Les petites bêtes ne mangent pas les grosses [Prio Blaw]

La matinée rependant ses rayons doux et chaleureux sur le paysage encore humide de la rosée. Les pierres séchaient et se réchauffaient et les fleurs qui s'étaient recroquevillées la nuit laissaient leurs pétales retombées pour profiter du soleil. De nombreux oiseaux gazouillaient et s'envolaient pour changer de perchoir, se picorant et se chamaillant, un écureuil descendait prudemment se dégourdir les pattes sur un sol maintenant nettoyé de toute neige. Toutes ces petites choses pouvaient paraitre anodines, mais aux yeux de la loupiote mordorée, chaque chose était une nouvelle découverte sur laquelle elle pouvait s'émerveiller. Suivant une fourmi déjà affairée puis un insecte quelconque lui passant sous le nez l'engageait dans une autre direction alors qu'elle approchait la truffe d'où il s'était posé, louchant pour apercevoir la chose minuscule avec une bouche entr'ouverte. Observant la chose bourdonné des ailes puis se déplacer à petits pas sur sa tige, Charlie négligeait son environnement. Elle s'était laissé éloigner à suivre papillons et coccinelles, mais avait garder une distance raisonnable entre elle et les tanières, ne désirant pas se perdre lors de ses premières explorations. Alors qu'elle se désintéressait un instant de l'insecte, elle s'intéressa plutôt à la plante sur laquelle il était perché, remarquant soudainement ses couleurs et ses formes. Un bruit derrière elle la fit tressauter, la faisant se figer en ramenant ses membres sous elle osant à peine jeter un oeil par dessus son épaule pour vérifier, espérant que la chose la laisserait tranquille si elle passait inaperçu. Et comme de raison, l'insecte s'envola, comme si lui avait eu un brin de bon sens. Elle déglutit, les oreilles tordues vers l'arrière, appréhendait ce qui pouvait bien s'approcher.

(Printemps An 5)

Le temps était idéal. Le vent avait bonne direction et tout était parfaitement calculé. Il n’allait pas échoué à nouveau. Blaw ne s’avouerait jamais piètre chasseur même si c’était ce qu’il était réellement. Depuis sa première leçon avec Honeydust voilà quelques mois, Blaw n’avait cessé de s’entraîner, mais également de cumuler les échecs. Jamais vaincue, il avait persévérer quitte à se rabattre sur des proies ridicules, mais selon lui plus difficile à attraper. De la précision, de la discrétion. C’est ce qui lui fallait. La libellule fit quelques battements d’aile posée délicatement contre la fleur qui lui servait de perchoir. Blaw riva ses prunelles anis sur la petite chose et décrivit un demi-cercle pour se rabattre derrière la proie. Il plissa les yeux, dévoila les crocs et se mit en marche dans un trot soutenue, mais discret. Ses yeux voguèrent de la proie à ses pattes, cherchant à éviter toute branche, toute pierre qui pourraient révéler sa présence. Il parvint à une distance raisonnable et s’arrêta d’un coup sec pour caller sa tête dans ses épaules. Il attendit quelques secondes, puis se jeta sur le petit insecte. Ses pattes l’encerclèrent automatiquement tandis que la libellule tenta de prendre la fuite. Blaw la saisit d’une patte et l’écrasa contre le sol dans la fin de son saut. L’insecte gigota. Blaw pencha sa tête et guetta la créature. Celle-ci s’arrêta soudainement de bouger. Il recula sa tête et se mit à remuer la queue de gauche à droite, se gonflant le poitrail de fierté.

- Ha ! Il fut un temps ! dit-il en remuant sa tête et ses épaules.

Il retira sa patte et renifla la chose. Il n’avait jamais réellement observer les insectes. Voilà la bonne occasion. Toutefois, en baissant les yeux il remarqua une petite silhouette se promener à l’aveuglette au loin. Blaw plissa des yeux pour essayer de mieux la distinguer. Normalement, il l’aurait ignoré. Cependant, en voyant vers quelle plante elle se dirigeait, Blaw se mit au galop dans sa direction.

- Non, mais ça va pas ! dit-il en grondant, le museau plissé.

