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MessageSujet: {No More White}   {No More White} EmptyDim 01 Avr 2012, 20:16

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An 4, Fin Eté ; Libre !





Murmure des congères, couinements canins. Une scène lointaine. Un écho traverse la vallée. Il se déforme sous l’effet de la distance. Le son semble l’atteindre, une seconde, avant de s’écrouler dans le silence. Dérisoire. Il les surplombe. Le ciel s’étend à ses pattes. Un tapis d’aiguille tapisse le sol. Un chemin doré illuminé par les rayons solaires. Plus loin, un chant d’oiseau résonne. Bientôt, un autre le rejoint. Et un autre… Un orchestre se forme. Le vent chante dans les crevasses. Une symphonie commence. Un flocon tombe, rejoignant la valse. Puis, il neige. Les gouttes blanches et pures se répandent sur le sol herbeux. Elles atterrissent délicatement, comme des plumes. Elles s’effacent, vite, éphémère. Il se remémore la première fois qu’une averse de poudreuse l’eut surprit, sa sœur et lui. Leurs regards avaient été attirés comme des aimants vers les petites particules, fascinés. Ils imaginaient alors des formes, des créatures animés par cet ensemble de grains blancs, comme des marionnettes nuageuses, nichés l’un contre l’autre, tandis que leur mère émergeait de l’horizon, étirant les rideaux invisibles de la tempête. Peut être ne les avaient-ils pas seulement imaginer… Arès n’aurait sut dire. Ce temps d’innocence est révolu. Sa sœur est morte. Et le pire, dans tout ça ? Le commun des mortels ne le sait même pas. Cette même neige, symbole de sa famille et de cette enfance brisé, en est le seul témoin. Et des loups la piétinent, ignorants dans leur carcan de petitesse. Pourfendeur de la beauté. Il grogne entre ses dents. L’heure viendrait…
Bêtes incultes. Je vous ferai contemplez la vrai lumière. Du je vous aveugler.

Il pose ses yeux sur les collines en contrebas, un rictus amer tordant ses babines. Il s’avance, encore et encore, jusqu’à atteindre le bord de la falaise. Plus loin, son garde fou s’agite, paniqué par la proximité du vide avec son protégé. Un oiseau chante de plus belle.
- Excusez-
Le chant du moineau s’arrête. Il coupe l’adulte dans son élan, sa voix mélodieuse n’en n’étant pas moins aussi coupante que de la glace.
— Silence. Le prince réfléchit.
Le citoyen s’exécute, non sans passer sa queue entre ses pattes arrière, lorgnant le fils de Mael avec inquiétude. Arès n’y prête guère attention, ses prunelles fixées sur la toile souillée qu’il a devant les yeux. Il serait si facile de sauter. Si facile de tout laisser tomber… De rejoindre les taches du dessous, et leur misérable crasse. Il ne bouge pas, comme une statue immobile figé dans la pierre. De longues minutes s’écoulent. Le vent agite son duvet, et siffle dans ses oreilles, comme une caresse intime et rassurante. L’oiseau se remet à chanter, plus près encore. Il ferme les yeux, rêveur. Son garde semble reprendre du poil de la bête, et tousse à l’intention du prince, incertain. Le bruit le ramène à ses esprits, et il lève les babines en s’approchant du loup, dédaigneux.
— Silence. Ne m’obliges pas à me répéter une troisième fois.
Le citoyen rabaisse ses oreilles, et détourne le regard, soumis. Arès souffle, méprisant, et relève la queue. Il se débarrasserait de cet imbécile dès qu’il rentrerait à la tanière ; il n’avait pas besoin d’attardés et d’irrespectueux dans ses rangs. Il ne supportait pas ceux qui troublaient la beauté des sons ; la seule chose que l’on ne peut saisir et qui reste néanmoins présente malgré tous les efforts des rampants pour l’atteindre. Ceux là étaient trop nombreux, hélas. Trop répandus… Il grogne a nouveau, trottinant sur la piste délié à son attention, ses coussinets foulant les aiguilles avec légèreté et délicatesse. Le volant s’éloigne des hauteurs, et redescend vers les steppes herbeuses, se joignant à un groupe de congénères. Arès hausse les épaules, les sourcils levés, les lèvres pincées.
Cette terre m’appartient.
Il lève les oreilles, sa queue pointant vers le ciel comme une flèche accusatrice. Ses yeux se remplissent de désir et de perspectives d’avenir.
Et tous le sauront bien assez tôt.
Il avance encore une fois, plus imposant, plus menaçant, sa collerette hérissée, et son torse en avant.
Tous. Du moindre moineau jusqu’aux montagnes.
Le citoyen le suit, effacé dans son ombre, encore troublé par s’être fait remettre à sa place.
Tous s’inclineront devant le vrai pouvoir.

Il continue son chemin, les aiguilles de pins laissant place à la neige. Ses coussinets touchent les particules, et il retient un râle lorsqu’il s’aperçoit que celle ci est sale, parsemé d’un liquide bien trop familier. Il fixe l’adulte d’un regard agressif, et lui fait signe de tête de venir. Celui ci s’exécute, perplexe, confus. Il pointe le sol.
— Nettoies ça !
Son valet regarde son prince, puis le sol, et baisse les oreilles, embarrassé. Il n’ose cependant prononcer un mot : on lui a intimé le silence.
— Eh bien !? Qu’attends tu ? Exécution !
Le citoyen s’exécute, un rictus dégouté au visage. Arès le regarde faire, suffisant, laissant échapper un pouffement moqueur. Puis, un rire retentit à proximité. C’est un écureuil posté sur un tronc d’arbre, visiblement amusé de la situation.
Un insecte.

