Foutu soleil.

Hmpf. Le soleil à son zénith lord du midi tapant. Quoi de mieux pour se faire griller au soleil ? Non. En fait c'est la pire chose qui existe. Fynn, de son pelage mauve très foncé. ne faisait rien de plus qu'attirer l'astre solaire qui la cuisait sur la plage. La femelle Oerba allongée sur le sable trouvait cette chaleur insoutenable, intolérable. Ses pattes avant couvrants ses yeux pâles sensibles à cette lumière violente ne lui donnait rien de glorieux.
- Foutu soleil. cracha la louve, exaspérée.
Soulevant lentement une patte puis l'autre, tentant de voir quelque chose de ses yeux plissés par le trop de lumière qui y perçait, elle fronça les sourcils et se releva. S'ébrouant pour faire partir le sable qui s'était incrusté dans sa fourrure obscure, elle prit la direction de l'eau, allant s'y tremper les pattes jusqu'aux coudes, faisant lécher son ventre par les vagues qui arrivaient au bord. Elle lança brièvement un regard assassin à l'astre du jour, très court puisque ses rayons faisaient souffrir ses pauvres pupilles. Elle s'abaissa pour se tremper d'avantage dans l'eau salée et profita du courant qui venait faire bouger ses poils. Elle ferma les yeux pour sentir l'eau, elle adorait tellement ce liquide, elle se sentait bercer. Sauf qu'il semblait impossible de relaxer à la surface ; un poisson vint frôler l'une de ses pattes, la faisant ouvrir soudainement les yeux sans pourtant afficher une quelconque émotion de crainte dans ses traits. Fynn chercha des yeux l'animal aquatique et le dénichant, en profita pour essayer de le capturer. Sautant sur sa proie, son attaque se solda en un ... flop total. N'ayant que de l'eau dans la gueule, elle cracha et se racla la gorge du goût dégoûtant qui lui chauffait l'intérieur. Frustrée mais peu surprise face à cet échec, elle regarda vers la berge où son regard dénicha un crustacé qui marchait sur le côté. Un crabe! Voilà qui emballait Fynn. Une proie facile. Elle s'extirpa de l'eau, aidée par les vagues qui la poussait vers la plage. Elle galopa jusqu'à sa victime qu'elle se plut à regarder et à tapoter de sa patte, lui donnant quelques coups pour la faire aller plus vite et tenter de la pincer. S'amusant de simple fait, elle décida pourtant de mettre fin à son plaisir en écrasant l'animal dans le sable puis le saisissant dans sa puissante mâchoire pour fendre sa carapace. Les pinces ne bougeant plus, elle lâcha la chose dans le sable, se régalant de ce qui se trouvait à l'intérieur. Elle n'entendit même pas les pas arrivant derrière elle, ne se souciant que de son repas. De toute façon, il y avait rarement des gens sur la plage, sauf ceux à qui c'était le rôle de surveiller les alentours. Et puis, elle était venu avec sa soeur qui s'était un peu éloignée, alors elle n'avait pas grand chose à surveiller à vrai dire.

(Hiver, An 2)

La plage. Ce qu’elle pouvait en apprécier l’ambiance. Une aura de passion, d’amour, de fantaisie, et ce malgré ce soleil qui se voulait écrasant à tous les zéniths. Elle n’avait que faire de cet astre qui brillait haut dans le ciel, car il ne faisait que la rendre davantage plus belle. Hûhu, mais que dis-je ? Comment peut-elle être plus belle que belle alors qu’elle est au summum même de l’élégance ? Les rayons lumineux trahissaient sa présence en dévoilant son corps sombre et violacé, mais ceux-ci ne faisaient que faire reluire davantage sa fourrure lui rajoutant une finesse qui en faisait même étinceler ses prunelles anis. Freiya était venue sur la plage en compagnie de sa très chère jumelle, mais elle avait préférée s’éloigner légèrement le temps de siroter quelques crevettes sous le peu d’ombre que pouvait lui offrir l’hiver. Couchée sur le ventre, les pattes contre les joues, elle glissa entre ses lèvres une maigre crevette, serra les mâchoires avant de tout engloutir le plus gracieusement du monde. Une patte du crustacé retomba contre sa truffe et elle ricana portant ses doux doigts à sa gueule. Frei’ s’étira délicatement, avec soin, passant de la nuque, aux antérieures, puis aux postérieures. Elle finit par se redresser bien droite et souleva une mèche de sa crinière frisé afin de mieux distinguer le ciel. Fynn devait bien se demander où elle était maintenant. Oh, si elle découvrait qu’elle était partit roupiller tranquillement à l’ombre sans même l’avoir invitée, elle en serait vexée… Ah et puis, ce qu’on ne sait pas, ne peut pas nous faire du mal.

Trottinant, ses pas semblaient l’emporter, la faire voler, alors qu’elle reprit son ancienne piste d’empreinte qu’elle avait laissée en venant ici. Elle mit à peine quelques minutes avant de rejoindre sa Brute qui se rafraîchissait dans l’eau avant de s’acharner sur une petite pitance quelconque. Freiya roula des yeux alors qu’elle ralentit sa cadence, traînant ses pattes dans le sable chaud.

- Quelle goinfre cette grande sœur. Un vrai estomac sur patte. fit-elle pour elle-même avant d’afficher un long sourire suivit d’une petite grimace coquette dont elle avait l’habitude.

Elle s’approcha de l’eau, tout comme elle se rapprocha de l’emplacement où se gavait Fynn de la chair d’un crabe. Freiya se glissa dans l’eau, plongea dans celle-ci une fois rendu à profondeur adéquate et en ressortit telle une sirène. Balançant sa tête vers l’arrière, flottant sur le dos, elle laissa sa fourrure glissé dans l’eau puis les vagues la rapporter contre la rive dans une même position. Elle releva les yeux et étira les pattes vers Fynn alors que ses mèches et sa fourrure se mêla aux sables.

- Awh, frangine, tu as tout mangée à toi toute seule ? dit-elle sur un ton de gamine.

Freiya se roula sur le ventre et glissa une patte contre ses cheveux qui lui retombèrent sur le museau.

- Tu sais pourtant que je raffole des fruits de mer. Il ne t’en reste vraiment pas un bout… Un petit… Bout ? Hûhu ~ conclut-elle.

Ses oreilles se pointèrent vers l'arrière en entendant les pas traînant dans le sable, suivit de la tête de Fynn qui se tourna pour voir sa soeur arriver.
« Quelle goinfre cette grande sœur. Un vrai estomac sur patte. » roucoula-t-elle, laissant un sourire glisser sur son joli visage. Fynn ne releva pas les paroles de sa soeur, se contentant de froncer les sourcils, la bouche pleine, avalant goulument. Sa jumelle passa devant elle, atteignant l'eau salée. L'aînée la suivit de son regard froid, haussant finalement les sourcils et les épaules en voyant que Freiya allait faire un tour dans l'eau. Elle repencha sa tête pour reprendre une bouchée du crustacé, puis releva de nouveau sa tête pour surveiller sa soeur. Celle-ci venait de s'échouer sur la plage, laissant ses cheveux et sa fourrure coller dans le mélange d'eau et de sable. Fynn cessa de mastiquer, attendant un signe de sa soeur.
« Awh, frangine, tu as tout mangée à toi toute seule ? »
Fynn loucha vers son museau plein, laissant ses joues déborder un peu avec la quantité de chaire de crabe qu'elle avait gobé. Elle plaqua ses oreilles vers l'arrière et baissa la tête en regardant de nouveau sa soeur, esquissant un semblant de sourire en essayant de ne pas échapper le crabe qui prenant toute la place dans sa bouche.
« Tu sais pourtant que je raffole des fruits de mer. Il ne t’en reste vraiment pas un bout… Un petit… Bout ? Hûhu ~ »
Fynn tira la langue, montrant les restants à moitié mâchouillés dans sa gueule, fixant sa langue comme elle pouvait, tentant de voir comment il lui en restait et dans quel état il se trouvait. Elle en prit un peu avec l'une de ses griffes, laissant un filet de bave collé au morceau s'étirer pour finalement se briser. Elle tendit la bouchée à Freiya avec un sourire amusé et moqueur, consciente que sa soeur ne voudrait pas d'une chose aussi répugnante. Elle avala ce qui restait dans sa gueule et insista d'un mouvement avec le morceau vers Freiya puis, ricanant, elle le remit dans sa gueule et l'avala tout rond. La violette baissa les yeux vers la carcasse vide du crabe et passa son museau dans les pinces et les pattes qui restaient. Elle dénicha une patte dans laquelle il restait de la chaire et le saisis dans sa patte, le montrant à Freiya, affichant un sourire triomphant. Elle le lança à sa soeur, lui laissant le soin d'extirper la nourriture.
- C'est tout ce qu'il reste ~ lâcha-t-elle, se levant sans faire preuve de la grâce de Freiya, ne prenant ni la peine d'étirer ses membres ni de retirer le sables sur son poil. Elle trottina sur la plage, à la recherche de coquillages et de palourdes à se mettre sous la dent, son estomac étant loin d'être rassasié.

