Au coin de l'horizon

Dinosaure

Au coin de l'horizon
An 4, Eté ; priorité à Alice.

C’était l’été. La houle était vigoureuse, et les eaux chaudes. Un temps idéal pour une expédition. Sur la terre ferme. Enfin presque. Le nain noir avait décidé d’aller mettre les voiles vers l’horizon lointain des mers du sud, longeant la cote à la recherche de nouveaux paysages. Et qui disait nouveaux paysages disait nouvelle créatures. Ses prédécesseurs avaient arpentés les océans, frotter leur échine au danger et à la nouveauté pour ramener leur précieux savoir et expériences au sein de leur meute, transmettant leur soif d’aventure par des histoires aussi folles qu’intrigantes. Il n’était pas naïf au point de croire que toutes étaient vraies, mais accomplir ce rite avait toujours été un de ces objectifs. Ne serais ce que pour son instruction personnel. Les Oerbas étant récemment plongés dans un état catonique de routine et d’ennui, s’éclipser de cette atmosphère ne pouvait être que bénéfique. Il zigzaguait de vague en vague, frôlant les récifs acérés que pour mieux les esquiver, dansant au gré des courants. Depuis quelques jours, la pointe d’une haute montagne l’avait attiré, et il avait décidé de voir le mont de roche par lui même. Quel ne fut pas sa surprise quand cet amas de pierre se révéla être la « bouche de feu », découverte il y avait de cela trois générations, par un des grand quartier maitre de l’époque : Fedas. Il fredonna, aux anges. La chaleur qui transpirait des lieux lui caressait le poil avec délicatesse. Apercevant le rivage grisâtre et une silhouette si promenant, il plongea, élégamment, malgré son corps disproportionné. Il vira de haut en bas, comme un dauphin, sortant momentanément son corps de l’eau que pour mieux y replongé, survolté. Arrivant non loin du bord de la mer, il immergea sa tête, se réfugiant derrière un pic pierreux, puis y grimpa, surplombant la petite plage avec fierté. Il contempla la scène, prudent, mais ne put s’empêcher de chanter, trop heureux de voir une nouvelle tête en cette contrée mystérieuse.

- Tri martolod yaouank
Tri martolod yaouank o voned da veajiñ
Gant avel bet kaset
Gant avel bet kaset betek an Douar Nevez
Betek an Douar Nevez ge, betek an Douar Nevez

Il replongea, paradant, passant dans le creux des vagues.

E-kichen maen ar veilh
E-kichen maen ar veilh o deus mouilhet o eorioù
O deus mouilhet o eorioù ge, o deus mouilhet o eorioù

Il sauta par dessus un pan de récif, sa voix se faisant plus forte dans sa montée.

Hag e-barzh ar veilh-se
Hag e-barzh ar veilh-se e oa ur servijourez E oa ur servijourez ge, e oa ur servijourez

Il se rapprocha de plus belle du rivage, accélérant le rythme.

Hag e c'houlenn ganin
Hag e c'houlenn ganin pelec'h 'n eus graet konesañs
Pelec'h 'n eus graet konesañs ge, pelec'h 'n eus graet konesañs *

Il finit par se poser sur un autre récif, plus petit, reposant sa tête contre son coude, un regard malicieux empoignant ses yeux vairons.

Tri Martolod

Ici

* Miss Oasis *

Ah! Comme le territoire était las! Plus les temps changeait, plus la jungle semblait stagner aux yeux de la charmeuse, elle arpentait dorénavent les endroit qu'elle avait le moins visité dnas le vain espoir d'y trouver nouveauté - ou nouvelle tête -. Mais malgré tout, la rousse avait bonne mine, sa foulée était légère, masquant son ennuit, seul ses yeux se voyaient beaucoup moins éteincelants, seul les plus observateurs le remarqueraient cependant, les obsedés s'attarderaient sur son corps, mais certainement pas sur ses yeux...

Ses oreilles se soulevèrent alors que l'écho d'une voix vint rompre le silence, redonnant aussitôt éclat à la dame qui chercha l'émetteur non sans hâte, ça ne fut guère plus qu'une silhouette qu'Alice arriva à appercevoir, plongeant dans l'eau pour remonter à la manière d'un dauphin, piquant bien entendu la curiosité de la courtisane - Habituellement, c'était elle,la sirène qui appatait les sieurs - . Et finalement, dans sa démarche de mannequin elle avait décidée de s'approcher du rivage tout en se balançant au rythme du chant de l'incconnu. Alice ne comptait pas manquer sa chance après tout. Et à son tours, la louve avait commencée à fredonner, espèrant que l'autre soit d'agréable compagnie ♥

Dinosaure

Gymir regarda la femelle s’approché, désinvolte, détendu, léger. Il siffla entre ses lèvres charnues, continuant sa chanson, sa mélodie, au gré des pas de l’Alteron, sa queue battant légèrement la pierre de temps à autres. Il observa ses formes, ses caractéristiques, reluquant son physique avec intérêt. Néanmoins, il ne s’arrêta pas aux attributs les plus évidents ; des cheveux éclatant d’un rouge voluptueux, sa finesse et son apparente décontraction... Il se remit à chanter, plus doucement, alors que l’inconnue se rapprochait, inlassablement. Il put alors distinguer d’autre détails : ses yeux bleus, le contraste de sa fourrure, sa démarche enjouée…

- E Naoned, er marc'had
E Naoned, er marc'had hor boa choazet ur walenn
Hor boa choazet ur walenn ge, hor boa choazet ur walenn
Gwalenn ar promesa
Gwalenn ar promesa, ha par omp da zimeziñ
Ha par omp da zimeziñ ge, ha par omp da zimeziñ
Il s’arrêta sur un souffle, laissant l’écho des vagues achevées sa récitation, laissant sa chanson en suspens. Un sourire engageant prit place sur ses traits, alors qu’il s’allongea de tout son long sur son petit promontoire, observant le ciel et tendant ses pattes comme pour en attraper les nuages, frivole.
- Bien le bonjour, sirène terrestre. ~

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