Plus bas que terre.

Oiseau

Les yeux mis-clos, couchée sur un tapis de feuilles, Poison profitait des rayons de soleil qui se faisaient rares en cette période de l'année. Elle ne s'était pas allongée à même le sol. Ah ça non ! La boue aurait taché sa fourrure Ô combien grandiose. Oui, Poison était belle, et elle le savait. Et même si elle avait les yeux fermés, la louve savait qu'un grand nombre de regards étaient tournés vers elle, et elle aimait ça.
Mais ce n'était plus pareil. Depuis que Blade s'était fait retiré son Harem, la Belle s'ennuyait affreusement. Et puis, il fallait qu'elle trouve un nouveau plan pour arriver à ses fins...
Un bruit se fit entendre. Les oreilles de Poison s'orientèrent automatiquement vers l'origine du son, afin de mieux en capter les variations. Quelqu'un approchait. Elle ouvrit les yeux et fut heureuse de constater, qu'aujourd'hui, l'ennui serai de courte durée...

- Tiens, tiens... Regardez qui voilà... Fit-elle à la fille de la Reine, un sourire carnassier se dessinant sur sses lèvres.

La contemplatrice d'étoiles

J'ai faim, j'ai faim. Comme j'ai faim ! Ras le bol d'avoir tout le temps faim ! Ça ne va donc jamais s’arrêter ?! Plus le temps passe plus je me dit que ma vie est pitoyable et qu'elle va le rester ... Je balaye le sol des yeux avec lassitude. Certainement dans le mince espoir que quelqu’un ait oublié une proie. Mon vente gronde et évidement, il n'y-a absolument rien à manger par ici ... Bah tant pis, j'ai déjà résisté à la faim plus longtemps que ça. Ce soir j'irais voir si je ne peux pas trouver quelque chose à chasser dans la jungle... Ca me fait un peu peur. Claymore ne sera pas avec moi et je ne sait pas ou il est. Mes pattes faibles demandent du repos mais je continue mes recherches inutiles. Je vois alors une louve se nourrir non loin de moi. Je crois que c'est une charmeuse et l'odeur de sa proie me rend complétement folle. Mes yeux s'illuminent d'envie et je m'approche d'elle avec un pas hésitant. La louve comprend tout de suite mes intentions et elle croise mon regard en s'écriant:
- Vas-t'en misérable insecte !! »

Sa voix méchante et ses crocs découverts me font peur et je prend lâchement la fuite pour aller me réfugier sous une pierre, encore toute tremblante. Elle ne m'a pas suive, ouf ! Je vois alors une jolie femelle déposer sa proie au sol et la pousser doucement vers moi. Ma première réaction est d'entre-ouvrir la gueule de surprise. Je me demande alors si il ne s'agit pas d'un stratagème pour me pousser à sortir et m'attaquer ... Ou alors pour m'accuser de vol ? La faim est plus forte que tout ... Je ne résiste pas à l'envie d'aller la chercher et je n'oublie pas la possibilité qu'elle puisse tout simplement être gentille. C'est si rare par ici que j'en doute ... Allez tant pis, j'y vais. D'un bond, je sors de ma cachette et passe de nouveau vers la charmeuse qui gronde. Je lui lance un regard furtif puis j’attrape la proie entre mes crocs et fille vers ma cachette à toute vitesse. L'odeur de la viande m'enivre, je la déguste avec appétit. Lorsque j'ai finit, je ne me sent pas du tout calée mais je suis heureuse d'avoir put manger. Comme quoi tous les loups de cette meute ne sont pas des monstres ... Il faudra que je me souvienne de cette jeune courtisane. Une fois mon délicieux repas terminé, je me lève et je repart en souriant. Aller faire une petite sieste dans un coin ensoleillé et tranquille ne me déplairait pas maintenant que j'ai le ventre plein ! Je me dirige donc vers ce lieu quand une voix m’arrête dans ma lancée. Une voix que je hais littéralement. Une voix qui ravive chacune de mes plus douloureuses blessures.
- Tiens, tiens... Regardez qui voilà... »
Automatiquement, je rabat les oreilles, passe la queue sous me jambes et baisse lentement la tête pour la regarder. Je n’espère alors qu'une chose, c'est qu'elle me laisse passer ... C'est qu'elle ne refasse pas ce qu'elle m'a déjà fait des centaines de fois: M'humilier.

- B ... Bonjour poison. »

Oiseau

A l'entente de sa voix, Scythe plaqua les oreilles sur son crâne et baissa sa queue entre ses jambes. Sa réaction ne fit qu'accentuer le plaisir de Poison.

"B ... Bonjour poison." Bafouilla-t-elle.