Elle battit des cils, faisant les yeux doux à sa sœur, bien qu’elle sache que ce genre de magouille n’avait que très peu d’effet sur elle. De plus, le simple point soulignant qu’elles étaient toutes les deux jumelles n’arrangeraient point la chose. Elles savaient pertinemment comment et quand, l’autre allait agir de telles ou telles façons. C’était un couteau à double tranchant, mais combien passionnant de savoir que ses pensées étaient partagées par une autre personne.

En signe de réponse quant à la requête de sa jumelle, Fynn ne fit que tirer la langue pour montrer le peu de chair mastiquée qui restait dans sa bouche. Déjà, Freiya étira une longue et peinée grimace qui déforma vaguement ses traits, mais n’enlevant rien à son charme. Sa copie violette tira de sa gueule le petit morceau de viande par une griffe et suivit de près par un merveilleux filet de salive. Frei’ écarquilla les yeux avant de dresser les sourcils de façon vexée.

- Hmm… Non merci, sans façon, finalement. murmura-t-elle sur un ton proche de la déception.

Sous la mine moqueuse de sa sœur, Freiya détourna la tête, boudeuse. Ce qu’elle pouvait être désagréable parfois. Elle avait le don de la mettre en rogne, mais elle l’avait cherchée, après tout, c’était ce qu’elle avait demandée non ? La séductrice fit volée ses cheveux derrière ses oreilles et ceux-ci retombèrent légèrement contre ses épaules. Elle laissa une dernière vague engloutir son corps pour se débarrasser du sable avant d’étira son arrière-train ainsi que ses postérieures pour finalement se relever. Elle lança une œillade noir à sa jumelle laissant toujours et clairement sous-entendre qu’elle en était offusquée, chose que Fynn ne put remarquer vu que sa tête, ou plutôt son estomac, l’avait incité à retourner sur sa carcasse de crabe. Fy’ choppa alors une pince du crustacé, qu’elle balança devant les yeux de Freiya avant de lui lancer à ses pattes.

- C'est tout ce qu'il reste ~

Freiya étira son sourire en coin sur une grimace peu satisfaite tout en se léchant brièvement les lèvres.

- C’est trop peu aimable Fynn.

Elle posa une patte délicate sur la pince qui se présenta à celle-ci avant de se pencher élégamment. Avec une finesse, elle planta un de ses crocs dans la carapace et y fit une petite entaille. Par la suite, elle se servit de ses griffes, maladroitement, avant de replonger une seconde canine dans la carcasse. Au bout d’un moment, l’ouverture fut suffisamment grande afin d’elle y glisse son fin museau pour en déguster la viande.

- Toujours aussi paresseuse pour extirper les meilleurs morceaux, hm ? fit-elle tout en se redressant, léchant sa truffe recouvert de chair de crabe.

Déjà, elle était repartie. Encore en train de chercher de la nourriture. Freiya roula des yeux et finit de déguster son piètre repas avant de se mettre à talonner Fynn.

- Dit moi, Fynn, t’as un problème hormonal pour manger autant ? se moqua-t-elle. Ah je sais ! Trouve-moi de délicieuses moules et je te pêche un esturgeon ! Ça te va ? finit-elle en remuant légèrement sa queue de gauche à droite.

« Hmm… Non merci, sans façon, finalement. » entendit Fynn, sans grande surprise. Dédaigneuse de sa propre jumelle ? Eh bah. Mais elle s'en doutait, Freiya n'allait pas s'abaisser à manger de la nourriture pour loupiot à moitié mâchouillée et baveuse.
- C'est tout ce qu'il reste ~
« C’est trop peu aimable Fynn. »
Ladite Fynn étira un sourire qui laissait bien entendre qu'elle savait et acceptait ces remerciements. Sa soeur extirpa le peu de ce qui était mangeable dans la pince avec manière et élégance, tout le contraire de Fynn quoi. Elle se régalait sans se salir mais ça lui prenait bien plus de temps que la jumelle aînée de quelques minutes, qui prenait les pattes de crustacés entre ses crocs, les fracassais et recrachais ce qui n'était pas mangeable.
« Toujours aussi paresseuse pour extirper les meilleurs morceaux, hm ? »
Effectivement, les pinces ne se cassais pas aussi facilement et elles n'entraient pas dans sa gueule pour utiliser la même technique qu'avec les autres morceaux. Alors ça l'arrangeait bien que sa soeur mange cette partie. Mais les paroles précédentes n'attirèrent que peu l'attention de Fynn qui balayait la plage de ses yeux limes. Elle en dénicha une mais fut interrompu par la voix de sa soeur, à laquelle elle porta attention en relevant la tête, pointant ses oreilles dans sa direction.
« Dis moi, Fynn, t’as un problème hormonal pour manger autant ? »
Une sorte d'expiration de taureau comme seule réponse, accompagnée d'un froncement de sourcil et d'une lèvre inférieure remontée pour donner un air boudeur au visage de la louve qui ne trouvait pas très amusant la plaisanterie de sa soeur.
« Ah je sais ! Trouve-moi de délicieuses moules et je te pêche un esturgeon ! Ça te va ? »
Les yeux de l'interpellée s'arrondir comme des billes et ses oreilles se pointèrent d'avantage vers le haut, comme pour être sûre d'avoir bien compris. Sa queue enchaîna en fouettant l'air de gauche à droite, non pas par énervement mais par excitation.
- Ça marche! lança-t-elle se remettant en quête de moules, la truffe presque collée au sol.
* Un esturgeooon ♥ *
Et bien vite un petit tas de moules se forma, une dizaine puis une quinzaine. Elle était rendue sur le bord de l'eau, encore en train de chercher qu'elle ramena une autre moule sur l'assemblement, trottinant d'un pas gai. D'un air fière, elle regarda sa soeur en lui désignant l'entassement de moules.
- Votre repas est servit mam'zelle.
Il y avait des pas de Fynn partout sur la plage avec ses allées et venues et sa queue balayait le sable tandis qu'elle levait la tête avec triomphe. La pêche n'était pas sa tasse de thé mais la quête de moules, c'était une autre affaire! Elle se réjouissait déjà à l'idée de savourer son esturgeon bien mérité.

- Dit moi, Fynn, t’as un problème hormonal pour manger autant ?

Évidemment, elle se doutait bien quel serait le genre de réaction de sa jumelle face à cette remarque peu flatteuse. L’image de Fynn ressemblant à un taureau face à la bruyante expiration qu’elle émit, la fit rigoler au plus haut point. Inspirant un bon coup, Freiya posa une patte contre ses lèvres avant d’afficher un immense et long sourire face à la mine boudeuse que lui lança sa jumelle. C’était presque comme se voir dans une glace. La louve violacée tira la langue à sa sœur qui lui tourna visiblement le dos pour continuer sa quête afin de remplir le trou noir qui lui servait d’estomac.

