Etoile du soir

Dinosaure

Etoile du soir
An 3, Hiver ; Priorité à Howahkan

Le crépuscule étendait ses bras, empoignant le ciel avec ferveur. Et malgré son envie de fermer les yeux et de se laisser aller dans les bras de Morphée, le sommeil ne la trouvait pas. La brume si typique à la foret noire se voyait soudainement teinté des reflets de cette transition nocturne, formant ombres et spectres dans son sillage. Taina n’aurait sans doute pas put mieux choisir l’endroit : ces fantômes, simples illusions d’optiques, se plaisaient à la suivre comme les souvenirs s’accrochaient à sa mémoire. D’apparence légers, ils ne révélaient leur vraie lourdeur qu’une fois que l’on passait à travers, se frayant un chemin dans une nappe de brouillard aussi épais que froid. Une bien triste mise en abime. Elle leva le museau, et soupira. Au moins, si elle n’arrivait pas à dormir, les étoiles brillaient toujours, apportant un peu de lueur à son monde décidément bien sombre.

*So Feminist*

Ah, enfin, il venait de cueillir sa dernière herbe, le tout dernier spécimen de la toute dernière espèce qu'il était venu cherché dans ces bois. Et il pouvait la stocker avec soulagement dans son petit sac, fabriqué pour l'occasion avec un mélange de feuilles, lianes et toiles d'araignée - en bref, quelque chose d'utile, mais pas de très résistant. Mais vachement pratique, il fallait l'avouer, surtout lorsqu'il voyageait sur de longues distances pour ramasser quelques jolies plantes. Tellement mieux que de restreindre ce qu'il pouvait transporter à sa bouche seule. Ainsi, c'est avec une bonne humeur renouvellement qu'il pouvait reprendre le chemin vers le campement de l'Oasis.
Jusqu'à ce qu'une silhouette étendue, plus loin, n'attire son attention. Intrigué par cette forme solitaire, il ne put s'empêcher d'aller à sa rencontre. Surtout que sa position prostrée, dans la nuit noire, ne manquait pas de lui dresser les oreilles de curiosité.

« Oh, hey, milady, vous allez bi-- ohh!

Vous essayez de dormiiiir ! »

Se reprit-il en exagérant les dernières syllabes, comme s'il énonçait une S'il avait pu se frapper le front, juste à l'instant, il l'aurait fait. Mais-awi! Il le pouvait. Du coup, il le fit, écrasant sa chevelure légère sous le coup du découragement.

« Vraiment, je suis désolé- enfin, si vous dormiez bel et bien.. »

Il laissa sa phrase en suspens, la regardant soudainement avec circonscription.

Dinosaure

- Oh, hey, milady, vous allez bi-- ohh!

- Vous essayez de dormiiiir !

- J’essayais de dormir. Avant que vous ne héliez comme un putois.

- Vraiment, je suis désolé- enfin, si vous dormiez bel et bien..

- Dois je donc comprendre que vous n’êtes point désolé de déranger les inconnus si ceux ci ne dorment pas ?

*So Feminist*

Affable, il avait attendu à trouver en cette femelle une rose fleurissant malgré la nuit, mais se heurta au contraire à ses épines -- que dis-je, au buisson de ronces à ses pattes !

- J’essayais de dormir. Avant que vous ne héliez comme un putois.

Figé par cette image si gracieuse de lui-même devenant putois, et hélant à tous vents (ou, mieux, à la face de ce cher Blade !), le Fou ne s'empêcha nullement de pouffer de rire, rire renouvelé lorsqu'il croisait le regard ô combien tranchant de la femelle. Qui elle ne perdait pas de temps avant de faire jaillir une autre remarque acerbe de ses babines pourtant si délicates.

- Dois je donc comprendre que vous n’êtes point désolé de déranger les inconnus si ceux ci ne dorment pas ?

Retrouvant si facilement le sérieux que c'en était à se demander si le fou rire précédent était seulement vrai, c'est une mine stoïque, pratiquement sévère, qui fronça légèrement les sourcils à l'égard de la louve.