Le fils de Maelle le détaille avec ennui. L’hilarité du rongeur ne cesse pas, et son garde continue son travail les dents serrées. Le son du rire du petit être commence à être agaçant… Arès émet un sifflement, léger. Un sourire satisfait apparaît sur ses traits.
— Attrape moi ce nuisible. Tu reprendras ton travail une fois cette tache faite.
Estomaqué, puis, ravi, le garde s’exécute, les griffes dehors. L’écureuil se sauve, paniqué par le retournement de situation. Arès se dirige vers une pierre, l’époussète, et savoure le spectacle sous ses yeux, ronronnant presque de plaisir. L’écureuil semble l’emporter, pour finalement tomber entre les crocs du loup, ayant entamé un virage trop abrupt sur la trajectoire du canidé. Le garde rapporte aussitôt son du, immobilisant sans peine l’être apeuré. Arès ne cesse de sourire durant toute la scène, et sa queue bat contre la roche poreuse de son piédestal.
— Amènes le en face de moi. Un prince doit toujours regarder ceux qui osent se moquer de sa grandeur dans les yeux.
Le citoyen s’exécute, réprimant difficilement un sourire ravi. Les pupilles du rongeur se rétrécissent sous l’effet de la peur, et sa queue bat mollement dans la gueule de son chasseur. Le silence règne pesant.
— Je pourrais te tuer tu sais… Et ce serait facile. Si facile…
Les tremblement redouble chez le concerné, des piaillements inaudibles agite déjà son corps minuscule. Le louveteau se relève, regarde ses griffes, et d’un geste ample, relève le menton de l’irrespectueux, sa truffe touchant presque la sienne, ses yeux plantés dans ceux de son prisonnier. Il murmure, presque languissant.
— Vas, vas. Dans ma bonté, j’épargne ta vie pour une bien plus grande cause que ta collecte de noisette. Vas, et dis à chacun de tes congénères que le vrai prince du nord arrive. Et que toute terre du nord lui appartiendra… Mon suivant veilleras à ce que accomplisse ton devoir. Tente de fuir, et il t’exécutera sur le champ. Comme… Il effleure les oreilles de l’animal roux, et, avec habilité, lui perce l’oreille d’une griffe. Un cri s’échappe de la gorge du rongeur. Ceci.
Le prince agite une de ses pattes avant, et se recule, surplombant l’animal terrifié, congédiant le rat à queue longue avec dédain. Le loup le relâche, et, l’écureuil, fort de cette expérience, détale plus loin, trop paniqué, soulagé et choqué pour penser à autre chose que mettre de la distance entre Arès et lui. Celui ci lance un dernier regarde au garde, un sourire mesquin venant remplacer son air de triomphe. Il lui intime de se rapprocher, et chuchote succinctement des directives à son oreilles. Le garde se détourne après ce moment d’écoute, et commence à suivre le rongeur qui l’attend déjà en marge d’une butte de neige. Arès se relève et s’assoit, en monarque sur son trône, et lance une dernière injonction au citoyen, discret.
— Oh, et, une fois sa mission accomplie, fais en sorte qu’il ne recommence plus ce genre d’attitude, hm ?
Le citoyen hausse les sourcils, avant de comprendre, et baisse les yeux et la tête, neutre, obéissant.
- Oui, sire Arès.

Une fois les deux serviteurs éloignés, Arès regarde le ciel, sa queue battant toujours sur la roche, ravi. Grain de poussière, l’écureuil allait néanmoins pouvoir répandre une arme puissante : la peur. Ajoutés à d’autres grains, passés et futur, celle ci se répandra dans les terres gelées, en ombre pernicieuse. Et la balance pencherait d’un coté ou de l’autre… Et il s’assurerait par tous les moyens que ce soit le sien.
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MessageSujet: Re: {No More White}   {No More White} EmptySam 07 Avr 2012, 20:58

    L’air chaud des terres n’arrivait jamais jusqu’ici. La puissance du vent n’était pas assez impressionnante pour embarquer de la chaleur jusqu’au nord. Cependant, l’été rendait l’endroit plus vivant. Quelques animaux sortaient le bout de leur museau, et la chasse devenait plus riche. Layk savait tout cela, il l’avait appris. Grâce à l’observation, aux dire des loups plus âgés. Il avait beau trembler et paraître faible, le jeune restait un être brillant, et d’une logique irréfutable. Ses grands yeux jaunes étaient constamment remplis d’une lueur malicieuse. Iris jaunes qu’il tenait de son géniteur, qu’il n’avait d’ailleurs jamais rencontré. Un certain Talon, lui avait dit sa mère. Mais Layk ne s’attachait pas vraiment à un modèle paternel, et le fait de le rencontrer ne lui tenait pas spécialement à cœur. En revanche, sa sœur aînée, Shu-di, devait être un sacré numéro, et s’il quittait les terres du nord, il partirait pour la rencontrer elle, et peut-être qu’il croiserait Talon sur son chemin. Layk était un bâtard du nord, fils de la noble princesse Maëlle, et d’un loup des bois qui n’a rien à faire dans la neige. Le physique du bâtard était du coup plus fragile, et c’était ainsi qu’il avait hérité d’une tare génétique, des tics. L’enfance avait été un calvaire, les regards indiscrets l’avaient dévisagé. Mais désormais, l’adolescence semblait lui donner davantage de répit. En effet, ses tics c’étaient quelque peu calmés. Layk n’y pensait plus, et même lorsqu’il subissait ses tics, il restait indifférent. C’était ça, sa force protectrice : l’indifférence.

    Marchant d’un pas lent, il prenait bien le temps d’observer les horizons. Il y avait toujours quelque chose de nouveau à apprendre. Et même s’il avait grandi, Layk aimait toujours autant apprendre, ivre de savoir. Les oreilles bien droites, il était attentif. Son museau c’était allongé, ses lèvres affinées, elles semblaient plus claires. Layk était un louvart bien portant, et qui résistait bien au climat nordique. Ses pattes élancées l’amenèrent par le plus grand des hasards devant une scène unique, plutôt intéressante. Quand il entendit du bruit, il s’arrêta, et reniflant l’atmosphère il identifia les acteurs. Deux mâles. Il s’approcha discrètement, et relevant la tête il vit enfin les deux loups. Une jeune, et un adulte, qui était certainement la nourrice, ou quelque chose qui en approche. Layk fronça les sourcils, et enfin il reconnut le plus jeune. Il s’agissait d’Arès, un louveteau imbu de sa personne. Il ne le connaissait que de vue, l’avait croisé simplement, sans échanger de profondes paroles. Forcément, c’était son petit frère, enfin, demi-frère. Fils de Maëlle et d’un vagabond nordique. Arès semblait déjà aigri, la perte de sa sœur avait dû être une rude épreuve pour lui. Layk aurait bien voulu le soutenir, mais celui-ci l’avait ramené à l’état de poussière. Il était le prince. Le louvart soupira, si jeune et déjà si têtu. Il se refermait sur lui-même, s’isolait, tout en faisant bien attention de se placer tout en haut. Julius avait eu une sorte de coup de foudre pour ce nouveau-né. Ce n’était pas un bâtard lui ! Layk s’interrogea, en quoi était-il moins un ‘bâtard’ ? Franchement, Maëlle était une louve si pure qu’à elle seule elle suffisait bien à placer tous ses enfants au rang de noble créature. Il sourit en pensant à sa mère, si attentionnée, avec tous ses enfants, même le petit trembleur. Les souvenirs commencèrent à embrumer la vision de Layk, mais il revint rapidement sur terre en entendant Arès déclarer avec agacement : « Eh bien !? Qu’attends-tu ? Exécution ! »

