À l'arrivée[Prio JD][Terminé]

Dinosaure

~Deux jours après la bataille de la prise de pouvoir Alteronne.~

Il avait été avertit que sa présence était nécessaire à l'oasis. La raison? Le bannissement d'Howahkan faisait de lui le seul membre de la meute officiellement compétent dans l'art de la guérison et donc, une prise de pouvoir de cette envergure nécessitait qu'il abandonnât son idée de garder un oeil sur sa fille. C'était donc à contrecœur qu'il s'était mit en route pour l'oasis, suivant à l'odeur la piste de ses camarades de meutes, quelques plantes cachées dans sa fourrure ou retenues par des tiges tout contre ses pattes. Ainsi chargé, il avait trouvé son chemin, maudissant la chaleur sèche qui avait progressivement remplacé l'humidité à laquelle il était accoutumé. C'était pour lui la toute première fois qu'il quittait le territoire Alteron et chaque détail le subjuguait. Le voyage avait été long, plus qu'il ne l'aurait cru et il était arrivé sur les lieux peu après la bataille, juste à temps pour pouvoir s'affairer à soigner les blessés. Il avait pour cela choisit de s'installer dans la pénombre relative de la rivière souterraine, là où le maigre stock qu'il avait apporté ne se dessécherait pas d'avantage. Il ne comptait plus le nombre de morsures qu'il avait du soigner depuis son arrivée, mais en cet instant, le silence était tout ce qui l'enveloppait. C'était une accalmie qui ne saurait probablement pas durer, mais il en profitait quand même, écoutant autour tous ces bruits anodins, discrets, mais pourtant si étranges à ses oreilles. Il n'était pas aussi sur ses gardes qu'il aurait du l'être, il ne ressemblait même pas aux siens et pourtant, il était avec eux, avec ceux qui avait apporté mort et désolation à cette meute étrangère. Il ne les connaissait pas, mais ça le rendait triste de songer à tous ceux qui devaient à la fois subir la perte d'êtres chers et l'occupation de leurs terres par Alteron. Dans l'obscurité, à l'abri des siens autant qu'à l'abris du soleil de plomb, il laissa une larme couler pour ceux qui n'étaient plus. Il ne pouvait pas se permettre de laisser la chose l'atteindre directement, mais il se doutait bien du traitement qui devait leur être donné. Peut-être était-ce une autre raison pour lui de se trouver là plutôt qu'auprès de sa fille, peut-être était-ce même la vraie raison de sa présence à l'oasis. Il leur montrerait du respect même s'ils étaient prisonniers, il saurait leur prouver qu'il était différent, ne serait-ce que pour s'excuser de ne pas avoir été là plus tôt. Ainsi perdu dans ses pensées, ses plantes soigneusement disposées près de lui, dans un coin, tout aurait pu arriver, mais il ne s'en faisait pas. Il n'avait pas besoin de s'en faire s'il ne devait être qu'un pion, une marionnette jouant son rôle par habitude. Il ne pouvait plus vraiment se donner l'illusion d'être insensible, mais il se devait quand même de faire passer ses sentiments après son devoir et il comptait bien demeurer celui qu'il avait toujours été, du moins en surface. Après tout, rien ne lui garantissait que les prisonniers d'alors seraient encore là le jour d'après, rien ne lui disait qu'il pouvait risquer de s'attacher à l'un d'eux sans par après le regretter amèrement. Plic, ploc, le son de minuscules gouttes d'eau lui rappelant où il se trouvait. Un murmure, mince souffle de vent sifflant jusque sous la terre, invisible, impossible à sentir, mais venant siffler sa présence et puis l'obscurité, partielle en ce milieu de journée. Le tout tel un décor incongru préparé pour une mise en scène de paix grotesque.

Spoiler:

Mammifère

Au fond de la grotte était couché le récidiviste, les oreilles basses, la queue plaquée sur une cuisse. En entendant des pas percer l'eau, ses oreilles s'étaient dressées d'un seul coup, son souffle se coupa, et sa fourrure se hérissa. Bien qu'il ne voulait pas s'attirer de nouvelles cicatrices, ces derniers jours avaient été criblés de coups et l'avait rendu presque paranoïaque. Dans la pénombre de la grotte, deux yeux jaunes, flamboyants, luisirent dans l'obscurité.
- RRÛUUuuuurrghhhhh...
grogna-t-il entre ses crocs dévoilés, échappant un petit nuage vaporeux de sa gueule, tant la fraîcheur de la grotte avait rendu l'air glacial. Il se leva un peu plus, dardant d'yeux menaçants sur la forme qui s'affairait avec ses plantes.
- Garder l'entrée de la grotte ne suffit plus?
JD se hissa faiblement sur quatre pattes, le dos arqué, et sa queue cherchant tant bien que mal à se dresser.
- Ne croyez pas être en sécurité ici...

