Une larme. ▬ Chrono

Dans toute larme s'attaque un espoir.
Simone de Beauvoir.

Comme à son habitude, elle marchait. Elle était revenue à la clairière, là où son amis la souris lui était grimpée dessus, avant. Là où elle avait discuter avec Nagash, aussi. Elle soupira, ses pas lents la conduisaient à une vitesse très réduite vers le centre de la grande clairière. L'herbe tendre commençait à se faire un peu plus courte. Elle s'étala une dernière fois dessus, de tout son long, et aussi soudainement qu'un éclair pouvait frapper le sol. Contraste frappant avec sa précédente allure.

On aurait pu croire à un arrêt cardiaque, mais quand elle étira ses pattes, personne ne pouvait plus rien en croire. Elle les replia ensuite vers son corps, allongée sur son dos, elle avait quelques fleurs accrochées sur elle, fleurs qui ne pousseraient bientôt plus, elle le savait, alors elle tentait de les préserver un maximum avant qu'elles ne fanent, de peur que toute leur beauté ne s'en aille trop vite.

Siemy n'avait pas encore un an, mais elle souffrait déjà. L'absence d'une mère, la dépression d'un père, cela forgeait. Elle se sentait si triste, elle aurait juste voulut que la douleur cesse, et ne revienne jamais. Pourquoi le ciel avait-il fait tout ça ? Elle ne savait pas. Elle ferma les yeux, se laissant aller un moment, elle avait si mal, si mal... Sans avoir aucune blessure nul part. Son âme saignait, ainsi que son cœur.
Une larme dégringola de son œil droit.
Dans toute larme s'attarde un espoir...

Un larme de rosée fit ployer un brin d'herbe, qui s'inclina avant de la déposer au sol. La surface lisse de la petite perle reflétait le soleil déjà avancé dans son cadran. Sa surface se mit étrangement à vibrer. Il n'y avait pas de vent pourtant. Soudain, elle fut arrachée du sol et valdingua dans les airs, comme maintenue en suspension.

Chrono la croisa de l'oeil: il lui sembla qu'à cet instant précis, cette petite perle de lumière se juxtaposait parfaitement avec le soleil, la faisant s'irradier. Son visage se brouilla dans son mouvement alors qu'il déferlait à toute vitesse sur une colline de la clairière. Derrière lui s'arrachaient quelques brin d'herbes qui valsaient dans sa vitesse.

Un sourire fendit ses babines et il ouvrit la bouche.

— ^YAaaaa

HOOOOOOO !!

Sentir le vent filer, battre dans les touffes de sa fourrure, entremêler ses mèches blondes et faire claquer sa tresse derrière l'exaltait: il n'avait jamais ressenti une chose pareille !

Après tout, si l'Oasis était dépourvue de quelque chose d'essentiel, c'était bien de l'herbe ! L'herbe! Si moite, mouillée, et glissante! Quelle invention extraordinaire!

Il se rappelait des berges de Dry River, mais le duvet herbeux de celles-ci était loin d'égaler la fertilité du sol d'Inaria ! Accroupi sur ses pattes postérieures, ses pattes antérieures s'étaient repliées vers lui afin de lui conférer un meilleur aérodynamisme. Comme elles n'étaient importants que dans l'équilibre de sa pause ( et ne servaient donc pas à s'appuyer ), il put étirer l'une d'elles pour raser du bout de ses coussinets la pente qu'il dévalait à folle allure. Il échappa un rire, à la fois impressionné et admiratif. Au diable les arbres de papa, ça, c'était bien mieux !

À cette pensée, il lui sembla perdre la sensation dans ses pattes postérieures. Il écarquilla les yeux, voyant la fin de la colline, pivotant ses oreilles vers l'arrière.
—  non non non nON NON NON NON---
Trop tard. Il fut comme éjecté de sa piste. Il put entrapercevoir dans sa chute la présence d'un autre loup, un louveteau plus exactement, mais sans plus: il ciel et la terre déferlèrent autour de lui alors qu'il roulait-boulait dans l'herbe, cherchant les freins. Après quelques tonneaux, il se laissa tomber sur le flanc, le souffle court, son diaphragme se gonflant et se comprimant à folle allure, avant de grimacer de douleur. En se roulant sur le dos, Sa grimace pris les traits d'un sourire, et il éclata de nouveau de rire.
— _PFffff ! Ha ha haaa !

