La plus mauvaise des surprises ?

Oiseau

Fei était revenue une fois de plus dans le canyon, de nuit bien évidemment, autant quelques endroits elle pouvait s’y aventurer le jour, comme le verger par exemple, tant qu’elle y restait à l’ombre des arbres, elle ne craignait pas le soleil, encore moins la chaleur puisqu’il ne faisait pas chaud là-bas. Dans les gorges du canyon, la chaleur était forte la journée, mais il y faisait frais la nuit. Les masses d’air chaud remontent et laisse place à la fraîcheur nocturne que Fei aimait tant. L’avantage du canyon par rapport à l’Oasis, c’est qu’il y avait du relief, elle pouvait s’entraîner à grimper, à raffermir ses muscles, aussi frêles soient-ils, et elle pouvait trouver d’autres gibiers que les habituelles chauves souris et lézards.

Fei trottinait tranquillement, la marche n’était pas si longue pour atteindre le canyon, elle était grande marcheuse, surtout de nuit. Ce n’était pas si difficile pour elle. La nuit venait tout juste de tomber, elle aurait toute la nuit pour visiter le canyon. Elle s’arrêta près d’une des falaises, elle formait de nombreuses « marches » dans son sillon, Fei entreprit de les escalader pour monter un peu plus haut. Elle sautait agilement et avec grâce, malgré son sang Blackblood, elle était agile et fine, gracieuse et délicate.

Alors qu’elle finit son ascension, elle poursuivit de plusieurs pas sa marche, les ombres du canyon la nuit donnait des reflets violets particuliers à l’atmosphère nocturne. Mais plus loin, le violet semblait être plus vif. Fei ne trouvait pas cela normal, elle se stoppa net. Et ses yeux rouges luisant scrutait l’horizon. Du jaune, du violet … Certes le violet ombragé du canyon était normal, mais cette masse plus prononcée ne l’était certainement pas. Elle pensait que peut être, c’était Bokan ? Le loup bleu qu’elle avait rencontré un jour ici même ? Bleu et violet dans la nuit se confondent assez facilement … Elle dressa les deux oreilles, et resta attentive. Patiente.

Mammifère

Emprunter le Canyon au lieu d'emprunter les Terres sèches n'avait pas été une aussi bonne idée qu'il l'avait pensé: contrairement au chemin dans le désert, Gunthaer ne connaissait pas celui des plateaux et s'était vite perdu entre les innombrables saillies et grottes adjacentes. Ce petit contretemps avait terni son humeur: au lieu de trottiner gaiement entre les pierres, c'était avec un pas lourd qu'il se déplaçait, se coulant dans les ombres comme une vipère, occultant la présence des autres animaux. Car si une bête osait se dresser sur son chemin, il répondait par un coup de crocs. Une nuée de plumes, un filet de sang, et leur vie leur était arrachée. Il faisait piètre allure, couvert de sueur, les cheveux emmêlés, les oreilles basses, la fourrure encrassée de fluide carmin. Il avait tenté de trouver une source, ou du moins un ruisseau pour refaire sa toilette, mais tout ce qu'il trouva fut une misérable flaque d'eau boueuse. Il ravala son orgueil pour s'y rouler, s'ébrouant prestement, s'y allongeant pour fuir la chaleur du soleil. Midi déjà. Il reprit la route.

***

C'était le soir. Il n'avait toujours pas réussi à se sortir du labyrinthe de monolithes, errant à tout va. Le nombre de proies abattues se comptait à quinze, toutes dispersées et égorgées sur le chemin. Lorsqu'il marcha sur l'une de ses victimes, il se résigna: il reprendrait la route la nuit, où il ferait moins chaud, et où il pourrait éviter de croiser des indésirables comme ceux-ci. Bien que l'idée ne lui plaisait guère, il s'était penché pour chasser quelques insectes qui s'étaient agrippées à la carcasse pour pouvoir s'en nourrir.

***

La nuit enfin. Il s'avança entre les rochers, la tête basse, la queue frétillante. Il avait faim. Mais perdu comme il était, il n'allait pas trouver de pitance de si tôt. C'est pourquoi il s'assied sur la pierre, levant la tête, entrouvrant la bouche. Il poussa un long hurlement, qui se réverbéra dans le canyon, s'étouffant comme une plainte dans les profondes crevasses. Bien trop concentré à son chant, Gunthaer n'avait même pas senti la présence d'un fantôme se glisser tout près.