    L’adulte nettoya alors sans vraiment comprendre. C’était une simple manipulation pour le rabaisser davantage, une lubie de plus. Le responsable de cette saleté fut ensuite arrêté, un simple écureuil. Layk fut estomaqué en voyant le procès mené par Arès devant ce simple rongeur. Un manipulateur né, pensa le louvart. Il soupira intérieurement, Layk n’aimait pas se retrouver face à des gens qui cherchent tant à faire plier les autres devant eux, il trouvait ça juste inutile. Il préférait de loin la simplicité, la franchise.

    Enfin, Arès ordonna à son larbin de lâcher l’écureuil mais de garder tout de même un œil sur lui. Et, il admira le ciel, remuant la queue, fier de lui. Le silence retomba, et ne voyant pas quoi faire d’autre, Layk décida d’avancer. Après tout, il ne connaissait pas plus que ça son frère. Les apparences peuvent être trompeuses et il ne faut jamais s’y arrêter dessus, Layk en était certain. Toujours, il recherchait la vérité, à apprendre. Naïf par nature, il c’était cependant endurci grâce à l’entraînement d’Alcyone. C’était un jeune loup intelligent qui gardait une part de candeur. Sa logique le rendait presque inébranlable.

    Délicatement, il posa sa patte sur le sol, puis il se montra. Il n’avait pas vraiment espionné son petit frère, il était tombé sur la scène par hasard et n’avait pas osé briser l’ambiance … Tendue. Le plus âgé des loups s’approcha encore, et fixant Arès, il déclara simplement :

    « Les rongeurs ont donc du souci à se faire. » Il ne voulait pas titiller le petit, juste lui faire remarquer la grande délicatesse qu’il avait su faire preuve face à l’écureuil. Puis, après une petite pause, il salua Arès d’un petit mouvement de tête.

    « Les cieux semblent attiser le regard du prince belliqueux. » Il fixa le mâle, sans violence. Ses iris jaunes luisirent, il était presque curieux d’en savoir plus sur Arès. Mais, la patience était un de ses vertus. Il laissa donc le silence s’immiscer entre les deux êtres.

    Spoiler:
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MessageSujet: Re: {No More White}   {No More White} EmptySam 07 Avr 2012, 22:01

Arès contemple la peinture céleste, se délectant de la grâce émanant de ce simple spectacle. Il soupire, réfugiant sa tête au sein de sa collerette, confortable, sa queue ne cessant de remuer durant son observation silencieuse. Il se met alors à humer une mélodie, cherchant l’intonation… Mais une voix résonne, décalée, brisant l’harmonie. Sa queue s’arrête de battre, et ses oreilles fléchissent un instant avant de reprendre leur position initiale.
- Les rongeurs ont donc du souci à se faire.
Pas seulement les rongeurs…
Il ne jette même pas une œillade à son demi-frère, bien décider à regarder quelque chose de plus gracieux que le corps de son ainé. Celui ci a sans doute observé une partie de la scène, mais l'héritier n'en n'a cure... Un rat intelligent pouvait bien observé un loup, cela n'en restait pas moins un rat...
— Ils ont du souci à se faire s’ils ne savent pas se tenir. Autrement ils n’ont rien à craindre de moi.
Il pose sa tête sur une de ses pattes avant, suffisant. Pourtant, ses prunelles dérivent inlassablement vers celle du penseur. Il renifle devant la gestuelle de ce dernier, peu convaincu, mais guère enclin à lancer une pique à ce sujet… La bouche de Layk s’anime alors de nouveaux mots.
- Les cieux semblent attiser le regard du prince belliqueux.
Une décharge électrique traverse son corps.
Belliqueux !? Il montre les crocs, outré. Il rassemble néanmoins vite ses esprits, et répond, rêche, toute trace d’hostilité ayant disparue… Tout du moins, dans ses gestes. Ne m’affubles pas de ce terme barbare je te prie ! Il darde ses yeux dans ceux de Layk, et n’y lis aucune méchanceté quelconque. Aucune moquerie... Il étouffe un grognement… Cette naïveté…
— Cela siérait plutôt à ce parjure de tête foudrée ! Il se retourne, faussement boudeur. Et nous devrions tous être inspirés par les choses supérieures !
Il bombe le torse, sa queue balayant sèchement son promontoire, époussetant un peu plus son trône de saleté. Il se référait aussi bien à lui qu’à la beauté de la nature… mais au fond, n’étais ce pas la même chose ?


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MessageSujet: Re: {No More White}   {No More White} EmptySam 07 Avr 2012, 23:45

    Toujours ce petit regard hautain. Arès possédait un port aussi royal que Maëlle, tout dans le buste, pour cela Layk ne pouvait rien contredire. Le plus âgé se tenait de façon plus naturelle, il possédait moins d’artifice dans son allure. Le louveteau transperça de son regard celui qui brisa son silence sacré, mais il se retint, et répondit simplement au nouveau venu :

    « Ils ont du souci à se faire s’ils ne savent pas se tenir. Autrement ils n’ont rien à craindre de moi. »
    Layk sourit. Un petit sourire efficace, qui ne perdura pas sur ses lèvres. Arès était un sacré numéro.
    Le louvart l’observa. Celui-ci ne pouvait s’empêcher de rester fier, hautain, et de relever sa queue, signe de dominance. Mais tout cela, c’était encore et toujours des choses futiles, du moins pour Layk. Ce qui l’importait c’était les grandes lignes, le principal, et non de vulgaire fioritures. Mais en grandissant Layk se rendait bien compte que tout ce qui existait dans la hiérarchie, et surtout au niveau de la famille royal n’était que des choses futiles, tout se jouait dans la perception sensible d’un quelconque battement de cil. Il cligna des yeux, posant ses lourdes paupières sur ses iris. Le temps de juste se reconcentrer.