Trop heureuse d'avoir trouvé une occupation, Poison se leva, bien décidée à ne pas laisser partir son "jouet" de sitôt. Elle se dirigea vers Scythe de sa démarche gracieuse, faisant onduler sa queue en rythme avec ses pas. Arrivée près d'elle, la courtisane lui demanda, sans quitter son sourire diabolique :

- Comment vas-tu aujourd'hui, mmh ?

Elle fit un tour autour de la princesse reniée avant de poser sa patte sur celle de l'autre louve. Oh, en apparence, cela avait l'air d'un geste amical mais... Poison ne faisait rien de gentil... C'est pour cela qu'elle planta très fort ses griffes dans la patte de sa congénère.

- Oups. Je crois que j'ai serré un peu fort... ♥ Fit-elle mine de s’excuser.

Oui, Poison avait décidé de lui mener la vie dure, très dure...

La contemplatrice d'étoiles

Je jette des coups d’œil désespérés de gauche à droite, cherchant une issue à mon problème. Un endroit ou je pourrais me cacher ! Mais dans ma panique, je ne vois rien. Rien à part Poison qui se lève, s'avance vers moi de sa démarche légère pour me regarder avec son sourire cruel.
- Comment vas-tu aujourd'hui, mmh ?»

Je ne répond rien, je reste muette. D'abord parce que j'ai peur de faire un faux pas et ensuite parce que je ne veux pas lui parler. Cette louve, je la haï. Je la haï peut être plus que ma mère. Elle se met alors à tourner autour de moi et je me sent piégée. J'ai l'impression d’être une proie prête à être dévorée par un rapace ... C'est bien ce que je suis d'ailleurs. Pour elle je suis un jouet, son souffre douleur préféré. Les heures qui suivent vont être pénibles, il va falloir que je l'accepte. J'ai peur qu'elle me saute dessus à chaque instants. Mes pattes se mettent à trembler. Enfin, elle pose sa patte sur la mienne et je n'ose bouger. J'attends que la douleur arrive et elle est plutôt rapide. Ses griffes s'enfoncent dans ma peau et je couine de douleur en en sentant mon sang jaillir de mes nouvelles plaies ...

- Oups. Je crois que j'ai serré un peu fort... ♥ »
Conasse ...
Mon regard, un mélange de haine, de peur et de douleur, croise le sien. J’essaye de lui faire face, de ne pas lui montrer que j'ai mal et d’être courageuse. J'essaye en vain de retirer ma patte de la sienne, je me retient même de lui donner un coup d'épaule pour la faire bouger. Mais j'ai trop peur de le faire. J'ai peur qu'elle ne me le fasse amèrement regretter ... Je sais qu'elle le fera sans hésiter. Ce n’est pas ma mère qui prendra ma défense. Ni aucun loups de cette fichue meute. Je prend alors mon courage à deux mains et je plaque les oreilles en arrière pour dire:

- Non, non ça va. Vous pouvez retirer votre patte s'il vous plait ? »

Oiseau

"Non, non ça va. Vous pouvez retirer votre patte s'il vous plait ?" Bafouilla Scythe, les oreilles plaquées sur son crâne.

- Je la retire... Si je veux ♥

Poison éclata d'un rire cristallin. Il fallait qu'elle rappelle à l'Oméga qui était la maitresse du jeu ici, et que Scythe n'avait donc pas à lui donner d'ordres.
Mais pourtant, La Belle continua :

- Mais... Tu as de la chance. Je suis d'humeur généreuse, aujourd'hui. Elle la regarda, le regard rempli de malice, avant de reprendre. Je vais donc retirer ma patte. Hi hi hi... ♥

Mais au lieu de lever sa patte pour l'enlever sans faire mal à Scythe, elle la ramena vers elle sans la décoller du sol, griffant ainsi celle de l'Oméga.

La contemplatrice d'étoiles

- Je la retire... Si je veux ♥ »
Je me sent alors très bête d'avoir formulé cette demande. Évidement qu'elle ne va pas la retirer. Tout ce que j'ai réussit à faire, c'est lui donner encore plus envie de me maltraiter. Mes yeux se plissent de douleur et j'essaye de ne pas pousser le cri que je retient depuis tout à l'heure. Son rire mesquin ne fait qu'accentuer la torture et je me retiens encore une fois de me débattre. Si je ne le fais pas, j'aurais une chance de filer sans connaitre un traitement plus violent ...
- Mais... Tu as de la chance. Je suis d'humeur généreuse, aujourd'hui. » Mes yeux suppliants soutiennent son regard. Je sais alors que ça ne va pas se finir la. Je la vois dans ces yeux ... Cette flamme de haine qui m'embrasse et me consume.- Je vais donc retirer ma patte. Hi hi hi... ♥ »
Je m'attend à ce qu'elle la retire complément mais au lieu de ça, ses griffes déchirent lentement la chair de ma patte jusqu’à ce qu'elles aient atteint le sol. Cette fois, je ne peux m’empêcher de couiner affreusement. Du sang dégouline de mon membre abimé. Désespérément, je me jette en arrière pour fuir loin de mon bourreau. L'occasion est trop belle pour que je la laisse passer. Mes deux pattes arrières se tournent vers la foret et j’étends mes pattes jusqu'à ce que mon membre blessé se pose au sol. Une vive douleur me parcourt le corps. J'ai l'impression que Poison est encore en train de me déchirer la peau. Dans un couinement rauque, je trébuche puis je m’affale au sol de toute ma longueur ... Voila qui va me couter cher.