- Trouve-moi de délicieuses moules et je te pêche un esturgeon ! Ça te va ?

La proposition était lancée. Freiya posa son royal arrière-train sur le sable blanc et chaud de la plage et daigna nettoyer, ronger ses griffes, faisant une mine désintéressée. Elle savait bien pertinemment que Fynn accepterait l’offre sans hésitation et sans même se douter, des réelles intentions de sa jumelle. L’expression que dégagea Fy’, ne fit qu’approuver ce que Frei’ savait depuis le départ. Sa queue prit le même mouvement que la copie violacée, mais plus intensément, afin de témoigner toute son excitation. Freiya, quant à elle, enroula sa queue contre ses postérieures avant de prendre la pose.

- Ça marche!

Freiya esquissa un gracieux petit sourire alors que sa jumelle mit davantage d’énergie dans sa recherche de moule.

- J’attendrais Fynn, huhû ~ fit-elle tout en agitant sa patte comme une Reine.

Ses prunelles anis suivirent le mouvement de va et vient de Fynn qui bougeait dans tous les sens. Tantôt se retrouva-t-elle près de l’eau, tantôt elle était à la lisère de la plage. Freiya se laissa tranquillement choir sur le dos, s’engouffrant dans la chaleur du sable. Devant elle, se dressa tranquillement un monticule, une pyramide, puis une montagne entière de moules dont certaines finirent par en dévaler la pente. Finalement, Fynn ramena un tout dernier mollusque avant de regarder sa sœur d’un air fier.

- Votre repas est servit mam'zelle.

L’autre jumelle se redressa, rouvrant un œil d’un air ennuyé, avant de finalement se rouler sur le flanc.

- Diable, tu veux me faire grossir Fynn ? dit-elle en regardant par delà la pile afin de mieux distinguer le visage de sa sœur. N’empêche, je ne serais que brièvement plus enrober, hihi (elle se lécha les lèvres avant de saisir une moule d’une patte et la glisser jusqu’à elle) Merci Ô Grande Chasseuse de Mollusques. conclut-elle en envoyant un clin d’œil moqueur, mais affectif, à sa jumelle.

Freiya entrepris donc son repas en cassant le mollusque qu’elle engouffra dans sa gueule. Un coup de mâchoire et la chose s’était littéralement brisée sous l’impact. Elle se débarrassa des morceaux de coquille qui restait en surface avant de glisser une griffe dans la chair du moule. Elle prit soin d’enrouler le tout ensemble avant d’aspirer, soigneusement, le tout, dans sa bouche. Frei’ continua ainsi son manège, se balançant tantôt sur le dos, puis se roulant sur le flanc encore et encore pour poursuivre la dégustation de son assiette.

« Diable, tu veux me faire grossir Fynn ? N’empêche, je ne serais que brièvement plus enrober, hihi. »
Fynn ne fit qu'ouvrir un oeil, gardant sa tête haute et son poitrail gonflé, jetant un coup d'oeil à la Princesse qui plaisantait sous son nez. Elle ne répliqua rien, ne voyant rien à y redire en fait.
« Merci Ô Grande Chasseuse de Mollusques. »
Elle abaissa la tête tout en ramenant une patte vers elle dans un geste de valet 'à votre service' dans un sourire amusé. Elle remonta sa tête, sa queue continuant de lisser le sable derrière elle, n'attendant que son festin à son tour. Restant assise dans une stature droite qui ne lui ressemblait pas, elle ouvrit de nouveau un oeil, puis l'autre, sa queue se statufiant derrière elle. Elle regarda sa soeur se régaler d'une puis de l'autre moule, et encore une autre. Elle fronça les sourcils et avança sa tête à côté de la colline de moules qui diminuaient de volume tranquillement, dévisageant sa soeur, arquant un sourcil, comme interrogative, laissant sous-entendre que sa soeur avait peut-être oublié quelque chose. Fynn insista en faisant bouger sa tête, puis passant sa patte devant le visage de Freiya pour la sortir de son petit manège.
- Et mon esturgeon ? fit-elle, insistante et impatiente.
Voyant que sa soeur ne semblait pas trop lui prête attention, elle fronça d'avantage les sourcils, se recula et entoura le tas de moule de ses deux pattes avant, les traînant vers elle en s'éloignant de sa soeur. Elle se posta devant la petite bute de nourriture, un air résigné collé au visage.
- Esturgeon. Ou pas de moules. lâcha-t-elle en pointant la mère. Elle aussi était capable d'ordonner, il n'y avait pas qu'une Reine sur cette plage...

Amusée, elle regarda sa sœur en biais alors que celle-ci prit la peine d’imiter un Valet dans sa gestuelle. Freiya en était ravis que sa jumelle se prête à son jeu si insignifiant et peu réaliste… Quoique. Hûhu.

Nullement pressée, ni même stressée, la petite violacée dégusta avec grâce et finesse une moule à la fois sans toutefois posée de nouveau ses prunelles sur sa jumelle. Elle ne savait que trop bien qu’elle devait maintenant quelque chose à celle-ci, mais elle espérait peut-être simplement que Fynn avait oubliée son poisson le temps de récolter toute ses moules. Toutefois, Freiya avait tord de croire que sa sœur était aussi naïve que tous les autres. N’avait-elle pas tentée l’expérience à maintes reprises – de manipuler sa sœur—qu’elle semblait simplement s’obstiner à vouloir gagner. Freiya se sentit observée alors qu’elle aspira de nouveau la chair d’un moule. Elle regarda derrière son épaule pour voir la tronche de Fy’ qui la regardait les sourcils froncés, la dévisageant. Frei’ se contenta de sourire, malicieusement, alors qu’elle continua la dégustation de son mets. Derrière son dos, elle sentit bien les prunelles de Fynn qui ne cessait de la fixer et bien qu’elle s’entêta à en ignorer la raison, elle la connaissait très bien. Sa jumelle insista davantage en bougeant la tête, puis en se plaçant devant elle, agitant sa patte devant son visage comme pour la sortir d’une rêverie. Freiya y joua le jeu et fit comme si elle revenait du monde imaginaire. Elle la regarda de ses yeux blasés, ennuyés, les paupières à demi-clauses, demandant tout simplement la raison de ce geste.

- Et mon esturgeon ?

- Hm ? fit Freiya, mine de rien.

Elle retourna vivement à ses moules, saisissant une nouvelle entre ses pattes, telle une loutre. Fynn s’impatienta davantage en voyant que sa jumelle l’ignora de plus belle, son expression témoigna plus de frustration. Fy’ se recula avant de subtiliser le tas de moules sous les yeux ébahis de sa sœur qui tenta d’en chopper une dernière qui en dévala la pente. Gardienne des moules, sa jumelle se posta directement devant l’air déterminée.

- Esturgeon. Ou pas de moules.

- Oh. murmura-t-elle. C’est un poisson ?

Une moquerie ? Freiya ne rigola pourtant pas et garda cette air si détachée alors qu’elle se redressa en commençant par son arrière-train, ce qui lui donna une position insistant à jouer.

- Hûhu, pourtant tu le sais bien, non ? poursuivit-elle alors qu’elle s’étira pour finalement se remettre sur ses quatre pattes. Je suis allergique aux poissons.

Fière de son coup, elle envoya un clin d’œil à sa jumelle avant de la contourner légèrement et étira une antérieure pour tenter de voler une seconde moule.