Oiseau

La blanche n’avait quitté la lueur violacée des yeux, elle reconnaissait bien la couleur du canyon la nuit, et ce ton de violet n’en faisait pas habituellement partit. Fei essaya de se faire discrète, bien qu’elle sache qu’elle était aussi visible qu’un blackblood dans la neige, à part elle bien sur !
Fei voulut contourner la chose, pour plus de prudence, mais elle ne parvenait pas à trouver de chemin convenable, tout était découvert, aucun moyen de se cacher. Elle se faufila au ras du sol, comme lorsqu’elle chassait, et tenta de contourner la chose violette. Ses yeux rougeoyants, bien que perçants, ne parvenaient pas à discerner exactement la forme. Elle confia donc la tache à son nez affiné.
Cette odeur.
Odeur d’humidité, de mousse, de végétation épaisse, climat humide et chaud. Les odeurs tropicales. Alteron.
Fei ouvrit grand les yeux, ses oreilles pointèrent successivement devant puis se plaquèrent à l’arrière. Elle se raidit, à présent, ses yeux ne quittèrent plus la forme violette. Un alteron était là. Juste devant elle. Malheur, Fei était bien la dernière des Blackblood à être apte à se défendre face à un alteron. Elle était frêle, fragile, la plus douce et gentille de toutes les blackbloods et aussi la plus faible. Elle tenta de marcher à reculons, le plus discrètement possible. Elle sentait le sol vibrer très très légèrement, ce loup était en train de pousser un hurlement, appelait-il ses congénères ? La blanche commença à trembler.

Mammifère

- ...Il est bien tard pour une balade, miss

Oiseau

Il était mauvais. Ca se voyait tout de suite. Certains loups se basent beaucoup trop sur les paroles, le ton, l’apparence du masque, plutôt que de se concentrer sur l’attitude, le regard, la posture, les oreilles, la démarche … Et Fei, sourde, ne se basait que sur ça. Ce loup avait une démarche lente, très lente, légère mais lourde de sens. Il gonflait le poitrail, dominance. Il la toisait du regard. Intimidation. Ses yeux étaient petits, les sourcils froncés. Malsain, mauvais. Fei avait ce don, grâce à son handicap, de cerner presque immédiatement si les loups qu’elle croisait était bon ou mauvais. Celui-ci n’était définitivement pas quelqu’un de bien.

- Il est bien ‘ard ‘ou’ une balade, miss.

Il sifflait. Comme un serpent. Cela se voyait sur ses lèvres et ses dents serrées. Fei n’aimait pas ça. Elle se raidit encore plus, se dressant du haut de ses pattes, mais baissant le museau. Elle continuait de reculer. Evidemment elle ne lui répondit pas. Elle eu un imperceptible soupir sarcastique. Tard ? Pour Fei qui vivait quasiment la nuit, ça la faisait bien rire. Mais l’heure n’était pas à au rire, une mauvaise atmosphère régnait. Fei détailla la carrure de l’individu. Elle se demandait s’il pouvait courir plus vite qu’elle, si jamais elle décidait de prendre la fuite.

Mammifère

Elle continuait de reculer, et lui, de s'avancer, sur le bout des pattes, levant sa queue parallèlement au sol, assouplissant sa démarche, étirant le cou, les yeux luisant d'une lueur malsaine. Il avait faim. Les quelques carcasses désossées qu'il avait trouvé sur le chemin ne lui suffisait pas. Rien ne valait la nourriture à Alteron, les porc-épics, les rongeurs, les petits cervidés. Changer ainsi de diète commençait à l’aggraver. C'était comme si mille yeux hagards s'étaient posés sur Fei. De l'oeil, il analysa le relief, se préparant à courir. Lentement, ses muscles se crispèrent sous sa fourrure. Il visualisa la scène: Fei tentant de détaler, et lui se ruer sur elle en l'achevant d'un coup à la nuque. Peut-être tenterait-elle de contourner le mur de corniches pour déboucher vers la grotte à proximité. Peut-être tenterait-elle de s'attaquer à lui pour se défendre: après tout, même le plus petit animal, acculé à un mur, se défendait avec ferveur. Il ne grognait pas, ni n'avait retroussé le museau, se contentant d'avancer dans une infinie lenteur limitant les mouvements, réfrénant l'hostilité dans ses gestes pour la faire suinter de ses yeux.