Dinosaure

Un grondement, une menace, un de ces loups qu'ils devaient garder. Ses yeux luisaient dans l'obscurité, terribles, terrifiants, pourtant, le guérisseur se contenta de darder son regard dans celui de l'autre, deux émeraudes aussi calmes et placides que la forêt. Rien à voir avec la soif de sang de ses semblables, rien à voir avec de faux sourires et d'abjectes ruses.

Citation :: - Garder l'entrée de la grotte ne suffit plus?

L'autre se leva faiblement, arquant son dos, se faisant encore un peu plus menaçant. Il cherchait à se redresser et il le voyait bien. Le premier instinct du loup doré ne fut cependant pas la peur, mais bien l'envie de s'élancer, de demander s'il pouvait l'aider. Il n'en avait pas peur, il éprouvait une compassion qu'il pouvait difficilement réprimer.

Citation :: - Ne croyez pas être en sécurité ici...

Oren baissa la tête humblement, répondant finalement, sentant sa voix sur le point de se briser tant il tentait de ne pas laisser voir ses émotions, craignant que son ton ne soit prit pour de la pitié:

- J'ai conscience du danger, cependant, on a demandé ma présence ici.

Il se stoppa. Il ne connaissait pas l'individu devant lui, en principe, il n'aurait même pas du lui adresser la parole dans la mesure du possible, mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Il ne pouvait pas simplement se détourner. Il continua:

- J'ai beau connaître les raisons qui ont mené à cette attaque, cela ne signifie tout de même pas que je fus d'accord, encore moins que j'ai souhaité y prendre part.

Il laissa échapper un léger soupir, il ne savait même pas pourquoi il tentait de se justifier, pourquoi il voulait tant s'expliquer. Il allait se laisser aller à parler plus encore, à lui dire qu'il ne s'était pas battu, puis se ravisa, laissant ses yeux échapper à son minutieux contrôle à la place. Il détestait être là, détestait les récentes décisions de la reine. Il ne se serait pas permit de dire du mal d'elle, mais la situation n'était tout simplement pas une de celles qui ne lui faisaient ni chaud ni froid. Il détourna les yeux, puis dit, sans même l'avoir vraiment voulu, mais avec une sincérité qui eut le don de le surprendre lui-même:

- Je ne vous voit ni comme un ennemi, ni comme un prisonnier, mais bien comme un individu, c'est ainsi que je vois chaque être.

Il n'avait guère bougé de l'endroit où il s'était trouvé avant d'entendre le grognement du Blackblood, s'étant contenté de rester sur ses pattes, ni alarmé, ni prêt à en découdre, simplement là.

Mammifère

- J'ai conscience du danger, cependant, on a demandé ma présence ici.
une voix posée, non pas d'un individu, mais de la figure même d'un guérisseur. Peut-être était-il venu dans la rivière souterraine afin de s'occuper de lui. Il y avait eu vent que JD s'était battu avec ferveur contre l'un des gardes, on ne sut pas vraiment pourquoi. De savoir ainsi un pacifiste, un voyageur, idiome de la tolérance, une boussole qui guidait les âmes perdues dans un si triste état, il y avait de quoi être désarçonné. JD ne répondit rien, se contentant de grogner plus fort, cherchant son appui au sol, avec le peu de forces qui lui restait.
- J'ai beau connaître les raisons qui ont mené à cette attaque, cela ne signifie tout de même pas que je fus d'accord, encore moins que j'ai souhaité y prendre part.
- Je ne vous vois ni comme un ennemi, ni comme un prisonnier, mais bien comme un individu, c'est ainsi que je vois chaque être.
- Peu m'importe, grogna le blackblood, qui s'était avancé d'un pas, dégageant sa patte des ténèbres pour l'éclairer dans le puits de lumière. Que vous me considérez comme un individu, une créature ou un loup ne m'empêchera pas de croiser l'émail avec ceux suivant les pas de cette louve immonde.
Il secoua son corps, faisant craqueler ses os ankylosés, les habituant à sa posture.
- Tenez-le vous pour dit, Herboriste.