« Oh...C’est un poisson ? » demanda-t-elle sur un ton de blague.
Mais Fynn ne riait pas. Son estomac criait famine et elle avait plutôt l'air le plus boudeur qu'on pouvait trouver aux alentours.
« Hûhu, pourtant tu le sais bien, non ? Je suis allergique aux poissons. »
Ses yeux s'arrondirent, et elle réalisa dans quelle embrouiller elle s'était fait avoir. Elle bouillonnait, serrant les crocs, se trouvant totalement incompétente. Elle leva une patte, crispée, serrée, comme un poing, continuant de serrer ses dents.
- Tooooi... dit-elle, hargneuse.
Mais elle n'essaya même pas de retenir Freiya qui continuait de se servir dans le buffet de moules. Elle se contente de fixer au loin, laissant sa gueule s'entre-ouvrir comme dans un élan de surprise. Oh qu'elle se trouvait conne. À ce moment présent, elle se trouvait vraiment idiote, ridicule.
Elle reprit ses esprits en secouant la tête, refermant sa gueule du même coup, reportant son regard sur sa jumelle. Son air boudeur était réapparu et elle devait se résigner à se priver d'un beau gros poisson. Elle soupira bruyamment et jeta un coup d'oeil de billai aux tas de moules. Elle devrait donc se résoudre à manger ça. La tête basse, ne voulant même pas regarder sa soeur ni l'amoncellement de nourriture, elle se contenta de coincer une moule entre ses griffes, la faisant tourner sur elle-même en regardant le maigre repas qui l'attendait. Au moment où elle allait se le foutre dans la gueule en haussant les épaules, elle ferma sèchement sa gueule et laissa tomber la moule au sol, se relevant pour poignarder sa soeur d'un regard assassin. Elle ne se gêna pas pour donner un coup de patte sur la moule que sa jumelle tenait entre ses pattes et mis son visage à quelques centimètres de celui de sa soeur.
- Allergique peut-être. Mais que je sache, ça ne t'as jamais empêché de pêcher !
Elle vennait d'allumer. Et Freiya se faisait prendre à son propre jeu.
- Tu croyais vraiment faire tomber ta propre jumelle dans ce panneau ? Je te connais p'tite soeur, et cette fois, c'est moi qui gagne. fit-elle en lui tirant la langue, victorieuse.
Elle pointa vivement la mer, la patte tendu et directe ;
- Esturgeon.
Et elle se traça un chemin enter le tas de moule et sa soeur, où il n'y avait pas beaucoup d'espace justement, ce qui eu pour effet de bousculer Freiya dans le but de la faire se lever et se presser. Et Fynn se coucha juste à côté des moules, en prenant une dans sa gueule et la cassant de ses crocs durs.
- Dépêche toi, sinon je vais toutes les manger.

Ses griffes s’accrochèrent à une nouvelle moule qu’elle glissa allégrement sur le sable fin jusqu’à elle. D’un regard de biais, elle fixa sa sœur tout en étant travaillant l’ouverture du mollusque avec sa mâchoire. Elle se délecta de son coup magistral alors que Fynn bouillait intérieurement. Quoique, bientôt, sa se voyait extérieurement. Sa jumelle leva tout juste la patte tout en serrant les dents, et par réflexe, la petite violette se roula d’une roulade sur le côté afin de se mettre sur le dos. Elle laissa doucement couler la chair du moule dans sa gueule avant de se lécher les babines.

- Délicieuse Victoire ~

- Tooooi...

Freiya retenu un maigre rire tandis que Fynn continuait de bouder tout juste devant elle. C’était bien malheureux pour la grande violette, mais elle devrait se contenter de petits mollusques comme le faisait sa sœur. Frei’ était bien hypocrite face à sa sœur. Elle affirmait bien être allergique aux poissons, seulement, elle était toujours capable d’en pêcher. Elle pouvait même en manger, seulement, le risque était gros, puisque c’était à certaines espèces qu’elle n’était pas allergique. Finalement, on peut dire qu’il y avait également un peu de paresse là-dedans. Elle avait eue un repas facile tout en ne faisant rien, c’était la belle vie non ?
La jumelle jeta un coup d’œil à sa copie identique qui s’était vainement résolue à manger une moule. Freiya sentit que légèrement les remords l’envahir, mais le simple fait d’avoir enfin réussit à berner sa jumelle, faisait gonfler son égo. Soudain, elle sentit un regard soutenu dans sa direction. Elle se remit sur le ventre et décala légèrement sa tête par delà la montagne de mollusque pour voir sa sœur lui lancer des couteaux avec ses prunelles ambrés. Freiya lui renvoya un fin et mince sourire amusé tout en tirant la langue. D’un geste rapide, Fynn donna un coup de patte contre la patte de Frei’ qui se vit dépouiller de sa moule.

- Hey !

- Allergique peut-être. Mais que je sache, ça ne t'as jamais empêché de pêcher !

Hûhu. La grande jumelle venait donc de comprendre le fin manège. C’était maintenant au tour de Freiya de payer pour sa vilaine manipulation.

- Tu croyais vraiment faire tomber ta propre jumelle dans ce panneau ? Je te connais p'tite soeur, et cette fois, c'est moi qui gagne.

Fynn lui tira la langue à son tour, victorieuse. Une moue boudeuse s’afficha sur les traits de la petite violette. Elle agita sa patte, tout en bougeant sa bouche sans émettre de bruit imitant sa grande sœur d’une minute. Fynn se contenta tout bonnement de lui pointer la mer de la patte.

- Esturgeon.

La gracieuse Oerba regarda Fy’ tracer un chemin entre elle et le tas de moule, ce qui fit bousculer Freiya qui n’eut d’autre choix que de remettre sur ses pattes. Elle grinça des dents, fronçant les sourcils, puis tira la langue dans le dos de sa jumelle. Elle retendit bien rapidement les traits de son visage cependant, afin de pas s’attirer trop de rides, voyons. Elle leva son fin museau dans le ciel, boudeuse, et se dirigea vers la rive où les vagues vinrent lécher ses pattes. Frei’ se recula prestement en sentant le contact de l’eau contre sa fourrure. Mais c’était qu’elle était rendue frisquette cette eau !

- C'est pas bon de nager après avoir manger, tu sais ? Tu ne voudrais pas que je me noie ? fit-elle sur un ton enfantin

- Dépêche-toi, sinon je vais tous les mangers.

Elle se retourna et darda ses prunelles émeraudes remplit de flammes sur Fynn. Elle était entrain de manger SES moules ! Freiya releva légèrement sa lèvre supérieure, dévoilant ses crocs.

- Je te hais.

Elle grimaça finalement une dernière fois, se faisant à l’idée qu’elle n’aurait d’autre choix que de pêcher pour retrouver son luxe. Elle s’aventura dans l’eau, prenant soin de bien claquer les vagues qui venaient vers elle afin de montrer sa frustration à sa jumelle. Puis, arrivée en eau profonde, elle se jeta vers l’avant, plongeant directement dans le creux de la vague qui venait vers elle. L’Oerba ne put voir la silhouette qui se profilait tranquillement sur la cote. Une silhouette trop familière et facilement, détestable.