Il freina d’un coup sec et envoya un coup de patte dans la dites plante pour ensuite secouer cette dites patte. D’un trait, il se retourna vers Charlie et la fusilla du regard.

-T’es une inconsciente ou quoi !? C’est venimeux ce truc là ! hurla-t-il tout en fronçant les sourcils.

« Non, mais ça va pas ! »
La voix qui tonna derrière elle suffit à la terroriser, calant sa tête dans son cou, la bouche déjà tremblotante de peur. Mais au lieu d'un monstre ce fut un jeune loup qui arriva à côté d'elle, arrachant la plante qu'elle observait un instant plus tôt pour l'envoyer valser plus loin. Le geste lui coupa le souffle et elle n'osait lever les yeux sur lui.
« T’es une inconsciente ou quoi !? C’est venimeux ce truc là ! »
Tétanisée, elle tentait en vain de se faire encore plus minuscule, sa petite voix balbutiant tout bas et d'une voix chevrotante:
- Je...je- s'étrangla-t-elle dans un sanglot, les larmes lui montant aux yeux.
- Je ne savais pas! Je m'ex-excuse ? fit-elle en reniflant, retenant ses larmes. La frousse qu'elle avait eut. Et qu'elle avait encore en fait. Mais elle ravalait lentement ses larmes pour se contenir, la surprise était passé, elle arrivait à se contrôler. Un peu.

Ses prunelles anis étaient rivées dans celles de la petite louvette. Celle-ci s’était complètement figée, se recroquevillant sur elle-même voulant se faire la plus petite possible. Blaw haussa les sourcils. Décidément, il ne s’attendait pas du tout à ce genre de réaction. Il redressa donc hautement la tête, levant les yeux au ciel et voulut rajouter quelque chose, mais un léger murmure lui parvint d’abord aux oreilles.

- Je...je…

Il remit son regard sur Charlie et vit les larmes faire briller ses yeux. Blaw écarquilla les yeux, fronçant les sourcils.

- Je ne savais pas! Je m'ex-excuse ?

Blaw eut un mouvement de recul et releva une de ses pattes face aux sanglots de Charlie alors que la pauvre petite tenta de ravaler ses larmes. Le louvard de blé leva les yeux au ciel et posa une patte contre son front, visiblement découragé.

- Arrête de pleurer, bon sang ! dit-il en fermant les yeux pour soupirer. J’espère que tu ne l’as pas touchée au moins ? rajouta-t-il en la détaillant légèrement du regard.

« Arrête de pleurer, bon sang ! »
Elle écarquilla les yeux, ses oreilles tombant de chaque côté de son crâne après s'être redressé juste pour entendre les paroles du loup. Elle hocha la tête, passant une patte sous chaque oeil et clignant des paupières.
« J’espère que tu ne l’as pas touchée au moins ? »
- M-non... répondit-elle, peu rassurée. Elle avait presque un doute maintenant, mais elle ne se rappelait pas l'avoir touché, enfin, elle observait l'insecte de très près mais...
- Qu'est-ce qu'elle a de dangereuse ? osa-t-elle demander de sa petite voix, sans bouger pourtant.

Son regard parcourra rapidement chaque parcelle du corps de la loupiotte cherchant les signes avant-coureur que sa grand-mère lui avait indiqué en cas de contact avec cette espèce de plante. Ne remarquant rien de plus suspect, Blaw releva les yeux vers ceux de Charlie pour y voir à quel point elle avait écarquillée les yeux de surprise face à sa réplique. Elle affichait un air abattue qui fit retomber à demi les paupières du louvard blé sur ses yeux. Il fit la moue.

- M-non...

Elle semblait douter. Blaw continua de la fixer du regard.

- Oui, c’est très convainquant ça. fit-il las.

- Qu'est-ce qu'elle a de dangereuse ?

Blaw fit soudainement un pas dans sa direction et s’assied lourdement en face d’elle, dans un seul mouvement, sans hésitation.

-Tu ne sais pas ce que veux dire venimeux ou tu as de la mousse dans les oreilles ? demanda-t-il en renâclant et en roulant les yeux. Venimeux signifie Poison ! Donc, dangereux. prit-il soin de rajouter en faisant de grand geste pour appuyer ses dires.