Elle entendit un bruit étrange.
Comme... de la pluie ? Non, un bruit d'herbe. Comme elle était froissée et malmenée, un bruit léger qui s'intensifia avec les secondes. Puis elle entendit un cri. Elle aurait pu se relever, alarmée, mais elle n'en fit rien, elle se dit qu'elle était visible après tout, l'autre l'éviterait bien tôt ou tard. Puis bon, à quoi tout cela aurait-il servit ?

Puis une silhouette passa sous son nez à une vitesse ahurissante. Il roulait-boulait dans l'herbe, visiblement emporté par un grand élan, et il continua sa course. Siemy n'eu pas le temps de réalisé, elle ouvrait juste de grand yeux ahuris par la scène. C'était quoi ça ? Un cylindre lupin aux cheveux blonds ? Elle secoua la tête, décidément bien détourné de ses précédents états d'esprits. Elle dressa les oreilles, et se releva d'un bond. Plus loin, le loup s'était redressé lui aussi, et il était parti après avoir cherché son souffle, dans un fou rire. Ses éclats de rire étaient sonores, Siemy ne sut pas si elle devait rire aussi ou bien baisser les oreilles. Son cerveau décida de prendre l'option C et de baisser une oreille, puis elle arqua un sourcil. Mi-surprise, mi-amusée. Elle pencha la tête, un sourire en coin de gueule. C'était qui, celui-là ?
Que faisait-il ici ?

Elle ne savait pas, mais il avait eu l'air de bien s'amuser, et d'encore bien s'amuser présentement.
Elle gigota un peu pour se remettre sur ses quatre pattes. Elle s'approcha, et penchant la tête, lui demanda d'une voix piquée par la curiosité.
▬ Ça vous arrive souvent de vous prendre pour un tronc d'arbre ?
Le ton n'était pas méchant, voir même amusé. C'était la seule comparaison qu'elle avait.
Parce qu'elle n'avait jamais vu que des troncs d'arbre arriver vers elle en roulant ainsi, sans doutes !

Chrono dressa soudain ses oreilles en entendant des pas qui s'approchaient. Loin d'être sur le qui-vive - après une descente pareille, qui le serait ? - il tourna doucement les yeux et la tête vers la nouvelle venue, l’accueillant d'un sourire.

— Ça vous arrive souvent de vous prendre pour un tronc d'arbre ? l'interrogea la plus petite ( plus grande que lui ), la tête penchée, sans doute rendue trop lourde par ses hypothèses. Chrono planta le coude dans le sol afin de de se hisser dessus et de s'asseoir, quoique maladroitement.
— Non, non, il fit en se levant, sans perdre son sourire. Assit, il se trémoussa légèrement afin de se départir de l'herbe éméchée qui s'était collé à sa fourrure dans son crash. Chez moi, de l'herbe y'en a que sur les berges, et encore (il mit ses coussinets à plat sur une poignée de tiges et les aplatit de moitié) elle est pas plus haute qu'une griffe !
Il leva sa tête, porta sa même patte à ses cheveux afin de les ébouriffer et de replacer ses franges. Une mèche rebelle rebiqua sans qu'il ne s'en aperçoive - ou ne s'en soucie.
— Sérieux, les arbres ici dévalent les collines ?... Il fronça les sourcils. Ça lui semblait illogique. Ses oreilles s'abaissèrent et il porta son regard dans celui de Siemy. ... Tu m'fais marcher, là.

▬ Non non. Chez moi, de l'herbe y'en a que sur les berges, et encore elle est pas plus haute qu'une griffe !
Il aplatit partiellement une touffe pour illustrer son propos. Il lui expliquait donc qu'il ne venait pas d'ici. Intriguée, la jeune l'observa. Il avait de longs cheveux blonds, des marquages marrons et es yeux bleus clair perçaient l'âme. Encore un loup aux yeux bleus ! Mais ce n'était pas le même bleu. Ce n'était pas le bleu Whitewind.
▬ Sérieux, les arbres ici dévalent les collines ? ... Tu m'fais marcher, là. Cette fois il la regarda droit dans les yeux. Perturbée par ce regard, elle sursauta un peu. Puis elle pencha la tête. Comment ça ? L'avait jamais vu ça ? Elle baissa les oreilles à son tour, imitant sans le vouloir son camarade. Elle ouvrit la bouche pour répondre à son tour.

