Un vent froid se leva sur la plaine sauvage lorsque le loup arctique y mit les pieds. Par chance, cette température n’affecta en rien le petit canidé : ayant vécu dans les montagnes, il s’était habitué aux températures froides. Si jamais il allait une fois à l’oasis, il risquait probablement d’y mourir totalement déshydraté. Bref, le vent continuant de souffler, mettant une patte à la fois devant lui afin d’avancer, il marchait doucement à contre sens... contre sens du vent. Le vent qui passait dans son pelage lui rappelait à quel point il adorait la neige.
Bougeant tranquillement sa patte, il fit quelques petites lignes dans la masse blanche avant de se mettre à courir en rond dans la clairière, souriant tranquillement, profitant du fait qu’il était bien. Seul, il vivait avec ses remords, mais c’étaient de petits instants comme ceux-là qui lui permettaient de rester debout, de se relever chaque matin. Il s’en voulait et son seul but était d’être pardonné par les autres, de se faire accepter même en sachant qu’il avait tué oh combien d’animaux.
Trébuchant sur les restants d’une pierre enfouie, C termina sa course ventre et visage contre terre, de la neige partout dans ses yeux et sur son museau. Relevant la tête, la seule chose que l’on pouvait voir à travers les flocons portés par le vent qui soufflait toujours, c’était ses cheveux d’ambres en contraste avec tout ce qui était blanc autour de lui. S’écrasant dans la neige, il s’y roula un peu, cherchant quelque chose de mieux à faire. Ses yeux montèrent vers le ciel nuageux et n’y vit rien d’autre que de l’eau glacée tombant du ciel.
Après quelques instants, il se releva. Il devait se trouver quelque chose à faire, quelque chose pour occuper ses pensées. Il devait aider les gens, mais il savait pertinemment que personne ne voudrait de lui : petit loup arctique timide et apeuré si facilement qui n’a plus de mémoire concernant son passé. À quoi cela pouvait-il bien lui servir? À rien du tout! Il était pitoyable et il ne voyait pas pourquoi un Alpha voudrait de lui dans une meute. Il aurait même toute la misère du monde à s’y intégrer. Pffff...
Recommençant à marcher tranquillement à travers la neige et contre le vent, il tentait de se changer les idées, se trouver quelque chose d’autre à faire.