Oiseau

Fei voyait bien que ce n’était pas en reculant qu’elle arriverait à quelque chose. Quand elle chassait, les animaux eux aussi reculaient face à elle, pendant qu’elle avançait lentement vers eux en analysant toutes les options possibles. C’était exactement ce qu’il était en train de faire. Il la chassait. Fei se dit que plutôt que de reculer, elle devrait marcher sur le côté, pour décrire un cercle. Elle se déporta sur le côté, et marchait en crabe pour désormais décrire une trajectoire en courbe.
Que devait-elle faire ?
Fei n’a jamais apprit à se défendre ou à attaquer. A Inaria, elle était l’Oméga . Elle n’en avait pas le droit. Elle subissait, c’est tout. Puis lors de leur départ pour l’Oasis, une fois installés, les Blackbloods n’étaient plus qu’entre eux. Et personne n’en a plus jamais voulut à Fei pour quoi que se soit. Elle n’a jamais apprit à se battre, que se soit pour la défense ou l’attaque. Elle savait attaquer un rat, une chauve souris, un lapin, exceptionnellement du plus gros gibier, mais ceux-ci se contentaient de fuir plutôt que se débattre.
Elle ne savait pas quoi faire.
Elle se contenta de faire disparaître ses oreilles dans son pelage, elle fronça les sourcils, elle avait peur mais elle ne pouvait pas fuir. Elle était légère et rapide, mais l’autre était plus petit et donc, forcément il serait plus rapide qu’elle. Les pattes de l’inconnue étaient musclées, les siennes sont fines et graciles. Fei serait peut être plus rapide, mais sur une plus courte distance, et l’autre là rattraperait, sans doute plus endurant.
Piégée ?
Ses yeux rouges de sang faisait peur à certaines loups, mais ils n’étaient rien comparés à ceux du canidé violace. Des yeux bleus aciers, dur et froids comme le fer, puants de malfaisance. Les yeux de Fei étaient peut être colorés que par son sang, mais ils ne reflétaient que de la douceur et de la gentillesse. Et en cas précis, de la peur.

Mammifère

Chaque variable était comme un nouveau jeu

Je vais te tuer

Je vais te tuer, et tu ne pourras rien y faire. Tu es morte, je te mange à ma faim, tu n'es plus, tout le monde te regrette, et je repars. C'est ce qui se passera. C'est ce qui est en train de se passer, et c'est ce qui s'est passé.

Oiseau

Fou. Il était fou.
Fei ne se laissa pas avoir aussi stupidement par son contre sur le sens du cercle, elle l’avait vu bien avant qu’il ne le fasse. Ce que la plupart des autres n’auraient effectivement pas vu. Elle qui ne parle quasiment que par le corps depuis le début de sa vie sait mieux que quiconque pré analysé les mouvements. Déplacement du poids du corps, en passant par les épaules, la tête contre balance, l’arrière train reste en place, et la queue fait balancier. Elle ne fut pas surprise. Il ne pourrait pas donc profiter de cet instant de surprise qui n’a pas eu lieu. Cependant, elle n’était pas sauvée pour autant. Elle n’avait que deux options probables : fuir ou se battre. Il existait bien une troisième : parler. Mais certainement pas avec ce genre d’individus. Pourri jusqu’à la moelle, leurs mots sont tous des mensonges.
Les yeux de l’étranger lui parlaient et eux ne mentaient pas. Fei avaient les mêmes lorsqu’elle chaissait. Concentrés sur la proie et sur rien d’autre. Concentrés pour tuer. Ici même et aujourd’hui.
Fei releva la tête dans un élan d’orgueil, couchant les oreilles en arrières, elle lanca

- Pas auchourd'hui.