« Tu ne sais pas ce que veux dire venimeux ou tu as de la mousse dans les oreilles ? Venimeux signifie Poison ! Donc, dangereux. »
Ce n'était pas ce qu'elle avait voulu dire. Elle connaissait le sens de ce mot, mais dangereux dans quel sens, en quoi est-ce que c'était dangereux ? Mais elle était loin d'être prête à corriger le loup pour dire qu'il avait mal compris sa question, le fait même qu'elle puisse placer quelques mots lui était déjà suffisant. Entre temps, elle était tout de même parvenu à relever les oreilles.
- Il arrive quoi.. si on y touche ? réussit-elle à demander, jetant un oeil à la patte qui avait servit à projeter la plante au loin. Elle remonta ses yeux jaunes vers lui, sans pourtant soutenir longuement son regard, le reposant sur le sol en le regardant de sous ses sourcils.

Sa patte vint se réapposer contre son front et il secoua sa tête machinalement. Décidément, les loupiots de cette année n’étaient pas ce qu’il espérait. Toutefois, elle était loin de représenter les autres pestes qui courent partout comme des débiles sans faire attention à ce qui se trouve à leurs pattes. Entre temps, Charlie était parvenue à reprendre un peu le dessus sur ses émotions ce qui fit remettre l’attention de Blaw sur elle.

- Il arrive quoi.. si on y touche ?

Elle désigna presque sa patte de ses yeux orangés. La dites patte qui avait chassé la plante hors du chemin. Avec toute cette histoire, Blaw en avait oublié sa propre sécurité. La loupiotte l’avait ensuite regardé dans les yeux et il avait haussé un sourcil. Presqu’immédiatement, son regard se perdit de nouveau dans ses pattes. Le louvard blé entreprit de détailler sa propre patte sous toutes les coutures, ignorant presque Charlie, mais répondant à sa question.

- Tu deviens jaune avec des pois mauves. dit-il d’un trait avant de lever ses prunelles anis froides vers elle. Non, je rigole, bien évidemment. prit-il soin de rajouter en roulant les yeux et affichant un petit sourire en coin. Sa s’appelle du Sumac Vénéneux. C’est une plante commune qui cause des irritations sur la peau entraînant des merveilleuses cloques. (Il leva sa patte à la hauteur des yeux, la détaillant face aux rayons lumineux. Il souffla un coup dessus pour soulever les poils en voulant mieux voir sans contaminer une autre partie de son corps)… Comme c’est présentement entrain de m’arriver. conclut-il en soupirant et en mettant sa patte sous la truffe de Charlie afin qu’elle voit.

Sa question lui fit prendre connaissance de sa patte, qu'il commença à considérer, l'examinant sans vraiment faire attention à elle. Mais Charlie passait si souvent dans l’ignorance des gens par son silence et sa timidité, que la chose ne la dérangeait pas.
« Tu deviens jaune avec des pois mauves. »
Elle déglutit, relevant ses yeux vers lui.
« Non, je rigole, bien évidemment. »
Un maigre sourire incertain tenta de se frayer un chemin sur le coin de ses lèvres.
« Sa s’appelle du Sumac Vénéneux. C’est une plante commune qui cause des irritations sur la peau entraînant des merveilleuses cloques. »
Elle écouta, attentive, la truffe relevée tout comme ses oreilles, déjà un peu plus à l'aise. Elle le contempla en train de vérifier sa patte sur toute ses coutures avant de déclarer :
« Comme c’est présentement entrain de m’arriver. »
Et il lui montra les effets et elle pencha son museau vers ses propres pattes, soufflant à son tour pour vérifier qu'il n'y avait pas quelque chose de semblable. Heureusement, ce n'était pas le cas, et elle fut ravie d'avoir été intercepté, quoi que la manière l'avait un peu laissé sous le choc.
- Ça fait mal ? s’inquiéta-elle, se redressant en position assise.