« Je te hais. »
Et sur ce sa jumelle disparu dans les flots de la mer, faisant esquisser un sourire à la copie rester sur la plage. Victorieuse, voilà ce qu'elle était. Un sentiment d'accomplissement l'envahit tandis qu'elle saisissait une autre moule pour la déguster. Mettant son repas dans sa gueule pour y casser la coquille, ses oreilles pivotaient vers l'arrière puis revenaient tout aussi rapidement, comme une proie à l'affût qui percevait des bruits suspects. Pourtant elle ne lâchait pas les moules, ne prêtant pas attention aux pas qui se rapprochaient. Jusqu'à ce que le détenteur de ses pas déclare sa présence de vive voix. Cette vois rauque et grave, sourde et par dessus tout... haïssable et familière.
- Hehe. Eh bein, ils ont su trouvé une utilité à des femelles aussi fétiches que vous deux. Femmes de ménage pour la plage! lança la voix, moqueuse et arrogante. Son possesseur observa le tas de moules et poursuivit, conservant cette voix détestable. Et tu semble davantage douée pour cette tâche.
Ces paroles stopèrent net le moment de bonheur que vivait Fynn. Elle avalait d'une traite ce qui se trouvait dans sa gueule (ayant au préalable craché les morceaux de coquilles) et d'un vif mouvement tourna la tête vers son interlocuteur, qu'elle avait reconnu dès qu'il avait entâmé ses paroles. Se relevant d'un bon, hirsute et montrant les crocs, elle se tenait droite, essayant de ne pas perdre de sa petite grandeur comparée à celle de son...père. Hector. Quelle... Surprise. La queue relevée pour ne certainement pas montré une soumission face à lui, elle grondait à deux pouces de son visage, ne sachant quoi lui balancer comme insultes. Il y en avait bien trop qui se bousculaient dans sa tête pour en choisir une de choix. Et lui se contentait de lui sourire, de ce sourire désinvolte et nargueur.
- GrrRrrrr... Tu sais c'que la femme de ménage te dit ?! grogna-t-elle entre ses crocs. Elle cracha juste à côté de la patte du grand mâle puis reposa son regard fulminant dans celui puissant d'Hector. Il ne bougeait pas d'un poil. Elle fit un pas en avant, claquant sa mâchoire devant celle de son paternel. Comme seule réponse elle eu un élargissement de sourire sur les lèvres du colosse ce qui n'eut que pour effet de la faire bouillonner davantage. Mais elle tenta de se détendre, prenant un air plus assuré sans pourtant décrisper ses muscles ni lisser ses poils.
- Pour ton information, tes 'incompétentes' de filles sont sur le point d'aller passer leur initiation. déclara-t-elle, hautaine. Faisant mine de se désintéresser de lui. Elle marqua une pause puis poursuivit, rapprochant vivement son visage de celui d'Hector, plantant son regard féroce et brûlant dans celui du mâle.
- Et on la réussira haut la main. Pour t'en mettre plein la gueule salaud. finit-elle en montrant les crocs. Mais ses paroles n'eurent pas l'effet escompté. Plutôt que de l'atteindre et de peut-être le faire réfléchir, le costaud s'esclaffa.
- HAHA! Ça ne s'est donc pas encore produit ? Je pensais que vous vous étiez carapaté pour éviter votre morsure. Eh bien, il va falloir que je le vois pour y croire! fit-il, léger et parlant sans même sembler perturbé. Fynn enrageait mais tentait de se contrôler, de s'empêcher de lui sauter à la gorge pour en finir.
- Et jusqu'à preuve du contraire, vous êtes encore Incompétentes mais pas mes filles.
Piquée au vif, Fynn envoya des coups de têtes en signe de défi, avançant sans s'arrêter pour faire reculer Hector. Ce qu'il fit sans pourtant se soumettre, il continuait de lui rire au nez, levant sa queue pour montrer sa domination.
- Et pour qui tu t'prends !? Pas de problème, on est des orphelines, ça m'arrange. À quoi bon avoir un connard de père comme toi !? J'vais te dire un truc vieillard! Ton manque de confiance en nous te nuira! gronda-t-elle à nouveau. Elle se pencha, prête à sauter, n'en pouvant plus de cette conversation sans queue ni tête. Et il continuait de lui rire au nez. Sa gorge laissait échapper des grondements sourds et enragés, signe qu'elle allait explosé de rage.
- La femme de ménage est énervée ? se moqua-t-il. Et voilà, ç'en était trop. Fynn se projeta dans sa direction, gueule ouverte, telle une lionne. Malgré sa petite taille, elle réussit à le faire renverser ce qui surprit tout de même Hector qui la repoussa vivement mais elle ne lâchait pas prise, secouant la tête avec un morceau en bouche. Bien vite il s'enragea à son tour et la frappa au poitrail pour l'éloigner et se relever. Ça ne rigolait plus. Il la dévisageait derrière ses sourcils froncés et elle lui lançait des couteaux de ses yeux limes, toujours grognante, les crocs dévoilés. Les deux avaient la queue bien levée et aucun n'allait céder. Face à face, ils se jaugeaient chacun attendant que l'autre attaque. Le spectacle était hallucinant, ils étaient bien les seuls sur cette plage avec le son des vagues qui léchaient la plage...

De maigres bulles remontèrent à la surface. La pénombre de la mer fondit son corps dans son décor sinistrement silencieux. Elle rouvrit les yeux. Deux petites prunelles amandines brillant d’un vert presque radioactif. Elle ne mit pas longtemps avant que sa vue se reprenne et que ses autres sens se mettent en éveil. C’était si peu normal, mais inscrit dans ses gênes. Les Loups des Mer, des loups qui voyagent au centre des mers, des océans. Freiya courba son corps, étira sur l’horizontale sa queue et se donna un élan avec ses pattes. Sa nage était gracieuse et le plus subtile possible. Ses oreilles plaquées contre sa nuque, elle vogua à travers l’eau cherchant un courant qui pourrait l’amener rapidement vers les coraux. À la surface, il y avait si peu de gros poissons, ou du moins, pas assez gros pour l’estomac de Fynn. Frei’ rigola à cette simple pensée et laissa un fin et long sourire s’incruster sur son visage.

Elle s’emporta dans un courant et atteignit les profondeurs dans un temps respectable. La petite violette s’acharna ensuite contre les coraux, cherchant de gauche à droite, en haut, dessous, un Esturgeon. Oui oui, elle avait bien l’intention de lui ramener un Esturgeon à cette grincheuse et pas autre chose, hein ! Et elle avait intérêt à le savourer en plus ! Une ombre furtive passa tout juste son coin de chasse. Freiya releva la tête et nagea en sirène dans sa direction. Doucement, elle se laissa flotter au dessus de corail avant de finalement voir la tronche de cet enfoiré d’Esturgeon ! Elle plissa ses yeux, malicieuse avant de tirer sa langue. Elle s’allongea, surplace, tranquillement dans une position stationnaire et attendit quelques minutes avant de foncer vers le pauvre poisson. Toutefois, il eut raison d’elle et s’enfonça davantage dans son abri. Freiya claqua ses mâchoires tout justes sur sa queue, mais l’Esturgeon la fit bouger violemment, ce qui eut pour effet de balancer de Freiya dangereusement vers le corail. Elle lâcha prise. Fronçant les sourcils, plissant le museau, elle se donna un élan pour plonger plus creux dans le corail. L’ouverture était petite, mais se savait assez fine et élancée pour pouvoir y glisser la moitié de son corps. Ce qu’elle fit. La proie tenta de nouveau de s’échapper, mais il avait choisit le mauvais trou le pauvre, c’était cul-de-sac. Les crocs de Freiya percèrent de nouveau l’animal, plus haut sur le muscle de la queue et elle le tira sans problème hors de son habitat. Se débattant encore, Freiya le mordit à plusieurs reprises, mais l’oxygène commençait vachement à lui manquer. Elle décida de remonter à la surface, difficilement avec l’animal qui remuait encore. Elle longea la surface de l’eau suivant le courant, afin de plus facilement se rapprocher de la côte. Elle saisit une vague, puis se laissa porter.

La petite violette remonta à la surface, inspirant profondément par le museau afin de ne pas perdre sa proie en bouche. Elle s’ébroua légèrement afin que l’eau glisse mieux le long de sa pelisse lisse puis, fière, elle leva les yeux vers la plage à la recherche de Fynn, mais il y vit deux silhouettes. Queues dressées, babines retroussées, Fynn et Hector attendaient de voir qui céderaient le premier à leur jeu de domination. Paniquée, Freiya trotta jusque dans leur direction et une fois qu’elle fut suffisamment prêt, elle balança son poisson dans la direction de Fynn. Calculé ou pas, la jumelle baissa la tête à ce moment et ce fut le géniteur qui se prit la bestiole en plein sur les deux yeux.

- Huhû—fit-elle un fin sourire dessiné sur ses traits. Comme je suis maladroite ! (Sur un ton faussement sincère, puis tourna sa tête vers Fynn se postant à ses côtés) J’espère que tu aimeras toujours ton poisson Fynn ? Il risque par contre d’y avoir quelques… bactéries. (Ses prunelles se tournèrent lentement vers Hector) Oh que je suis bête ! Bonjour Hector ~ conclut-elle en roucoulant.