Dinosaure

De l'hostilité, du dégoût et des paroles contre la reine. Rien à quoi il ne se fut attendu. Il ne recula pourtant pas, n’avançant pas non plus, gardant cette distance, comme une fine ligne de tolérance. Les paroles du Blackblood lui avaient rappelé des souvenirs lointains qu'il avait cru oublier. Des souvenirs de sa famille et du jour où Rapier était arrivée, massacrant avec l'aide de ses sbires tous ceux qui refusaient de se soumettre. Inconsciemment, un grondement bas, sourd et triste se forma dans sa gorge. Il ne voulait pas éclater devant cet inconnu, mais ses yeux se remplirent quand même d'eau, de larmes sur le point de couler, comme retenues par sa seule volonté. Il feula, se sentant trembler intérieurement:

- Parce que vous pensez qu'elle laisse le choix?

Il un sourire amer, poursuivant:

- En fait oui, elle arrive, décime la meute qu'elle vise et ne laisse vivre que ceux qui choisissent de se soumettre, de devenir l'esclave de ses ordres. Elle a tué son propre compagnon pour complot devant toute la meute avant de partir à la conquête d'une autre.

Son expression redevint neutre, le grondement cessa et ses yeux redevinrent des fenêtres aux rideaux tirés. Il leva les yeux vers la voûte au dessus, toujours dans la pénombre et ajouta:

- Vous ne croiserez pas l'émail avec moi, car je ne me battrai pas. Que ce soit ma mort s'il le faut, mais je ne me battrai pas car vous êtes tous en droit de nous en vouloir, vous êtes en droit de ressentir ces émotions et de crier vengeance. Je ne suis pas ici pour causer plus de tord que ce qui a déjà été causé.

Mammifère

- Parce que vous pensez qu'elle laisse le choix?
JD abaissa sa tête, faisant transparaître dans la lumière d'abord sa truffe, plissée par un museau ridé. L'émail de ses crocs se dévoila derrière ses babines retroussées, et, lentement, tout son son museau sortit des ombres, puis, quelques mèches de sa tête, sans pourtant révéler le reste du visage. l'autre avait cru bon de lever un sourire amer, chose que JD ne manqua pas de noter.
- En fait oui, elle arrive, décime la meute qu'elle vise et ne laisse vivre que ceux qui choisissent de se soumettre, de devenir l'esclave de ses ordres. Elle a tué son propre compagnon pour complot devant toute la meute avant de partir à la conquête d'une autre.

- Vous ne croiserez pas l'émail avec moi, car je ne me battrai pas. Que ce soit ma mort s'il le faut, mais je ne me battrai pas car vous êtes tous en droit de nous en vouloir, vous êtes en droit de ressentir ces émotions et de crier vengeance. Je ne suis pas ici pour causer plus de tord que ce qui a déjà été causé.
La patte dévoilée de JD se crispa, ce qui créa une onde dans l'eau de l'éparse rivière souterraine. Elle se tendit, souleva son épaule, et bientôt, tout le corps avant du blackblood se dévoila dans la lumière. Ses yeux fatigués laissaient deviner une hargne sourde, ses oreilles étaient basses et zébrées de cicatrices, de même que ses pattes. Même sa collerette de fourrure semblait hirsute. Sur son corps il semblait manquer quelques touffes de fourrure, manifestant une précédente altercation - violente sans doute - avec l'un de ses geôliers.
Malgré son regard embrumé par les blessures qui étirait son visage, JD arrivait nettement à discerner la silhouette de l'ennemi. Sa silhouette, pas son expression. Il cessa de grogner, désignant l'autre d'un mouvement de tête.
- Soit. Alors pourquoi êtes-vous ici.

Dinosaure

Son interlocuteur semblait en bien piteux état. Physiquement et émotionnellement touché, affecté par la situation de la meute. C'était quelque chose de normal, mais ses cicatrices et son regard en disaient long. Étrangement, le loup tricolore comprenait ce qu'il voyait à un degré qu'il croyait effacé. Il se souvenait de chaque instant, se souvenait d'avoir vu la même hargne dans les yeux de son père avant qu'il ne soit tué faute de s'être joint à la reine.

Citation :: - Soit. Alors pourquoi êtes-vous ici.