Puis s’élança. Avec toute la vélocité que sa fine carrure pouvait lui procurer. Non, pas aujourd’hui. Sa vie avait prit un tournant trop important depuis peu. Elle avait rencontré un loup qui voulait l’aider à améliorer sa vie, en comprenant les gens, et en parlant sans fautes et sans lacune, qui voulait l’aider à parcourir le monde, à découvrir. Et ça, pour rien au monde, elle ne laisserait fuir cette opportunité. Sans aucun doute que le loup allait s’élancer à sa poursuite. Mais Fei savait déjà quoi faire quoi qu’il fasse. Et sentant ses pas par vibrations dans le sol, elle n’avait pas besoin de se retourner et de perdre du temps pour savoir ce qu’il faisait, s’il se rapprochait, ou s’il bondissait.

Mammifère

- Pas auchourd'hui.

- "Aujourd'hui".

- ... The Canyon Bridge is falling down ♫
falling down ♪ falling down ♪
the Canyon Bridge is falling down ♫
my fair lady ♫

- Build it up with wood and clay ♫
wood and clay ♪ wood and clay ♪
build it up with wood and clay ♫
my fair lady ♫

- Wood and clay will wash away ♫
Wash away ♪ wash away ♪
Wood and clay will wash away ♫
My fair lady ♫

- Lift it up with blood and guts ♫
blood and guts ♪ blood and guts ♪
Lift it up with blood and guts,
my fair lady.

- Ohh ~ ohh? My Little lamb? Would you care getting exhausted faster? I'm starting to get quite an appetite! ♥

Oiseau

Fei continuait sa course, elle n’en avait que faire de ce qu’il pouvait bien dire, de toute façon, elle ne voyait ni n’entendait ses paroles. C’était un bien moindre mal d’ailleurs en ce qui le concernait. Elle sentait qu’il ne s’était pas immédiatement lancé à sa poursuite. Qu’avait-il en tête ? Un esprit dérangé certainement, certes, mais à part ça ? Et s’il n’était pas seul dans ce canyon ? Et si d’autres Alterons comme lui y était en ce moment même ? Fei n’avait beau pas sentir leurs odeurs, la panique lui faisait perdre ses capacités à se concentrer sur ce genre de détail. Il ne fallait pas qu’elle reste seule ici, pas seule avec lui à ses trousses. Elle avait beau courir et avoir une longueur d’avance sur lui, il devait être plus endurant sur la distance que Fei, et elle se ferait avoir alors. Quoi de mieux qu’un Blackblood pour se battre et s’assurer une victoire contre un Alteron ? Oui, mais pas Fei.
Celle-ci prit deux secondes pour regarder derrière elle, il était encore assez proche mais suffisamment loin pour que Fei stoppe sa course quelques instants, suffisant pour lancer un hurlement aiguë, destiné à ses congénères Blackbloods, en priant qu’il y en ai un dans les parages. Priant, et repartant dans sa course folle.
Priant n’importe qui, n’importe quoi, quelqu’un. Son alpha, sa cousine Nightrun, la Beta, son amie Spearheart, ou le vif d’esprit JD, n’importe quel Blackblood d’une carrure plus forte et surtout, qui sait se battre, et saura faire fuir de loup fou.

[j'propose que tu rép et que Spear se ramène après nope :3 ?]

Mammifère

Looks like you're on your own, little lamb.

Looks like fate decided that you can't run away from it.

Even if you would, I'd still chase you:

Through the end of the day ; through the end of the night.

Stalking your every moves, until every muscle of your body ache.

A relentless chase, until you fall down from exhaustion.

You'd have no time to think. I'll catch up.

Soaking the earth with your blood,

splattering the skies with your brains,

drowning your mind in the lake.

And while you pray for your God, It'd betray you.

There is no God ; only animals.

Famished ones, at most.

Your are not a wolf:

You are but a Lamb, prancing by the hunting grounds of a Wolf.