« Nuancez vos propos, ma petite dame ! »

Mais, inévitablement, il laissa s'écouler quelques secondes, puis laissa un sourire apparaître et précisa sa pensée :

« Je ne suis point désolée de déranger les inconnus, qu'il dorme ou pas, si c'est pour leur faire profiter de ma charmante compagnie ♥ »

Dinosaure

Le rire de Howahkan la prit au dépourvu, et elle ne put s’empêcher de dévisager le guérisseur avec des yeux ronds. Allons bon, sur quel spécimen de foire était-elle encore tombé ?

- Nuancez vos propos, ma petite dame !

Elle recula légèrement, dubitative quand au changement d’attitude de son comparse, le fixant avec son expression des plus sarcastique.

- Je ne suis point désolée de déranger les inconnus, qu'il dorme ou pas, si c'est pour leur faire profiter de ma charmante compagnie ♥

Comme elle s'y attendait, le sérieux du fou n’avait pas duré longtemps. Et ce fut à son tour d’apposer sa patte sur sa tignasse. Mais contrairement au mâle, c’était de dépit. Elle n’avait pas la force à perdre à répliquer à ces absurdités. Pas maintenant et pas ici. Trop de choses avaient été remises en questions dans son univers en trop peu de temps, et trop d’énergie avait été sollicité pour qu’elle daigne maintenir ce zozo à distance. Et puis, ce n’est pas comme si elle allait pouvoir se reposer avec lui dans les parages. Elle releva la tête, croisant à nouveau le regard de l’Alteron, la fatigue se faisant ressentir dans ses gestes, plus lents et plus mous qu’à l’accoutumer.

- Oh, vraiment ?

Elle jaugea le loup beige, les yeux plissés et les oreilles rabattues sous l’effet de la concentration. Elle lâcha finalement d’une voix claire, quoique légèrement résignée.

- Dans ce cas rendez vous utile : distrayez moi de votre "charmante compagnie". Cela a l’air d’être votre rayon…

Autant utiliser la présence de ce visiteur excentrique à son avantage. Ses pitreries lui feraient peut être oublier ses doutes. Ne serais ce que pour quelques instants. Et qui sait ? Si celui ci se refusait à sa demande, sa simple présence finirait sans doute par l'exaspérer au point de dormir...

*So Feminist*

Irritée. Elle avait semblée irritée, un instant. Mais, à présent, ce n'était que la fatigue qu'on pouvait voir sur son visage.

- Oh, vraiment ?

Et une pointe d'incrédulité ? Très possiblement. Elle le détaillait, avec un regard qui lui n'avait rien de charmant.

- Dans ce cas rendez vous utile : distrayez moi de votre "charmante compagnie". Cela a l’air d’être votre rayon…

Cette fois pourtant, c'était bien à son tour de laisser poindre l'incrédulité ; elle le priait de l'amuser ! Il faillit échapper un quelconque commentaire salace sur les diverses méthodes de distraire une dame, puis se dit que malgré son air las, elle semblait du genre à vertement lui clouer le bec d'une balafre.. mais réalisa qu'au fond, c'était bien son boulot ♥
Il laissa donc échapper un petit rire fluet, l'interrompit pour se racler la gorge, et commença :

« Il était une fois. »

Il gambada quelques pas.

« Une chienne esseulée, et solitaire, qui soupirait à la lune. »

Écrasa son corps dans une souple descente contre le sol.

« Emprisonnée dans sa solitude, la pauvre n'arrivait plus à percevoir le soleil de la vie. »

Étendu de tout son long, il épousa les formes du sol et cacha ses yeux de ses pattes avant, tout en balayant l'air de ses antérieurs.

« Car, son soleil, à vrai dire, c'était la vie qui le lui avait pris. »

Et il poussa un gémissement de lamentations, actant ensuite des pleurs.