Il savait sa réponse importante, mais ne pesa même pas ses mots, parlant plus librement qu'il ne l'avait fait depuis fort longtemps:

- Je suis ici parce que je crois qu'il ne peut exister de ténèbres sans lumière. Je suis ici parce que je me souviens de ce que c'est de voir les siens partir en un instant et de se retrouver seul. Je suis ici parce que je sais de quoi les autres sont capable et parce que je sais qu'au moins, si je peux offrir un peu de sécurité, de réconfort et d'aide à ceux qui en ont besoin, aux plus jeunes, à ceux qui sont à la merci de la cruauté des miens, alors peut-être y aura-t-il encore de l'espoir.

Il s'arrêta, tremblant, chaque secousse de son corps envoyant de fines ridules à la surface de l'eau, puis poursuivit, sa voix n'étant plus qu'assez contrôlée pour demeurer audible et compréhensible:

- Je ne suis qu'un loup, un loup seul. Je ne peux pas désobéir aux ordres parce que ma fille est restée sur notre territoire. Autrefois, sans elle, j'aurais pu partir en de telles circonstances, mais ce n'est plus le cas. Et puis...je ne veux pas vous abandonner à votre sort, même si seul je ne peux pas peser très lourd dans la balance.

Il en avait assez. Il ne voulait plus subir la folie des grandeurs de la reine, mais il n'osait rien faire, n'osait pas même mentionner l'idée. On avait besoin de lui, s'il partait, il laissait la meute entière en proie à la folie, à la mort et à la violence. Il devait rester, pour tous ceux qu'il connaissait et pour tout ceux qui avaient besoin de lui. Et puis, où était la gloire et la vengeance en l'acte d'attaquer des vieillards, des faibles et des louveteaux? Où était l'intérêt?

Mammifère

- Je suis ici parce que je crois qu'il ne peut exister de ténèbres sans lumière. Ça commençait mal. En d'autres circonstances, JD aurait été ravi d'échanger avec cet individu cultivé sa manière de penser. Mais cette fois, je crains qu'il n'était visiblement pas d'humeur, et que sa patience, à l'instar de Bloodspill lorsqu'elle usait de ses derniers moments de calme, commençait à s'effiler.
- Je suis ici parce que je me souviens de ce que c'est de voir les siens partir en un instant et de se retrouver seul. l'autre poursuivait, psalmodiant presque, le ton vibrant, visiblement passionné par son propre discours. Peut-être étais-ce véritablement le cas. Peut-être, vraisemblablement, Oren aimait s'entendre parler.
- Je suis ici parce que je sais de quoi les autres sont capable et parce que je sais qu'au moins, si je peux offrir un peu de sécurité, de réconfort et d'aide à ceux qui en ont besoin, aux plus jeunes, à ceux qui sont à la merci de la cruauté des miens, alors peut-être y aura-t-il encore de l'espoir. si même qu'il se mit à trembler. JD ne pouvait discerner réellement le tremblement, mais il sentait l'eau vibrer, et des ondes successives le toucher. À en juger par la fréquence, l'origine n'avait pas le choix d'être le seul être vivant devant lui.

- Je ne suis qu'un loup, un loup seul. Je ne peux pas désobéir aux ordres parce que ma fille est restée sur notre territoire. Autrefois, sans elle, j'aurais pu partir en de telles circonstances, mais ce n'est plus le cas. Et puis...je ne veux pas vous abandonner à votre sort, même si seul je ne peux pas peser très lourd dans la balance.
- Épargnez-moi vos contes de fée, tonna JD en fronçant les sourcils, dévoilant sa dentition dans un lourd grognement. Si vous avez si peur pour votre fille, ramassez donc le peu de dignité qu'il vous reste et retournez à ses côtés.
Il se crispa, frappant l'eau de ses antérieurs.
- Il n'y a rien de pire pour un enfant que d'être prématurément séparé de sa famille.
Son lourd grognement se changea graduellement en cliquètements menaçant, en une longue exhalation monocorde. Malgré son courroux évident, JD faisait toujours preuve de son habituelle rationalité.
- Votre fardeau, si lourd ou injuste soit-il, ne sera jamais une justification pour vos actes: je n'ai que faire de votre soutient, Herboriste.
Il s'avança d'un autre pas, cette fois libérant de la pénombre son corps, aux estafilades blanches, normalement vives, ternies par la boue et la saleté.
- Je ne le répéterai pas. ses yeux luisirent d'un opalescent éclat doré. Déguerpissez.

