Découverte givrante.

De la poudreuse jusqu'aux reins, la jeune louveteau s'avançait façon bulldozer à travers la neige. Le museaux pointé en l'air pour ne pas avoir de la neige sur sa truffe, elle scrutait de son œil valide la route devant elle. Avançant doucement mais surement, elle continuait droit devant elle, sans s'arrêter. Jusqu'à ce que le niveau de la neige baisse peu à peu et que brusquement, Sürya se retrouva les pattes sur de la glace et à l'entrée d'une grande et spacieuse grotte. Elle resta d'abord figée, la neige couvrant encore le bout de ses pattes, quelques flocons étaient accrochés dans sa fourrure. Les parois étaient lisses et bleutées, elle reflétaient le reflet de la jeune louveteau qui -remarquant cet effet d'optique intriguant- s'ébroua vivement avant de trottiner vers le mur de la grotte. Ses pattes dérapèrent deux ou trois fois sur la glace, mais reprenant bravement son équilibre, Sürya finit par s'arrêter devant le mur, observant son reflet déformé par la forme ciselée du mur de glace. Elle pencha sa tête sur le côté droit, puis sur le côté gauche, remarquant que son reflet l'imitait. Un sourire illumina son visage, avant qu'elle tourne le dos doucement au mur. Regardant ailleurs comme si de rien était, elle fit un bond et faisant face à la glace elle tira la langue en une grimace attachante, destinée à son reflet qui lui répondait en toute évidence. Seulement un autre reflet se dressait derrière elle...

Le printemps… Saison de dégivre par excellence, où la traitrise de l’hiver ne part pas complétement, résultant en parois et sol fragilisés, où tout faux pas peut être fatal. S’il a bien une période où il faut être vigilant, et peut être même plus qu’en hiver, c’est au printemps. Et paradoxalement, c’est à cette époque que les naissances affluent. Comme quoi, mère nature avait un drôle de sens de l’humour. Sens de l’humour que Terezi lui renvoyait avec bonne grâce. Cela fait bientôt cinq semaines que ses petits sont nés, et la fatigue commence à se résorber pour lui permettre des sorties. Tout comme les températures se réchauffe, la parque s’illumine à nouveau de son énergie si grisante. Un petit sourire sur son visage, elle commence sa sortie, non sans avoir confié ses enfants à un protecteur. Pas question de laisser Lucius et Sillian seuls. Elle leur a d’ailleurs bien fait comprendre. Non loin de sa tanière, se trouve la grotte de glace. Ces murs solides offre une protection contre les mouvements des éléments. Mais aussi un véritable labyrinthe où les nouveaux nés peuvent bien passer le reste de leur courte existence, louveteaux sans expérience qu’ils sont. En temps venu, elle leur apprendrait comment naviguer à l’intérieur et à en faire un terrain de jeu… Ce n’est pas pour aujourd’hui. Elle s’y dirige machinalement, suivant l’effluve d’eau de rosée et de mystère qui s’y dégage. Ce n’est pas un secret, elle adore cet endroit. Autant y faire un petit tour avant de commencer sa traque de petit gibier. Avançant dans le tapis blanc qui recouvre encore abondamment le sol, elle remarque alors quelque chose. Mettant sa truffe non loin de la neige, la femelle ne tarde pas à découvrir que le chemin a déjà été emprunté. Elle gratte le sol de ses pattes, palpant la surface, vérifiant par la même à qui elle a affaire… Et est assez surprise su gabarit des traces. Accélérant un peu l’allure, elle débouche sur la grande entrée de son étape, et y entend des bruits on ne peut plus intéressants. Tendant l’oreille, la pisteuse se guide méthodiquement aux sons qu’elle perçoit, jusqu’à arrivé à leur source. Une odeur inconnue, mais typique d’un petit être du genre louveteau, à ne s’y point tromper.

— Alors petite canaille, on visite le palais de ma majesté ? Questionne t-elle, taquine. Pourtant, elle s’étonne de la présence de son homologue ici. Aurait-elle échappée à la surveillance de ses parents ?

Son regard resta longuement posé sur cette silhouette qui grandissait à vue d’œil. Surprise, la jeune louveteau ne bougeait plus, la langue encore sortie de sa gueule, vestige de sa précédente grimace. Ses oreilles s'aplatissaient de plus en plus jusqu'à se coucher vers l'arrière lorsque le reflet cessa de grandir. Que devait-elle faire, fuir ? N'importe quel animal ayant peur fuirait devant le danger. Mais Sürya semblait emplit de curiosité. Qu'est-ce que ce reflet pouvait-être. Ses oreilles se redressèrent doucement alors qu'elle pointait son nez vers la paroi, sa truffe bicolore s'agitant doucement. — Alors petite canaille, on visite le palais de ma majesté ? La boule de poil fit un bond, ce reflet immense et intimidant venait de parler. Comment était-ce possible ? Que le sien de reflet face exactement ce qu'elle fait, passe encore, mais qu'un reflet aussi flou et immense -venant de nul part- parle... Non c'était impossible. Impossible et effrayant. Faisant alors un bond en arrière, elle sentit -enfin- une présence dans son dos. Faisant volte face, Sürya se retrouva nez à nez avec une louve au pelage bleuté et aux yeux couleur rubis. Sa peur s'envola brusquement et sa queue se mit à battre la mesure. Enfin elle rencontrait quelqu'un. Depuis que ses parents l'avaient laissé dormir dans la poudreuse et qu'elle ne les avait pas revus au réveil, elle n'avait pas croisé loup. Se retrouver face à une louve de la même race que la sienne semblait la remplir de joie. Sa queue ne cessait de balayer l'air en rythme et un sourire illuminait son visage. « Qui est sa majesté ? » Demanda-t-elle le ton remplit de curiosité. S'il y avait un roi ou une reine de cette grotte, Sürya aurait bien aimé le ou la rencontrer. Repensant aux paroles de l'inconnue, la jeune louveteau fronça le bout du nez. « Et je ne suis pas une petite canaille moi... » Dit-elle bougon.

Les oreilles de la parque captent les sons produit par la boule de poil, mi surprise, mi amusé. Elle en faisait, un raffut la petite chose. Elle sent même leurs poils respectifs se frôler, alors que l’air autour d’elle s’agite légèrement, signe d’un mouvement continue. Terezi ne prit pas la peine de s’acharner à analyser ce bruit. Ses ressources étant diminuées à cause de sa grossesse et de son accouchement, autant utiliser son esprit déductif. Qu’est ce qui est petit, poilu, et qui bouge tout le temps ? Un loupiot. Mais plus précisément, et sans aucun doute, la queue d’un loupiot.
- Qui est sa majesté ?
Terezi a un sourire éclatant, presque ravi.
— La glace, bien sur ~ Et tu tombes bien, je suis la bête de glace, haha !
- Et je ne suis pas une petite canaille moi...
La louve a une moue espiègle, se dirigeant au sons émis par la jeunette jusqu’à trouver son crâne, et tapoté celui ci avec douceur.crâne
— Petite oui, sans aucun doute. Canaille, rien n’est moins sur … Elle se baisse, se mettant progressivement à la hauteur de son interlocutrice. Après tout, qui d’autre qu’une canaille fausserait compagnie à ses proches pour aller découvrir la grotte et sa bête, hm ?