Sa plaisanterie ne l’avait pas laissée indifférente, mais Blaw avait continuée son monologue sans faire plus attention à elle. Trop occupé à examiner son propre cas. Lorsqu’il mit sa patte devant la truffe de la louvette, celle-ci imita ses gestes afin de vérifier si les cloques et les irritations n’étaient pas présentes sur ses propres pattes. Le louvard blé afficha un mince sourire avant de lever les yeux au ciel. Au moins, elle apprenait quelque chose, elle écoutait. Il remit son attention sur sa patte et regarda plus haut sur celle-ci, voir presque son épaule afin de regarder si cela ne s’était pas propager plus loin. Il soupira d’aise en voyant que ce n’était pas le cas. Restait plus qu’à faire attention. Blaw se leva et détailla les alentours à la recherche d’une plante en particulier qui pourrait le soulager, car les démangeaisons étaient belles et bien présentes.

- Ça fait mal ?

Blaw se retourna vers elle.

- Oh oui. Très mal. Je me meurs de douleur. dit-il franchement trop peu sérieux. Faudra peut-être même m’amputer de cette patte. conclut-il en soupirant.

Plissant les yeux, il aperçut quelque chose sur le museau de Charlie. En un bond, Blaw l’avait rejoins et était à deux pouces de son visage.

- Bon ! Qu’est-ce que j’avais dit, hein ! hurla-t-il en fronçant les sourcils. Tu t’es collée le nez dessus !

« Oh oui. Très mal. Je me meurs de douleur. » Cette fois elle ne tomba pas dans le piège, parvenant même à afficher un petit sourire.
« Faudra peut-être même m’amputer de cette patte. »
- C'est grave alors! s'exclama-t-elle, sans même savoir elle-même si c'était sincère ou si c'était sur le même ton qu'il avait employé.
C'est alors qu'il s'approcha vivement d'elle, la faisant reculer la tête et la rentrer entre ses épaules, louchant pour le voir de si près.
« Bon ! Qu’est-ce que j’avais dit, hein ! »
Ses oreilles se plaquèrent de nouveau sur son crâne, terrorisée.
« Tu t’es collée le nez dessus ! »
Regardant sur le bout de sa truffe, elle aperçut les petites cloches en question, effaçant tout sourire de son visage, lui jetant un regard implorant, ne sachant que faire mais se retenant de paniquer.
- Ça pique. déclara-t-elle, comme si lui même n'était pas en train d'éprouver quelque chose.

À deux pouces du nez de Charlie, Blaw dévisagea la truffe de celle-ci. Évidemment, la pauvre petite s’était retrouvée littéralement terrorisé par son geste si brusque, si soudain. Elle s’était recroquevillée sur elle-même, les oreilles plaquées contre son crâne. Blaw plissa le museau et fit quelques pas à reculons, mais dardant des yeux sévères sur la petite de l’Alpha.

Louchant, Charlie regarda son museau, ce qui arracha un sourire en coin à Blaw face à la grimace qui se dessina sur le visage de la petite. Finalement, elle lui jeta un regard implorant, ses pupilles remplissant presque ses yeux en entier. Blaw effaça tout sourire et reprit ses airs durs.

- Ça pique.

Il refit un bond vers elle, s’approchant, les sourcils froncés.

- T’avais qu’à pas te coller le nez dessus d’abord ! tonna-t-il avant de tourner les talons, fouettant l’air de sa queue. Et bien évidemment que sa pique ! Je le sais, je te rappelle ! conclut-il en baissant sa truffe au ras le sol et farfouillant un peu partout.

Il s’éloigna quelque peu de Charlie, la laissant seule, puis s’arrêta et se retourna vers elle.

- Mais tu fais quoi !? Dépêche-toi ! Je vais nous trouver quelque chose pour soulager tout ça ! hurla-t-il avant de lever les yeux au ciel.

Il revint vivement vers elle, les sourcils froncés, son visage à proximité du sien. Elle recula sa tête en même temps, les oreilles tordues vers l'arrière.
« T’avais qu’à pas te coller le nez dessus d’abord ! »
Ses yeux se détournèrent sur le côté, consciente de la véracité des mots, à la fois malaisée et désolée. Il fini par s'éloigner, la présence pesant à ses côtés s'adoucissant, la laissant respirer plus confortablement. Elle le regarda du coin de l'oeil, son corps ramassé sur un côté.
« Et bien évidemment que sa pique ! Je le sais, je te rappelle ! »
Elle redressa les oreilles et se remis confortablement en position assise, l'observant aller et venir, sa truffe reniflant à ras le sol. Elle n'osait s'interposer, de toute façon elle ne savait pas du tout quoi chercher.
« Mais tu fais quoi !? Dépêche-toi ! Je vais nous trouver quelque chose pour soulager tout ça ! »
Une expression de soudaine surprise s'afficha sur le visage de la loupiote qui, droite comme un piquet et de grands yeux observant le blond, elle finit par réagir après un court laps de temps.
- Oh oui, pardon! s'empressa-t-elle de s'excuser, se levant d'un bon et rejoignant le grincheux en galopant.