« Au début, elle tenta de se battre, évidemment, mais les démons de son passé ne voulaient la laisser tranquille. »

Soudainement debout, il fit mine de se battre contre un quelconque adversaire, puis, engloutit par leur nombre, il chuta. Élevant la voix, à travers ses paupières entr'ouvertes, il dit plus doucement :

« Et la chienne, devenue le fantôme effacé de sa jeunesse, vit peu à peu sa vie lui filer entre les griffes, sans qu'elle ne parvienne à en raffermir sa prise... »

Un long moment, il resta silencieux. Puis, il leva la tête vers les étoiles, comme pour leur demander leur opinion :

« Humm, est-ce la fin ? »

Comme, évidemment, nulle étoile ne semblait lui répondre, il roula lentement vers le flanc, pour regarder la louve brune.

« Qu'en dîtes-vous, puis-je finir mon histoire ainsi ? »

Et, à lui-même :

« J'imagine que c'est une fin.. originale, à défaut d'être honorable. »

Dinosaure

Taina écouta le monologue du loup, oreilles dressées, alors qu’elle s’allongea à nouveau sur le sol, apposant une patte sur un de ses coudes. Plus sur que son discours, ce furent ses attitudes qui parvinrent à faire naitre un semblant d’amusement sur ses traits. Mais cet amusement était plus dut à l’ironie de la situation qu’au véritable contenu du récit… Elle, qui demandait à être divertie se voyait raconter l’histoire de sa propre vie. Et cette vie n’avait pas été des plus distrayante, loin de là. Une fois qu’il eut finie son numéro, il la regarda à nouveau, apparemment soucieux.

- Qu'en dîtes-vous, puis-je finir mon histoire ainsi ?

Elle lorgna ses griffes, songeuse, puis fit part de ses impressions au fou.

- Hum. Je m’attendais à quelque chose de plus… décalé. Fit-elle, un air faussement déçue se lisant sur sa figure. Elle reprit, n'énonçant guère plus qu'un fait. Et vous êtes le conteur. Vous seul êtes apte à décider de finir l’histoire ainsi ou non.

Elle arrêta son observation prolongée de ses ongles, et lui lança un regard taquin, un très mince sourire étirant ses babines.

- Décidez vous vite d’ailleurs. L’histoire pourrait bien continuer d’elle même sans que vous vous en rendiez compte.

*So Feminist*

Elle se fit réflective, comme si elle envisageait vraiment de réfléchir à la question. Ce qu'elle fit peut-être, compte-tenu de ses futures réponses :

- Hum. Je m’attendais à quelque chose de plus… décalé.

« On n'a pas toujours ce à quoi on s'attend ♥ »

- Et vous êtes le conteur. Vous seul êtes apte à décider de finir l’histoire ainsi ou non.

« Hihi. Allons, ma chère, c'est une idée stupide que vous avez là! »

Il rit de sa naïveté, en secouant la tête et faisant virevolté ses mèches légères autour de son crâne.

« Tout le monde sait que les personnages créer leur propre histoire, le conteur ne fait que la mettre en mot ~ »

Il la laissa continuer, puisqu'elle semblait, en un sens, sûre d'elle-même.

- Décidez vous vite d’ailleurs. L’histoire pourrait bien continuer d’elle même sans que vous vous en rendiez compte.

Le mâle aussi un sourcil, sceptique, puis laissa un sourire entendu poindre :

« J'espère bien qu'elle continuera, cette histoire ! Sinon, à quoi bon la commencer ?

Il n'en tient qu'à moi et à vous de la suivre.. »

Dinosaure

- On n'a pas toujours ce à quoi on s'attend ♥

- Je dois vous accordez ce point. Lui répondit-elle, sincère. Il continua, se fendant d’un rire presque aigue.

- Hihi. Allons, ma chère, c'est une idée stupide que vous avez là! Tout le monde sait que les personnages créer leur propre histoire, le conteur ne fait que la mettre en mot ~

- C’est un point de vue comme un autre.

Elle continua néanmoins sur sa lancée, nullement troublé par la réponse de l’Alteron.

- Décidez vous vite d’ailleurs. L’histoire pourrait bien continuer d’elle même sans que vous vous en rendiez compte.

- J'espère bien qu'elle continuera, cette histoire ! Sinon, à quoi bon la commencer ?

Taina haussa un sourcil, amusée.

- Hum… Sous entendriez vous que l’histoire serait sans fin ? Ses joues s’étirent vers l’arrière, laissant entrevoir un sourire satisfait. Voilà quelque chose de décalé ma foi.