▬ Bah non ! Tu n'as jamais eu de violent orage, chez toi ? Ceux où il pleut comme si un océan coulait du ciel ? Elle réalisa que s'il n'avait pas beaucoup d'herbe, il n'avait jamais du en avoir, non. Elle pencha la tête, dans sa réflexion, et continua. Quoi que, je suppose que non. Enfin ici, ces gros orages ont des vents très violents, qui déracinent les arbres.
Elle regarda les arbres un instant.
▬ Et du coup une fois secs, les troncs morts qui ne sont pas bloqués, roulent.
Simple comme bonjour !

— Bah non ! Tu n'as jamais eu de violent orage, chez toi ? Ceux où il pleut comme si un océan coulait du ciel ?
" Pleut " ? " Orage " ? " Océan " ? Un frisson rachidien le parcourut lorsqu'il se rappela d'un grondement hostile venant des nuages. Il se rappelait aussi des "gouttes de rivière" qui tombaient du ciel. Mais plus encore, il se rappelait du blanc. Les secondes où le Blanc envahit l'Oasis, délestant celle-ci de ses ombres, le temps de zébrer le ciel et l'aveugler. Sans s'en rendre compte, il hocha imperceptiblement la tête. Oui, il avait vu un orage. Mais il n'avait jamais pu y mettre un nom.

— Quoi que, je suppose que non. Chrono sortit de sa torpeur. Enfin ici, ces gros orages ont des vents très violents, qui déracinent les arbres. Il suivit le regard de l'autre sur les arbres. Il sembla se raidir. Déraciner les arbres ? Mais comment ? Un arbre, ça restait fermement planté dans la terre, non ?... Il baissa les yeux. Est-ce que ça signifiait que certains arbres de son père avaient déjà été victime de ces " orages " ?...

— Et du coup une fois secs, les troncs morts qui ne sont pas bloqués, roulent.
— Oui, ça se tient, lâcha Chrono, un peu perdu dans ses réflexions. Il secoua sa tête.
— Il y a déjà eu quelques orages chez moi, mais jamais assez de vent pour déraciner un arbre ! E-est-ce que ça signifie que vos orages peuvent emporter des loups ?!

▬ E-est-ce que ça signifie que vos orages peuvent emporter des loups ?!
Siemy l'observa, légèrement incrédule. Il était pris de tremblement à l'idée qu'un orage puisse soulever un confrère lupin, et l'envoyer valdinguer là où seul Dieu savait où. Elle pencha la tête, surprise qu'une si sordide idée puisse traversée la tête d'un congénère. Enfin s'il n'avait jamais vu de très violente tempête il se pouvait qu'il imagine ceci... après tout un arbre c'était plus lourd qu'un loup. Avec ce raisonnement elle parut moins surprise. Mais elle se mit a rire, un petit rire franc venant tout droit de son ventre.
Elle se calma et put enfin lui répondre.
▬ Non ! Heureusement on peux s'abriter ici ! Il y a plein de cachettes, notamment dans les roches, pour ne pas subir les chutes d'arbres et pour échapper au vent. Elle dressa les oreilles, expressive. ▬ La seule chose qui n'ai jamais emporter un loup je crois ici... C'est la rivière. Elle faisait référence au sacrifice de Lorrenzo et Arcane pendant la guerre, mais Chrono ne savait certainement pas, elle s'empressa de s'expliquer avant de lui faire encore peur. OH ! En fait, pour tuer les tigres à dent de sabre, deux loups de notre clans de son sacrifiés et ont détruit un barrage. Ils ont été emportés mais ils nous ont sauvés. Enfin c'est ce qu'on m'a raconter. Elle se rassit sur son arrière train.
Bon, puis assez de blabla sur les orages ! Elle en vint au fait.
▬ T'es qui... d'ailleurs ? Tu viens d'où ?

