Plus sans moi.

Printemps, An 4 (Avant le départ) Priorité à Belmont, puis libre ~ La chaleur se faisait de plus en plus grandissant en ce début de printemps, même dans la caverne muni de sa rivière reconnue pour sa fraîcheur et sa tranquillité. Pour ce qui était de ce dernier paramètre, il n'y avait effectivement pas un chat. Il faisait beau. Et à cette heure, la majorité de la meute profitait du soleil naissant. Majorité, qui est un mot à souligner. Pepper demeurait une fois de plus, seule, tapis sous une sorte de niche naturelle, tout à droite, qu'elle avait l'habitude de prendre en tant que "possession personnelle" depuis quelques temps. Néanmoins, dans l'obscurité la plus totale, les quelques courants d'airs qui parvenaient à s'engouffrer dans la bâtisse lui faisaient le plus grand bien depuis le début de saison. Avec ceci, mille et une effluves qu'elle ne pouvait nommer, ignorant tout de ce monde là. Le sien, avait toujours été ici. Mais elle n'était pas à plaindre, et elle ne s'en plaignait pas. Tant que Belmont, sa soeur, était là. D'ailleurs… À ce moment précis, l'intéressée était absente. Rampant vers sa gauche, Pepper put sentir que le sol n'était pas complètement froid, ni tiède pour autant: Belmont s'était réveillée il y a peu. Tel un chien attendant son maître, la maladive se hissa au plus près de l'entrée de la caverne, en s'aidant principalement de ses pattes arrières comme propulseur, laissant traîner sa figure sur le sol poussiéreux. Elle n'attendait que sa venue, lâchant de temps à autre un profond soupir.

Même si ladite Pepper serait endormie, il était impossible qu'elle n'aie pas entendue l'hurlement de sa soeur. Elle baissa les oreilles car gênée par ce bruit pénétrant tout à coups dans le silence. - PEEEEPPPYYYY! J'AI UNE AFFREUSE POUR TOI! C'est ce que Belmont avait crié. Bien heureusement, il ne semblait y avoir personne d'autres que les deux petites femelles dans les environs. Placé à contre jour, Peppies ne put que deviner la silhouette de sa soeur, fine et élégante. Un sourire discret vint éclairer son visage couvert de poudre. Sa soeur, elle l'aimait beaucoup. « Belmont… Crie pas ! » Dit elle, dans un murmure assez audible tout de même. Face à l'engouement de sa frangine, Pepper semblait une de ces choses rampantes et hideuses que l'on trouve parfois dans les eaux. En même temps, elle n'avait jamais put se dégourdir les jambes. Lui faisant signe d'approcher en remuant vivement les oreilles, la petite rouquine se redressa, attentive. « Pourquoi tu appelles ça une affreuse ? » La questionna-t-elle, désignant d'un signe de tête la "chose", pendue à sa gueule.

Pepper était fatiguée rien qu'à regarder sa soeur et son dynamisme grandissant. Ne s'arrêtait-elle jamais ? Elle lui rendit son sourire, cependant, d'une égale blancheur. Il était rare de la voir ainsi, mais rien n'était de trop pour Bel'. - Bah quoi! Je parle c'est tout! C'est pas si fort! C'est toi qui murmure! Elle inclina ses oreilles vers le bas, comme pour limiter la casse. Tout résonnait bien trop dans cette grotte. « Tu HURLES. »Insista-t-elle, essayant d'hausser un tant soit peu. Mais déjà, sa soeur s'était précipitée pour répondre à son interrogation. - Parce qu'elles le sont quelle question! Les autres les appellent des chauves-souris, mais elle ne sont pas chauves! Et n'on l'air de souris non plus! Donc ce sont des affreuses! Observant sans trop se rapprocher la fameuse "affreuse" stockée dans la gueule de Belmont, Peppies pencha la tête sur un côté, puis de l'autre, pour enfin déclarer : « Elles ont un charme. » Pour ce qui en est du nom, les deux se valaient. - Chauves-souris ? Affreuses. Affreuses ? Ou Chauves souris ? -se répéta-t-elle. La voilà bien embêtée. Puis, contemplant les pattes semi-boueuses de sa frangine, elle releva la tête vers elle: « Tu es sortie ? »dit elle en glissant son regard vers la lumière. « Tu es encore allé LE voir, j'en suis sûre… » S'asseyant dos à elle, Peppy se laissant néanmoins tombée contre le pelage doux et chaud de sa camarde. Agitant une oreille, elle était un peu froissée. Elle était sûrement encore allée voir ce "loupiot" de la meute. Comment la rouquine le savait ? L'odeur ne trompait personne. « Et moi… on est jamais allé derrière le rideau de soleil de la grotte, toutes les deux… toujours ici. » Marmona-t-elle, un brin de tristesse dans la voix.