- Il n'en tient qu'à moi et à vous de la suivre…

Taina releva les oreilles au ton qu’emprunta Howahkan, et lança d’une voix ni trop enjoué ni trop moqueuse, se prêtant au jeu.

- Eh bien, que me proposez vous là, conteur ? Suivre l’histoire avec vous ? Serais ce une invitation ?

Cette discussion promettait d'être plus distrayante qu'elle ne l'avait espérez. Malgré ses airs de bouffon, le loup semblait avoir plus d'un tour dans son sac... Et elle aussi.

*So Feminist*

Elle était tenace, mais, au contraire de ce qu'il avait d'abord cru, pas si féroce que cela..

- Hum… Sous entendriez vous que l’histoire serait sans fin ?
À la surprise de l'Oméga, elle tira même un sourire véritable !
- Voilà quelque chose de décalé ma foi.
« Ah ahiiah ! ~ »

Il ria, secouant la tête à nouveau devant ses remarques inconscientes, puis lui dévoila :

« Bien évidemment qu'elle est sans fin, seul un sot penserait autrement ! »

Il se moqua un bref instant de plus, et marmonnant pour lui même quelques paroles décousues de sens, où il était mention de l'absurdité d'une telle idée, de l'impossibilité d'une histoire possédant véritablement une fin.

- Eh bien, que me proposez vous là, conteur ? Suivre l’histoire avec vous ? Serais ce une invitation ?
Mais la dame n'avait ainsi pas dit son dernier mot, et c'est même avec une espièglerie naissante qu'elle avait répondu à ses propos.

« Oh oh, suis-je ainsi mis à découvert ? »
Charmé par l'idée, il se leva souplement et commença à parader autour d'elle, l'entourant de ronds de plus en plus serrés et langoureux.

« Mais... »
Il laissa sa phrase en suspens, et soupira comme un amoureux éconduit à qui l'on venait de voler toute possibilité d'amour, puis se coula vers un buisson plus loin. Et là, battant des cils, il fit mine de l'attendre, comme s'ils avaient vraiment une destinée ensemble. Mais...

« Non. ♥ Finit-il par lâché d'un ton enjoué, battant aussitôt l'air de la queue. Vous êtes, à vrai dire, la seule à pouvoir suivre votre histoire. »

Dinosaure

- Bien évidemment qu'elle est sans fin, seul un sot penserait autrement !

- Une perspective aussi décalée que le personnage qui l’énonce à ce que je vois.

- Oh oh, suis-je ainsi mis à découvert ?

- Ce n’était guère plus qu’un jeu d’enfant avec vos manières.

- Mais... Non. ♥ Vous êtes, à vrai dire, la seule à pouvoir suivre votre histoire.

- Oh ? ~ Vous m’en voyez flatté !

- Bien… Mon histoire m’a été contée. Mais je ne crains que cela n’ait pas été aussi distrayant que prévu. Que dites vous de ceci : maintenant, raconter la votre.

*So Feminist*

Il était.. satisfait. Satisfait de pouvoir donner sa performance. Satisfait de voir que Taïna s'amusait, qu'importe que cela soit beaucoup ou à peine. Et, surtout, satisfait de la voir entrer peu à peu dans sa danse, acceptant de dériver un moment avec lui dans son océan, même si sa garde demeurait haute. Ainsi atterrir sur une personne prête à sacrifier volontairement quelques minutes de sa vie ô combien occupée, c'était tout de même rare, et par le fait même précieux.

- Oh ? ~ Vous m’en voyez flatté !

Howah' haussa un sourcil, intéressé par la perspective que semblait adopter la louve sur la situation. Flattée de devoir suivre en solitaire sa propre histoire ? Huh, c'était un point de vue comme les autres...

« À moins que vous ne soyez flattée que, par égard pour vos sentiments, j'eusse pensé à ne point vous imposer ma compagnie ! »

Il ri un moment, d'une voix claire et bien portante, puis s'interrompit pour la fixer hautainement, la défiant d'approuver ses précédents dires. Cependant, la demoiselle été déjà partie sur une nouvelle lancée, ne manquant certainement pas de réparties :

- Bien… Mon histoire m’a été contée. Mais je ne crains que cela n’ait pas été aussi distrayant que prévu. Que dites vous de ceci : maintenant, raconter la votre.