Mammifère

C'était l'hiver, déjà. L'hiver déjà et Spearheart n'avait PAS réussi à se rendre au camp une dernière fois comme elle se l'était promis... Entre le sauvetage de Steeple et la mort de Lyko, la pauvre louve avait eu les pattes bien prises ces dernières semaines.
Mais c'était fois, ce serait la bonne. Son pas était déterminé alors qu'elle approchait du canyon pour se rendre dans la grande plaine où étaient établis les humains. Cette fois, elle était partie de nuit, comptant bien arriver à l'aube et repartir avant que le soleil n'ait eu le temps de descendre bien bas.
Mais une fois encore, ses plans furent mis à mal par les circonstances.
Venant justement du canyon s'éleva un hurlement aigu, signe certain qu'un congénère était en danger. Il ne fallut pas plus longtemps que le mouvement de ses oreilles pointant vers l'avant pour que Spearheart reconnaisse la voix de Fei, son amie et collègue chasseuse.
Sans réfléchir, la louve sable troqua son trot endurant pour un galop rapide. Une pensée frustrée fusant loin dans le fond de son esprit : finalement, ce ne serait toujours pas pour cette fois-ci...
La louve albinos n'était décidément pas bien loin et Spear' le repéra bien vite, fourrure blanche brillant sous les étoiles. La petite femelle courait vers elle, les oreilles en arrière et sa camarade capta des traces de peur dans l'air.
Intriguée, Spearheart plissa les yeux en regardant derrière sa compagne de meute, cherchant ce qui l'effrayait autant. Elle ne le vit pas tout de suite, ce fut surtout son odeur transportée par une bourrasque soudaine qui lui indiqua ce dont il s'agissait... Malgré la couverture recouvrant son odeur originelle, probablement un mélange de terre et de plantes, les yeux de Spearheart s'ouvrirent en grand : d'aussi près il n'y avait aucun doute, il s'agissait d'un Alteron. Et d'après l'expression et la peur émanant de Fei, il n'était pas pourvu de bonnes intentions... du tout.
La plus grande louve se plaça entre sa camarade et l'ennemi, les poils se hérissant progressivement.
- Sortez de nos terres sur le champ... L'interpella-t-elle d'une voix calme mais plus basse que d'habitude.
Dans son mode sérieux, Spearheart posa des yeux froids et calculateurs sur l'ennemi plus petit mais à ne pas sous-estimer très certainement.

Oiseau

Alors qu’elle continuait de courir à en perdre haleine, Fei sentit une odeur qu’elle connaissait bien. L’odeur du sable et de la pierre chaude de l’Oasis. Quelqu’un avait entendu son appel, les dieux soient loués. C’était Spearheart, son amie et camarade chasseuse. Elle fut heureuse qu’il s’agisse de quelqu’un comme elle, qui saurait faire fuir le fou qui la poursuivait. Elle tint encore le rythme de sa course le temps qu’elle arrive, la louve dorée s’interposa entre Fei et le Fou. La blanche s’arrêta de courir, derrière Spearheart, elle ne vit pas bien ce qu’elle lui dit, mais elle se doutait bien du contexte en tout cas. Haletante, elle se dit qu’il valait mieux prévenir son amie que cet individu n’était pas simplement un ennemi, mais aussi un loup … Dérangé.

- Prend ga’de, il est fou … Pas simp’ement mau’ais … Fou …

Elle le voyait sans cesse à chaque fois qu’elle croisait son regard. Folie, et rien d’autre.

Mammifère

Lorsqu'une nouvelle vibration se joignit aux siennes, Gunthaer dut se sortir de sa léthargie et reprendre conscience. Il y avait bien un Dieu qui veillait sur cette petite. Peut-être car ce Dieu refusait que sa petite Lumière ne soit blessée. Peut-être car, comme il était ésotérique, physiquement intouchable, immatériel, avait-il lancé l'alerte discordante de l'agneau aux yeux de sang à vriller les oreilles d'une protectrice, à la couleur d'or. Son Chevalier vint aussitôt la bloquer de la ligne de mire du mâle, qui dut se résigner à ralentir, et pour reprendre des forces, et pour analyser de nouveau ce qui se passait. L'éclat dans ses yeux revint, alors qu'il posa son regard quoiqu'encore amorphe sur la plus grande.
- Sortez de nos terres sur le champ...
Gunthaer jeta un regard à gauche, puis à droite. Il allait parler, se prononcer, que la voix happée de Fei lui vrilla ses oreilles à lui:
- Prend ga’de, il est fou … Pas simp’ement mau’ais … Fou …
Il se mit à trembler sur place, trembler de rage, alors qu'il fusilla du regard la petite femelle. Bien que ses oreilles tiquaient à la moindre syllabe manquée, Gunthaer leva deux yeux inflexibles sur le chevalier en armure d'or, et entrouvrit la bouche, sur une voix pourtant claire:
- Heh, funny.
Il plissa les yeux, alors que l'ombre d'un sourire frôla ses lèvres.
- Il n'y a aucune preuve que ce Territoire est à vous, très chère.
Ses muscles s'étaient détendus, et sa queue, normalement levée, touchait le sol.
- Ainsi...
Le coup parti comme une balle: il se rua à sa gorge, claquant ses mâchoires contre sa chair, dans la ferme intention de ne pas lâcher. Son regard restait placide et serein, comme si la simple douleur de l'autre ne lui était pas venue en tête. Comme s'il ne cherchait qu'à se débarrasser d'elle pour s'occuper prestement de l'autre.