Oiseau

L'Oméga couina ce qui fit doublement rigoler Poison.

- Oups, je t'ai fait mal ? Ce n'était pas mon intention pourtant... Hi hi hi ♥

Scythe ne mis pas longtemps avant de détaler mais la courtisane s'y attendait, elle savait très bien qu'elle n'irai pas loin...

- Oh non... Tu pars déjà ? Alors qu'on commençait tout juste à s'amuser... Fit-elle, d'un air faussement déçu.

... Et comme prévu l'autre se ramassa sous le regard de Poison qui éclata de rire :

- On dirait que je t'ai bien amochée ! ♥

Alors, la courtisane se déplaça jusqu'à l'Oméga, la balayant de sa queue. Elle lui tourna autour, comme un prédateur se rapprochant lentement de sa proie pour mieux savourer les plaisirs de la chasse. Eh bien à ce moment-là, c'était la même chose...
Furtivement, la louve bondit près de Scythe et fit claquer ses mâchoires à deux centimètres de son oreille :

- Bouh !

La contemplatrice d'étoiles

- On dirait que je t'ai bien amochée ! ♥ »

Mes oreilles se tournent en arrière. Impuissante, je la laisse s'approcher de moi tout en imaginant les pires traitements qu'elle pourrait maintenant me faire subir ... Je sent alors sa queue parcourir mon corps avec mépris. Toujours au sol, je perçois les vibrations de la terre et me rends compte qu'elle est en train de me tourner autour. Certainement pour faire montrer la pression et me faire angoisser. Soudain, mon cœur fait un bond dans ma poitrine et je serre les crocs tout en plissant les yeux au maximum. Poison saute à deux centimètres de moi et gronde à mon oreille:

- Bouh ! »

Je tressaille tout en lâchant un couinement rauque. Tel un louveteau apeuré, je plaque les oreilles en arrière et rampe au sol pour m'éloigner de trois pas. Mes yeux suppliants se lèvent vers les siens et je murmure d'une voix a peine audible:

- S'il te plait ... Laisse moi tranquille ... »

Mammifère

Non loin, Désastre déambulait, errant sans but. Calamité était occupée ailleurs, et mise à part elle, le louvard semblait quelque peu mis à l'écart. Oméga ? Si ce n'était pour son sang et pour sa carrure dissuasive, nul doute que son caractère en aurait fait le parfait bouc émissaire. Et ce n'était pas nouveau que des membres de la lignée royale sacrifient à ce rang de déshonneur.
Cependant, il était certain que Désastre n'avait rien d'un favori de la meute, mais lui restait paisiblement ignorant de toutes ces luttes sociales. Malgré le traumatisme de la mort de Malheur, sa jeunesse ne s'était pas encore assez effacée pour emmener avec elle sa naïveté et son insouciance.
En tant que louveteau, Astre était bien perdu dans son monde, faisant confiance à tout le monde, appréciant chacun et chacune.
Comme louvard, son horrible expérience à l'Oasis l'avait marqué pour toujours, lui donnant une attitude de plus en plus refermée vue de l'extérieur. De l'intérieur, en revanche, il ne s'était pas encore paré de la maturité et de la conscience qui lui seraient nécessaires pour continuer d'exister.

Sa marche l'amena bientôt près de l'arbre géant et déraciné qui était le lieu de vie principal des Alterons.
Une voix qu'il ne connaissait que trop bien résonna alors douloureusement à ses oreilles qui se plaquèrent vers l'arrière.
Il s'approcha discrètement, tout en ne sachant pas très bien s'il voulait être vu ou non. Ses sentiments pour sa mère devenaient de plus en plus mitigés au fil du temps, mais il n'en restait pas moins qu'il avait du mal à se faire au fait qu'elle n'avait jamais été, et ne serait jamais, sa mère que de sang.
Si absorbé par la louve rousse qu'il l'était, il avait à peine remarquer la présence de sa tante, qu'il connaissait aussi mal que tous les autres membres de la famille, à l'exception de son père, de sa soeur et de son frère.
Curieux, il se décida finalement à se montrer et, inconsciemment, se rangea du côté de Scythe tout en gardant ses distances.

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