Encore une fois, un léger ricanement lui échappant, trouvant cette fois amusante la présomption de la jeune femme; enfin, amusante, pour quelques secondes. Après ce court délais écoulé, il laissa le rire s'effacer au profil d'une expression plus décidée.

« Je crains que... Cela ne soit guère possible, malheureusement ~ »

L'air vaguement désolé, il haussa des épaules, puis de lentement faire demi-tour. Il avança quelques pas, comme déterminé à la laisser définitivement derrière elle, mais ne put s'empêcher de se poser une dernière fois.

« Voyez-vous, notre passé n'appartient qu'à nous, et de se fait, peut-être nous seuls le connaissons.. ou peut-être nous seuls sommes capables de nous connaître. Il pencha la tête et plissa gentiment les yeux; Dans tous les cas, donner un morceau de son passé, c'est dévoiler une partie de soi-même.. Et je douterais que ceci vous intéresse.. Moi pas, en tout cas ♥ »

Dinosaure

- À moins que vous ne soyez flattée que, par égard pour vos sentiments, j'eusse pensé à ne point vous imposer ma compagnie !
- Les deux mon cher. Les deux.

Taïna répondait, du tac au tac, retournant cette conversation décidemment bien rocambolesque comme un tonneau qu’on s’efforcerait de faire rouler. Revenant à ce qu’i s’apparentait le point de départ, le décor n’était pourtant pas le même : roulant à travers la nature sauvage, le tonneau avait déjà accomplit un certain chemin avant de retrouver le sujet de discussion premier. Elle devait au moins reconnaître que ce bouffon avait quelques mots à son arc.

- Je crains que... Cela ne soit guère possible, malheureusement ~ Voyez-vous, notre passé n'appartient qu'à nous, et de se fait, peut-être nous seuls le connaissons.. ou peut-être nous seuls sommes capables de nous connaître. Dans tous les cas, donner un morceau de son passé, c'est dévoiler une partie de soi-même..
- Vous dites que le passé appartient qu’à nous… Pourtant, n’avez vous pas contée mon histoire tout à l’heure, hm ? S’approprié ainsi le bien des autres et se désister quand vient son tour d’être dérobé, c’est d’une friponnerie ! Son ton prit des accents scandalisés, alors qu'elle apposa ses pattes avant sur son poitrail, comme mortifié de gêne. D’une malhonnêté ! Mettre ainsi une dame à nu et rester tout habillé !
Elle éclata de rire, mi moqueuse mi sincère, alors que Howahkan avait semble t-il pour projet de quitté la scène de sa pièce détraquée.

- Et je douterais que ceci vous intéresse.. Moi pas, en tout cas ♥
Sa voix se fit plus sèche, plus sérieuse.
- Libre à vous. Je doute que les voleurs de votre genre ait une quelconque morale quand il s'agit de laisser leur proie dans leur carcan de solitude. Et il est rare que chacun soit intéressé par son propre passé. Celui des autres, en revanche... ~
Elle lui adressa un regard lourd de sens, puis fit mine de fermer les yeux, un sourire condescendant au visage, esseulée, mais presque indifférente à la décision du loup beige, n’écoutant que le crissement des feuilles et le chant timide des grillons.

*So Feminist*

- Les deux mon cher. Les deux.

La spontanéité de la réponse effaçant la rudesse de celle-ci, Howah' ne put que glousser et lui accorder le point d'une inclinaison têtière. Cependant, cela ne l'incitait aucunement à rester un peu plus longtemps, ni même la volée de paroles qui s'en suivit.

- Vous dites que le passé appartient qu’à nous… Pourtant, n’avez vous pas contée mon histoire tout à l’heure, hm ? S’approprié ainsi le bien des autres et se désister quand vient son tour d’être dérobé, c’est d’une friponnerie ! D’une malhonnêté ! Mettre ainsi une dame à nu et rester tout habillé !