Mammifère

Spearheart sentit la louve blanche s'arrêter un peu plus loin derrière elle, elle ne risqua pas un coup dans sa direction, trop attentive au moindre geste de son agresseur. Le regard de l'énergumène était étrange et donnait presque des frissons dans le dos dans la louve sable. Elle plissa les yeux.
- Prend ga’de, il est fou … Pas simp’ement mau’ais … Fou …
Les syllabes avalées ne l'empêchèrent pas de comprendre le principal : ce loup était un danger ambulant et il était urgent de le faire partir le plus loin possible, et même là ce ne serait pas encore assez loin.
Spearheart le vit trembler soudainement, de colère d'après le regard effrayant qu'il lança à sa compagne de chasse. Spear' se hérissa d'autant plus, se tendant, prête à la défense, mais l'attaque se fit attendre...
- Heh, funny. Il n'y a aucune preuve que ce Territoire est à vous, très chère.
La louve sable tiqua légèrement, une babine frémissant. Elle n'eut que le temps de penser "Et les marques olfactives, ducon... ?!", avant que le mâle ne poursuive.
- Ainsi...
Spearheart se fit avoir, attendant la suite sous forme de mots, elle reçut l'Alteron en plein dans la gorge. Enfin, aussi précis qu'il pouvait l'être compte tenu de sa taille réduite face à elle.
Elle grogna d'effort et de douleur lorsque les crocs se plantèrent à travers fourrure et peau. Décidant de jouer sa stratégie habituelle en se faisant passer pour plus incompétente qu'elle n'était, la louve se laissa aller dans la prise, suggérant qu'elle allait se soumettre sur le dos. En se baissant, elle obtint un peu plus de mou et profita de son avantage de poids pour renverser le mâle, espérant ainsi le mettre dans la position même qu'elle avait feintée prendre quelques secondes plus tôt.

Oiseau

Fei observait la scène, terrifiée. Elle ne comprit pas les paroles du mauve, un peu trop loin d'elle et c'était tant mieux d'ailleurs. Il se lanca contre Spearheart, les deux roulèrent dans la poussière et entama un combat. Fei recula, surprise, ne sachant que faire, elle avait peur de gêner sa camarade, mais elle ne pouvait pas non plus la laisser ainsi ...

(histoire de dire quoi La plus mauvaise des surprises ? 855648211

Fei interviendra pour avoir des cicatrices comme prévu mais pas tout de suite)

Mammifère

[Up =')]

Mammifère

Ça y était: Spearheart reconnaissait de lui le mâle dominant et allait se rouler sur le dos... Il s'y laissa prendre: il ne pense pas une fois qu'elle allait rebondir comme un ressort pour l'écraser vers l'arrière. Décontenancé momentanément, il relâcha sa poigne et se coucha au sol, analysant son adversaire de deux yeux injectés de sang. La fourrure de son échine s'était hérissés, mais son museau ne s'était pas retroussé, comme si toute son hostilité suintait par ses yeux. Il ne grognait pas, non plus: sa gorge était immobile. Même ses yeux ne cillaient plus, fixés sur la figure de la louve blonde comme si elle n'eut pas été vivante. Comme s'il la visualisait déjà au sol, les boyaux à l'air, la gueule béante. Il se recula, toujours accroupi, modulant sa respiration avec ses mouvements. Il lui aurait été plus aisé d'abattre la blanche, malheureusement, la louve sable semblait chercher à la protéger. Il se redressa, son idée germant dans sa tête. S'il ne pouvait pas l'abattre en se jetant à sa gorge, il allait devoir l'abattre d'une autre façon. Il se trémoussa au sol dans un craquèlement d'os ( comme si leur inactivité les avait ankylosés ), puis, se redressa, resta immobile encore un peu, et se jeta de nouveau sur la femelle, cette-fois non pas vers sa gorge, mais vers son ventre: Gunthaer centra son attaque en dessous d'elle.