Lorsqu'elle se mit à rire, la fourrure de l'échine de Chrono se mit à se hérisser, et il fit la moue. Il s'attendait à une vanne à propos de sa petite taille, mais rien ne vint: au contraire, une fois sa contenance regagnée, la petite entreprit de dissiper ses inquiétudes à l'aide d'une explication:
— Non ! Elle fit, sans toutefois perdre sa bonne humeur. Heureusement on peut s'abriter ici ! Il y a plein de cachettes, notamment dans les roches, pour ne pas subir les chutes d'arbres et pour échapper au vent. À l'entente de ces mots, l'image de l'Arche de Pierre située près de la Grotte Lunaire lui vint à l'esprit. C'est vrai. C'était cette même arche qui l'avait protégé, Salama et lui, pendant le violent orage. Chrono se demandait bien ce qu'ils auraient fait s'ils avaient vu en plus des arbres se faire déraciner.
— La seule chose qui n'ai jamais emporter un loup je crois ici... C'est la rivière, poursuivit la plus jeune. Chrono ourla ses oreilles, son expression se teignant de malaise. La rivière était-elle vraiment capable d'une telle force ? Ça lui semblait irréel, ça aussi. Après tout, une rivière, c'était calme. Profond, certes, mais calme. L'idée d'une rivière sortant de son lit et se déchaînant lui arracha un autre soubresaut.
— OH ! fit la petite, cherchant à lui éviter une pensée déplacée. En fait, pour tuer les tigres à dent de sabre, deux loups de notre clan se sont sacrifiés et ont détruit un barrage. Chrono redressa la tête. Un barrage ?
— Ils ont été emportés mais ils nous ont sauvés. elle ajouta:
Enfin c'est ce qu'on m'a raconté. Chrono baissa la tête.
— ... Ils ont été emportés... Il baissa machinalement les yeux sur les cicatrices à ses pattes, leur portant un regard vide. Il se demandait bien ce que ces "deux loups" avaient ressentis à l'idée de mourir en aidant la meute. Il avait du mal à s'imaginer porter un tel fardeau. C'est alors qu'un éclat luisit dans ses yeux. Il y eut un déclic:

Pour tuer les tigres à dent de sabre,

deux loups de notre clan se sont sacrifiés et ont détruit un barrage.

Le retour de l'eau à Dry River. C'était ça. C'était à cause du barrage. C'était Inaria, les responsables de leur nouvelle richesse.

— T'es qui... d'ailleurs ? Tu viens d'où ? Chrono tressauta, de surprise cette fois. Il sortit de sa torpeur en secouant sa tête.
— Euuh, oui!
Une patte sur le visage. " T'es qui ", " tu viens d'où ", et il répondait " oui ". Il poussa un soupir, rigolant tout bas, tout en déposant sa patte sur le sol et en redressant son dos.
— Je m'appelle Chrono. Je viens de l'Oasis avec ma soeur Ciaran. Il eut un sourire en prononçant le nom de celle-ci. Nous sommes venus à Inaria quelques jours afin d'en apprendre plus sur nos parents, sur leurs amis, sur leur ancienne vie. Des trucs comme ça.
Il baissa les oreilles.
— Ils se sont installés à l'Oasis avant la guerre. Si j'ai bien compris, mon père était très faible et ma mère avait déjà été attaquée par un sabre.
Il ferma ses yeux, sur un large sourire. Pas la peine d'en ajouter plus.
— Enchanté !

▬[...] Ils se sont installés à l'Oasis avant la guerre. Si j'ai bien compris, mon père était très faible et ma mère avait déjà été attaquée par un sabre. Enchanté !
La petite le regarda osciller entre certaines humeur, et décocher des sourires. Il devait aimer sa soeur et sa famille très fort pour tenter de venir ici, en apprendre plus. Elle agita ses oreilles le temps de son discours, intriguée puis fascinée, et finalement enchantée aussi. Elle redressa la tête et pointa ses oreilles vers lui, et répondit de sa voix encore bien juvénile. ▬ Enchantée aussi monsieur Chrono !
Puis là, elle songea qu'elle ne s'était même pas présentée. Elle sursauta à cette idée et s'empressa de venir elle aussi dévoiler les informations sur sa personne, sinon elle aurait été impolie ! Ça ne se faisait pas.