Dinosaure

Bon, d'accord, il ne semblait ni raisonnable ni raisonné, rien à faire avec un tel individu. Dans sa tête, il traita le mâle brun de tête de mule, borné et colérique, mais ne dit pas un mot...jusqu'à ce qu'il lui ordonne de déguerpir. Insinuant qu'il devait peut-être même y aller à la course et sans son stock. Il tiqua. Non mais il ne lui avait rien fait, c'était quoi son problème? Il secoua la tête, ses oreilles se plaquant sur son crâne. Son museau se plissa légèrement alors qu'il se refusait à grogner. Il recula d'un pas et puis lâcha, frustré:

- Et moi qui vous croyais civilisé, mais il semblerait que les rumeurs sur votre barbarie soient fondées. Après tout, je ne vous ai rien fait.

Il n'osa pas lui tourner le dos, mais recula d'un autre pas, par précaution. Il s'était tapé le plus long voyage de sa vie pour se rendre utile, faisait bien attention de n'insulter personne, endurait un soleil de plomb et une sécheresse atroce et pour quoi? Pour se faire dire de rebrousser chemin et de désobéir à la reine pour peut-être se faire retenir alors qu'elle tuerait sa fille pour lui infliger pire châtiment que la mort? Mais il était fou!? Il n'avait aucune idée du quotidien à Alteron, de cela, il pouvait être certain. L'espace d'un minuscule instant, il se dit qu'en fin de compte, c'était mieux qu'il soit seul avec le Blackblood, au moins personne de sa connaissance ne le verrait exploser son mur de calme. Il n'était pas animé par la haine, mais plutôt par la frustration et l'indignation d'être jugé sans avoir commis de crime. Il ne faisait qu'essayer de se montrer gentil et courtois et l'autre semblait vouloir l'envoyer promener…littéralement.

Mammifère

- Et moi qui vous croyais civilisé, mais il semblerait que les rumeurs sur votre barbarie soient fondées. Après tout, je ne vous ai rien fait.
- Si je commence à vous considérer comme étant une personne raisonnable, je crains que la hargne que je cultive ne s'envole et ne me rende vulnérable aux attaques de votre meute.
Il traîna son arrière-train en dehors de la pénombre. Il maintenait l'une de ses pattes postérieures au repos, comme si elle avait perdu toute sa tonicité.
- En baissant ma garde je perdrai ma rage, et votre meute aura tout le loisir de s'attaquer à mademoiselle Fei sans crainte de croiser l'émail avec un fou furieux.
Il secoua hargneusement sa tête, s'arc-boutant au sol pour renforcer son équilibre. Il la redressa, les sourcils froncés, l'air inflexible.
- En tant que Gentleman, je ne peux laisser quiconque s'en approcher, qu'il fut pacifiste, herboriste, guerrier, garde, ou même votre Alpha en personne.
Un bref grognement.
- Si je dois me réduire au rang de barbare pour ce faire eh bien, qu'il en soit ainsi.

Dinosaure

Il l'écouta, le regarda sans un mot, le laissa parler. Ses motifs étaient justifiés, ses actes et son attitude guidés par un raisonnement juste. Il ne pouvait pas lui en vouloir, ne pouvait pas se résoudre à insister non plus, aussi inclina-t-il la tête, laissant entendre de sa voix, redevenue calme et limpide:

- Je vois, je m'en vais alors...mais j'aurais aimé que les choses aient pu être autrement.

C'était du respect que de lui offrir ce répit, du respect aussi d'accepter ses choix et ses mots comme légitimes. Il recula, prenant sa hargne en compte, recula jusqu'à être à bonne distance, puis tourna le dos au loup brun pour sortir à la lumière du jour.

Mammifère

- Je vois, je m'en vais alors...mais j'aurais aimé que les choses aient pu être autrement.
- Nous partagerons ce regret, alors. Il abaissa la tête. Merci. et sans plus attendre, l'herboriste aux yeux rappelant la jungle prit congé, se reculant d'abord, pour ne pas tourner le dos à ce qui pouvait devenir un potentiel adversaire, puis, après avoir jugé la distance les séparant respectable, il lui tourna le dos pour s'engouffrer dans la lumière de la journée, sortant sans plus de façons de la grotte Lunaire. JD poussa un lourd soupir, fléchissant et avant-mains, et postérieurs, ses forces le quittant. Combien de temps tiendrait-il encore? Tenir tête ainsi à leurs oppresseurs l'épuisait de plus en plus. Mais il ne pouvait pas se permettre de baisser les bras. Pas lorsque Fei avait besoin de lui.

THE END
( An 5, Été, pendant l'occupation Alteron )