- Un charme affreux! En un sens, et en y réfléchissant mieux, peut être que Bel' était plus dans le vrai que les adultes. Encore une question qui la ferait travailler, sans doute. La rouge posa son butin aux pattes de Pepper, qui se sentait mal à l'idée de décliner, mais elle n'avait pas si faim que ça. - Bah ouais? On ne peu pas attraper d'affreuses dans un endroit si ennuyeux! Ennuyeux ? Peppies avait passé les 3/4 de son enfance ici, et malgré qu'ici, il n'y avait rien à faire, elle s'y sentait chez elle, à l'abri. Affichant son désaccord, elle se racla la gorge, pour être bien sûr de se faire entendre. « Benh moi, j'aime cet endroit. » Bougonna-t-elle. Le poids de la tête de Belmont sur la sienne lui fit écarter les oreilles, par convention. Son ton s'était quelque peu assombri, elle le sentait dans sa voix. - Qui? Kai? Bah ouais, c'est mon ami, j'ai le droit d'aller le voir. Non? « C'est comme ça qu'il s'appelle alors, Kai ? » Se contenta-t-elle de répondre à cela, faisant quelque peu la grimace. Un malaise se fit ressentir entre les deux soeurs, mais seulement passager. Se fâcher, elles ne le pouvaient pas.« Tu fais ce que tu veux, je suis pas Ma-- » Elle s'interrompit, baissant le regard. Elle espérait que sa petite voix ne se ferait pas trop entendre face aux hurlements de sa soeur. - Ça peut s'arranger! Filant à toute vitesse, Pepper perdit l'équilibre et s'écrasa sur le sol, retrouvant sa posture initiale. - Ce qu'elle est brute ! - songea-t-elle. - VIIIIIIIIIIIIIIIIIIIEEEENNS! Il fallait dire, son enthousiasme donnait envie. Les yeux pétillants, Peppies se redressa et trottina tranquillement en dehors de la taverne, faisant bien attention ou elle mettait les pattes. Le soleil n'était pas trop agressif, et faisait du bien sur sa fourrure, elle le sentait. « C'est agréable. » Puis elle jeta un regard complice à sa soeur. « Puis.. y'a toi ! » En fait, ce qu'elle voulait dire, c'est que sa soeur était avec elle, alors, elle se sentait pour le mieux.

Les yeux plissés, Pepper n'était que trop habituée à l'obscurité de la caverne, mais elle arrivait tout de même à distinguer Belmont. Et puis, il y avait son odorat, comment ne pourrait-elle pas reconnaître l'odeur de sa soeur ? - Evidemment! Pepper contourna la rouge pour se mettre à contre jour, ne supportant plus ce soleil qui lui brulait les rétines. - Et en plus! T'a rien vue encore Peps'! Il y a tellement de choses à te montrer! Je sais même pas par où commencer! Sa soeur se contenta de rire tout en faisant ledit inventaire de toutes les choses possibles et inimaginables à faire dans ce désert. La plus jeune se contenta de garder le silence, la truffe en l'air. Tout était trop beau pour être vrai. Elle se trouvait là, à l'extérieur, en meilleure compagnie qu'il soit, sans le moindre signe de sa maladie. « …Ahhhh » Remuant la truffe dans tous les sens pour cesser ces chatouilles venues spontanément, Peppies se mit dos à Belmont, ne pouvant plus retenir son éternuement. - Alors on fais quoi? ♥ « Atchaaaaa ! » Elle fit une pause, regardant à nouveau les prunelles de sa soeur, allongée sur le sol avec malice. « Pardon… » Puis lui appuyant assez maladroitement sur son ventre qu'elle exposait, elle déclara en haussant les épaules : « Benh dis moi, c'est toi le guide. » Puis, détournant le regard et faisant la moue, elle ajouta : « C'est pas moi qui passe les journées dehors… 'Tchoum ! » Pepper se prit le museau à l'aide de ses deux pattes avant, espérant calmer ses soubresauts. « Je voudrais de l'ombre, Bel ! »