Une fois de plus elle s’était recroquevillée sur elle-même, se tassant encore plus à chacun de ses mots. Blaw s’était retournée vers elle d’un coup sec, l’invitant à le suivre. Charlie avait aussitôt sursautée, écarquillant les yeux et dressant les yeux. Blaw soupira avant d’aplatir sa patte contre son front, la glissant jusqu’à ses yeux.

- Oh oui, pardon!

Il dégagea sa patte et la regarda arriver d’un regard grave, les paupières à demi-fermé. Il roula des yeux une fois qu’elle fut près de lui.

- Il était bien temps ! fit-il en soupirant exagérément. Si tu veux te soulager, il faut trouver une sorte de fleur qui ressemble à une Marguerite. (Il regarda vivement les alentours, remuant la truffe puis reprit presque aussitôt tout en se retournant vers elle) Tu sais à quoi ressemble une Marguerite j’espère !? demanda-t-il comme si cela était évident pour tout le monde.

Arrivant à proximité, il soupira :
« Il était bien temps ! »
Elle eut un sourire désolé et malaisé, jetant un coup d'oeil sur le côté. Ses petites pattes ne lui permettaient pas de parcourir la distance aussi rapidement que lui.
« Si tu veux te soulager, il faut trouver une sorte de fleur qui ressemble à une Marguerite. » Elle pointa les oreilles, attentives, reportant ses yeux d'or vers lui sans pourtant hocher la tête positivement, le regardant se mettre à chercher, faisant mine de partir de son côté sans vraiment s'éloigner, l'observant du coin de l'oeil jusqu'à ce qu'il se retourne soudainement.
« Tu sais à quoi ressemble une Marguerite j’espère !? »
Elle le regarda dans les yeux puis ses pupilles glissèrent sur le sol jusqu'à ses pattes puis se perdirent sur la droite avant de remonter pour regarder de nouveau Blaw avec un sourire navré. Puis ses yeux fuirent de nouveau.
-C'est...blanc ? Je crois..? fit-elle de sa toute petite voix, n'osant trop s'affirmer sous peur de paraître ridicule face aux connaissances visiblement élevées du loup devant elle. Elle ne connaissait pas spécialement le nom des fleurs, mais dans son recoin préféré de la clairière, là où se trouvait un champs de fleurs les unes plus différentes que les autres, elle avait crut entendre ce mot en parlant d'une fleur blanche. Mais le doute persistait.

Pendant un instant, son regard confronta celui de Blaw, mais évidemment, ses prunelles finirent par lentement descendre vers le sol, se rivant sur ses pattes. Blaw eut un rictus et roula des yeux, visiblement découragé, mais il resta sur place et s’avéra plutôt patient. Les prunelles dorées de la petite loupiotte voguèrent à droite avant de remonter vers celles du louvard marron. Blaw remua ses épaules ainsi et ses pattes tout en plissant les yeux. Charlie lui ouvrit un sourire navré alors il tendit l’oreille, prêt à entendre ses excuses, ou il ne savait quoi d’autre.

-C'est...blanc ? Je crois..?

Ses oreilles se dressèrent comme des piquets alors qu’il plongea d’yeux sévères sur Charlie. Il inspira profondément et une longue pause s’en suivit avant que finalement ses traits se troquent pour un semblant de fierté.

- …C’est ça. fit-il en la regardant légèrement de biais un brin plus chaleureux, puis il s’en retourna à ses recherches. Tu me préviens aussitôt que tu en vois une, d’accord ? hurla-t-il déjà plus loin tandis qu’il guetta les fourrés, triant des fleurs sur le volet.