Alors qu'elle s'apprêtait à lui arracher la face à coups de crocs, une silhouette trop familière fit son apparition sur la berge, faisant détourner les yeux verts-jaunes de Fynn pendant une fraction de seconde, sans pourtant déssérer la mâchoire. Elle reporta vivement ses pupilles sur Hector, n'ayant aucune confiance envers lui, sachant pertinemment qu'il profiterait d'une distraction pour lui-même se jeter sur elle. Voyant l'ombre s'approcher du coin de l'oeil puis une autre s'en détacher, Fynn se baissa juste au bon moment pour laisser le poisson s'écraser sur le visage de son géniteur. Ce petit moment coquasse eut don de détendre les muscles de la violacé, la faisant redressé la tête dans un sourire satisfait. Elle jeta un regard à sa complice, sans effacer son sourire fier à sa soeur.
« Huhû— Comme je suis maladroite ! »
Fynn restait silencieuse, les paroles c'était la partie de Freiya, elle avait beaucoup plus de talent dans le maniement des mots que sa jumelle qui se contentait de rester prête à toute éventualité de la part d'Hector qui grondait, visiblement enragé face à cette farce de mauvais goût. Il avait un peu de truc poisseux sur le nez qu'il tentait de chasser d'un coup de tête puis l'essuyant de sa patte sous le petit ricanement de Fynn, à qui il jeta un regard meurtrier. Puis il revint vers Freiya qui continuait de parler de son ton doucereux et léger.
« J’espère que tu aimeras toujours ton poisson Fynn ? Il risque par contre d’y avoir quelques… bactéries. »
Ce petit tour amusait bien Fynn, mais elle ne baissait toujours pas sa garde, faisant un pas vers l'avant pour être au moins un peu devant Freiya, par précaution...
« Oh que je suis bête ! Bonjour Hector ~ »
Celui semblait tout simplement flamber sur place, prêt à rugir. Plus quand à l'épisode du poisson qu'en réponse aux paroles de Freiya. Mais la combinaison était explosive.
- Y'a pas à dire que t'es bête. On voit que t'as autant d'estime personnelle que j'en ai pour toi ~ lâcha-t-il, reprenant du poil de la bête en bombant le torse, souriant de ce sourire victorieux, fier de son coup. Mais il allait vite voir qu'il n'était pas le maître des mots... Et il avait déjà une réponse de Fynn qui lui grondait sourdement sans pourtant se remettre en position d'attaque.

Tout s’était déroulé comme planifier. Fynn avait eu son moment de plaisir, en rigolant un bon coup face à la tronche que tirait Hector et puis, le gros costaud, lui, il s’était tout simplement retourné vers Freiya. La petite violette se retint de fléchir lorsqu’elle le vit s’avancer, bombant le torse pour se donner une meilleure posture, vers elle. Toutefois, lorsque sa jumelle mit une patte devant elle, elle se ressaisit et reprit le contrôle. D’un air blasé et ennuyé, elle regarda son géniteur de haut en bas, mine de rien.

- Y'a pas à dire que t'es bête. On voit que t'as autant d'estime personnelle que j'en ai eu pour toi ~

- Oh. fit-elle brusquement. Parce que vous en avez déjà eu pour moi ? (Elle roucoula avant de passer délicatement sa patte dans ses cheveux bouclées) Devrais-je me sentir davantage insulter ou choyer ? On se le demande ~ conclut-elle tout en lui tirant la langue, taquine.

Du coin de l’œil, elle regarda Fynn, et lui lança presque des menaces si jamais elle daignait intervenir. Freiya devait affronter Hector pour une fois. Il fallait bien qu’un jour elle outrepasse sa peur envers lui pour la transformer en une aversion comparable à sa sœur. Faut croire que une des deux jumelles compassionne encore un peu trop.

« Oh. Parce que vous en avez déjà eu pour moi ? Devrais-je me sentir davantage insulter ou choyer ? On se le demande ~ »
Hector fulminait, un peu pris au dépourvu. Mais il enchaînait avec orgueil ;
- Choyée que j'ose t'adresser la parole sale—
- Tu —
Que de messages entre coupés. Fynn interrompit son géniteur dans un grincement de crocs, s'engageant sur la voie de la parole mais elle sentit vite le regard désapprobateur de sa soeur et se tue, ne disant plus rien, s'asseyant même pour lui laisser la place. Sans pourtant baisser sa garde, fixant Hector. Celui-ci fronça les sourcils, furieux de s'être fait couper mais sourit en voyant que l'aînée se désistait.
- Haha. Des lâches, voilà c'que vous êtes. Indigne d'être mes filles ou même de porter affabulation de pirate.
Son sourire de conquérant victorieux étira ses babines, sous les yeux fourbes de Fynn qui relevait les babines, son coeur battant à pleine tempe, l'adrénaline parcourant ses veines ne cessant de la convaincre de mettre fin à cette connerie dans un coup de croc. Mais elle respectait sa soeur ainsi que son choix de tenir tête à ce salaud. Elle se tut donc, attendant vivement la réponse de sa jumelle. Hector lui n'en démordait pas, conservant son sourire baveux.
- Qu'est-ce que vous ferez quand ces immenses serpents surgiront devant vos yeux apeurés, brandissant leurs dents aiguisées comme des rasoirs, n'attendant que de vous mordre pour laisser couleur leur venin et vous marquer à vie ? Les laisserez vous mordre l'autre au risque de blessures graves portant à la mort ? fit-il, narguant Fynn en ayant approché sa tête de la sienne. Il ricana puis se tourna vers Freiya ;
- Mordre ton joli minois seulement pour avoir un rang respectable ?
Puis il recula sa tête, bombant le torse, se faisant grand et fier.
- Non. Vous allez fuir. Comme les faibles que vous êtes et resterez. Vous n'êtes pas des pirates, seulement des petites femelles chétives et seulement bonne à s'empiffrer et à s'exhiber. conclut-il, aigre et rêche, mais très convaincu de son coup. Mais il semblait plus sérieux, fronçant les sourcils, ayant perdu momentanément son sourire écoeurant. Fynn s'était calmée, les paroles l'ayant en quelques sorte atteinte, malgré elle. Et elle se repassait les paroles du mâles, ses pensées se bousculant dans sa tête.

- Choyée que j'ose t'adresser la parole sale—

- Tu —

Le regard de Freiya se fit davantage imposant en direction de sa sœur, mais discret malgré tout. Elle fut d’ailleurs heureuse d’attendre Fynn s’arrêter tout bonnement par respect pour elle et ainsi la laisser continuer seule. Frei’ savait comment demander de l’aide à sa jumelle et même, celle-ci, savait deviner quand sa sœur aurait besoin d’elle. Il n’y avait pas besoin d’échange de paroles pour ça, seulement les paroles sourdes, comme le langage corporel. Hector quant à lui semblait davantage furieux, ce qui fit agrandir le sourire de Freiya sur son visage. Elle avait gagnée un point, mais c’était loin d’être fini. Le grand Oerba fronça les sourcils avant de se lancer dans une joute verbale interminable.

- Haha. Des lâches, voilà c'que vous êtes. Indigne d'être mes filles ou même de porter affabulation de pirate.

Les mots volèrent trop bas pour que Frei’ daigne y porter une attention particulière. Elle se contenta de sourire et d’ignorer ce qui allait suivre.

- Qu'est-ce que vous ferez quand ces immenses serpents surgiront devant vos yeux apeurés, brandissant leurs dents aiguisées comme des rasoirs, n'attendant que de vous mordre pour laisser couleur leur venin et vous marquer à vie ? Les laisserez vous mordre l'autre au risque de blessures graves portant à la mort ?