Au loin, des yeux émeraude suivent la scène fraternelle. Perçants, mais surtout attendris par les échanges singuliers de ses deux filles, ils s’adoucissent pour finalement se transformés en perles verdâtre aux teintes de pommes. Le vent souffle fugitivement dans les broussailles crépues, brise matinale aux accents printanier et parfumés. Le chasseur lève son museau, inspire une bonne bouffée d’air, et savoure les senteurs portées par le ciel comme un met rare. Le soleil réchauffe sa fourrure bordeaux, et il lâche un bâillement, se laissant transporté par la sensation apaisante des rayons de feu. Il décide d’oublier momentanément sa traque pour profiter des détails de cette belle journée, un sourire discret aux babines. Ses pattes le portent avec puissance et discrétion, et bientôt, il arrive sur les lieux, sa silhouette se découpant sur le sol à la manière d’une tache noire.
- Je voudrais de l'ombre, Bel !
A l’entente de ces mots, mais surtout, de l’éternuement de sa cadette, il se rapproche avec rapidité et il s’assit, éclipsant l’astre à Pepper en un battement de cil, sa masse de géant faisant le gros du travail. Un rire léger et grave monte dans son poitrail.
- Voilà chose faite ma princesse !
Il tend sa patte vers la tête de la rousse, lui ébouriffe légèrement les mèches. Un sourire mi taquin mi amusé anime son museau tandis qu’il contemple ses deux descendantes.
- Alors… dois je comprendre que tu as enfin décider à arpenter le vaste monde Pepper ? Ou est ce une initiative trop poussée de ta sœur ?
En un geste doux et rassurant, il lui frotte le museau, bloquant la source de ses éternuements.
- Tu as l’air de reprendre du poil de la bête en tout cas. Achève t-il, radieux, puis se tourne vers Belmont, un mince gloussement égaillant son visage. Et que devrais je dire de toi ?! Haha !

Coupée des senteurs de l'air ambiant, Pepper ne put distinguer celle de son père, le museau plutôt encombré. Seul sur le sol, se dessinait le marqueur "ombre" qu'elle associa à une nouvelle présence, et vu sa taille, l'individu était grand. - Voilà chose faite ma princesse ! Son regard fut transpercé de joie. Très vite, elle releva la tête, son reflet se concrétisant dans celui de son père. Belmont elle, semblait bien moins surprise, et pour cause, son attention unique. - Aussitôt dit aussitôt fait! Lança-t-elle au coin d'un sourire. Encore troublée, Pepper ouvrait et fermait la gueule, imitant la carte, subjuguée, pour enfin hocher la tête, en accord avec sa soeur. Elle esquissa enfin un timide sourire lorsque le mâle aux yeux luisant passa sa patte sur le haut de son crâne, tant de tendresse contenait cette caresse. - Alors… dois je comprendre que tu as enfin décider à arpenter le vaste monde Pepper ? Ou est ce une initiative trop poussée de ta sœur ? « C'est tout à fait elle ! » Répliqua la plus jeune, glissant un air amusé vers la rouge. -Tu as l’air de reprendre du poil de la bête en tout cas. Et que devrais je dire de toi ?! Haha ! Pepper pencha la tête. C'est vrai que, c'était la première fois qu'elle mettait les pieds dehors. Contemplant ses pattes, elle s'essaya à les enfoncer et soulever du sol, foulant la terre a plein régime. Son regard se fit plus absent, mais ses oreilles continuaient de remuer, en signe d'attention. « Oui. C'est beaucoup… » - Tu verra P'pa! Après elle n'en aura plus de poil la bête! Le dynamisme de Belmont trancha la fin de sa phrase, ce qui ne fâcha pourtant pas la rousse. Les retrouvailles familiales, c'est toujours quelque chose de magique. « J'veux pas devenir comme la grande rouge qui porte le même rouge que toi, Bel' … » dit elle, faisant la moue. « Elle est touffue. Pas comme les affr-souris… ah. Les quoi ? » Serrant les dents, elle chercha un autre sujet de conversation pour ne pas vexer sa soeur ; elle n'arrivait pas à retenir le nom qu'elle avait inventé pour ces petites bestioles volantes. Alors, s'asseyant à côté d'elle, Pep's se flanqua droit devant son père, elle le contempla, le regard interrogateur. « On-fait-quoi-on-va-où-tu-vas-bien-P'pa ? »