Un silence suivit sa réponse alors que Charlie osait à peine lever les yeux vers le louvard.
« …C’est ça. »
Elle eut un semblant de petit sourire, faible, discret et incertain, mais les commissures de ses lèvres se soulevèrent un peu. Il tourna les talons et Charlie releva les oreilles, le suivant des yeux sans bouger.
« Tu me préviens aussitôt que tu en vois une, d’accord ? »
Elle ne répondit que par un hochement de tête pressé, et se releva immédiatement pour partir de son côté sans trop s'éloigner, se montant sur le bout de ses orteils pour voir plus loin. Avançant en restant près du loup beige, elle balayant les environs avant de s'avancer près d'un chemin souvent emprunté, la preuve il y avait peu de végétation, plutôt une petite route de terre. Elle décida de la suivre pour finalement percevoir une odeur particulière. Reniflant, elle suivit son flaire tout en jetant des coups d'oeils vifs pour s'assurer qu'elle ne s'éloignait pas trop. Puis, à sa grande surprise, elle découvrit des petites fleures blanches le long du chemin. Dressant les oreilles, elle jeta un oeil au louvard, puis aux fleurs, puis encore au louvard. Quel était son nom ? Elle ne se rappelait pas l'avoir entendu... Hésitante, elle tenta de l'interpeller :
- M..monsieur ? J-je crois que j'ai trouvé la fleur... fit-elle, ne voulant pas affirmer sa découverte, incertaine de la véracité de ses mots. Après tout, elle se trompait peut-être. Il avait dit que cela ressemblait à des marguerites, si ça se trouvait elle n'avait trouvé que des marguerites et pas la fleur qui y ressemblait.

Elle avait simplement hochée la tête et Blaw s’était immédiatement éloigner au trot pour tenter de repérer la dites plante. La truffe au sol, ses prunelles anis balayèrent les environs à une vitesse impressionnante. Depuis qu’il avait pu sortit de la tanière, Blaw n’avait cessé d’arpenter tout le territoire afin d’observer les plantes et les insectes. Il connaissait bien certains recoins et avait ses endroits préférés, toutefois ce coup-ci, il n’arriva pas à trouver la plante du premier coup d’œil. Avec le printemps, les herbivore étaient passés dans le coin en plus des Guérisseurs qui avaient du refaire leur stock. Blaw se redressa d’un coup et fit grincer ses dents alors que son regard se fit circulaire afin de bien observer tout autour de lui. Il avait sentit que Charlie n’était pas très loin de lui, mais maintenant, il l’a sentait s’éloignée tout doucement. Blaw n’en fit pas de cas sur le coup, mais quand il ne put l’avoir dans son champs de vision, il se retourna pour regarder où elle se dirigeait. Elle s’était dirigée vers un chemin de terre piétiné de partout. Il eut un rictus alors que sa bouche se courba vers le bas, formant une moue. Elle n’allait jamais trouvée une plante intéressante dans ce coin. Enfin, il est rempli de défauts, mais il n’allait tout de même pas laisser un louveteau sans surveillance se balader partout. Elle avait droit à sa liberté et Blaw souhaitait l’encourager dans cette voix, ce pourquoi il resta loin, mais la garda dans son champ de vision parallèle.

Sa vision cachée par un arbre, Blaw se vit contraint de suivre le même chemin que Charlie afin de pouvoir la voir de nouveau. Il dut plisser les yeux pour tenter de l’apercevoir au loin tellement elle s’était éloignée. Puis, à sa grande surprise, une tâche blanche se détacha de l’horizon. Des fleurs blanches. Blaw se dirigea vers elle d’un pas rapide.

- M..monsieur ? J-je crois que j'ai trouvé la fleur...

Le louvard marron s’arrêta à côté d’elle et lui lança un regard sévère, les yeux à demi plissé. Il se pencha légèrement vers la plante, la huma et souleva les pétales pour l’examiner.

- Eh ben… fit-il tout bas avant qu’un sourire en coin ne se forme sur ses lèvres. Bravo, hein. Tu l’as trouvée. (Il se redressa, ses traits étaient davantage chaleureux) Tu ne pensais pas la trouver avant moi, j’en suis sûre ! dit-il en la regardant de biais s’en remettant vers la plante pour en décrocher délicatement les pétales avec un croc.