    « Belliqueux !? » cracha le petit prince. Layk faillit sursauter mais il ne fit que frissonner. Son demi-frère était donc plutôt susceptible, et irascible. L’observateur sourit à nouveau, de façon brève. Cela le confortait dans son analyse, toujours aussi juste. Le jeune mâle montra ses crocs, et finit par se reprendre, tentant de se contrôler. Mais c’est toujours difficile de contrôler les plus bas instincts de sa personne. Layk s’assit donc, tranquille, et continua de fixer le louveteau, ne laissant échapper aucun détails dans son analyse précise de la bête.

    « Ne m’affubles pas de ce terme barbare je te prie ! » Rétorqua l’outré. Il écrasa un grognement, certainement las du comportement simpliste de Layk. Le louvart se gratta mollement l’oreille gauche, écoutant ce que développe Arès.
    « Cela siérait plutôt à ce parjure de tête foudrée ! Et nous devrions tous être inspirés par les choses supérieures ! »

    Layk laissa échapper un petit rire. Il ne se moquait pas, il rit de bon cœur, furtivement. Arès était plus doué que la plupart des jeunes avec les mots, comme le fut Layk. Cependant, son analyse était constamment subjective, et il faudrait pourtant rester objectif, comme le faisait le louvart. Et de ce fait, l’on peut apprendre sur tout ce qui nous entoure. Assis, Layk leva à son tour la tête. Le ciel était plutôt clair, d’un gris semblable à sa fourrure. L’immensité des cieux lui donna presque le vertige, mais il sourit. C’était admirable une telle grandeur.

    Les paroles du jeune ayant bien tournées dans la tête de Layk, il la baissa et ouvrit sa gueule pour acheminer ainsi son point de vue : « Seule la vérité blesse mon cher. » Il tourna légèrement sa tête lançant un clin d’œil au prince. Il continua sur sa lancée : « Nous devrions tous être inspirés par le tout. » Il marqua une pause, laissant fermenter cette phrase dans l’esprit du jeune, et ne put se retenir de compléter :

    « Non pas seulement parce ce qui nous est supérieur, ou ce que nous jugeons supérieur et que nous estimons cependant égal à notre ego. » Layk était un loup modeste, il était franc dans ses paroles.
    « Nous devrions simplement ouvrir grands les yeux, les oreilles, humer la moindre parcelle d’odeur, et à partir de là, analyser pour ensuite comprendre. »

    Il inspira profondément, un sourire s’afficha sur son visage, cette fois-ci il resta plus longtemps, il pensait réellement ce qu’il disait, c’était sa philosophie.
    « Enfin, avec une base assez conséquente nous pourrions construire de grande chose. Sans précipitation, sans fausses données. »

    Layk enfonça ses pupilles rétractées dans le regard de son frère : « Tout est question de pure logique. »
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MessageSujet: Re: {No More White}   {No More White} EmptyDim 08 Avr 2012, 01:02

- Seule la vérité blesse mon cher.
— La vérité… Et qu’est ce que la vérité, Layk ? Raille t-il. Beaucoup s’en targuent, et pourtant, peu l’approche, alors que sa définition reste inchangée… Il sourit, cependant. Un sourire condescendant, emplit d’une certaine douceur, autant qu’un certain dégout…
- Nous devrions tous être inspirés par le tout. Non pas seulement parce ce qui nous est supérieur, ou ce que nous jugeons supérieur et que nous estimons cependant égal à notre ego. Nous devrions simplement ouvrir grands les yeux, les oreilles, humer la moindre parcelle d’odeur, et à partir de là, analyser pour ensuite comprendre. Enfin, avec une base assez conséquente nous pourrions construire de grande chose. Sans précipitation, sans fausses données. Tout est question de pure logique.
Il rencontre le regard attentif de Layk, et soupir discrètement par ses narines. Il lèche ses babines, confiant, voir provoquant. Il n’a peut être pas fréquenté beaucoup le trembleur mais il sait que celui ci aime observer son entourage et en tirer des conclusions. Ses oreilles se dressent de toute leur hauteur, et sa queue se relève. Tout deux sont de fins analystes… mais ils ne travaillent pas dans le même domaine… ni la même cours. Il balaye les mots de son ainé comme de la saleté. Néanmoins, son ton est doux, calme. Arès est disposé à laisser son demi-frère croire ce qui l’arrange… Et dans son cas, joué sur son perfectionnisme et son irritabilité ne le dérange guère.
— Et ainsi s’encombrer l’esprit de futilités ? Tout n’est pas bon à prendre. Tout n’est pas bon à retenir. Il y a des erreurs, des fausses données comme tu le dis si bien. La sélection se fait en permanence. Il relève le menton, le pointant de la patte, presque accusateur. Tu devrais le savoir…
Il serre les crocs derrière ses babines. Il s’avance sur son piédestal, éclipsant momentanément le soleil du visage de Layk. Ses yeux tintent d’un désir viscéral, brillant de leur éclat le plus lumineux.
— Naïveté quand tu nous tiens… Dans ce cas, comment expliques tu ce que l’on désigne par le mot « sentiment » ? Un sourire cruel prend place, tandis que sa queue se baisse graduellement à un niveau étrangement neutre et que ses oreilles se couchent sur sa nuque. Tout est loin d’être logique mon pauvre ami…
Si le monde l’était, jamais Julius n’aurait mélangé son sang à celui de SnowFall. Jamais tu ne serais né. Et jamais ma sœur ne serait morte.
Mais ces mots ne sortirent jamais. Au contraire, ils restèrent vissés sous clé, bien à l’abri, dans le coffre qu’était son coeur.
— Néanmoins, tu sembles aspirer, toi aussi, à bâtir… Surprenant…
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MessageSujet: Re: {No More White}   {No More White} EmptyDim 08 Avr 2012, 15:59

    Les deux loups face à face tentait d’avoir tout deux raison. L’un voulait prouver que la logique est la base de tout, quant à l’autre il voulait simplement rendre les propos de son frère bancal. D’une certaine manière, ils restaient des têtes brûlées, dont l’envie d’avoir raison était palpable.

    « La vérité… Et qu’est ce que la vérité, Layk ? » Questionna Arès. « Beaucoup s’en targuent, et pourtant, peu l’approche, alors que sa définition reste inchangée… ». Arès tentait de faire basculer les principes de Layk, c’était presque attendrissant. Il avait beau être naïf, le louvart était loin d’être stupide, quant à l’influence, il prenait soin de ne pas en recevoir d’autrui. Il faut rester objectif, toujours. Layk ne chercha pas à répondre une longue phrase, car il savait pertinemment qu’il aurait toujours tort aux yeux de son jeune frère. Il pencha légèrement sa tête sur le côté, pivotant ses oreilles, et clignant des yeux. Il l’écoutait attentivement, il l’observait méticuleusement.