▬ Moi, c'est Siemy. Je suis née ici, enfin je crois que c'est évident... Elle pencha la tête et continua. Je suis la fille d'Icepaws et Wagtail, et j'avais deux frère, Lex est mort, mais Lorien est vivant ! J'ai deux tontons et une tante, dedans il y a Blackdawn, c'est le chef des gardes.
Elle repris après une brève pause.
▬ Mon second tonton c'était Arcane, c'est un des deux qui s'est sacrifié pendant la guerre. Mais ma tata a disparue ! Et ma maman aussi...
L'information était partie toute seule. Après tout c'était sa préoccupation la plus importante en ce moment. Elle était encore perdue et déboussolée. Enfin fort heureusement, ses rencontres comme celle-ci semblaient l'apaiser un peu. Elle trouvait un peu de réconfort à parler aux autres, c'était important. Elle releva le nez, une petite larme au coin de l’œil, elle se mit à rire un peu nerveusement.
▬ On la cherche beaucoup avec mon papa, mon tonton et mon frère.
Elle ne comprenait pas exactement pourquoi elle avait rit nerveusement, c'était peut-être toute la pression. Elle repensa à la mère de Chrono qui s'était fait attaquer par un sabre, elle aussi l'avait été, avec Lorien.

▬ C'est triste pour ta maman... Les sabres sont vraiment méchant. J'en ai vu un aussi, on était avec Lorien. J'ai cru qu'il allait nous manger ! Ses dents étaient énoOoormes ! Elle se mit sur son arrière train et agita les pattes pour mimer la taille des crocs, c'était exagéré forcément, mais elle avait réellement cru qu'il allait la manger ! Enfin bon. Mais papa nous à sauver à temps !
Elle regarda Chrono.
▬ C'est qui tes parents ?

[ Argh vieux topic! Mais j'suis déterminé à le finir ! ]

— Enchantée aussi monsieur Chrono, lui répondit la plus jeune, pimpante de vie. À Chrono de lui rendre son sourire. Celui de l'autre sembla se perdre d'un sursaut. Interloqué, le loup polaire dressa ses oreilles, rouvrant ses yeux, interrogeant son interlocutrice du regard.
— Moi, c'est Siemy, elle lui dit alors. Je suis née ici, enfin je crois que c'est évident... Chrono échappa quelques esclaffées légères. Je suis la fille d'Icepaws et Wagtail, et j'avais deux frère, Lex est mort, mais Lorien est vivant ! J'ai deux tontons et une tante, dedans il y a Blackdawn, c'est le chef des gardes. Le chef des gardes? Peut-être qu'il l'avait déjà croisé! Il ne se rappelait pas d'avoir rencontré la totalité de la meute d'Inaria ( leur population devait bien tripler la leur! ) mais il se rappelait des visages qui s'étaient adressés à lui.
— Mon second tonton c'était Arcane, c'est un des deux qui s'est sacrifié pendant la guerre. Chrono eut un soubresaut. Mais ma tata a disparue ! Et ma maman aussi... il lui sembla que la voix de Siemy s'éteint à ses dernières syllabes. Pas étonnant. Elle était jeune, et devait déjà être forte pour toutes les pertes qu'elle avait vécu si jeune. Siemy avait relevé sa tête et s'était mise à rire, comme pour alléger sa tension:
— On la cherche beaucoup avec mon papa, mon tonton et mon frère.
Chrono abaissa ses oreilles et leva un petit sourire compatissant.
— J'espère que ta maman va bien, Siemy, il lui dit d'un souffle, ne pouvant s'imaginer vivre à la même place que cette autre personne.
— C'est triste pour ta maman, elle esquiva. Les sabres sont vraiment méchant. J'en ai vu un aussi, on était avec Lorien. J'ai cru qu'il allait nous manger ! Ses dents étaient énoOoormes !
Elle s'était levée pour joindre l'action à la parole, ce qui suscita un sourire de connivence chez le plus vieux. Il n'avait aucun mal à s’imaginer la créature que lui décrivait Siemy, mais d'un autre côté, il ne pouvait pas se permettre de penser la même chose qu'elle. Son père avait hérité du nom d'un tigre aux dents de sabre, après tout.

En parlant de père.
— Mais papa nous à sauver à temps ! Chrono partagea son enthousiasme, mais peut-être pas de la même manière.
— C'est qui tes parents ?
— Oh, ma maman à moi s'appelle Sunshine. Mon père, c'était Chess. Ils sont partis avant ta naissance je crois, je ne pense pas que tu as pu les connaître... Il se redressa soudain, se rappelant les mots d'Adrian. Mais tu as peut-être entendu parler de mon père !

Il a creusé des tunnels à Inaria ! On m'a dit que c'est là que les louveteaux se sont cachés pendant la guerre.
Il leva la tête, rêveur.
"Les Tunnels de Cheshire".