« Eh ben… »
Tressautant en le sentant soudain si proche, elle tourna vivement la tête vers lui, les oreilles plaquées sur son crâne, comme à son habitude à chaque chose surprenante. Mais il n'avait pas l'air de mauvais poil et Charlie se calma, son poitrail cessant de se soulever trop rapidement pour finalement qu'elle ferme la bouche, redressant avec hésitation ses oreilles avec appréhension.
« Bravo, hein. Tu l’as trouvée. »
Ses oreilles finirent de se dresser alors qu'il la félicitait. Prenant confiance en elle, elle se redressa, un sourire ravie sur ses lèvres.
« Tu ne pensais pas la trouver avant moi, j’en suis sûre ! »
Elle secoua la tête négativement. En effet, elle n'aurait jamais cru dénicher la plante en question avant lui, mais maintenant que c'était fait, elle en était fière, sans pourtant oublier la raison de leur recherche. Elle loucha vers son nez, vers la cloche qui menaçait de s'étendre. Faisant un pas vers l'avant, elle observa la bouche entr'ouverte avec curiosité ce que faisait le louvard.

Enfin, elle sembla reprendre un peu de confiance en elle ! Blaw afficha un petit sourire en coin en voyant la posture qu’elle adopta. Pour une des rares fois, il la voyait enfin droite, fière d’elle, les oreilles dressée et la tête relevée. Elle avait secouée la tête de façon négative face à sa question ce qui apparaître un rictus sur le visage du louvard marron. Continuant son manège, il décrocha plusieurs pétales, unes à unes, de manière délicate à ne pas abîmer la plante. Il mâchonna ensuite légèrement les pétales en faisant dos à Charlie. Celle-ci le contourna légèrement pour regarder ce qu’il faisait. Blaw tira la langue et lécha la truffe de la petite loupiotte afin d’y étendre la mixture prémâché sur celle-ci. Il en fit de même pour sa patte et déjà, les démangeaisons se firent moins agressives. Blaw poussa un soupir.

- Ça va mieux ? fit-il en se retournant vers la fille de l’Alpha. Et puis tu vois ! déclara-t-il soudainement en haussant le ton. Tu es bien plus jolie en étant droite que toute recroquevillée ! conclut-il en posant ses pattes contre les épaules de Charlie avant de rigoler légèrement.

Contemplant la méthode, elle fit un nouveau pas sur le côté pour le contourner, s'étirant le cou pour mieux percevoir ce que manigançait le louvard. Prise au dépourvu, il lui lécha la truffe d'un petit coup rapide, la faisant écarquiller les yeux et se retrouver bien vite assise sur son postérieur maladroitement, sa vision passant de Blaw à sa museau que la mixture recouvrait, la faisant loucher. Elle sentait déjà les démangeaisons s’apaiser lorsque le mâle caramel prit la parole.
« Ça va mieux ? »
Laissant ses yeux glisser le long de son museau pour se relever vers le brun, elle eut un laps de temps avant une réaction qui fut un hochement vif de la tête. L'inconfort de la claque ayant disparu, elle afficha même un sourire victorieux.
« Et puis tu vois ! Tu es bien plus jolie en étant droite que toute recroquevillée ! »
La signification des paroles se fraya lentement un chemin à travers les oreilles de la mordorée qui n'en comprit le sens que lorsqu'il porta ses pattes à ses petites épaules. Soudainement malaisée elle élargit son sourire, regardant sur le côté, les oreilles ourlées vers l'arrière, hésitant entre se tenir droite ou s'enterrer sous elle-même. Lui lançant un regard d'en dessous avec un pauvre sourire, elle n'arrivait pas à trouver une posture confortable, ses pattes s'écartant, l'une se soulevant puis elle se redressait et penchait la tête. Puis, l'image de sa mère lui vint à l'esprit et elle reprit soudainement confiance, se redressant plus droite et plus assurée sans pourtant porter ses yeux vers Blaw.
- Merci..