    Arès soupira. Layk sentit monter à la tête du petit prince des pensées bien sombres. Des idées massives qui n’allaient certainement pas dans le même sens que celles du louvart. La fourrure grise du louvart se releva lorsqu’un frisson le traversa. Il était instable ce petit être en face de lui, et que tramait-t-il exactement ? C’était plutôt difficile à deviner, mais malgré tout, Layk avait une petite idée. Perspicace, il lisait habilement dans le regard des autres. Ainsi, il se délectait de ses analyses.

    « Et ainsi s’encombrer l’esprit de futilités ? Tout n’est pas bon à prendre. Tout n’est pas bon à retenir. Il y a des erreurs, des fausses données comme tu le dis si bien. La sélection se fait en permanence. » Déclara d’une traite le louveteau. Il plaça sa patte en direction du fautif, Layk, le critiquant de son ignorance. « Tu devrais le savoir… »

    Il sourit à nouveau. Il parlait bien ce petit, étrangement il vit leur intelligence précoce se rapprocher. Cependant, leur vision n’était absolument pas la même. Et il en fut déçu, il aurait tellement souhaité avoir un frère avec qui partager ses savoirs, partir à la chasse aux connaissances. Pietro était un simple vantard, Keylie une délicate brute. Shu-di était peut-être semblable à lui ? Il n’en savait rien. Mais voir ainsi une lueur d’intelligence se gâcher dans la cupidité, l’arrogance, le fit grimacer. Le louvart n’interrompit en rien le plus jeune, et le laissa finir. Il parlerait après.

    « Naïveté quand tu nous tiens… Dans ce cas, comment expliques-tu ce que l’on désigne par le mot « sentiment » ? »

    Layk rit à nouveau. S’il avait été arrogant comme Arès, il se serait probablement jeté sur le louveteau et l’aurait remis à sa place. Mais il n’était pas comme cela. Il acceptait les critique, même venant de la part d’un plus jeune que lui, et donc moins expérimenté. Arès prenait vraiment Layk pour de la poussière, pour rester poli. Cela le fit sourire davantage. C’était étrange de voir un être si calme face à un autre bouillonnant.

    « Tout est loin d’être logique mon pauvre ami… » Et en plus il le plaignait. Layk sentit une dernière phrase venir du petit, ensuite il parlerait. Il n’aimait pas interrompre autrui, puisqu’il n’aimait pas qu’on le lui fasse. « Néanmoins, tu sembles aspirer, toi aussi, à bâtir… Surprenant… »

    - Suis-je donc pour ce loupiot un simple grain de poussière qu’il a hâte de faire voler loin de son horizon ? – pensa Layk. L’espoir d’un amour fraternel entre les deux loups s’envola, bien qu’il ne résida jamais vraiment dans l’esprit du bâtard.

    Il mâchonna l’atmosphère, et s’avança. Il était proche d’Arès désormais, qui lui assis sur son rocher surplombait l’endroit. Il ne le regardait pas de bas, il bondit, se retrouvant pile à côté du louveteau, le collant presque. Il tourna sa tête, le dévisageant d’un regard morne et déclara :

    « Ce n’est point parce que ton rang est le meilleur que ton l’avis l’est également. » Il ne voulait pas le rabaisser, ça ne l’avancerait à rien, juste lui faire comprendre, lui enseigner quelque chose, qui sans doute, il n’aurait jamais, la modestie.
    « Si le tout est intéressant, pour ma part, c’est car justement on ne construit pas quelque chose sans avoir pris connaissance avant des moindre petites choses. »

    « Les plus belles choses sont faites de choses minuscules qui passent inaperçues. La plaine enneigée qui traduit une beauté unique, est elle-même faite d’une multitude de flocons, or, lorsque l’on admire la neige, l’on ne voit pas chaque flocon. »

    « Il faut les deviner. » Layk posa une patte sur son poitrail, à l’emplacement de son cœur. « Les sentiments, comme tu sembles les placer de côté, mon cher, sont définis de la sorte dont tu le ressens le plus profondément. » Il inspira, continuant « Il peut s'agir d'une accélération cardiaque traduite par l'apparition d'un être aimé. » Puis, il replaça sa patte sur le rocher, et lui déclara :
    « Quant à moi, je te parais niais, voire même stupide de me comporter de telle sorte. C'est un sentiment de mépris qui te traverse. » Il posa sa patte sur l'épaule du petit, presque fraternel : « Mais ton regard si rude n'est pas la seule solution »

    « Cependant saches que ce que tu nommes futilité n’est pas forcément ce que tu penses être. » Layk pensait bien évidemment que pour lui, les fioritures étaient celle des manières.

    Il descendit du rocher, se retrouvant plus bas que le prince, et faisant une révérence, il ajouta :
    « Et surtout, comprends bien que le plus sage d’entre nous peut se faire passer pour un imbécile lorsqu’il ressent le besoin de se protéger »

    Layk se retourna, marchant sur plusieurs mètres, pour s’assoir ensuite et tourner sa tête vers Arès.
    « Alors, Arès, ne juge qu’après avoir démasqué l’idée première qui te traverse l’esprit. Ne pose pas d’étiquettes, car elles sont faciles à déplacer. »

    Sans vraiment savoir pourquoi, Layk voulait simplement lui faire comprendre. Peut-être parce qu’il commençait à grandir, ainsi il ressentait l’envie d’enseigner, de faire passer des notions chez les autres. Layk ne détestait pas Arès, même si celui-ci était plutôt méprisant à l’égard du bâtard. Il se dit simplement, que si ce louveteau devenait réellement roi un jour, mieux valait être dans son estime que dans sa profonde méprise. En lui prouvant son intelligence, et en faisant même peut-être avancer le prince dans une de ses propres réflexions, Layk gagnerait en estime. Il ne voulait pas qu’on pense qu’il fut un candide loup. Il voulait qu’on le voit réellement comme il était. Qu’on l’estime à sa juste valeur.

