Ghost of the past ?

Après une longue journée à parcourir les contrées libres sans réellement croiser autre chose que du gibier, Colden trouva refuge dans regroupement d’arbustes. Il avait appris, à ses dépends, qu’il valait mieux, lorsqu’on voyage seul, être dissimulé lorsque personne ne montait la garde. La vie de solitaire ne lui allait pas trop mal, même si son côté social le poussait souvent à s’approcher d’inconnus simplement pour pouvoir se dérouiller la langue. Lorsqu’il y réfléchissait trop, il lui arrivait de regrette la meute du Grand Nord. C’était quand même chez lui et même si la découverte de nouveaux paysages l’émerveillait toujours autant, il ne pouvait s’empêcher de ressentir une certaine nostalgie de sa patrie et de son décor familier. La neige qui avait commencé à tomber en ce début d’hiver ne l’aidait pas à chasser ces idées, ne faisant que lui donner un petit pincement au coeur en pensant aux contrées enneigées. Il se consolait toutefois en pensant qu’il s’agissait justement d’un brin de chez lui, venant complimenter son pelage pâle et pourtant plus sale qu’immaculé. La tête posée sur ses larges pattes étendues, faisant défiler des collines enneigées devant ses yeux fermés, ses autres sens captèrent quelque chose d’aussi familier que la neige. Se fût d’abord sa truffe qui remua, puis l’une de ses oreilles qui porta attention à des bruits de pas. Il avait développé un sixième sens pour rester sur ses gardes, mais cette fois-ci ses muscles ne se tendirent pas de stress, mais plutôt d’excitation. La seconde suivante, ses yeux étaient grands ouverts, relevant la tête, humant l’air de nouveau pour s’assurer que son museau ne lui faisait pas défaut. Il fut sur ses quatre pattes en un bond, tournant la tête à la recherche de la source de cette odeur. Cela ne se pouvait presque pas. De tous les endroits possibles, une si grande coïncidence ne pouvait pas exister! Il plissa les yeux, apercevant une silhouette menue un peu plus loin, un pelage violacé. Ses sourcils furent les premiers à se relever, rapidement suivis par les coins de ses lèvres. L’instant d’après, il avait complètement abandonné sa cache, trottant avec excitation vers celle qu’il pensait avoir reconnue comme étant nul autre que Sissi! Il s’approcha toutefois sans trop se précipiter, autre chose qu’il avait appris de la vie en solitaire, à être trop sur ses gardes, on en devient parfois à cran et loin de là son idée de la prendre par surprise.
- Sissi !? la héla-t-il, n’en croyant toujours pas ses yeux.
- J’arrive pas à y croire! Toi, ici! C’est la meilleure! se réjouit-il, oubliant toute mélancolie du nord.
Ça faisait en effet une éternité qu’il ne l’avait vu, après son départ subit du Grand Nord. Il ne l’avouerait probablement pas, mais c’était une autre raison qui l’avait poussé à partir, prenant exemple sur elle. Leurs derniers échanges avaient été un peu étranges avec l’incident qui lui avait valu une nouvelle cicatrice. Il ne l’avait jamais vu si inquiète. Mais tout cela était derrière lui maintenant qu’elle se tenait là, en face de lui.