- C'est des Affreuses Pep'! Moi ça me dérangerai pas! Elle est teeeeeelllleeeemeeeeent graaande! Grande ? Pepper le traduisait plutôt par le mot gigantesque. Amusée, elle s'imagina l'immense rouge se tapir pour entrer dans les renfoncements de la grotte menant à la rivière souterraine. Si bien sûr, cela lui était possible. La plus jeune se releva doucement, tandis que sa soeur continuait son flux de parole. - Mais je ne voudrai pas être aussi grosse! Personne ne veux peser autant! Voyant sa soeur tirer la langue de dégoût, la brunette partagea son opinion. Puis, jetant un oeil à l'ombre imposante de son père, elle espéra, pour elle même, que Bel' n'atteigne jamais la même taille que lui en grandissant. Banehowl était grand. Et, étant donné la carrure de la cadette, il semblerait qu'elle suive la même courbe que lui. Tant qu'elle ne suivait pas la courbe de la grande rouge… -Sang ne changera jamais… Vous ai je déjà mentionné qu’il s’agit de votre sœur ? Leur soeur ? - Ah ouiiii? Tu crois que je deviendrai aussi grande? « Et voilà. » Lâcha Pepper à sa suite, sans pour autant paraître plus embêtée que cela. La révélation de leur père ne l'avait bizarrement pas étonnée. On ressent souvent, ces choses là, la famille. -Doucement. Une chose à la fois Pepper, ou sinon ta langue risque de s’enrouler sur elle même. La petite écarquilla les yeux, tout en sortant discrètement sa langue pour voir si les dires du loup brun s'étaient réalisés. Elle put voir, avec soulagement, que non. Pep' se doutait à présent d'où Belly' tenait son esprit taquin. -Je vais bien. Je te remercie de ta sollicitude. Et pour ce qui est de notre destination et de notre but… Pause. C’est une surprise. L'empressement de sa soeur ne se fit pas attendre, et Pepper avait déjà glissé son regard ambré vers sa direction. - Une surprise?...... Oùonvaaa? S'ilteplaaaaaaaaiiiiiiiiiiis! je veux savoooooooooir! « Moi aussi ! » S'exclama simplement la petite dernière. Sans plus attendre, elle s'élança à leur suite, bien décidée à ne pas les perdre de vue. L'air entrant et sortant maladroitement de ses poumons, un léger sifflotement se faisait entendre. Ne se laissant pas pour autant abattre, elle préféra ralentir sur quelques longueurs de queues, économisant ses forces. « Belmont a très envie de savoir, je crois. » Souffla-t-elle du mieux qu'elle pu à leur père. « Dis le nous, si'l te plaiiiit ! »