    [ huhu Arès, Layk j’aime j’aime <3 Layk a grandi dans sa tête aussi {No More White} 855648211 ps : hm désolé Layk parle BEAUCOUP è_è. Oui je m'embarque, autant pour moi è_è ]
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MessageSujet: Re: {No More White}   {No More White} EmptyDim 08 Avr 2012, 17:41

Le louvard l’écoute. L’orateur a son temps de parole, et le spectateur l’observe, bien que des réactions décalées se joignent à ses mots. Arès voit son demi-frère rire. Il continue néanmoins, presque distrait par les réactions du penseur… Vient alors le tour du batard. Celui ci prend alors ses aises et se place à coté de lui. Mécontent de cette proximité, mais peu désireux de faire preuve de violence et de gâcher son énergie, Arès lorgne ses griffes et écoute ce que la recrue du nord a à lui dire… Avec plus ou moins d’attention.
- Ce n’est point parce que ton rang est le meilleur que ton l’avis l’est également. Si le tout est intéressant, pour ma part, c’est car justement on ne construit pas quelque chose sans avoir pris connaissance avant des moindre petites choses.
Il se cure l’oreille et lèche ses babines, cherchant une quelconque trace saleté à enlever ; autant profiter d’un débat moyennement intéressant pour exercer une tâche de cette ordre après tout. Les moindres petites choses, c’est le cas de le dire !
- Les plus belles choses sont faites de choses minuscules qui passent inaperçues. La plaine enneigée qui traduit une beauté unique, est elle-même faite d’une multitude de flocons, or, lorsque l’on admire la neige, l’on ne voit pas chaque flocon. Il faut les deviner. Les sentiments, comme tu sembles les placer de côté, mon cher, sont définis de la sorte dont tu le ressens le plus profondément. Il peut s'agir d'une accélération cardiaque traduite par l'apparition d'un être aimé.
Il reste silencieux, et réprime difficilement un sursaut lorsque la mention des être aimés prend place dans son discours… Il te semble, mais tu ne sais rien.
- Quant à moi, je te parais niais, voire même stupide de me comporter de telle sorte. C'est un sentiment de mépris qui te traverse.
Le batard appose sa patte sur lui. Pendant un maigre instant, le prince se fige, indécis, surpris, confus. Ses sourcils se froncent. Ses oreilles se bouchent... Il déclare alors, aussitôt, presque chaleureux.
— Haha… Ne me touches pas je te prie ou le mépris n’est pas la seule chose qui va me traverser...
Sur ces mots hostiles prêtant à l’ambiguïté, il se détend, et le sentiment qui tordait son museau s’efface aussitôt, comme si rien ne c’était passé : la patte a disparue de son épaule… Sa respiration, pourtant, avait encore du mal à se réguler suite à ce contact.
- Mais ton regard si rude n'est pas la seule solution.
— Non peut être bien… Admets t-il, coupant nonchalamment les paroles de son interlocuteur, pour finalement glisser un sourire mesquin, son regard se faisant encore plus dur. Mais c’est la seule solution efficace !
- Cependant saches que ce que tu nommes futilité n’est pas forcément ce que tu penses être.
Arès grimace, mais ses yeux se remplissent à nouveau d’un certain intérêt (et de soulagement) lorsque son comparse quitte sa place pour retourner à terre. Il s’accoude alors sur le rocher, et s’étale sur le coté, tel un empereur romain allongé sur une chaise longue. Il vérifie tout de même qu'aucune poussière ne se soit glissé sur son trône...
- Et surtout, comprends bien que le plus sage d’entre nous peut se faire passer pour un imbécile lorsqu’il ressent le besoin de se protéger. Alors, Arès, ne juge qu’après avoir démasqué l’idée première qui te traverse l’esprit. Ne pose pas d’étiquettes, car elles sont faciles à déplacer.
— Tu me donnes un conseil ? Toi !?
Il glousse, désinvolte, et agite une de ses pattes comme pour contenir son hilarité, ne cachant même plus son dédain envers Layk. Bien qu’un certain amusement sincère eut pris place dans son cœur. Il restait un enfant après tout… Laissant le silence prendre place, il contemple son demi-frère, le regard voilé par des désirs entremêlés et insondables.
— Mais, mon rang ne vient pas par hasard… Pourquoi crois tu que la hiérarchie existe ? Il y aura toujours des dominants et des dominés… Car seul la force et l’intelligence permettent de s’élever. Rien d’autre.
Sa queue se tend et fouette l’air, puis s’évanouie à ses cotés, le son agressif disparaissant aussi vite qu’il était apparu.
— Ce que tu désignes par ces moindres petites choses rentrent dans un système. Chaque flocon a sa place dans une plaine enneigée parce que tel est son but. Et peu importe si certains ne sont pas vu : seul le résultat compte aux yeux. Et, à l’instar du paysage une meute se compose de membres, dont chacun DOIT remplir son utilité pour le dessin supérieur, même si peu d’entre eux se distinguent de la masse. Il relève la tête, altier. La nature change de forme, mais rarement de fond.
Il remonte ses pattes sous son menton et abaisse sa tête, fixant Layk droit dans les yeux, et l’examine avec sérieux…
— Tu t’encombres de poids. C’est pourquoi tu stagnes. Même un oiseau ne peut s’élever si une pierre lui bloque l’aile… Il respire profondément, ne retenant que les odeurs appréciables, savourant le mince parfum de fleur qui lui parvint, sondant l’air de ses narines, triant, examinant. Mhm… Tu as néanmoins un potentiel. Il effectue une pause, passant ses griffes dans ses épis, les remettant à leur place, et fermant les yeux, serein, un sourire mesquin étirant ses babines délicates.
— Un potentiel infime... Mais si cette naïveté ne te quittes pas, je pourrais toujours te trouver un poste… en temps que bouffon !

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MessageSujet: Re: {No More White}   {No More White} EmptyDim 08 Avr 2012, 19:27

    « Haha… Ne me touches pas je te prie ou le mépris n’est pas la seule chose qui va me traverser... » Rien que d’entendre ces paroles, Layk voulut juste l’enlacer, pour voir sa réaction. Il ne pouvait rien faire de vraiment dangereux face au louvart. Layk gagnerai, il était plus vieux, plus expérimenté, et il n’y avait aucune nounou dans le coin. Mais il ne le fit pas, le pauvre petit aurait pu mourir d’une crise cardiaque en rentrant en contact trop longtemps avec Layk.

    « Non peut être bien… Mais c’est la seule solution efficace ! » Encore et toujours il retomba sur son propre point de vue et le mit en avant. Tout cela commença à fatiguer Layk.