Là, il narguait littéralement Fynn en plongeant dans ce qu’on pourrait qualifier de faiblesse. En effet, Fynn s’était toujours jurer de protéger sa sœur, mais lorsque les Serpents attaqueraient, est-ce qu’elle lui laisserait sa place ou la protégerait-elle ? Freiya tourna ses prunelles, inquiètes, dans la direction de sa sœur qui semblait s’être pris un coup de poignard. En sentant de nouveau le regard d’Hector vers elle, la petite violette, se retourna également vers lui, plongeant ses yeux anis dans les siens.

- Mordre ton joli minois seulement pour avoir un rang respectable ?

Freiya eut un rictus avant d’afficher un sourire en coin.

- Non. Vous allez fuir. Comme les faibles que vous êtes et resterez. Vous n'êtes pas des pirates, seulement des petites femelles chétives et seulement bonne à s'empiffrer et à s'exhiber.

Elle regarda du coin de l’œil Fynn qui semblait davantage plonger dans ses pensées. Elle savait pertinemment que les paroles du géniteur avait réussit à l’atteindre. Fynn n’avait jamais été doué dans le maniement des mots et souvent, elle en perdait le contrôle. C’est bien pourquoi la grande violette s’était résolut à toujours se battre.

Hector semblait convaincue que ses mots avaient eu l’effet escompter, mais, Freiya fit un pas devant, redressa sa tête pour se donner un air plus hautain. Un sourire mesquin, fin et large était dessiné sur son visage alors que ses yeux à demi fermé lui donnait un air totalement contraire.

- Bravo. Tu es satisfait ? fit-elle en s’approchant davantage de lui avant de se retirer d’un coup et porter une patte contre son menton. Je m’attendais à plus… Beaucoup plus ~ ajouta-t-elle sur un ton malsain et faussement taquin. Cela me fait de la peine que tu doutes de nous… Non. En fait, ou plutôt, cela m’attriste de devoir te prouver le contraire. (Elle se rapprocha de l’oreille d’Hector) Sache que jusqu’à maintenant nous n’avons su faire nos preuves, mais tôt ou tard, tu te rendras compte de ton erreur. Je n’ai pas Peur. Sinon, serais-je dans cette meute si barbare et oserais-je, comme tu le dis si bien, m’exhiber aux yeux de tous ? (Elle se recula d’un pas) Hûhu ~ Charmer les mâles pour les dépouiller au risque de ma peau ? Fynn et moi avons consciences de tout cela. Alors… Est-ce une simple coutume qui va nous effrayer ? Certainement pas… Et puis, de toute façon, c’est plutôt toi qui devrais avoir peur de nous. ricana-t-elle. Bien oui ! Tu auras l’air sénile lorsque tu nous verras revenir avec notre marque, non ? Qui ne dit pas que l’une de nous deux ne reviendra pas avec une marque de Capitaine, hm ? (Elle leva les yeux vers lui, le regardant de haut avant de lui tirer la langue) Tu en serais vert de jalousie, pas vrai ?

Fynn qui était resté à l'écart de la conversation, ne disant plus un mot, n'affichant aucune réaction exceptée cet espèce de vide intégral où elle s'était perdue dans ses pensées. Elle fixait un point qu'elle ne lâchait plus des yeux mais malgré tout, elle suivait la conversation. Mais elle n'avait pas la même flamme de combat qui l'avait animé un peu plus tôt. Elle ne cessait de se faire des scénarios quant à cette initiation en rapport avec les paroles du Vigie. Elle n'avait pas pensé à ça, elle serait arrivé, se jetant dans le tas sans réfléchir. Mais Fynn avait oublié le facteur 'jumelle' dans cette idée. Tétanisée, elle écoutait d'une oreille distraite le discours de sa soeur.
« Bravo. Tu es satisfait ? Je m’attendais à plus… Beaucoup plus ~ Cela me fait de la peine que tu doutes de nous… Non. En fait, ou plutôt, cela m’attriste de devoir te prouver le contraire. Sache que jusqu’à maintenant nous n’avons su faire nos preuves, mais tôt ou tard, tu te rendras compte de ton erreur. Je n’ai pas Peur. Sinon, serais-je dans cette meute si barbare et oserais-je, comme tu le dis si bien, m’exhiber aux yeux de tous ? Hûhu ~ Charmer les mâles pour les dépouiller au risque de ma peau ? Fynn et moi avons consciences de tout cela. Alors… Est-ce une simple coutume qui va nous effrayer ? Certainement pas… Et puis, de toute façon, c’est plutôt toi qui devrais avoir peur de nous. Bien oui ! Tu auras l’air sénile lorsque tu nous verras revenir avec notre marque, non ? Qui ne dit pas que l’une de nous deux ne reviendra pas avec une marque de Capitaine, hm ? Tu en serais vert de jalousie, pas vrai ? »
Cette fois, les paroles eurent l'effet escompté. Hector semblait bouche bée. Mais encore une fois, il troqua cet air stupéfait avec un sourire narquois, montrant ainsi qu'il avait une nouvelle idée pour répondre aux provocations verbales de la louve. Fynn, revenait tranquillement sur Terre mais gardait la tête basse, surveillant du coin de l'oeil Hector en évitant pourtant son regard. Et le mâle avait bien remarquer cette faiblesse chez Fynn, souriant de plus bel en l'observant lui aussi du coin de l'oeil.
- Parle pour toi. J'en connais une qui a peur pour Toi. fit-il, riant encore avec ce son énervant et humiliant. Évidement il désignait Fynn qui elle détourna la tête, frustrée. Elle fronça les sourcils, plaquant les oreilles, en ayant plus qu'assez. Elle ne savait pas se défendre avec les mots. Freiya savait comment. L'aînée était plus douée sur l'offensive sur tous les points. Il s'avança vers elle, passant une patte ferme sous son menton pour la faire relever la tête et plonger son regard dans le sien. La violette soutint celui-ci pendant un moment avant de regarder ailleurs. Mais il ne lâchait pas son menton. Elle se défit de son emprise en un mouvement sec de la tête sous un nouveau rire du costaud. Il se retourna vers l'autre jumelle, victorieux.
- Ce serait une chance qu'une des deux revienne vivante. Les serpents ne sont pas de simples petits mâles de pacotille qu'on entourloupe avec des courbes et quelques battements de cils ma jolie ~ Il faudra faire mieux pour récolter une marque.
Fynn, qui n'en pouvait plus de rester dans son mutisme et laisser ce salopard de mâle les rabaisser sans ne rien faire se leva, partant dans la direction opposée, toujours les oreilles dans le cran. Elle s'arrêta après quelques pas, jeta un regard à Freiya.
- C'est bon, on s'en va. Vient Freiya.
Malgré tout, elle se doutait que celle-ci n'en avait pas fini avec le colosse qui fit résonner son ricanement insupportable à nouveau.
- C'est ça, allez-vous en. De toute façon j'en ai fini avec vous. déclara-t-il à son tour, faisant un clin d'oeil à Fynn pour la narguer. Celle-ci détourna la tête, faisant dos aux deux autres loups, attendant sa soeur. Le mâle repartait d'où il était venu en faisant un sourire puis une petite courbette ridicule à la cadette.

Un rictus s’afficha sur le visage de Freiya alors que ses mots atteignirent son géniteur. Malheureusement, pas autant qu’elle ne l’aurait cru. Malgré le fait qu’elle s’était efforcée de parler au « Nous » et qu’elle ait tout fait pour tenter de faire abstraction de l’état présent de Fynn, Hector n’était pas aveugle. Bien entendu, il se retourna avec toute sa hargne vers le maillon faible du moment pour tenter de reprendre le peu d’égo’ qu’il pouvait.

- Parle pour toi. J'en connais une qui a peur pour Toi.

L’expression de Freiya passa par une brève surprise avant de devenir totalement neutre. Pour une rare fois, elle ne savait plus quoi dire de plus sinon, de ne pas lui confirmer la vérité, bien qu’il n’avait pas tord. La petite violette tenta par tous les moyens de ne pas regarder sa jumelle, mais elle finit par lui lancer une brève œillade.