À cette pensée, il s'égaya quelque peu en battant souplement l'air de sa queue, et interrompit :

« Allons, écoutez-vous parler ! C'est maintenant votre tour de suggérer que nous ayons une quelconque affaire; avez-vous ainsi succombé à mon charme ? »

Cependant, il ne répondit ainsi qu'à la toute dernière phrase de son monologue, se contenta de pencher légèrement la tête de côté et de garder un sourire effacé le reste du temps. Par chance, la chienne n'était pas au bout de ses mots, et elle continuait de s'emporter sur son idée de la justice, assumant de fausses choses que le Fou ne démentirait pas de lui-même.

- Libre à vous. Je doute que les voleurs de votre genre ait une quelconque morale quand il s'agit de laisser leur proie dans leur carcan de solitude. Et il est rare que chacun soit intéressé par son propre passé. Celui des autres, en revanche... ~

Le sourire, figé dans son masque éloigné, n'avait papillonné que sous quelques battements de cils brefs. Seule animation chez l'animal qui, avec son immobilité, se transformerait peut-être bientôt en roche et camouflerait sa présence dans la végétation. Puis, un nouveau clignement de l'oeil et il revenait au présent, adressant une mine interloqué à Taïna.

« Eh, on ne demande pas à un magicien de dévoiler tous ses tours, cela est plus qu'indiscret. De même, soutirer les secrets d’un Bouffon le dépouille de tous ses atours, de tous ses mystères ~ Vous comprendrez que, pour le bien de ma profession, je ne puis me prêter à vos jeux fastes sans y laisser quelques plumes. Et-, il leva brusquement la patte avant que ne fuse quelconque protestation : je ne ternirai pas mon plumage selon votre bon désir faussé d'un juste retour des choses parce que vous ne pouvez assumer les fables dont je nous accable par esprit de plaisanterie. »

Dinosaure

- Allons, écoutez-vous parler ! C'est maintenant votre tour de suggérer que nous ayons une quelconque affaire; avez-vous ainsi succombé à mon charme ?
Taina bailla sans retenue, la fatigue commençant à se faire ressentir dans ses muscles. Elle rouvrit les yeux, un sourire des plus railleurs accompagnant sa réplique.
- Charme ? Je ne qualifierais pas votre… « aura » ainsi. Si j’avais cédé à une quelconque chose, ce serait à la bêtise que vous portez comme seconde peau !

- Eh, on ne demande pas à un magicien de dévoiler tous ses tours, cela est plus qu'indiscret. De même, soutirer les secrets d’un Bouffon le dépouille de tous ses atours, de tous ses mystères ~ Vous comprendrez que, pour le bien de ma profession, je ne puis me prêter à vos jeux fastes sans y laisser quelques plumes.
- L’illusion est mensonge des magiciens. Leur savoir que l’on qualifie naïvement de magie n’est guère plus d’un tour de passe-passe effectué devant une audience crédule. Le bien de votre profession est une bien jolie manière de formuler « tromperie », dites moi !

- Et-je ne ternirai pas mon plumage selon votre bon désir faussé d'un juste retour des choses parce que vous ne pouvez assumer les fables dont je nous accable par esprit de plaisanterie.
- Une plaisanterie ? Se faire ravir son passé ? Vous avez décidément le sens de l’amusement très particulier ! Mais gardez le donc, si vous y tenez tant. Elle leva une de ses patte, l’agitant mollement, invitant le loup rocambolesque à prendre congé s’il le souhaitait tant que ça. Elle souffla, d’un ton neutre, relevant du constat. La tromperie a parfois ses bons cotés…
Elle croisa ses pattes avant, laissant sa phrase inachevée, en suspens, le regard rivé sur le bouffon.

*So Feminist*

Les réparties fusaient, chacun leur tour, bien que leur longueur permettait à tous d'exprimer leur pensée. C'était un échange d'esprits fermés, une explication posée d'opinion qui essoufflait. Tous deux, avec leurs paupières mis-closes et leurs bâillements au coin de la bouche, alignaient les mots avec la vivacité d'un serpent fusant sur sa proie.