    « Tu me donnes un conseil ? Toi !? » Le petit chou commençait sérieusement à s’étrangler avec sa propre salive. Layk se délectait de la scène. Il s’amusait de voir son frère se sentir si supérieur, si unique. Encore jeune naïf finalement, sisi. Il n’avait pas encore affronté l’hiver. Le nord vous rend bien des choses. Le froid peut vous emporter dans la mort si rapidement, une attaque d’ours également. La vie environnante était remplie de danger, et pourtant, Arès se sentait intouchable.

    Désormais assis plus loin, Layk se retourna complètement, et répondit du tac au tac.
    « Je te ne donne pas des conseils, tu n’en a que faire. Je constate c’est tout. »

    « Mais, mon rang ne vient pas par hasard… Pourquoi crois tu que la hiérarchie existe ? Il y aura toujours des dominants et des dominés… Car seul la force et l’intelligence permettent de s’élever. Rien d’autre. » Sur cette jolie phrase, Layk rit de nouveau, de bon cœur.

    « Tu as entièrement raison. » Il sourit, et se gratta l’oreille. Layk avait grandi, mûri, et pris pas mal de recul sur son sort, celui des autres. Il se permit d’ajouter.
    « Nous avons donc ici un prince qui en plus d’être belliqueux, s’attache à la logique d’un destin et n’accorde pas de place au hasard. »

    « Intéressant. » Il bailla, fatigué d’écouter Arès se parler à lui-même, et certainement pas à Layk.

    « Ce que tu désignes par ces moindres petites choses rentrent dans un système. Chaque flocon a sa place dans une plaine enneigée parce que tel est son but. Et peu importe si certains ne sont pas vu : seul le résultat compte aux yeux. Et, à l’instar du paysage une meute se compose de membres, dont chacun DOIT remplir son utilité pour le dessin supérieur, même si peu d’entre eux se distinguent de la masse. La nature change de forme, mais rarement de fond. »

    « Ehbien. » fit-il, pour ponctuer le monologue d’Arès, qui n’était même pas encore fini.
    « Tu t’encombres de poids. C’est pourquoi tu stagnes. Même un oiseau ne peut s’élever si une pierre lui bloque l’aile… »

    « Mhm… Tu as néanmoins un potentiel. » Layk rit à nouveau, mais un rire bien plus fort. C’était le pompon. Ce prince était hilarant. En plus de jeter les autres à la poussière, il jaugeait plus au moins le potentiel de chacun. Le prince rangeait dans des tiroirs appropriés chacun de ses jouets. Un futur roi-enfant. Julius avait beau être un tyran, il était adulte dans ses décisions, même si souvent il allait trop loin.

    « Et qui sait, si ta naïveté ne te quittes pas, je pourrais toujours te trouver un poste… en temps que bouffon ! »

    Bien posé sur ses pattes arrières, il se releva et frappa ses pattes l’une contre l’autre, il applaudissait le prince. Les yeux luisants, il sentit son côté mesquin emporter le côté plus candide. Arès c’était montré fort désagréable, Layk laissa son sa naïveté se faire étouffer par sa mesquinerie, qui apparaissait plus rarement certes.
    « Oh, bravo, messire, bravo. » Il sourit de toutes ses dents.
    « Votre bouffon doit-il vous jouer un morceau d’un quelconque comptine peut-être ? Une berceuse pour vous endormir votre altesse ? »

    Son visage était rieur, enfantin. Et un crissement et son masque se brisa. Ses babines retombèrent, ses yeux s’assombrirent, et il fixa Arès dans le but de bien le transpercer.

    « Sérieusement. » Il inspira profondément, et se retournant, présentant son dos au prince.

    Layk avait tenté la carte d’un éventuel frère qui conseille, mais l’autre était si têtu que ce n’était pas la peine. Que Layk fut un brave guerrier, un fin stratège ou un parfait abruti il aurait toujours pu mourir de la même façon sous les yeux du jeune mâle déjà aigri par la vie. La mort de sa sœur avait certainement enfoncé encore plus le petit dans son aigreur.

    Ce n’était pas la peine de parler avec un être aussi borné, surtout quand il ne partageait pas les mêmes idées que Layk. Le louvart s’étira dans la neige. Il passerait probablement pour un fuyard, mais c’était bien son intelligence qui lui avait soufflé d’ignorer le louveteau. Et puis, l’indifférence reste une force. Peut-être que le petit prince n’apprécie guère qu’on se moque de lui en oubliant totalement sa royale présence. Layk lui commença sa toilette, s’allongeant sur le sol frais, il se vidait l’esprit.

    [ Omg j’imagine bien Layk faire une tête de gros bouffon xDDD *porte* Puis devenir super sérieux huhu ]
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MessageSujet: Re: {No More White}   {No More White} EmptyDim 08 Avr 2012, 20:12

Arès ne relève pas les remarques de Layk. Elles lui importent peu. Ils ne sont pas sur la même longueur d’onde. Et, aussi, il ne souhaite guère réveler ses véritables intentions... Layk n'en n'est visiblement pas digne. Et ainsi, celui qui se croit tolérant ne continue pas de prêcher sa cause, abandonnant face à celle de son demif-frère. Il se lance même ironiquement dans le jeu du prince. Le fils de Mael sourit, presque attendri par la scène. Si vite essoufflé ? Quel dommage…
- Oh, bravo, messire, bravo. Votre bouffon doit-il vous jouer un morceau d’une quelconque comptine peut-être ? Une berceuse pour vous endormir votre altesse ?
— Jolie numéro ! Et oui, pourquoi pas : il faut bien te trouver une utilité ~~
Leurs yeux se croisent ; le regard de Layk l’interpelle. De la défiance ? Allons bon…
- Sérieusement.
— Sérieusement !? Ha… Sa voix se fait glacial. Ne. M’ignore. Pas.
Il reprend, tout aussi léger qu’auparavant. Un sourire enjoué apparaît. Il replace quelque uns de ses poils, et lance alors d’une voix forte et posé, en véritable gentilhomme.
— Je considérais sincèrement l’éventualité que tu puisses te révéler "prometteur". Et de charger ton intellect de taches plus utiles que de garder des louveteaux… Son sourire s’efface. Enfin… Il hausse les épaules, une lueur hostile naissant dans ses prunelles. C’est toi qui y perds, pas moi.
Il descend de la pierre, touchant le sol avec légèreté et grâce. Ses pas ne se font pas entendre sur la neige fine, et il avance, décidé, presque menaçant. Au loin, il entend quelques jappements, et il sourit intérieurement. La relève arrive…
— Contrairement à toi, je ne suis pas un bon cœur tendre… Et je ne gâches pas ma respiration pour rien…
Un rire discret l’éprend. Il contemple le manège de Layk, toute trace de colère ayant disparut de son visage. Seul un faciès satisfait et taquin y était visible. Les bruits de course se rapproche, et une silhouette arrive en trombe, prête à se poster près de lui d’un moment à l’autre.
— Maintenant… Retournes toi, je te prie. Si tes intentions sont sérieuses, comme tu sembles le prétendre, du moins
Sur ces mots il croise les pattes et s’assoit délicatement dans la neige scintillante, prêt à agir si le batard ne se retourne pas assez rapidement…
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MessageSujet: Re: {No More White}   {No More White} EmptyDim 08 Avr 2012, 20:52