- Fynn… murmura-elle l’air inquiète en tournant ses oreilles dans sa direction. Je t’en pris.

Hector contourna la petite bien facilement, la poussant presque. Elle voulut claquer des dents, mais se contenta de lui poignarder le dos de ses prunelles anis. Il passa une patte ferme sous le menton de son aînée pour l’obliger à le regarder. Freiya fouetta l’air de sa queue et dans ses yeux passa un moment de réflexion alors qu’elle cherchait un moyen d’aider sa sœur comme elle le pouvait. Fynn revint heureusement à elle, et se défit de l’emprise du Vigie. Frei’ afficha un léger sourire victorieux qui fut vite chassé par celui d’Hector.

- Ce serait une chance qu'une des deux revienne vivante. Les serpents ne sont pas de simples petits mâles de pacotille qu'on entourloupe avec des courbes et quelques battements de cils ma jolie ~ Il faudra faire mieux pour récolter une marque.

- Ne me sous-estime pas, Crétin. gronda-t-elle, la mâchoire serrée.

- C'est bon, on s'en va. Vient Freiya.

Elle se retourna lentement pour voir que Fynn avait finalement préférer s’éloigner que de rester ici à continuer à lancer la balle. Frei’ resta un moment sur place avant de tourner les talons, passant sa queue sous le nez d’Hector. Elle lui jeta un regard noir de par delà son épaule.

- C'est ça, allez-vous en. De toute façon j'en ai fini avec vous.

- C’est le contraire, plutôt. ajouta Freiya, remplit d’orgueil tout en emboitant le pas de sa jumelle.

Elle se redressa, s’ébroua avant d’accélérer sa cadence pour se retrouver à même hauteur que Fynn. Elle lui adressa un fin et mince sourire pour ensuite lui tirer la langue.

- Voyons voyons, Fynn ! Je m’attendais bien à ce que tu lui sautes littéralement à la gorge ~ fit-elle taquine, mais dans le but de remonter le moral de sa sœur. Je suis sûre que tu aurais gagnée ! Et puis… Le voir baigner dans son sang ne m’aurait pas déplut.

Elle lui jeta un clin d’œil furtif. Elle ne voulait pas entamer le sujet du Rituel de passage à l’âge adulte. Elle attendait que Fynn le fasse, quand elle en serait prête. Ce qui, dans l’avis de Freiya, se ferait très bientôt.

« C'est ça, allez-vous en. De toute façon j'en ai fini avec vous. »
« C’est le contraire, plutôt. » ajouta sa jumelle. Mais le mâle poursuivit sa route sans un mot, triomphant.
La tête plus basse que les épaules, Fynn attendit l'arrivée de sa soeur à ses côtés, se qui fut rapide puisqu'elle l'aperçut du coin de l'oeil. Celle-ci était largement moins ébranlée qu'elle face aux paroles du mâle et Fynn ne s'en sentait que plus pitoyable. Mais Freiya était là pour lui remonter le moral, s'empressant de prendre la parole sur une note plus joyeuse.
« Voyons voyons, Fynn ! Je m’attendais bien à ce que tu lui sautes littéralement à la gorge ~ Je suis sûre que tu aurais gagnée ! Et puis… Le voir baigner dans son sang ne m’aurait pas déplut. »
Étrangement, elle détourna la tête et poussa un bruit qui aurait put ressembler à un sanglot. Mais en fait, c'était un faible rire qui augmenta tranquillement de débit. Elle ramena sa tête vers Freiya, gardant celle-ci basse mais lui adressant un sourire.
- Arrêtes, il est encore assez proche pour que je change d'idée ! ~ répliqua-t-elle, jouant le jeu. Son sourire s'élargit pour finalement disparaître de nouveau, laissant Fynn fixant le sol, concentrée.
- Mais il a pas tord sur toute la ligne ce connard... laissa-t-elle en suspend. Une brise parcourrut la plage, créant de petit tourbillons de sables et Fynn esquissa de nouveau un sourire.
- J'compte bien lui en mettre plein la gueule. Il va ravaler ses paroles et toi et moi on se taillera une place dans cette bande de barbares. On sera des pirates, coûte que coûte. dit-elle avec plus de conviction, évitant pourtant toujours le regard de sa soeur en fixant devant elle.
Un battement de cils puis elle pointa ses pupilles limes dans celles de sa soeur et lui offrit un large sourire.
- Alors, on y va foutre une racler à ses serpents ? dit-elle, forte, se relevant et pour une rare fois, portant sa tête haute, montrant ainsi les deux centimètres qu'elle possédait de plus que Freiya. Elle la rabaissa un peu, engageant le pas vers la mer, un pas décidé qui se transforma vite en course pour rejoindre les vagues. Il était rare de voir Fynn sourire, mais elle ne le faisait jamais sans sincérité. Atteignant les vagues qui frappaient son petit corps, elle plongea la tête dans une pour rejoindre le monde sous-marin des Oerbas, suivit de près par sa jumelle.

Lorsque le rire si pénible sortit enfin de la gueule de Fynn, Freiya élargit son fin sourire. Elle tourna une oreille sur elle-même alors que sa sœur daigna enfin la regarder. Gardant tête basse, sa jumelle lui adressa un maigre sourire qui remplit Freiya de fierté. Elle avait bien réussit à lui remonter le moral, semble-t-il.

- Arrêtes, il est encore assez proche pour que je change d'idée ! ~

- On, mais je t’en prie, fait ! rajouta Freiya pour mettre du piquant.

Le sourire de Fynn était-il apparu si rapidement qu’il en fit tout autant pour disparaitre. Elle replongea dans ses pensées, concentrées. Freiya afficha une maigre grimace, forçant ses traits à l’inquiétude. Elle n’aimait pas voir sa sœur ainsi, car elle n’était pas comme ça. Fynn était forte et puissante. Elle avait un fort caractère. Elle en savait comment bien répliquer, mais elle avait du mordant si on peut dire.

- Mais il n’a pas tord sur toute la ligne ce connard...

Toutefois, semble-t-il que cette image n’était rien d’autre que celle que Freiya se faisait de sa jumelle. La petite violette trouva bon de rien rajouter sur cette nouvelle ligne de mots. Elle n’avait pas envie de remuer le couteau dans la plaie, ni même de renvoyer sa sœur se renfermer sur elle-même. Fynn savait qu’elle pouvait se confier à elle, sans qu’elle ne la juge. Et c’était bien la seule qui en avait le privilège d’ailleurs. Une brise souleva les mèches bouclés de Frei’ tout en créant des ridicules et minuscules tempêtes de sable sur la plage. Les prunelles anis de l’Oerba tentèrent encore de forcer les barrières et ne cessait de fixer Fy’.

- J'compte bien lui en mettre plein la gueule. Il va ravaler ses paroles et toi et moi on se taillera une place dans cette bande de barbares. On sera des pirates, coûte que coûte.

- Huhû. Là, je te reconnais bien ! s’exclama Freiya, heureuse de revoir sa sœur reprendre le contrôle.

Finalement, les prunelles limes de la grande violette croisèrent le regard de la plus petite. Celle-ci laissa d’ailleurs son regard pétillé en voyant cette nouvelle lueur dans les yeux de Fynn. Les deux sœurs s’échangèrent alors une énorme vague de grand sourire.

- Alors, on y va foutre une racler à ses serpents ?

Puis, sans attendre, Fynn détailla vers la mer, suivant les vagues. Freiya lui emboita le pas, sans rien rajouter. L’expression de son visage et les pas gracieux qu’elle effectuait, en laissait savoir long sur son état émotionnel. Elle était plus que ravis ! Depuis le temps qu’elle attendait que Fynn se décide enfin à passer le Rituel ! Suivant les vagues, comme sa sœur, Freiya attendit une bonne grosse pour y plonger dedans avec toute sa grâce. Il n’y avait plus de barrières maintenant. Il ne restait qu’elles et le Serpent.