Faites qu'elle ne me voit pas !

Oiseau

Il c'était trouvé une crevasse à l'ombre dans le gros rocher, là où personne ne viendrait l'embêter ou le taquiner. Il pouvait ruminer sur son sort d'inutile tranquillement, sans risquer de se faire agresser d'une "patte perdue" soit-disant.
La boule grise hérissée, nommée Xavier, avait eût du mal à grimper là dedans, à cause de ses griffes. Personne ne serait allé l'aider, bien sûr. Ils étaient tous trop occupés pour ça. Le lionceau c'était battu avec la roche pour accéder à cette crevasse et personne ne le ferait sortir !
Enfin, c'est ce qu'il pense, bien entendu.
Xavier se leva doucement et bailla très longtemps, puis s'étira de tout son long, faisant rouler les larges muscles épais de ses épaules, avant de se recoucher. Un véritable chat pur et dur. Il ronronna de plaisir à se lover contre la pierre fraîche, dans l'obscurité.
Des petits pas dérangeants vinrent titiller ses oreilles qu'il remua d'un coup. Une mouche martelait le sol et s'envola aussi tôt qu'il eût ouvert une paupière. Elle revint à la charge et se posa sur sa grosse patte féline. Il aurait pût passer des heures à la regarder se nettoyer et à grimper le long de sa patte. C'était si passionnant ! Seulement, ma mouche déguerpie aussi tôt que des pas, plus bruyants et plus lourds cette fois, vinrent taper le sol dans sa direction -dans la plus grande discrétion au monde, bien entendu. Il ferma de nouveau les yeux et se roula en boule, le nez face au mur. Si quelqu'un venait le déranger, il ferait semblant de dormir pour échapper à un discours qu'il n'avait pas mérité.
Mais l'odeur qui lui parvint n'était pas celle d'un adulte ou d'un jeune venu le sermonné. Non, c'était bien pire que ça:
L'odeur d'Ildegarde.

Reptile

En effet, c'était bien Ildegarde qui trainait la patte dans le gros rocher du clan. Malgré ses efforts pour ne pas se faire attraper par sa mère, elle avait prit une sacrée remontrance ce matin. Midona n'avait pas trop apprécié que sa fille s'improvise des escapades nocturne en solo' sans son autorisation. Du coup, la petiote se retrouvait punie, et pour un bon moment. Interdiction totale de mettre une patte dans la brousse ! Rien de plus frustrant pour une gamine hyperactive dans son genre.
Au bord de la crise de nerfs, elle tournait en rond sur l'immense socle de pierre, rageant par dessus le marché que sa fidèle acolyte ne soit pas là pour lui passer le temps. "KERIIIIIIIIIIS !" voulait-elle hurler à s'en crever les poumons. Mais elle n'osait pas, sachant sa mère surveillant non loin et ne souhaitant pas vraiment se récolter une rallonge de peine.
C'est à ce moment là qu'elle distingua une irrégularité dans la paroi rocheuse. La pierre avait une bien drôle de couleur au centre d'une grosse fissure, et surtout une bien étrange texture remarqua-t-elle en s'approchant, un sourire carnassier pendu sur les babines. T'ché hé, Xavier hein ?
Sans le moindre avertissement, elle se jeta littéralement dessus, y plantant les griffes dans le dos et les crocs dans la queue en le tiraillant vers l'arrière pour le sortir de sa cachette. Elle venait enfin de trouver de quoi se distraire, hors de question de le laisser là à dormir comme une souche.

Oiseau

Une vive douleur agressa le lionceau alors qu'on le traînait hors de sa cachette. Hurler n'aurait fait qu'aggraver la situation: Ildegarde l'aurait écorcher vif pour qu'il se taise. Autant le faire sans qu'elle ai besoin de demander.
Il retomba sur l'arrière train, face à la source de sa torture quotidienne. Pas un moment de répit avec elle, pas un seul. De plus, il devina à son poil hérissé qu'elle était de très, très, très mauvaise humeur.
Il arqua les sourcils vers le haut, jetant un regard suppliant en direction de la lionne. Il ne tenta pas non plus de se défaire de l'emprise de son bourreau, c'était parfaitement inutile: Courir, elle l'attraperait. Se défendre, il ne savait pas le faire. Lui crier dessus, ça n'arrangerait rien du tout. Il préféra donc rentrer la tête dans les épaules et attendre tranquillement que ça passe.
Si ça passe un jour.