    « Jolie numéro ! Et oui, pourquoi pas : il faut bien te trouver une utilité ~~ » C’était qu’il y prenait goût le bougre.
    « Sérieusement !? Ne. M’ignore. Pas. » Ouuh, le petit n’aimait pas ça être ignoré.
    « Je considérais sincèrement l’éventualité que tu puisses te révéler utile. Et de charger ton intellect de taches plus utiles que de garder des louveteaux… Enfin… » Arès parlait tout seul, enfin continuait dans son monologue. Layk était plongé dans la recherche d’une puce dans son pelage.

    « Contrairement à toi, je ne suis pas un bon cœur tendre… Et je ne gâches pas ma respiration pour rien… »

    Layk redressa ses oreilles. Au loin, un bruit furtif. La nourrice d’Arès certainement.

    « Maintenant… Retournes toi, je te prie. Si tes intentions sont sérieuses, comme tu sembles le prétendre, du moins ♥ »

    Encore, il parlait dans le vide. Layk n’était pas stupide, et la voix s’étant rapprochée il en déduit que le prince était juste derrière lui. S’il l’attaquait par derrière, quel lâche, ce n’était pas digne d’un prince, dont les principes semblaient nombreux, mais tous tournés vers sa personne. Layk inspira profondément. Il se releva, passant du stade allongé à assis. Et il s’amusa. En effet, il se rapprocha du sol, et s’appuyant sur son épaule il effectua une roulade, plutôt réussie. Il se retrouva ainsi éloignée du petit prince, et toujours dos à lui. Il bailla.

    Layk tourna juste sa tête, et adressa un clin d’œil à Arès.

    « Faut-il s’abaisser aux manières du peuple pour se faire entendre, Ô mon prince ? » Il ponctua d’un petit rire. Le loup gardien du prince s’approchait. Layk bondit sur lui-même faisant face au morveux.

    « La relève arrive. Je ne vais pas t’accabler de ma présence, puisque je ne suis bon qu’à faire le bouffon. »

    Et il désigna le louveteau : « Mais au moins je ne suis pas le seul. »

    Layk sourit, une dernière fois à l’intention d’Arès. Tout guilleret, presque joueur, Layk bondit sur lui-même. Il voulait désormais se défouler, peut-être trouverait-il Pietro ou Keylie pour jouer avec lui. Il fila entre les arbres s’enfonçant dans le paysage pour retourner dans un lieu plus serein, loin de l’ego du prince tout puissant.
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MessageSujet: Re: {No More White}   {No More White} EmptyDim 08 Avr 2012, 21:34

- Faut-il s’abaisser aux manières du peuple pour se faire entendre, Ô mon prince ?
Le fils de Mael ne répond pas, dardant toujours ses prunelles violettes sur Layk. Le contrôle de son corps n’est pas encore parfait, mais très peu de signes montrent son agacement.
- La relève arrive. Je ne vais pas t’accabler de ma présence, puisque je ne suis bon qu’à faire le bouffon. Mais au moins je ne suis pas le seul.
Arès regarde Layk s’éloigner, impassible. Après que la distance soit suffisamment importante, des tremblements agitent ses lèvres, puis sa truffe et ses oreilles. Un rire hystérique le gagne. Il en vient presque à perdre l’équilibre, aux aboies.
— HAHAHAHAHAHA !
Il se calme difficilement, agité par ce sentiment puissant et presque chaleureux, tandis que la citoyenne n’est plus qu’à quelques mètres de lui. Il murmure entre deux respirations, éclipsant le regard curieux de la louve avec désintérêt.
— Ainsi donc tu as choisi la dérision ? C’est une sortie comme une autre…
Mais ce que tu as laissé là est une tâche inachevé mon cher Layk. Un début inachevé, même, pour être plus précis…
Il ferme à nouveau les yeux et laisse échapper un soupir. Au moins, il savait ce à quoi il allait devoir travaillé avec sa mère dans les prochains jours…
- Messire Arès ?
Arès tourne la tête, à moitié surpris, ayant presque oublié la présence de l’adulte.
— Hm ? Il lâche un souffle lourd, et se masse momentanément les tempes. Il n’était pas habitué à rire aussi fort. Viens. Il se relève lentement, et l’intime de le suivre d’un signe de tête. J’ai une tache pour toi.
Les deux loups s’avancent de quelque mètres, et Arès se stoppe devant le meme point au sol que quelques minutes plus tot, tout sourire, un air innocent au visage.
— Ton prédécesseur a malheureusement dut partir pour une commission particulière alors… Nettoies ça je te prie. La relève le regarde avec le même air ahuri que l’autre, et Arès ne peut s’empêcher de ricaner. Il reprend aussitôt, souriant. Tout travail se doit d’être finit dans les règles de l’art… n’est ce pas ?
La nourrice se ravise bien vite, et rend un sourire un peu gênée au prince, hochant la tête tel un yoyo.
- Oui bien sur !
Il lui rend un signe de tête approbateur.
— Très bien !
Il détourne son regard de la scène, observant la direction prise par son ainé. Il reste de longues minutes muré dans le silence, impénétrable et immobile. Une voix douce monte de sa gorge et se perd dans la rafale sifflante du grand nord. Des minces filets d'ombres projetés par les nuages assombrissent les creux de son visage, faisant ondulé une fine lumière dans ses yeux rêveurs et sur son poil duveteux.
— … Très bien…




THE END.
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