- C'est des Affreuse Pep'! Moi ça me dérangerai pas! Elle est teeeeeelllleeeemeeeeent graaande!
BaneHowl sourcille, toujours un peu perdu, mais heureux de voir tant d’énergie chez Belmont.
— Des affreuses ? Quelle sorte d’animal est ce là ? Lâche t-il, pensif.
- Mais je ne voudrai pas être aussi grosse! Personne ne veux peser autant!
Ramener au sujet de Sang, BaneHowl échappe un rire amusé.
— Sa réputation la précède toujours à ce que je vois.
Il en vint à avouer leur lien de parenté avec ses filles ainées, et il ne fut pas étonné en entendant la réflexion de Belmont.
- Ah ouiiii? Tu crois que je deviendrai aussi grande?
BaneHowl reprit, plus sérieux.
— Peut être… Mais je ne te le souhaite pas : la taille n’est pas forcément un atout pour s’abriter dans ces contrées arides.
Il lance une œillade à Pepper, qui s’empresse de vérifier l’état de sa langue. Il ferme les yeux, soupirant pour lui même, bien que plus égayé qu’affligé.
— C’était une figure de style Pepper… Je n’ai jamais vu pareil chose se produire chez un canidé et que la foudre me frappe si jamais je ment !
Enfin, il décide d’aborder le sujet auquel il avait repensé les jours précédents : une sortie en famille. Comme il s’y attendait, l’exploratrice qu’est Belmont sautille déjà, tout feu tout flamme, suivit sans peine par sa soeur.
- Une surprise?...... Oùonvaaa? S'ilteplaaaaaaaaiiiiiiiiiiis! je veux savoooooooooir! Moi aussi !
Un léger rire s’échappe de sa gorge.
— Si je le dis, ce ne sera plus une surprise !
Il sourit sereinement, conscient de l’impatience et de la curiosité de ses filles. Il lâche dans un souffle, rendant presque les armes devant leur jeunesse attendrissante.
— Mais soit… je vais vous donnez un indice : beaucoup de plantes y poussent.
Ce n’est pas vraiment un indice, mais plutôt la solution... Mais, il ne leur avait pas préciser l’exact destination non plus, songe t-il, un demi sourire aux babines. Sur ce , BaneHowl continue son chemin, son ombre étiré par les rayons du soleil comme une silhouette protectrice et immuable. Il ralentit quelque peu la cadence, voyant que Pepper s’essouffle déjà, et ses oreilles se couchent, tandis qu’il lance un regard inquiet à sa cadette. Je devrais l’emmener voir la guérisseuse…
— Tout va bien Pepper ?

— Mais soit… je vais vous donnez un indice : beaucoup de plantes y poussent. - Les plantes poussent dans la terre!..... Donc on s'en va dans la terre!....? « Ne soit pas si catégorique, Bel ! » Lança-t-elle à sa soeur. Malgré que la rouge c'était aperçue de l'impossibilité de la chose, Pepper ne pouvait pas laisser passer la chance d'enquiquiner sa très chère soeur. « T'es pas très fut …fut-tchoum ! » De légers grattements dans sa gorge l'obligèrent à éternuer pour pouvoir continuer à respirer, et un léger sifflement s'en suivi. Pourtant, Pepper gardait l'allure. — Tout va bien Pepper ? La voix interrogatrice de son père, en un sens, lui redonna un peu de courage. Rien de tel que d'être entouré d'être cher pour trouver la motivation nécessaire à l'accomplissement de nos actions. Ça va, réussi-t-elle à prononcer pendant qu'elle prenait une grande inspiration. Je suis juste derrière vous. … Bien derrière eux. Mais, de temps à autres, elle accélérait la cadence, préconisant les lieux les moins exposés au soleil. « Bel, » reprit-elle. « On est DÉJÀ dans la terre ! Où tu veux qu'on aille ? » Convaincue, elle les rattrapa, câlinant le doux minois de sa cadette. « Mais je suis sûre que papa va nous amener dans un endroit très bien ! OH ! On sort du territoire, alors ? » La plus jeune pencha la tête, cherchant de ses yeux illuminés la réponse dans le regard de Banehowl. « Oh ! Papa ! Je veux aller explorer ! »

- Les chauve souris papa! Tu sais! Celles qui ne sont ni chauves ni des souris!
— Elles ne me semblent pas si affreuses que ça Belmont. Commente t-il, mi amusé et mi songeur.
Il est vrai que l’appellation chauve souris n’était pas des plus véridique du point de vue physique… Pour sa part, il les avait toujours appelés les petites volantes…
- Maaaaiiiiis! Et! Eeuuum, siiiiii.... C'est déjà une surprise, doooonc..... Ça en restera une même si tu nous le dis maintenant papa!
— Permet moi d’en douter.
- Les plantes poussent dans la terre!..... Donc on s'en va dans la terre!....? Ne soit pas si catégorique, Bel !
Sincèrement surpris par la théorie de Belmont, Banehowl s’arrête, un rire tonitruant sortant de son gosier. Chose assez rare pour être notable.
— Haha ! Non hélas. Il se retourne, répriment difficilement un ricanement. La terre n’a pas encore déployé de passages assez grands pour que nous allions explorer ses entrailles…
Reprenant son sérieux, Banehowl lâche un soupir de soulagement en voyant sa cadette accélérer la cadence par petite touche jusqu’à ce qu’elle rattrape sa sœur.
- Mais je suis sûre que papa va nous amener dans un endroit très bien ! OH ! On sort du territoire, alors ? Oh ! Papa ! Je veux aller explorer !
— Sortir du territoire… Oui. Nous sortons du territoire que tu connais Pepper. Il lance une œillade à sa fille ainée. Et je paris que même Belmont n’y est jamais allé.
Il se rapproche du cœur de l’oasis, ralentissant la cadence, se postant devant un sentier mince déployé entre les roches.
— Le jardin secret vous attend mesdemoiselles. Vous aurez le loisir de l'explorer de fond en comble, je vous le garanti !
Et sur cette déclaration, il s’assoit, surveillant le sentier d’un œil attentif, tout en attendant que ses héritières passent devant lui. Il préférait leur laisser le bénéfice de la surprise et les premiers pas. Après tout, ce parterre de plantes exotiques et colorées était assez exceptionnel entre les roches rêches et bombées… Lui même avait été surpris de le trouver en semi hauteur. Mais surtout, celui ci serait très impressionnant pour des blackblood n’ayant pas encore fini leur croissance. Une vraie jungle miniature.