Reptile

Sa victime n'opposa que peu de résistance, comme s'il jugeait préférable d'offrir reddition tout de suite. Jeter l'éponge sans même s'être débattu ? Bien que plutôt sensé, cette réaction mit encore plus les nerfs d'Ildegarde en pelote. Elle attrapa la tête de son comparse qui l'observait d'un regard suppliant entre ses griffes et la tira vers elle pour plonger ses yeux luisants de frustration dans les siens. Elle resta un moment comme ça, sans ne faire rien d'autre que plisser progressivement les yeux, comme si elle évaluait le niveau de misère qu'elle allait lui infliger. Puis elle le rejeta soudainement au loin, s'essuyant la patte comme si elle avait tenu un cadavre en décomposition plutôt que sa tête.
- Alors face de cul d'mammouth, dit-elle en regardant ses coussinets avec dégout, tu t'planque comme la chiure d'mouche qu't'es pour pioncer ?

Oiseau

Lorsque la tête du jeune félin heurta la roche, il n'osa pas non plus se passer de patte derrière la nuque: En fait, il n'osa même pas bouger, préférant rester le pantin que la lionne espérait avoir aujourd'hui. Malgré tout, il trouva le courage d'enfoncé un peu plus sa tête dans ses épaules, comme pour réduire les possibilité qu'avait Ildegarde de le blessé au visage ou pour l'empêcher de le frapper à cette partie du corps.
La voix perchée et mauvaise de la lionne retentit dans les oreilles du matou comme des échos, en plus de la subtile syntaxe et du riche vocabulaire de son bourreau, ainsi que sa langue de vipère.
- Alors face de cul d'mammouth, tu t'planque comme la chiure d'mouche qu't'es pour pioncer ?
Au début, il n'osa pas répondre mais se reprit très vite: Si il ne lui répondait pas, il allait s'en prendre plein la gueule et si il lui répondait... Il s'en prendrait plein la gueule aussi, alors autant faire quelque chose qui aboutirait quelque part: répondre.
- N... Non, je... Je ne dormais pas, je voulais juste... Être au frais.
Il balbutia faiblement, craignant un coup de pattes griffues sur le museau.

Reptile

Elle releva son regard flamboyant vers lui en attendant une réponse qui ne venait pas. La patte toujours levée devant elle, elle fit sortir progressivement ses griffes alors que ses yeux se plissaient de mécontentement. Le pauvre mâle dut saisir le message car il se hâta de bredouiller quelque chose en retour.
- N ... Non, je ... Je ne dormais pas, je voulais juste ... Être au frais.
Elle le fusilla proprement du regard, ses nerfs chauffés à blanc par la frustration de se retrouver cloitrée à ne rien faire.
- Les MERDES de ton genre ne MÉRITENT PAS le luxe de dormir à l'ombre !! s'énerva-t-elle en le poussant vers la lumière avec ses deux pattes avants.

Oiseau

- Les MERDES de ton genre ne MÉRITENT PAS le luxe de dormir à l'ombre !!
Alors que Xavier était propulsé en plein cagnard, il avait quelque peu sentit les griffes de la jeune féline lui pénétrer la peau. Il atterris dans la poussière; quand son corps percuta la roche, le chaton laissa échapper un miaulement grave. Il se releva très vite, titubant. Mieux valait ne pas rester par terre ou Ildegarde serait capable de l'étouffer en s'asseyant dessus.
Il n'osa pas dire un simple pardon, ça engendrerait sûrement une crise de colère chez la jeune Stone. En revanche, si il ne le disait pas, peut-être le prendrait-elle si mal qu'elle lui ferait avaler des pierres ?
Xavier rentra sa tête dans ses épaules, il savait quoi dire maintenant.
- Je... Je ne le referait plus.
Là, il se rendit compte qu'il venait sûrement de dégoûter la féline.

Reptile

Il n'opposa pas la moindre résistance, aussi alla-t-il tout droit mordre la poussière dans un couinement ridicule.
- Tché ! cracha la femelle avec un certain dégout.
Comment pouvait-on être une lavette à ce point ? Elle était excédée.
- Je ... Je ne le referait plus.
Elle le fusilla du regard. Et comme ça ne suffisait pas à son goût, elle se jeta sur lui et s'attaqua sauvagement à ses oreilles.

Oiseau

Secoué dans tout les sens par les oreilles, Xavier vit le monde tourner autour de lui. Il supplia maintes et maintes fois son bourreau d'arrêter, mais rien à faire, elle poursuivit.
Xavier secoua la tête de lui même, espérant la faire lâcher, en vain. Il s'abandonna à la dernière solution: Le lionceau donna un vif coup d'épaule dans l'espoir de se libérer.

» Faites la chasse, pas la guerre !