- L’illusion est mensonge des magiciens. Leur savoir que l’on qualifie naïvement de magie n’est guère plus d’un tour de passe-passe effectué devant une audience crédule. Le bien de votre profession est une bien jolie manière de formuler « tromperie », dites moi !

Devant à présent subir les affres d'un procès envers sa pauvre personne innocente, Howah' ne l'écouta guère plus qu'on ne porte attention à un moustique bourdonnant près de son oreille. À vrai dire, il se grattait cette dernière du revers de la patte, puis pencha la tête de l'autre côté afin d'aller atteindre l'autre. Les quelques puces enfin enlevée, il reprit position plus droite et ouvrit à demi la gueule pour laisser s'échapper une langue rosée avec laquelle il se nettoya le côté du museau. Puis, ce décrottage terminée, et le monologue loin de l'être, il entreprit d'enrouler sa langue dans différentes positions, constatant avec une agréable surprise qu'elle parvenait à faire tout le contour extérieur de sa mâchoire inférieure.

Un instant, il crut qu'elle avait finit et resta immobile, un air de bovin au visage; mais la femelle repartait à nouveau, babillant à présent sur le mauvais goût de ses plaisanteries. Hochant doucement du popotin au rythme de ses mots, il se posa intérieurement un dilemme à lui-même : répondre à la louve, ou ne point y répondre ? Telle était la question. En un sens, répondre, c'était de nouveau jouer avec les mots, embobiner les idées, faire valoir son point de point de vu, le meilleur de tous. Et, de l'autre, la planter là dans ses belles désillusions, serait plutôt agréable..
Ah. Mais, la politesse serait de continuer à répondre impoliment, et ne point laisser cette demoiselle en plan.

« Tss tss, écoutez-vous donc divaguer ! Allons, comme si vous croyiez vraiment aux contes dont vous vous bercez; je vous pensais plus songé et sceptique que cela, ma pauvre. Il pencha doucement la tête et la dévisagea : Tromperie ou vérité, ce ne sont que des termes que vous vous plaisez à étiqueter, alors que la réalité est plus complexe que de maigres définitions. Et, continuez à croire que vous avez droit à cette prétendue vérité, c'est presque charmant ♥ »

Sur ce, il se détourna à nouveau, fondant sa présence dans la végétation environnante.

Dinosaure

- Tss tss, écoutez-vous donc divaguer ! Allons, comme si vous croyiez vraiment aux contes dont vous vous bercez; je vous pensais plus songé et sceptique que cela, ma pauvre.
- Ne savez vous pas que chacun divague à sa manière, monsieur le voleur ? Vous êtes autant à plaindre que moi.

- Tromperie ou vérité, ce ne sont que des termes que vous vous plaisez à étiqueter, alors que la réalité est plus complexe que de maigres définitions. Et, continuez à croire que vous avez droit à cette prétendue vérité, c'est presque charmant ♥
Un mince sifflement s’échappa de ses babines, dédaigneux.
- Ttttt. Y avoir droit ? Ai je dit une telle chose ?
Elle se releva, secouant son pelage, les membres droits alors que son regard reprenait des teintes d’eau gelée.
- Votre passé m’indiffère, sieur. Je ne démontrais que l’ironie de la situation et des faits. Et je me suis plut à rentrer dans notre jeu que pour mieux m’en lasser.

Elle le détailla encore quelque temps, pour finalement déclarer une dernière phrase, un air neutre au visage.
- Vous êtes… surprenant. A défaut d’être intéressant.
Et sur ces derniers mots, elle quitta les lieux, plantant là le bouffon, le laissant à ses drôleries aussi sincère que mensongères, s’éloignant avec un ultime sourire moqueur au lèvres. Avoir raison ou tort ne lui importait guère. Elle ne s’était pas lancé dans une véritable rhétorique, loin de là. Ce n’était qu’un simple entracte. Un simple divertissement. Et les mots raccrochés péniblement entre eux au cours de leur partie l’avaient suffisamment servi. La demi-chienne bailla, désinvolte. Le sommeil serait facile à trouver cette nuit.

THE END.

» Sous le soleil du soir [Alleon]