— Le jardin secret vous attend mesdemoiselles. Vous aurez le loisir de l'explorer de fond en comble, je vous le garanti ! Devant elles, se dressa un tout nouveau terrain de jeu. Le coeur de Pepper s'accéléra. Elle prit une grande bouffée d'air, semblant oublier la maladie qui siégeait au centre même de ses petits poumons. Tout semblait plein de vie, ici. Et dès lors qu'elle foula ce sol verdoyant, un second souffle de vie l'emporta, à la suite de Belmont qui, avait déjà gouté aux plaisirs de l'endroit paradisiaque. - R'garde Pep! Ma tête entre dans celle là! Piquée par la jalousie, mais sitôt rattrapée par l'amusement, la maladive lâcha un rire authentique. « Haha ! T'as plus de tête ! » Voulant impressionner sa soeur, elle chercha une autre plante du genre. À la place, elle vit une plante grasse avec un chapeau en forme de boule, qui lui semblait tellement moelleux de sa position. « Belmont, Belmont, et moi ! » Pepper s'élança sur elle, énergique, dans l'intention de rebondir sur la plante grasse pour s'envoler le plus haut possible. Au lieu de cela, elle s'écrasa sur le sol, aplatissant le végétal par la même occasion. « Papa ! J'ai tué la plante ! » S'effraya-t-elle « C'est grave ? Est-ce qu'elle va mourir ? C'est dangereux ? »

Banehowl regarde ses deux filles s’élancée dans la mini jungle, un sourire apaisé et ravi aux babines. Il échappe un rire en voyant Belmont faire une investigation très poussée entre les pétales massifs d’un végétal. Et comme une succède toujours à l’autre, Pepper s’empresse de suivre son exemple, jetant son dévolu sur une fleur aux formes généreuses. Le regard olive de Banehowl s’allume d’une étincelle lorsqu’il voit sa cadette sauter sur sa victime, et il s’empresse de venir à sa hauteur, l’aidant à se relever.
- Papa ! J'ai tué la plante ! C'est grave ? Est-ce qu'elle va mourir ? C'est dangereux ?
— Non. Ce n’est pas une plante venimeuse. Aucune d’entre elle ne le sont d’ailleurs. Il se rapproche quelque peu de la fleur, maintenant aplatie par le choc. Mais je doute qu’elle a apprécié.
Il jette un bref coup d’œil à sa tige, et échappe un mince soupir de soulagement.
— Elle ne va pas mourir. Mais ce sont des êtres fragiles. Il faut les traiter avec délicatesse. Il redresse quelque peu l’objet de son discours, portant lentement sa paume à la hauteur originale de celui ci. Néanmoins, elles peuvent faire preuve d’étonnantes ressources. Il repose ses yeux sur Pepper, lui caressant sa mèche d’une patte. Comme deux petits fleurs que je connais.
Achève t-il sur une note chaleureuse, portant son regard sur le ciel bleu ponctuant la tableau de leur cadre idyllique, ses iris se perdant dans l’infinité de la nuance, songeant silencieusement au moment imminent où il devrait se séparer de ses descendantes, et faire confiance à leur capacités pour forger leur avenir et éclore en louves indépendantes.

THE END.