Le calme avant la tempête...

La voix le fait se stopper à nouveau, et ses yeux rencontrent timidement les prunelles sanguines de la reine.
- Shank, mon chéri, je t’ai déjà dis de ne pas jouer avec les plus frêles que toi.
Au mouvement soudain de cette dernière, il a un léger mouvement de recul, qui est néanmoins anticipé par l’élan de la patte de Rapier, qui retient sans peine sa truffe entre ses griffes.
- Certaines pièces sont plus importantes que d’autres. Maman serait on ne peut plus contrariée si tu abîmais ses jouets, tu comprends j’espère ?
Il déglutit silencieusement, des tas de questions venant se frayer un chemin dans sa tête. Mais parmi toutes, une seule se distingue, soulevée par les dires de Rapier. Pièce importante. Deux voix s’élèvent dans la conscience de Shank tandis qu’il regarde le corps allongé au sol du coin de l’oeil, sourd aux ordres de la souveraine. La première disait : si sa mère déclarait cela, alors qu’il en soit ainsi. Elle sait son affaire, et a érigé une meute de sa seule force, alors quels étaient ses doutes face à une telle grandeur ? La seconde : que le messager abusait de la confiance de la reine, qu’il lui mentait, et que c’était pour cela qu’elle ne voyait pas ce qu’il voyait lui : une erreur à supprimé. Dans une débâcle neuronale, Shank plisse les yeux, tant le tiraillement se fait sentir dans son crane. Il étouffe un gémissement plaintif, peu habitué à devoir démêlé ses propres questionnements. Avec effort, il finit par concevoir, dans son esprit encore embrumé par la soif de sang, qu’il est normal que quand une chose nous appartient, on ne veux pas que les autres y touche, et ce, même si ce quelque chose est un loup, et même si le sort qu’on lui a réservé n’a rien à envier avec la sentence d’un membre du cercle restreint de confiance. La reine ne faisait que retarder l'inévitable, par jeu, et bientôt, le messager aurait son dut. Et ce serait douloureux pour lui. C’était la seule idée logique que son cerveau avait put formuler pour que l’incompréhension ne baigne sa matière grise. Serrant les dents, sa respiration revenant à la normale, le jeune loup hoche finalement la tête respectueusement vers sa mère, ne faisant pas encore confiance à sa voix pour lui répondre. Mais ses yeux étaient un miroir de son âme, avides de reconnaissance, et on pouvait y lire : "laisses moi être celui sur lequel tu te reposeras pour cela, et pour tout le reste. Laisses moi être ta pièce la plus importante maman."