Suite à son questionnement, Charlie avait hochée vigoureusement la tête, visiblement toujours aussi gênée et malaisée. Blaw n’avait pas fait de cas et avait plutôt enchaîné sur un commentaire concernant sa posture. Il souhaitait voir comment elle réagirait face à un tel compliment et comprendre ses réactions. Ce pourquoi un petit sourire en coin se dessina sur ses lèvres suite à sa rigolade. Il secoua une dernière fois Charlie, les pattes posées contre ses épaules, afin de lui faire bien comprendre le message. Elle semblait si tétanisée la pauvre petite ! Le sourire de la plus petite s’élargit soudainement tandis qu’elle plaqua ses oreilles contre son crâne et abaissa légèrement sa tête pour lui offrir un sourire tout bas. Blaw pencha sa tête sur le côté pour tenter de mieux l’apercevoir et redéposa par le même geste ses pattes contre le sol. Charlie fit une chorégraphie parfaitement contrôlée tantôt en remuant une patte, tantôt en bougeant la tête pour finalement adopter la position qu’avait complimentée Blaw. Celui-ci agrandit son sourire en voyant la petite fille de l’Alpha se redresser.

- Merci..

- Ce n’est rien. fit-il platement avant d’avancer son visage tout près du sien afin de détailler son museau. Les cloques prendront un peu de temps avant de disparaître, mais les démangeaisons devraient ne pas trop te déranger pour le reste de la journée. déclara-t-il en détaillant Charlie sous toutes les coutures. À l’avenir ne t’aventure pas trop près de ce genre de plante !! émit fortement Blaw en fronçant les sourcils. J’espère que tu sauras les reconnaître à l’avenir. soupira le louvard marron en croisant les pattes.

Il se savait glacial et sans réel sentiment. Il se savait dur et sans compassion, mais pourtant il essayait à chaque fois de s’ouvrir un peu plus suite aux mimiques de cette petite louvette. Blaw soupira alors de nouveau en posant une patte contre son front.

- Viens me voir si sa te déménages encore, ok ? finit-il par dire avant de déposer une patte contre le menton de la petite. Et essaye de garder cette fierté, d’accord ? (Il tourna soudainement les talons) Aller ! Je te ramène chez toi ! dit-il en se mettant en route prenant déjà de l’avance sans se soucier de Charlie.

« Ce n’est rien. » fit-il simplement. Il approcha soudainement son visage du sien, Charlie reculant le sien simultanément jusqu'à ce que son cou ne lui permette plus.
« Les cloques prendront un peu de temps avant de disparaître, mais les démangeaisons devraient ne pas trop te déranger pour le reste de la journée. »
Ses pupilles se déplacèrent au fur et à mesure qu'il l'étudiait sous toutes ses coutures, sa tête restant immobile alors que ses yeux suivaient chaque mouvement avec précaution. Elle continua de le regarder de sa petite taille alors qu'il se recula, attentive mais ayant ré-adopté sa posture précédente, la tête calée dans ses épaules par inadvertance et par habitude.
« À l’avenir ne t’aventure pas trop près de ce genre de plante !! » Elle hocha vivement de la tête en le regardant pour lui montrer sa sincérité et son attention.
« J’espère que tu sauras les reconnaître à l’avenir. »
Elle hocha de nouveau la tête.
« Viens me voir si sa te déménages encore, ok ? »
Encore une fois.
« Et essaye de garder cette fierté, d’accord ? »
Le geste même la força à se redresser et à sortir la tête d'entre ses épaules, quoique l'une de ses oreilles se tordit malgré elle. Elle fit un petit sourire en coin peu convaincant alors que ses sourcils lui donnait un air incertain, mais elle hocha tout de même la tête une fois que le louvard eut tourné les talons. Elle le regarda un moment s'éloigner sans grande réaction autre que de se redresser et de pointer les oreilles, les yeux le suivant alors qu'il avançait.
« Aller ! Je te ramène chez toi ! » annonça-t-il alors que le coeur de la loupiote fit un bon avec l'interruption soudaine du maigre silence. Sans plus attendre d'indication, elle s'empressa de se mettre sur ses quatre pattes, s’emmêlant les pattes en se carapatant pour le rejoindre rapidement. Une fois en possession de ses moyens et bien solide sur ses pattes, elle arriva à le rattraper en un trot rapide, trottinant ensuite à ses côtés un peu plus à l'arrière.
- Merci. souffla-t-elle dans une voix encore petite mais plus confiante.