Mammifère

La satisfaction due à sa réussite eut le temps de remplir la louve sable alors qu'elle se redressait et s'écartait d'un pas du corps de son adversaire à terre.
Ses oreilles se plaquèrent de nouveau sur son crâne en observant l'expression et l'attitude du mâle violacé : tout cela ne lui disait rien de bon... Rien de bon du tout...
Méfiante, Spearheart ne préféra pas passer à l'attaque d'elle-même, attendant que l'intrus fasse le premier geste, encore une fois, ou, avec de la chance, ne cède enfin et déguerpisse hors de leur territoire.
Bien entendu, cet espoir fut vain. Après un court répit, l'Alteron revint à la charge, visant un point tout autre que la femelle sable ne décrypta qu'au dernier moment. Un féroce instinct lui dicta de protéger son ventre à tout prix, pour une raison qu'elle ignorait, et elle le suivit sans se poser plus de question, lançant une patte griffue contre son adversaire pour lui barrer le chemin. Elle agrippa ensuite la peau du dos du mâle violacé et le secoua dans l'unique but de le faire souffrir suffisamment pour qu'il lâche l'affaire et les laisse, elle et son amie, en paix...

Mammifère

- RRaaargh!!

- MERCY!

MERCY!

Oiseau

Fei assistait à la bataille très brève entre les deux loups. Spearheart avait évidemment l'avantage, autant par son physique que par son esprit plus clair que celui du loup violet. L'individu fut rapidement mis au sol et maitrisé. Fei n'avait pas bougée pendant ce court instant. Sans s'en rendre compte, l'ennemi était maintenant plus proche d'elle qu'avant.

- Méfie toi Spea'hea, i' ne faut pas le c'oire ...

Elle coucha les oreilles, inquiète. Il pouvait toujours se retourner en traitre pour en profiter. Mais elle ne se doutait pas que c'est bientôt elle qui en ferait les frais, et plus Spearheart cette fois.

Mammifère

Méfie toi Spea'hea, i' ne faut pas le c'oire ...

- You got that right, lamb.

Mammifère

Son adversaire se débattit un instant avant de hurler en adoptant une attitude de soumission qui laissait entendre que si la femelle le lâchait, il s'enfuirait sans demander son reste.
Mais Spearheart restait méfiante et pour faire bonne mesure et le convaincre de ne pas revenir, elle resserra vicieusement sa prise alors que Fei, qui était plus proche qu'elle ne s'en souvenait, l'interpellait, soucieuse pour les mêmes raisons :
- Méfie toi Spea'hea, i' ne faut pas le c'oire ...
La louve sable lui jeta un regard du coin de l'oeil pour lui faire comprendre qu'elle avait entendu et compris, mais alors que le mâle disait quelque chose, une soudaine douleur lui transperça la gorge et elle lâcha subitement l'Alteron en faisant un pas vers l'arrière.
Dans le même temps, le loup violet se jeta sur la blanche. Il était déjà trop tard lorsque Spearheart rattrapa le fou, mordant dans la fourrure de la nuque pour l'arracher à Fei et le jeter le plus loin possible d'elle.
Elle ne prit pas le temps de vérifier l'état de son amie : le plus urgent était pour l'instant d'éloigner définitivement la nuisance. Elle se dirigea donc lestement vers l'Alteron, furibonde, sa fourrure plutôt courte formait une crête impressionnante sur toute la ligne du dos.
- Maintenant, tu dégages ou je te fais la peau... Grogna-t-elle sévèrement, les crocs dévoilés en une grimace menaçante.

Mammifère

Maintenant, tu dégages ou je te fais la peau...

- ...

- Tsk... Don't get too cocky, moron.

- Profitez de votre chance.

- ... Votre chance à tous les trois ♥

» Mauvaise approche [Prio' Mödrost]