement cachés derrière ses longues mèches rebelles, avant d'à son tours, tenter de regagner la berge, histoire de se remettre de ses émotions.